51- améliorations que nous désirons, sans recourir des taxes nouvelles, qui froisseraient tout le monde et sans recourir des suppressions qui froissent une grande partie de la population et qui auraient pour eflet, non d'apaiser et de ter miner la lutte scolaire, mais de l'aviver et de la rendre plus âpre, plus irritante que jamais M. 1 Échevin Colaert nous a donné tous un bon exemple. Suivons le franchement, sans arrière pensée. C'est le premier pas dans la voie de l'apaisement des passions politiques, surexci tées et chauffées blanc par des fanatiques de droite et des énergumènes de gauche. Il y a quinze jours, c'était un catholique qui vous tenait ce langage patriotique. Aujourd'hui c'est un libéral qui vous le dit et qui vous convie faire de mutuelles concessions dans l'intérêt de la paix publique et de la bonne entente entre citoyens d'une même ville. J'ose encore espérer, et mes collègues de la minorité l'espèrent avec moi, que ce loyal appel sera entendu et que nos propositions conciliatri ces ne se heurteront pas un parti pris que con damnent la raison et l'esprit de justice. Il est d'avis qu'il faut commencer par le Collège. 11 y a moyen de faire des économies. Il ne se ralliera pas certaines propositions de M. Brunfaut telles que la suppression du préfet, diminution de certains traitements. (M. Brun faut remarque qu'un traitement un peu diminué sera préféré un traitement d'attente.) La plupart des professeurs sont des docteurs en philosophie et lettres seiences naturelles, etc. On ne peut donner des traitements dérisoires des personnes qui ont du se sacrifier aux études ce sont des considérations qui ne peu vent être négligées. Le Collège communal ne répond aucun be soin pour la partie sud des Flandres, comme veut le faire croire M. Brunfaut il y a deux collèges patronnés un Courtrai et un Pope- ringhe. M. Brunfaut ce sont des établissements ecclésiastiques qui ne conviennent pas tous les parents). Il est inadmissible que les contribuables ca tholiques continuent payer l'instruction de certains enfants de la classe aisée ou riche et que la ville continue faire ainsi des cadeaux de 140 francs tel et tel père de famille. Les instituteurs officiels réclament contre le système de Harlez parce qu'ils savent que l'ex istence d'un enseignement libéral est impossible. L'enseignement officiel doit être toléré en temps qu'il fournit au parti libéral un enseigne ment qu'il est impuissant créer. Un mouvement se produit dans le public. Le Conseil agirait sagement en suivant M. Colaert dans la voie de conciliation. Sinon les élections ayant été faites avec promesses de ne toucher aucun établissement d'instruction, la loyauté exige qu'il soit fait un nouvel appel aux électeurs. La proposition de faire une économie de 5,100 fr. sur le Collège communal, au lieu des 6,000 proposés par M. Brunfaut, est rejetée par huit voix contre six. Il y a une autre proposition faire, dit M. Brunfaut, le corps électoral s'est fié vos pro messes de ne rien changer l'enseignement. Donnez votre démission et nous donnerons la nôtre pour nous représenter aux électeurs avec la plate-forme maintien ou suppression du Col lège. La majorité proteste et ne veut pas que le pu blic soit mêlé aux affaires de l'Administration en dehors de l'époque de l'expiration des man dats. Le Collège échevinal se retire pour délibérer. La police de la salle est remise M. Brunfaut, le plus ancien Conseiller. Après une dizaine de minutes, le Collège ren tre en séance et M. le Bourgmestre fait connaî tre que l'offre faite par M. Merghelynck, au nom des anciens étudiants, n'est pas légalement acceptable. La proposition ne porte que sur deux années et après ce temps la situation redevient la même. L'honorable membre conteste la majorité le droit moral de prendre des mesures aussi gra ves, quand elle sait que ce n'est que par la frau de et la corruption qu'elle a volé l'Hôtel de Ville, après avoir fait annuler une élection régu lièrement faite. Des conversations assez violentes s'engagent. Jusqu'ici le Collège a coûté énormément d'ar gent pour peu d'élèves la situation changerait pendant deux ans pour redevenir la même après. Cola ne paraît pas sérieux. Après quelques observations, M. le Président met aux voix. La suppression du Collège est votée par huit voix contre six. L'École d'adultes pour garçons est supprimée par 8 voix contre 6. Le traitement des professeurs sera-t-il mainte nu au même chiffre huit membres répondent affirmativement, six s'abstiennent. Écoles d'adultes pour filles. L'Ecole d'adultes pour filles est supprimée par neuf voix contre cinq. Le Collège propose un miner val de 5 fr. Le minerval de 5 fr. est adopté par 8 voix contre 6. Le Collège propose un minerval de fr. 1-50. Une autre proposition porte 1 franc. La somme de fr. 1-50 est votée par 8 voix contre 6. Nous croyons avoir compris de M. le Prési dent Soit, disons que c'est un coup de parti. La séance est levée 6 3/4 heures. M. Colaert. L'attitude que j'ai prise m'a va lu des remontrances de la part de mes amis poli tiques et des louanges de la part de mes adver saires. Ces louanges me sont plus pénibles que tous les reproches. Cependant je conserve ma façon de penser. M. Brunfaut désire que le Conseil se prononce sur son amendement. Colaert ne peut souscrire trois points d'é conomies signalés par M. Brunfaut. Il faudrait réduire d'un millier de francs. M. Brunfaut consent. Les réductions qu'il pro pose ne le sont qu'en vue de maintenir le Collège. M. le Président. Le second discours de M. Brunfaut fait du sentiment comme