Supplément au PROGRÈS D'YPRES du 9 Juillet 1893. LA PHILHARMONIE GRAND CONCERT POPERINGHE. Ville de Poperinghe. A TOURCOING. L'ercursion que la Société de la Philharmonie a &Lte, Dimanche dernier Tourcoing, où elle était j» 'éc donner un concert au profit de l'œuvre du P~ du linge, a été pour notre vaillant cercle musical, l'occasion d'un nouveau succès artis tique. ici en quels termes, l'Avenir de Roubaix- Tt ,t 'ng rend compte de la réception faite aux phifhaimonistes et du concert '.a Philharmonique de Poperinghe Tourcoing la gare. Le cortège. La réception l'HÔtel-de-Ville. Le Concert De son côté le Journal de Roubaix résume ain si ses impressions Tourcoing. Le concert de la Société Philharmonique de Poperinghe. Non seulement cette société dispose d'excellents éléments, mais elle a sa tête un chef d'un rare talent de direction. Tous ceux qui ont assisté au con cert de Dimanche se sont plu reconnaître la réelle valeur Un journal de Lille, le Grand Echo du Nord du Pas de Calais, s'occupe aussi de la visite des Philharmonistes Tourcoing et parlant du con cert il s'exprime comme suit A cinq heures, a eu lieu, dans le vaste hall du Condi tionnement public, devant une assistance nombreuse et choisie, dans laquelle on remarquait de nombreux dilet- tanti venus de Lille, de Roubaix et de tous les points de la région, un concert qui a été pour la Société philharmo nique de Poperinghe l'occasion d'un éclatant triomphe. Nous sommes heureux de constaler les éloges unanimes que nos amis ont obtenus et nous pré sentons toutes nos félicitations M. Yan Elslan de, leur habile et savant directeur et se3 musi ciens. Nous ne pouvons assez louer le zèle et l'ardeur qu'ils déploient pour obtenir un résul tat aussi brillant. Nous serions des ingrats si nous n'adressions pas nos plus vifs remerciments M. Van Merris pour le noble usage qu'il fait de sa fortune en donnant ses concitoyens les moyens de se dis tinguer ainsi l'étranger et d'acquérir pour leur ville natale un renom artistique musical. SOCIÉTÉ PHILHARMONIQUE. le LUNDI 10 Juillet 1S93, 6 heures du soir, c/ans /es Jardins de h Société. 1. Entr'acte et Chœur des Fiançailles de Lo hengrin(Richard Wagner.) 2. Concerto, exécuté par 10 clarinettes l'unis son(G. Wettge.) 4. Le dernier jour delà Terreur, Symphonie Dra matique(H. Litolff.) 2. Le Cid, Transcription Brillante. (Massenet.) 3. Duo Concertant, pour deux grandes flûtes solistes MM. Van Elslande et Huys Ca millearr: (Van Elslande.) En cas de mauvais temps le Concert se don nera dans la Salle. 10 heures BAL. Les même3 avantages sont assurés aux person nes de la province qui reçoivent, sur leur de mande et sans aucuns frais, la visite du repré sentant muni de la collection complète. L'exr "ente philharmonique de Poperinghe, qui avait bien vouiu venir prêter son gracieux concours pour le con cert organisé au profit de l'œuvre du prêt gratuit du linge, est arrivée dans notre ville hier malin dix heures et été de la part de la population, l'objet d'ovations enthou siastes. L'animation était déjà très grande du côté de la gare vers neuf heures et demie. Au devant de cette société s'étaient portés les tambours et clairons des sapeurs-pompiers, notre excellente musique municipale ayant sa tête M. Oiéval, adjoint au maire et M. Six-Scrive, président de la musique. La musique municipale s'était massée sur le quai et, l'arrivée du train 10 h. 05, elle a exécuté d'une façon superbe l'hymne nationnal belge, Les musiciens descendent alors de wagon et M. Uiéval s'est avancé vers M. Van Mer- ris président, et lui souhaite la bienvenue ainsi qu'aux membres de la Philharmonique. Le cortège se forme ensuite et se dirige vers l'Hôtel-de- Ville en suivant l'itinéraire ci-après rues de la Gare, de Roubaix, de