Chronique locale.
Perspectives.
Le ministère ne trouve plus dans sa majorité
I appui nécessaire la bonne marche des affai
res. Son autorité faiblit. La confiance s'en va.
II rencontre chez ses amis des résistances aux
quelles il n était pas habitue.
Signalons ici, en quelques brèves réminis
cences, les symptômes caractéristiques de ce
déclin.
Malgré les efforts combinés de M. le ministre
des affaires étrangères et de M. le ministre des
finances, le Gouvernement n'a pu faire passer
une convention conclue, il y a cinq ans, avec
le Grand Duché de Luxembourg pour mettre
fin une contestation d'importance fort secon
daire.
M. Beernaert avait dit et répété que cette
convention était le dernier mol possible de tou
tes négociations passées ou éventuelles. La ma
jorité n'en a pas moins voté (ajournement
indéfini de la question elle semblait heureuse
de marquer au grand ministre son exception
nelle desapprobation.
A quelques jours de là le Gouvernement a
failli de nouveau être mis en échec par ses amis
de la droite. C elait l'occasion de la loi d ex
ception proposée par les députés d'Anvers pour
obtenir la restitution de certains droits d'accise
perçus sur une cargaison noyée dans l'Escaut.
M. le ministre des finances avait raison de
combattre cette proposition, uniquement moti
vée par des considérations d intérêt privé. Il
avait employé des arguments décisifs.... Trois
voix de plus, et les Anversois l'emportaient, et
M. Beernaert était tristement battu.
Même résultat, également humiliant dans la
question des servitudes militaires.
Il est passe, le temps où il suffisait M. Beer
naert d'exprimer un avis pour qne l'immense
majorité de la droite le suivit.
A celte époque, c'était une espèce de demi-
dieu. C'était le grand ministre on le croyait
puissamment doue. On pensait qu'il avait en
lui les qualités de I homme d Etat la concep
tion juste, l'esprit de décision, la fermeté, le
courage dans l'action.
Helas, pour la seule grande chose qu'il ait
entreprise depuis qu'il est au Gouvernement, il
s'est montre hésitant, imprévoyant, incohérent.
Il a désillusionné jusquà ses meilleurs amis.
Dans la question de la revision, sa non im
puissance sest traduite d une façon lamentable,
pour le malheur du pays et peut-être bien aussi
pour le malheur du parti qui avait placé en lui
sa confiance et qui, en absence d'une main
énergique, se disloque et se désagrège.
Pour qu'un chef soit suivi, il faut qu'il sache
ce qu il veut et où il va. M. Beernaert ne le sait
pas. Il y a un tel déséquilibrement dans sa con
duite que les résultats obtenus par lui sont
diamétralement opposes ceux qu il avait in
diqués, sollicités et défendus.
Ainsi, il ne voulait aucun prix du suffrage
universel. Il l avait déclare de toutes les façons.
Et son imperitie, ses fausses manœuvres, ses
roueries de procédurier ont acculé les Cham
bres une situation telle quà moins d'une ré
volution il ne leur restait quà décréter le
suffrage universel.
Et tout a été ainsi dans l'histoire de la revi
sion. La majorité a été constamment obligée
de voter des choses qui lui répugnaient. On
comprend qu'elle commence regimber et
trouver qu'il n y a pas grand avantage être
majorité si cest pour voter des mesures qu'en
âme et conscience on juge détestables tous les
points de vue.
Jusqu'ici, le Gouvernement a posé sept fois
la question de cabinet pour forcer la droite
accepter des propositions dont elle ne voulait
pas. Une huitième fois, le grand ministre a me
nacé la majorité de se retirer si elle ne décré
tait obligation du vote.
Va-t-il encore une fois poser la question de
cabinet sur quelqu une des applications législa
tives du nouveau système électoral
C'esL possible, mais quanta regagner la con
fiance qu il a perdue, il peut en faire son deuil.
La direction du parti Conservateur lui a ir
révocablement échappé.
La droite le tolère encore, elle le subit en
rechignant. L'heure viendra bientôt où elle ces
sera de le soutenir.
Distributions des Prix
aux élèxi's
des écoles communales
gratuites.
Lundi, 14 de ce mois, a eu lieu la distribution
des prix aux élèves de l'Ecole de garçons (la
Loye), cette séculaire et excellente école sous
tous les rapports.
La cérémonie était présidée par M. le Bourg
mestre ayant sa droite M. l'Echevin Colaert,
et sa gaucho M. le Major de la Garde Civique.
Nou3 n'avons constaté la présence que de trois
Conseillers communaux, M. Begerem, M. Ver-
meulen et M. Poupart.
Les chœurs qui alternaient avec la distribu
tion des prix ont été enlevés avec beaucoup
d'ensemble et de justesse.
Tout s'est passé dans l'ordre le plus partait
le public a admiré la bonne tenue, l'air franc et
ouvert de ces nombreux enfants, résultat d'une
discipline sévère et paternelle.
La cérémonie s'est terminée par la remise des
médailles et diplômes aux élèves qui, au dernier
concours, ont obtenu le certificat de capacité.
Puisse cette excellente institution résister vic
torieusement l'injuste guerre dont elle est
l'objet et obtenir l'appui et la protection si bien
mérités, de la part de ceux qui ont pour mission
de la soutenir et de la rendre de plus en plus
prospère.
