Chronique locale. 71. Dimanche, 55e ANNÉE 5 Septembre 1895 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. L'Article 56. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Jeudi matin, il ne restait rien de ce qui fut le tas de propositions dans lesquelles le Sénat et la Chambre turent empêtrés pendant de longues semaines. Vers deux heures, peine M. De Lantsheere, le président cher au cœur du Pa trioteavait-il ouvert la séance de la Chambre des représentants, que le tas s'était reformé. Il pleuvait des formules de tous côtés de droite, de gauche et d'extrême gauche, si bien que MM. Drion et Noël, qui avaient associé leurs talents pour rédiger une lettre au ministre de la guerre, réclamant le congé définitif du fils d'un électeur influent, durent ouvrir leurs para pluies, afin de pouvoir protéger leur papier contre l'averse. Première proposition, de M. Visart de Bo- carmé, accordant l'éligibilité aux citoyens payant 1,200 francs de contributions directes, ou propriétaires d'immeubles du revenu cadas tral de 12,000 francs. La proportion de ces éli- gibles sera portée un par cinq mille habitants. Les conseils provinciaux éliront vingt-six séna teurs sans condition de cens. Deuxième proposition, de M. Huysmans, qui abandonne son projet numéro un les électeurs seront forcés d'élire, jusqu'à concurrence d'un tiers, des sénateurs choisis parmi les catégories de hautes capacités x dont il a été question récemment. Troisième proposition un amendement de M. Janson la proposition Visart, dont voici le texte Sont, en outre, éligibles au Sénat les ci toyens domiciliés en Belgique, jouissant de leurs droits civils et politiques, âgés de 40 ans au moins, auxquels une loi spéciale aura conféré l'éligibilité raison de services éminents rendus au pays. Quatrième proposition M. Houzeau, au nom d'un groupe de députés progressistes, amende aussi la proposition Visart, en fixant la propor tion des éligibles 1 pour 4,000 habitants au lieu de 5,000. Mais la droite a son siège fait, et elle ne veut rien entendre, profitant de l'absence de quinze membres de la gauche, alors que cinq représen tants cléricaux seulement n'assistent pas la séance ce qui lui permet de voter tout ce qu'elle veut, les deux tiers de votants exigés par la Constitution lui étant acquis. Aussi, successivement, les propositions de MM. Huysmans, Janson et Houzeau sont reje tées par des votes de droite contre gauche, et finalement le projet de M. Visart, qui comporte deux articles, le 56 et le 56Sw, est voté une grande majorité, plusieurs représentants libé raux l'ayant voté avec la droite entière. C'était bien la peine de rejeter précédemment le projet Visart. On le repêche aujourd'hui tel qu'il était, attendu que le remplacement du chifîre de quinze cents francs de contributions directes par celui de douze cents n'est qu'un attrape-nigauds, puisque la proportion de un éligible sur cinq mille habitants n'est pas changée La Chambre a fait amende honorable. Que le Sénat soit miséricordieux et daigne lui tenir compte de la petite humiliation qu'elle s'est in fligée Jeudi. Amen En attendant, quoi qu'en dise le Journal cle Bruxellesnous continuons trouver que la re vision effectuée en l'an de grâce 1893 n'est que de la camelote, du meuble de Malines qui ne résistera pas l'usage. Au bout du deuxième essai, la machine se détraquera, et on fera alors une revision définitive qui ne traînera pas aussi longtemps que celle-ci. Et, dame si on revise trop de choses alors, ce ne sera pas de la faute des progressistes qui, comme d'autres, ont crié si souvent Casse-cou la Constituante chaque fois qu'elle a perdu la tramontane Plusieurs articles nous étant parvenus trop tard, ne pourront être insérés que dans notre prochain numéro. Dimanche 27 Août, notre commune, d'ordinaire si paisible, a vu renaître la joie et le plaisir. 