le premier. Des chiffres sont cités, mais ils appartiennent un exercice et n'infirment pas ceux qui font une moyenne sur plusieurs exercices. M. Brunfaut croit qu'il y a exagération. Il n'a pu vérifier les chiffres, les dossiers n'ont pu être mis sa disposition quand il s'est rendu l'Hô tel de Ville pour les consulter. M. te Président les a fait parvenir M. Brun faut le plus tôt possible. M. Brunfaut n'a pas pu les examiner d'autre besogne l'en a empêché. M. le Président veut bien atténuer le coût de chaque élève et le porter 200 francs. Le miner- val étant élevé 100 francs, reste encore un cadeau de 100 francs. M. Brunfaut proteste contre la manière d'agir de l'agent de police qui vient de mettre la main au collet d'un citoyen qui vient assister un dé bat qui passionne tout le monde. M. le Président. L'ordre doit être maintenu et j'ai la police de la salle. M. Brunfaut l'admet et proteste simplement contre la manière un peu brutale d'agir. M. le Président a donné ordre la police de dresser procès-verbal contre ceux qui trouble raient l'ordre. M. Brunfaut. Qu'on dresse procès-verbal mais qu'on ne mette pas immédiatement la main sur ceux qui ne peuvent complètement réprimer un sentiment. Je ne sais pas qui est la personne en question. M. le Président remet un morceau de papier M. le secrétaire pour le passer un messager. M. le Président reprend sa thèse que l'enseigne ment officiel remplace l'enseignement libéral. Il cite l'appui l'autorité de Jules Simon. M. Brunfaut. Jules Simon parle pour la Fran ce nous sommes en Belgique. M. le Président. Les principes sont les mêmes. M. Vermeulcn. Si l'enseignement officiel ne coûtait rien vous le supprimeriez quand même. M. le Président. Vous faites des concessions sur des privilèges dont vous jouissez. M. Brunfaut. L'enseignement officiel est la portée de tout le monde catholiques et libé raux peuvent envoyer leurs enfants au Collège. M. le Président se refuse absolument de dimi nuer les traitements. M. Colaert veut le maintien de la 7me et 6me. M. Vermeulen prétend que la dépense que l'on projette pour les eaux alimentaires est exagérée et se demande quel sera le résultat. 11 cite les plaintes qui surgissent Anvers. Le système préconisé par M. Leboucq serait suffisant et ne nécessiterait pas la suppression du Collège. M. Boone. Ce ne serait plus de l'administra tion. M. Vermeulen. Ce serait de la politique loyale. M. le Président reproche M. Vermeulen d'a giter nouveau une question où il reste dans le vague. Un examen n'est possible que si M. Ver meulen produise des plans et des devis. M. Vermeulen. Les contribuables verront avec plaisir qu'au lieu de 230,000 fr. une dépen se de 70,000 donne les mêmes résultats. Je vous produirai tout ce que vous voulez. M. Brunfaut déclare que, d'accord avec ses collègues de la minorité, il retire les autres éco nomies proposées par voie d'amendement. M. Brunfaut. M. Surmont a dit que si le Collège doit être supprimé, c'est qu'il coûte trop cher. La part de la ville sera payée. Voici une lettre adressée au Conseil par la société l'Union des Anciens Elèves du Collège communal. Par cette lettre signée Ferdinand Merghelynck, ré pondant du versement, la société s'engage fournir la part de la ville pendant deux ans. M. le Président. Ceci est une question de principe qui exige un examen. M. Brunfaut regrette qu'il n'y ait pas moyen d'aboutir. Après tout la suppression est décidée et il faut y arriver coûte que coûte. Henrilje bondit sur son siège et proteste. M. Brunfaut fait comprendre M. Iweins qu'il devrait être le tout dernier protester. M. le Président suspend la séance. M. Brunfaut profite de ce que la séance soit suspendue pour répéter l'indignation qu'a sou levée chez tous les vrais Yprois, l'abominable corruption du lr Février. M. le Président réclame la modération. Bientôt le calme se rétablit et la séance est reprise. M. Colaert regrette qu'il soit un échevin dou blé d'un avocat II aurait voulu accepter la libé ralité, mais en droit cette acceptation ne pouvait se faire. L'établissement est public, dépend de la ville ou bien il dépend de particuliers et alors prend un caractère privé. M. Struye nous jouerions le jeu de dupes. M. Brunfaut vous oubliez toujours les pro messes formelles faites au corps électoral. M. Struye. Je n'ai rien promis. M. Brunfaut. Les promesses semblent faites collectivement par tous les candidats. M. Surmont. J'ai fait des promesses en 1884 alors que je ne connaissais pas la situation com me aujourd'hui. Alors la dépense scolaire était de 25 °/0 environ, aujourd'hui elle est de 33 M. Brunfaut croît plutôt que ce revirement est dû une impulsion forcée M. Vermeulen.Vous défendiez un principe de liberté des pères de familles en 1884 elle n'existait donc plus en 1893, neuf ans après M. Colaert trouve qu'il ne convient pas de faire rentrer des jeunes filles l'école du soir. L'École dentellière d'autre part, est sans importance et en allouant un petit subside aux sœurs on pour rait faire apprendre la dentelle dans leur éta blissement. Ce serait une restitution. M. Brunfaut. Il n'y a pas restituer par la ville. La vie commune pour les enfants des deux établissements est impossible. On fait encore la dentelle chez Mme D'Haezeleire. M. Colaert réclame l'extension de l'Ecole mé nagère. Ecole gardienne de Mmt Juncker. MM. Colaert et Brunfaut proposent 4 fr. Ecole gardienne de Mmt DMaeseleire. M. Brunfaut relève que la suppression de l'an cien Collège communal est un simple coup de parti.

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 3