Le Mercredi, 16 Août, c'était le tour des élè
ves de l'Ecole communale gratuite pour filles
sous la direction de Madame Dhaeseleire. Com
me d'habitude, salle bondée de monde et un
courant manifeste de sympathie envers cette
institution si populaire qui a rendu de si grands
services aux jeunes filles de la classe ouvrière.
Sur l'estrade où se trouve établi un immense
gradin se trouvaient rangées plus de 400 élèves
appartenant l'école primaire, l'école ména
gère, l'école d'adultes et l'école gardienne,
placées toutes sous la même direction et formant,
par leur ensemble et par la plus heureuse des
organisations, cette grande et belle institution
pour l'instruction et l'éducation des jeunes filles
signalée juste titre par tous les hommes com
pétents comme une école modèle.
M. le Bourgmestre présidait la cérémonie.
Cette fois, nous avons vu, côté de lui, outre
M. l'Echevin Colaert et M. le Major de la Garde
Civique, un plus grand nombre de conseillers
communaux.
Les chœurs ont été exécutés avec tant d'en
semble et de sentiment qu'ils ont valu leurs
exécutantes une véritable ovation.
Et que dire de la scène enfantine Kan niet
verstaan
Comment parvient-on dresser ces enfants,
leur faire exécuter avec tant d'ordre et de pré
cision, au milieu des chants les plus variés, tou
tes ces gentilles évolutions C'est le cas de ré
pondre avec elles Kan niet verstaan
Honneur la Dame Directrice et au personnel
enseignant qui la seconde. Il n'est pas donné
tout le monde de pouvoir apprécier ce qu'il
faut d'efforts, de dévouement, d'intelligence et
de cœur pour faire perdre ces enfants leur
gaucherie et leur timidité, leur faire acquérir
de la vivacité, de l'aisance, de la hardiesse et
de l'aplomb. Le public était véritablement
émerveillé, et c'est par des salves d'applaudis
sements qu'il a manifesté diverses reprises son
admiration et sa vive satisfaction.
La distribution d'images aux petits marmots
a réjoui les nombreux parents assistant la cé
rémonie. Quand ou songe qoi'il a été question de
supprimer cette gentille et intéressante pépi
nière de l'Ecole, on se demande comment pareil
projet peut se concevoir
Et avec les enfants nous devons encore répon
dre Kan niet verstaan
Dimanche dernier, vers 6 heures du soir, le
nommé Vlaeminck, préposé au bassin de nata
tion en cette ville, a sauvé, au péril de ses jours,
un jeune militaire qui était sur le point de se
noyer.
Nous espérons que cet acte de courage et de
dévoûment recevra sa digne récompense.
"Ville» d'Ypres.
Festival du 13 Août 1893.
MÉDAILLES SPÉCIALES.
1. Tenue militaire (musiques): Harmonie mu
nicipale d'Halluin.
2. Tenue civile (mus.) Fanfare Katholieke Bur-
3. Éloignement (mus.) Ducale Fanfare de Fra-
meries.
4. Nombre (mus.) Harmonie Royale de Rou
lera.
5. Tenue (sociétés chorales) Orphéonistes
Crick-Sicks, de Tourcoing.
6. Eloignement (soc. chor.) De Eendrachtde
Ledeberg.
7. Nombre (soc. chor.) Orphéonistes Crick-
Sicks, de Tourcoing.
PRIMES.
500 fr. Orphéon des Travailleurs, de Tour
coing.
400 fr. Fanfare l'Union, de Wevelghem.
300 fr. Fanfare communale, d'Iseghem.
200 fr. Harmonie l'Union, de Comines.
100 fr. chacune Les Amis réunis (chor.), de
Wervicq-Sud Fanfare Ste-Cécile, d'Hooglede
Vlaandrens Zonen (chor.), de Gand Harmonie
de Becelaere Harmonie de Reckem Fanfare
de Passchendaele.
75 fr. chacune Harmonie de Gheluwe Fan
fare de Kemmel Harmonie du Commerce, de
Lille Fanfare Amis réunis, de Wytschaete.
50 fr. chacune Fanfare l'Union, de Dotti-
gnies Adriaen Willaerts Kring (chor.), de Rou-
lers Philharmonie d'Ingelmunster Harmonie
des Sapeurs-Pompiers de Poperinghe.
Deuier des Ecoles laïques
Tir national de Belgique.
La distribution des prix du Grand Concours
de 1893 organisé au Tir National, sous les aus
pices du Gouvernement, se fera le Dimanche 27
Août courant, 2 heures de l'après-midi, dans
Ypres, le 19 Août 1893.
Sociétés inscrites 72.
Sociétés -participantes 70.
gersgilde de Bruges.
Communiqué).
c-o
D'YPRES.
Liste précédente, fr. 69,113-30
Collecte au banquet des Anciens Elèves du
Collège communal et de l'Ecole moyenne, 33-00
Collecte au coDcert des Anciens Pompiers, 47-40
Boîte du Saumon, 32-70
Romance chantée par X... portant aux
nues les autorités de la ville, pour la BELLE
réception faite aux Sociétés étrangères, le
jour du festival, 5-80
Collecte faite la Citadelle, le 15 Août
1893, par les Musiciens Réunis (Anciens
Pompiers), 16-25
Total fr. 69,250-45
Dépenses jusqu'à ce jour fr. 64,668-79
Reste en caisse fr. 4,581-66