Bière Champagne
Un sou par mois.
Variétés.
Voici ce qu'écrit la Dépêche
Palais-Rameau
Grand succès Dimanche pour le concert donné
par l'Union orphéonique de Lille, avec le con
cours de l'harmonie des Anciens-Pompiers d'Y-
pres, une excellente musique comprenant 75
exécutants.
Un nombreux public a chaleureusement ap-
laudi les musiciens belges, qui un superbe
ouquet a été offert par l'Union orphéonique
ainsi qu'une magnifique couronne.
Une autre gerbe de fleurs a été offerte par la
Société philanthropique des Belges Lille,
l'Union orphéonique cette dernière société a eu
sa large part de succès au concert.
Union Orphéonique.
Le concert donné Dimanche par cette société
au profit de la caisse de retraites a pleinement
réussi. Malgré la pluie persistante, le public s'est
porté en foule au Palais-Rameau pour applaudir
la magnifique harmonie des anciens Sapeurs-
Pompiers d'Ypres, cette musique, dirigée d'une
façon remarquable par M. Deliège, a obtenu un
succès colossal qui rappelle celui obtenu l'an der
nier par la musique des Grenadiers Belges. A
citer particulièrement une fantaisie imitative
très originale intitulée Les Ailésde L. Adrien
qui a été bissée.
Le public a acclamé avec enthousiasme les
airs nationaux La Marseillaise et la Brabançonne
qui ont été enlevés magistralement.
Plusieurs bouquets et couronnes ont été offerts
auxdeux directeurs par les membres delaSociété
Philanthropirx»o des Belgos qui avaient tenu
offrir leurs compatriotes une marque de sym
pathie et remercier l'Union Orphéonique d'a
voir bien voulu associer une musique belge
leur œuvre de mutualité.
lin somme, excellent concert qui a fait énor
mément plaisir aux auditeurs; qui a dû produire
une bonne recette et dont les Y prois conserve
ront un bon souvenir, notamment pour le gra
cieux accueil qui leur a été fait leur arrivée
la gare de Lille où la Fanfare de la Madeleine la So
ciété Philanthropique des Belges et V Union Orphéoni
que s'étaient données rendez-vous pour les con
duire leur hôtel au son de j oyeux pas redoublés.
Voici une curieuse anecdote que nous don
nons telle qu'elle nous a été racontée sans en
garantir l'authenticité.
Une grande maison d'exportation de Marseille
ayant besoin d'un employé auxiliaire pour le
service de la manutention fit passer une annonce
dans un journal.
Le lendemain un jeune homme l'air très in
telligent se présentait au directeur de la maison
et lui faisait ses offres de services en lui décla
rant que tenant plus la place qu'aux appoin
tements il se contenterait d'un salaire très
modique.
Le Directeur était ce jour-là de bonne hu
meur il avait fait un excellent déjeuner qu'il
digérait en fumant un délicieux cigare.
Très bien, dit-il au postulant, mais qu'en
tendez-vous gagner par mois au début
Le jeune homme caressa des doigts la dou
blure de son chapeau et répondit respectueuse
ment
Pour vous prouver, Monsieur, que je tiens
plus l'emploi qu'aux appointements, je vous
dirai que je m'engage travailler le restant de
ce mois pour un sou (cinq centimes) mais la
condition que vous ne trouverez pas exagéré
que je vous demande de doubler mon salaire
chaque mois.
Le directeur, homme un peu âgé, se mit
rire Voilà, ma foi, une proposition nouvelle
mais avez-vous bien pensé, jeune homme, ce
que vous me dites-là
Oui, Monsieur, car ce que j'ai surtout en
vue, je le répète, c'est d'apprendre le commerce
et je consentirais même travailler pour rien
dans une maison aussi importante que la vôtre,
s'il ne m'était pas très agréable de pouvoir dire
que mon travail va me rapporter quelque chose.
Je vous prendrai, dit le directeur qui se
mit compter un sou, deux sous, quatre sous,
huit sous, seize, trente-deux...., en attendant
vous toucherez très peu, ajouta-t-il.
Il conduisit ensuite le postulant au caissier et
lui dit Voici M. Jules Chaussy, il commencera
demain travailler comme commis-auxiliaire
son salaire est de un sou pour ce mois et vous
le doublerez chaque mois suivant.