Tournai et de l'Hôlel-de-Ville. Il est environ 10 h. 1/2 quand le cortège arrive sur la place de l'Hôtel-de-Ville. C'est dans la cour d'honneur que M. le maire, M. Le- houcq, adjoint et les membres de la commission du bureau de bienfaisance au grand complet attendent les musiciens pour leur offrir les vins d'honneur. A leur arrivée devant la mairie, la Philharmonique exécute de maîtresse façon la Marseillaise aux applau dissements enthousiastes de la foule qui se trouvait sur la place. Pendant ce temps MM. Van Merris, président Dhont, vice-président, et Van Elslande, directeur, pénètrent dans l'Hôtei-de Ville, accompagnés de MM. Oiéval et Six-Scri- ve. A ce moment M. le maire descend de l'estrade et s'avan ce au devant de ces messieurs au bras du sympathique M. A. Masurel et leur serre cordialement la main. L'exécution de la Marseillaise terminée et qui a été de nouveau saluée d'applaudissements les musiciens de la philharmonique et ceux de la inusique municipale entrent leur tour. M. le maire prend ensuite la parole et s'exprime peu près en ces termes Messieurs, Nous sommes heureux de souhaiter la bienvenue aux citoyens d'une nation attachée a la nôtre par des liens in dissolubles. Vous venez dans notre ville au nom de la charité et pour la réalisation d'une œuvre de bienfaisance qui sera pour les travailleurs un nouveau bienfait. Nous vous en remercions de tout cœur. Mou» aurons tout l'heure l'occasion de vous entendre et de vous applaudir et, messieurs, je repète une fois enco re, soyez les bienvenus. M. Van Merris, très ému, répond que lui et ses musi ciens sont vivement touchés du bon accueil qui leur est fait Tourcoing. M. le maire reprend la parole et dit qu'il est personnel lement content de cette réunion qui a un double point de vue celui de la réalisation d'une œuvre de charité et qui fournit l'occasion pour les Belges et les Français de frater niser. En terminant, M. le maire lève son verre en l'honneur de la Philharmonique de Poperinghe. De vigoureux applaudissements accueillent cette allocu tion. On fait alors circuler les flûtes de Champagne et nous avons vu avec plaisir les musiciens belges et français cho quer fraternellement leurs verres. A onze heures, le cortège s'est reformé pour se diriger vers l'Hôtel du Cygne. Grande-Place, où un banquet était préparé. Sur la place, l'afiluence était énorme et les musiciens beiges ont été très acclamés. Ici encore, les deux sociétés ont joué chacune un mor ceau de leur répertoire la musique municipale a terminé parla Marseillaise et la Philharmonique par la Braban çonne. Un banquet a ensuite réuni les membres de la Philhar monique et plusieurs invités dans la grande salle de l'Hô tel du Cygne où l'entrain le plus parfait n'a cessé de régner pendant toute sa durée. Ajoutons, pour être juste, que le menu, très bien com posé a été fort bien servi. Le soir cinq heures, une foule nombreuse remplis sait le hall du conditionnement qui avait été très bien aménagé, pour assister au concert que devait y donner l'excellente philharmonique. Aux premiers rangs, on remarquait MM. V. Hasse- broucq, maire, Lehoucq et Diévar, adjoints, Van Merris, président de la philharmonique, Dhont, vice-président, Six-Scrive, président de la musique municipale, Catteau, vice-président etGrysey, directeur, de nombreuses nota bilités parmi lesquelles MM. Albert Masurel, Vanbaver- beck et Maurice Cordier, du bureau de bienfaisance, Thaune, consul de Belgique, beaucoup de dames et de fort jolies toilettes. Tous les numéros du programme ont été rendus avec un brio remarquable, une justesse, un ensemble et un style vraiment dignes d'éloges telles sont, en un mot les qualités de cette remarquable exécution dont les difficul tés ont été surmontées avec