Chronique locale. i Correspondance Examens universitaires. Nos Anciens Pompiers. Le Collège communal est supprimé, notre grand etonneraent, notre grande douleur Nous ne pouvons assez nous en alarmer, lit par qui cet acte de vandalisme a-t-il été consom me Par un étranger, par I homme nefasle, par ce mauvais genie dont l'evêché nous a afïliges pour encapuciner la ville par le plus ténébreux des fanatiques dont l'histoire enre gistrera la sombre page. Ah I oui, on en parlera; on en parlera, les uns avec pilie, ceux qui, dans leur indulgence, le considéreront comme un inconscient les autres, avec colère et mépris, qui n'y verront qu un instrument de basse et méchante ven geance. En attendant le mal est fait et nul ne saurait en calculer les conséquences, même l'auteur nefasle de ce crime de lese-liberte. Qui pourrait dire quel degré d'infériorité nous plongerait le régime nouveau qui s'ouvre avec le premier Octobre, si l'avenir ne nous réservait une heureuse revanche Se figure-t-on le vide qu'opérerait en notre cite si elle se prolongeait, la disparition d'un établissement qui était lame de la ville, son honneur et sa gloire? Cet établissement où se sont formés tant de cœurs d'elile, tant d'esprits distingués? La ressource de tant de familles qui ne doivent ce qu'elles sont qu'au pain intel lectuel qu elles y ont mangé, en toute liberté et en toute indépendance Et tout cela, au profit de qui Au profil de l'ignoranlisme, du monachisme, du despotisme. Et qu'on n'essaie plus de donner le change, le voile est levé, la comédie est d'une nudité trop crue. Léconomie n'est plus qu'un grossier trompe-l'œil auquel le plus balourd des va chers ne saurait se laisser prendre. L'écono mie Le Coilège coûte trop cher Et quand on présente ce bourgmestre, de par la grâce du lr Février, sur un plat d'or, ce qu'il lui faut pour remplir .les caisses qu'il a si sottement vidées, il n'a qu'une réponse, aussi ingenue qu imprévue cest illégal I! Comme si l illéga- lilé avait quelque chose voir en l'occurrence Est-ce que, pour citer un fait palpable au plus imbécile de nos conseillers cléricaux, la légalité a empêche le conseil de fabrique de S4 Pierre d'accepter un don particulier qui lui permit de commencer la restauration de cette église? Si, pour tirer du pétrin M. Beernaert, un géné reux donateur accablait ce ministre des finan ces de quelques millions bien sonnants,croit-on serieusement qu'ils ne seraient pas les bien venus? De même en Italie, en Espagne et jusque dans les provinces argentines et ailleurs où le besoin de celte manne se fait si vivement sen tir? Nous ne parlons pas du pape qui, sous ce rapport, n'a jamais ele difficile et qui n'a jamais hésité entre le million et le milliard, mais n'est-ce pas d un pyramidal souci du bien-être de ses administrés, qu un Bourgmestre refuse un cadeau qui peut le mettre labri des be soins (Jn bourgmestre préférant appauvrir une ville, quand on lui donne de quoi la sauver, cela s'est-il jamais vu Car c'est ruiner une ville que de lui enlever une source de prospé rité. iMais on en voit de si drôles parmi ces valets de sacristie. On raconte que dans le Furnes-Ambacht, un bourgmestre, bon teint, ayant choisir entre une bonne vache laitière et un âne vieux, rétif et poussif, refusa celle-là, parce que le cure lui avait dit qu'elle était elevée dans létable d'un croyant douteux; M. Sur mont serait-il, par hasard, de la famille de ce bourgmestre, bien entendu, de lâne un peu aussi Quoi qu'il en soit, que M. Surmont soi» bien persuade que si jamais la place qu'il occupe lui a ele jusqu'ici contestée avec des arguments dont, mieux que personne, il doit connaître la valeur, cette fois, le dernier mot est dit et son horoscope est définitivement fixe. Nous allions finir, mais il nous en coûterait de ne pas rendre ce digne bourgmestre un hommage dû son grand flair. C'est une justice lui rendre. Il connaît sa popularité et il sait, comme pas un, que s'il est l'Hôtel de Ville, c'est parce que, decemment et selon toutes les règles des mandats communaux, il n'y a pas une botte du plus solide cuir de Mammouth qui puisse l'envoyer promener, I heure qu'il est, là où les électeurs de 1894 l'enverront la grande joie des trois quarts des Yprois, de toute nuance. Et c'est ça, rien que ça, qui l'a fait refuser la proposition de M Brunfaut de se représenter devant le corps électoral. Il sait bien qu'entre le corps électoral et lui, il y a juste la même sympathie qu'entre le chien et !e chat. Mais encore une fois, en attendant, il aura fait la ville tout le mal qu'il pouvait et il sera venu au secours de cet autre conseiller, aussi fanatique que lui, qui est d'avis que s'il faut faire de la ville un désert, mieux vaut un desert, un vaste désert noir, qu'une population entachée de libéralisme. Que dirait la capitale si, par un coup qu'on ne saurait prévoir, quelqu'improbable qu il soit, comme l'était il y a quelques années celui qui nous frappe, lUniversité de Bruxelles était supprimée Que dirait Louvain, si on supprimait son Université Que dirait Liège, qne dirait Gand, si on sup primait leur Université? Elles jetteraient des cris d'orfraie. Elles crieraient l'abomination, la désolation, la ruine. Le souffriraient-elles? Et cependant