Le caissier fit comme son directeur, il se mit
rire et regarda très curieusement l'original
qui réclamait des appointements aussi dérisoi
res.
Oeerai-je vous demander encore, dit Jules
Chaussy, de m'assurer la position que vous me
confiez pour un temps déterminé, car eu égard
mon traitement si minime je désirerais avoir
le temps d'apprendre parfaitement le commerce
chez vous.
Ce n'est pas l'usage de notre maison, répon
dit le directeur, mais je pense qu'avec vous,
nous ne pouvons rien perdre puis, vous m'avez
l'air d'un honnête garçon. Pour combien de
temps voulez-vous avoir de l'occupation
Pour 3 ans, Monsieur, s'il vous plaît.
Bien.
Le directeur consentit et le jeune homme ob
tint un engagement signé par lequel sa place
lui était garantie pendant 3 ans aux conditions
proposées.
Il travailla pendant six mois sans rien de
mander il disait qu'il voulait tout recevoir
pour le premier de l'an, car ces six mois d'ap-
pointement ne faisaient au total que la somme
de 3 fr. 15.
Or, un jour, le caissier eut l'idée de calculer
combien le jeune employé aurait toucher pen
dant la période de trois ans il le faisait pour
s'amuser aux dépens du jeune homme qu'il
trouvait par trop naïf. Le résultat lui donna
absolument le vertige. Voici quelques chiffres
de la série des 36 mois qu'il courut communi
quer son chef.
Le 1er mois 0-05 le 2e 0-10 le 3e 0-20
le 4e 0-40 le 5* 0-80 - le 6® 1-60 le 7® 3-20
le 8e 6-40 - le 9e 12-80 le 10® 25-60 - le 15®
819-20 le 20® 26,214-40 le 25® 838,860-80 -
le 30® 26,843,545-60 - le 36® 1,717,986,819-40.
Salaire total pour les 3 ans
3,435,973,836-75.
C'était un joli chiffre.
Le pauvre directeur faillit tomber la ren
verse lorsqu'il vit ce total fabuleux. Quand
même sa maison eut été cent fois plus riche,
elle n'aurait pu se permettre le luxe d'un tel
employé, malgré ses aptitudes.
Le paiement des appointements de Jules
Chaussy était complètement impossible il prit
donc la résolution de congédier immédiatement
le modeste jeune homme qui, lui aussi, avait
établi son compte et rappela son patron le
contrat qu'il avait passé avec lui.
Le directeur eut pu s'adresser aux tribunaux,
mais il eût fait connaître par là qu'il avait été
dupé et craignit que le monde commercial de
Marseille ne se moquât de lui. Il préféra congé
dier Chaussy avec une indemnité de 25,000 fr.
Le Nouvel Opéra-Comique.
hygiénique et rafraîchissante
LIVRAISON PAR 25 BOUTEILLES.
Brasserie VAlYDEVYVER,
HOUBLONS.
-A-lost, 26 Août. Au marché de ce j our
il a été vendu 65 sacs houblon de la nouvelle ré
colte, belle marchandise séchée sans soufre, fr.
125, vieux système de fr. 110 115.
Autre avis Il a été vendu aujourd'hui 11
balles cueilli cloche par cloche fr. 140 et 65
balles lr® classe de fr. 110 125 les 50 kil.
La musique d'Y près avait été reçue son ar
rivée la gare par l'Union Orphéonique et par
d'antres sociétés.
Le Progrès du Nord rend compte de la manière
suivante de ce concert
L'Union Orphéonique s'est fait entendre dans le
chœur Les Contrebandiers qui a été chanté avec
vigueur et nuancé dans la perfection.
Du reste, on était très satisfait de lui, il était
très intelligent, exact et dévoué.
Le concours pour la reconstruction de l'Opéra-Comique
est fini c'est M. Louis Bernier, architecte de l'Ecole des
Beaux-Arts, grand prix de Rome d'il y a une vingtaine
d'années, que, de par la décision du Jury d'examen, la
construction du nouvel Opéra-Comique sera confiée.
En quoi consiste ce projet Bien peu de gens ont pu
l'aller voir l'exposition publique, ouverte aujourd'hui
eucore au palais de l'Industrie bien peu, d'ailleurs, sont
même de lire couramment un plan d'architecte il n'est
donc pas inutile de le décrire cl d'en esquisser rapidement
les grandes lignes.