11 s'agissait de fêter le 25me anniversaire de la création de la musique libérale dont M. Eug. Iweins est le digne président et laquelle il n'a cessé de consacrer toutes ses peines, ses talents et sa bourse. Monsieur Eug. Iweins joint sa qualité de président celle de directeur, et c'est sous son habile direction que l'harmonie de Zonnebeke a acquis le degré de perfection que vous avez déjà, plusieurs reprises, pu consta ter. Voilà donc toute la commune en fête. Il est onze heures et demie la musique, en grande tenue, aux sons d'une marche triomphale, se rend au château de son honorable président. Ce sont partout drapeaux, oriflammes ce ne sont que festons, ce ne sont qu'astragales. Monsieur Iweins apparaît ayant ses côtés Madame Iweins et son fils Emmanuel. M. P. Comyn, vice-président, s'avance et s'exprime en ces termes Monsieur le Président, En vous adressant nos sincères félicitations x l'occasion de votre 25me anniversaire comme x directeur de notre musique, je suis l'interprète x de tous les membres de notre Société. Si matériellement il nous est impossible de x récompenser un dévouement d'un quart de siècle, moralement du moins, nous essayerons x de payer la dette de reconnaissance que nous avons contractée vis-à-vis de l'homme qui par x ses talents et son énergie a su nous mener au point où nous sommes arrivés aussi n'est-ce pas par des paroles, mais par un retour de n dévouement que nous payerons cette dette sacrée. Permettez-nous, cher Président, d'associer dans ces mêmes sentiments, Madame votre épouse et de lui offrir, en même temps que nos hommages respectueux, ce bouquet cueilli x son intention. x Vive le Président M. P. Comyn remet Madame Iweins une magnifique corbeille de fleurs. Un formidable hourra accompagne ce pré sent gracieux. Immédiatement M. Stamper sort des rangs et s'exprime dans les termes suivants Monsieur le Président, Le3 membres actifs de la Société de musique sont heureux, l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de votre présidence, de joindre x leurs meilleurs souhaits ceux que vient d'exprimer notre honorable vice-président. En ce beau jour, nous venons vous offrir, x vous, le Président et Directeur de l'harmonie n communale, nos hommages pour vous remer- i9 cier des innombrables services que vous lui x avez rendus de tous les sacrifices que vous avez faits et de toutes les peines que vous vous x êtes données pour nous conduire dans le che- x min de l'art. Oui, Monsieur le Président, nous x le disons bien haut ce que nous sommes, n nous vous le devons. C'est sous votre direc- tion et votre sage enseignement que notre mu- x sique a conquis une belle place parmi les n musiques de la province. Aussi sommes-nous x unanimes pour vous en rapporter tout le mé- x rite et c'est vous que notre harmonie doit la x bonne exécution de ses morceaux. x Maintenant que notre Société entre dans une x ère nouvelle, nous venons placer notre avenir sous votre intelligente direction. Nous vous promettons de suivre les répétitions avec plus de zèle et d'attention que jamais, afin de pro gresser tous les jours davantage dans la voie de l'art où vous nous avez conduits, x A l'appui de nos promesses, nous nous per mettons de vous offrir ce modeste présent. M. Stamper remet au président un bâton riche ment orné Daignez l'accepter comme le gage de notre particulière estime et de notre atta chement. x Notre plus chaud désir est que vous puis- x siez longtemps encore manier ce nouveau x bâton de direction et que, durant les vingt- x cinq ans qui vont suivre, vous soyez notre x tête et par vos conseils et par vob actes, x Vive notre honoré Président x Vive notre zélé Directeur x Une triple salve d'applaudissements suit cette chaleureuse allocution laquelle M. E. Iweins se montre sensiblement ému. Puis s'adressant la Châtelaine, M. Stamper dit Madame, x Nous manquerions au premier de nos de- x voira, si nous ne reportions pas sur vous une x grande part des vœux que nous venons de x formuler. Nous savons combien, dans tout ce x qui regarde la prospérité de notre Société, LE PROGRÈS VIRES ACQCIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-2b Insertions Judiciaires la ligue, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, m, rtie de l'Enseignement, Bruxelles. Ypres, le 2 Septembre 1893. ïic îfc -=>CK3s^Oo<=- On nous écrit de Zonneleke

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