ce sont de grandes villes qui ne mourraient pas de cette amputation. Elles n'en mourraient pas matériellement, c'est pos sible, mais elles en mourraient moralement, et matériellement ils en souffriraient considéra blement. Pourquoi en serait-il autrement pour Ypres Ah mes amis, souffrons dans ladversité, et préparons-nous la délivrance. Sans la déli vrance, ce serait la mort, la mort pour tou jours. H «(»»ja89ii"ri«i Avant de passer au vote sur la proposition de suppression du Collège communal, l'oppo sition, jugeant qu'une question de celle impor tance ne pouvait être tranchée qu'après consultation du corps électoral, a déclaré quelle était décidée se démettre et faire appel ses commettants la majorité aurait dû comprendre qu'il était de sa dignité d'en faire autant. Au lieu de cela, M. Surmont a répondu Je resterai tant que les électeurs ne me mettent la porte. Très bien, M. Surmont, mais si votre décla ration est sincère et si vous ne restez votre poste que tant que les électeurs vous y main tiennent, il n'y a qu'un moyen de le savoir, c'est de les consulter. Pourquoi ne les interro gez-vous pas D'ailleurs, plus que jamais vous devriez le faire, puisque le mandat que vous exercerez en 1894, vous ne l'exercerez que deux fois irrégu lièrement, une fois parce que, par le hasard de la revision, cette irrégularité a été consacrée par la maladresse et l'insuffisance de vos amis, une seconde fois, parce que vous vous refusez, par crainte d'échec, demander l'avis de ceux que vous avez la prétention de représenter. Voici que de nouveau l'infecte polisson, qui B'attribue danB le Journal le rôle de professeur de convenances, se permet de rappeler l'ordre le Weekblad et le Toehomsl. Nous n'avons aucun mandat, ni même aucune envie de défendre ces confrères contre les atta ques de la feuille de sacristie. Mais chaque fois que cette feuille prendra la férule, nous lui crierons Halte-là Vous n'avez pas le droit, vous qui avez insulté, calomnié, diffamé presque tout le monde, et les femmes plus souvent encore que les hommes, vous n'avez pas le droit de morigéner les autres Vous êtes le diffamateur par excellence, la ca lomnie en personne, le plus méprisable menteur et le plus vil salisseur qui existe n'importe où Fermez votre bec et rentrez vos pattes, miséra ble oiseau de mauvais augure Maintenant que l'œuvre hypocrite et néfaste est chose accomplie maintenant que, en dépit des promesses formelles et des solennels enga gements de M. le bourgmestre Surmont, le vieux Collège communal est supprimé avec les Ecoles d'adultes, il importe aux libéraux de ne point perdre courage il leur incombe de se recueillir de s'entendre et de rechercher avec énergie les moyens de faire face aux dif ficultés de l'heure présente. Tout peut ne pas être perdu, fors la parole de notre Premier, reléguée désormais parmi les choses innoma- bles. Et quand la situation ne pourrait être maintenue que jusqu'au jour où le corps électo ral nouveau aura se prononcer sur l'incroyable félonie de nos maîtres, ce serait assez croyons- nous. Car il nous paraît impossible que des élec teurs quelconques, moins que ce ne soient des fanatiques, des crétins, des fourbes ou des ven dus, puissent tolérer encore des administrateurs dont l'étroitesse et l'égoïsme de vues n'est éga lée que par la cafarderie et la déloyauté de leurs procédés Il y a deux ans, pensons-nous, s'est constituée en nos murs une Union des anciens élèves de notre vieux Lycée. C'est cette généreuse association que nous faisons un appel peut-être même superflu. Sans aucun doute qu'elle saura se montrer la hauteur de3 circonstances et soutenir en ce moment, si pas même sauver tout jamais, un enseignement qui, depuis plus d'un siècle, a fait l'honneur et la gloire de la vieille cité. Pas de défaillance donc, chez personne, et le cœur haut chez tous Veuillez agréer, etc. Nous lui adressons nos sincères félicitations. Nous apprenons avec plaisir que M. LOOS- BERGH, Edmond, élève de l'Académie royale d'Anvers, vient d'y remporter \e premier prix de modelage (tête d'après l'antique) médaille d'argent et le second prix d'histoire de l'art. Nos sincères félicitations au jeune lauréat. Invitée par l'Administration communale, l'Harmonie des Anciens Pompiers s'est rendue, Dimanche dernier, Dixmude pour y donner deux concerts l'occasion de la Kermesse. A l'entrée de la ville, nos excursionnistes étaient rejoints par la musique communale qui les a conduit l'Hôtel de Ville où s'est faite la récep tion officielle. Un public nombreux et choisi avait tenu assister au régal musical donné par nos Anciens Pompiers lagrande salle des Fêtes et ses dépen dances étaient combles. Les habitants de Dix- Monsieur l'Éditeur, Un abonné. M. Joseph BOSSAERT, ancien élève de notre Collège communal, vient de passer, devant le Jury de Liège, son examen de la 2me épreuve de candidature en sciences naturelles préparatoire la médecine. oog^0o-c' M. le Bourgmestre Parret,entouré de son Con seil communal au grand complet, leur a sou haité la bienvenue et leur a offert le vin d'hon neur. Les concerts qui devaient se donner au Parc Bortier ont, cause du mauvais temps, du avoir lieu l'Hôtel de Ville.

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 4