On sait que le nouvel Opéra-Comique sera construit
sur le même emplacement que l'ancien. L'édifice sera
donc adossé, comme l'ancien, la maison qui porte, sur
le boulevard des Italiens, le numéro 11 il aura, toujours
comme l'ancien, deux façades latérales sur les rues Mari
vaux et Favart, et une façade principale, très étroite,
large seulement de 33 mètres, sur la place Boieldieu.
Le théâtre aura trois entrées principales, une sur la
place Boieldieu, une sur chacune des faces latérales. La
façade principale se compose d'un avant-corps en saillie,
flanqué de deux pavillons latéraux qui se prolongent,
dans les rues Marivaux et Favart, jusqu'aux deux grands
vestibules qui s'ouvrent sur ces rues. L'avant-corps est
percé, au rez-de-chaussée, de trois baies cintrées son
premier, orné de colonnes,»prend jour sur la place par
trois baies de grandes dimensions, également cintrées
au-dessus du premier, un attique, décoré de statues for
mant cariatides, et qui s'éclaire par trois fenêtres gémi
nées, de forme rectangulaire. Dans les pavillons de droite
et de gauche, une porte rectangulaire donne entrée; cette
porte est surmontée, au premier, d'une fenêtre plate-
bande décorée d'un fronton. Quant aux façades latérales,
d'aspect beaucoup moins décoratif, leurs grandes lignes
se raccordent avec celles de la façade principale.
Entrons maintenant dans le théâtre. Place Boieldieu,
les cinq portes percées dans la façade donnent accès dans
un grand vestibule, qui s'étend de l'une l'autre des
faces. Au fond de ce vestibule et au centre, un escalier
droit conduit l'orchestre droite et gauche, deux
grands escaliers mènent au premier étage, où se trouve,
au-dessus du vestibule, le foyer du public.
Rue Favart et rue Marivaux, vers le milieu peu près
de chaque façade, quatre portes donnent accès sur un
vestibule assez vaste. Dans le vestibule, droite et
gauche, grands escaliers desservant tous les étages du
théâtre. Une large galerie, d'aspect monumental, relie les
deux entrées latérales. Cette'galerie est en communica
tion directe avec le vestibule de la place Boieldieu. Des
deux côtés en effet, de l'escalier droit qui aboutit du
grand vestibule l'orchestre, deux grandes baies forment
deux passages qui donnent sur la grande galerie inté
rieure.
Dans le soubassement de l'édifice, sur les façades laté
rales, et en communication avec les vestibules latéraux,
les postes de la garde républicaine et des sergents de
ville, les bureaux du commissaire de police, des médecins
et différents services dont l'accès doit être facilité au pu
blic.
L'administration a son entrée rue Marivaux, entre le
vestibule et le boulevard les décors et la loge spéciale
destinée la famille de Cboiseul ont leur entrée rue Fa
vart.
La salle est de forme circulaire et ses dimensions se
ront les mêmes peu près que dans l'ancien théâtre. Elle
contiendra 1,500 places. La scène aura 11 mètres d'ou
verture sur la salle En profondeur, elle aura 17 mètres,
et autant en largeur. Des deux côtés de la scène, foyers et
loges des artistes. Par derrière, deux réserves de décors,
doot une au niveau de la rue Favart.
Dans les étages supérieurs, les installations prévues au
programme (foyer d'étude pour la danse, petit théâtre,
salles de répétitions, ateliers pour couturières et tailleurs,
magasin central de costumes, loges de la figuration et de
la danse).
Tel est le plan Bernier dans son état actuel. Mais com
me l'architecte a trois mois pour travailler au projet défi
nitif, son plan est nécessairement appelé subir d'assez
grandes modifications Les grandes lignes, sans doute,
resteront intactes, mais le détail sera remanié. N'oublions
pas, d'ailleurs, que les huits plans primés restant la pro
priété de l'Etat, la commission supérieure des bâtiments
civils, aura le droit de prendre dans chacun d'eux les
parties qu'elle jugera les meilleures et d'inviter l'archi
tecte chargé de l'exécution les adopter son œuvre
Quoi qu'il en soit, le nouvel édifice sera très probable
ment terminé au printemps de 1895.
DEMANDEZ
LA
Y M* K te S.