beaucoup de facilité et suivies de rappels chaleureux. A cinq heures et demie précises le concert a débuté par l'exécution de la Marseillaise Vient ensuite le chœur des fiançailles de Lohengrin de B. Wagner, qui a produit sur l'auditoire la plus vive impression. Les beautés de cette œuvre ont été mises en relief avec une puissance de sonorité, une sûreté parfaite et une scrupuleuse observation des nuances. Ce premier morceau donnait déjà une idée de la valeur de la Philharmonique qui a été pendant tout le concert la hauteur de sa grande réputation. Cette société si savamment dirigée par M. Van Elslan de, possède un bon pupitre de clarinette le concert de G. Welge, exécuté l'unisson par dix clarinettistes dis tingués fort goûté du public. La charmante valse de Strauss Nouveau Vienne», a été exécutée avec une allure nettement accentuée, un grand sentimeut de nuances et une régularité de rythmes vraiment remarquable, La grande ouverture dramatique de Litoff /Maximilien Robespierre/, qui terminait la première partie, a été rendue avec une remarquable perfection et a obtenu un gros succès. C'est par un morceau des plus entraînants Ronde Bohémienne de B. Godard, que la seconde partie s'est ouverte. De même que les précédents, l'exécution de ce mor ceau a été vivement applaudie. M. Van Elslande, est un flûtiste d'infiniment de talent, quel deiuge de notes et quels beaux sons, il sait tiré de son in strument pour résumer c'était ravissant, aussi un ton nerre d'applaudissements s'est-il fait entendre après l'exécution de son solo de Julien, avec accompagnement d'orchestre qui a été bissé. C'est au milieu des plus chaleureuses ovations, que M. le Maire, a remis M. Van Merris, président, ainsi qu'à M. Van Elslande, directeur, deux superbes bouquets avec les couleurs belges et françaises entrelacées. Le concert s'est ensuite continué par la fantaisie sur Le Cid, qui a été sans contredit le clou de cette audition. Nous ne nous attendions certes pas ce que cette œu vre du maître Massenet fût rendue avec autant de perfec tion les difficultés qui y abondent ont été jouées avec suc cès et la fin de l'exécution a été accueillie par des salves d'applaudissement répétées. Dans la charmante et délicieuse composition de Litz Rhapsodie Hongroise n° 4, la Philharmonie s'est encore surpassée et l'interprétation a été des plus heureuses. Ce concert qui a été comme on vient de le voir, aussi varié qu'intéressant, s'est terminé par l'exécution de l'hym ne national belge et français. Des applaudissements frénétiques éclatent de toutes part et les cris de vive la Belgique retentissent. La philharmonique, est ensuite retournée l'hôtel du Cygne, où elle était descendue. En terminant, nous ne pouvons que féliciter, sans réserves les musiciens de la philharmonique ainsi que les organisateurs de cette fête de charité dont on en gardera longtemps le souvenir. de cette phalange harmonique. Très grande puissance de sonorité, ensemble irréprochable, sentiment vrai de la nu ance, telles sont les principales qualités qu'a révélées l'exécution des œuvres produites ce concert par la mu sique de Poperinghe. C'est par l'exécution de la Marseillaise redemandée par l'assistance et laquelle la musique de Tourcoing a ré pondu par cel'e de la Brabançonne que celte brillante audition musicale a pris fin. DONNÉ SOUS LA DIRECTION DE MVAN ELSLANDE. programme. o— lre partie. 3. Neu WitnValse Célèbre. (Joh. Strauss.) 2e partie. 1. Ronde Bohémienne(B.Godard.) 4. Rhapsodie Hongroise n° 2. (Franz Listz.) O— o N.B. La Fête Musicale sera terminée avant 9 heures afin de permettre aux étrangers de rentrer par le dernier train. 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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 5