i\° 74. Jeudi,
55e ANNÉE.
14 Septembre 1893.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Deux articles
du programme agricole
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
o— -
Y PRES-FU RN ES
FURNES-YPRES.
Parmi les questions qui préoccupent au plus
haut point l'agriculture il en est peu dont la
solution s'impose plus énergiquemeut que celles
qui sont relatives au mode de location de la
terre et l'indemnité solder l'exploitant
quand il y a apporté des améliorations qui en
augmentent la valeur réelle.
La situation actuelle se ressent encore des
années exceptionnellement prospères que l'agri
culture, comme l'industrie, ont traversées il y a
quelque vingt ans.
Il y a un certain nombre d'années, surtout
après la guerre de 1870, alors qu'une forte im
pulsion fut donnée l'industrie belge, beaucoup
de propriétaires voulaient retirer de leurs ter
res des loyers exorbitants. Au lieu de résister
de pareilles prétentions, au lieu de se liguer
pour ne pas reprendre les terres des prix trop
élevés, on vit parmi les cultivateurs de certaines
contrées un singulier mouvement d'émulation
qui tendait tout le contraire l'un renché
rissait sur l'autre, et l'on s'enlevait les ter
res prix d'argent. Ils savent le mal qu'ils ont
eu depuis pour obtenir des prix moins écrasants
et leur permettant de cultiver sans trop de
perte. C'est naturel ils avaient gâté les pro
priétaires, et les propriétaires tenaient rester
gâtés.
Pour que pareille situation soit rendue impos
sible, pour que le cultivateur ne soit plus victi
me des exigences outrées de certains propriétai
res et parfois même de sa propre faiblesse ou de
son ignorance, il serait désirable de voir appli
quer dans l'élaboration des types de baux cer
taines dispositions qui régularisent le prix des
terres en le mettant en concordance immédiate
avec le prix de3 produits du solLa formule de
bail mobile de M.-Henricot que nous avons lon
guement exposée jadis dans nos colonnes réalise
ce desideratum et il y a lieu plus que jamais
d'en réclamer la mise en vigueur par les admi
nistrations publiques.
Autre question
Presque toujours, quand un cultivateur re
prend un terrain en location, s'il veut en retirer
une récolte passable la première année, il doit
employer énormément d'engrais, la terre se
trouvant en ce moment complètement épuisée.
11 y a donc perte pour lui. Il y a eu perte aussi
pour le locataire précédent qui, plutôt que de
rendre des engrais la terre, a préféré n'avoir
qu'une récolte médiocre la dernière année de
son bail. Cela tient ce que les effets de la fu
mure durent plusieurs années, celui qui l'opère
n'est pas rémunéré au bout d'une campagne et
ne veut pas taire des frais dont il ne lui sera pas
tenu compte. Nous savons bien que beaucoup
de baux renferment une clause pour empêcher
l'épuisement de la terre. Mais cette clause ne
peut pas être respectée elle est toute au profit
du propriétaire. Pour la faire respecter il fau
drait assurer par le contrat de bail une indem
nité au premier locataire. Alors celui-ci ne de
manderait pas mieux que de fumer, puisqu'il
s'assurerait une bonne dernière récolte. Tout le
monde y gagnerait, même le propriétaire dont
les terres s'amélioreraient sans cesse, au lieu
d'être soumises des épuisements successifs.
C'est pourquoi notre programme agricole con
tient Indemnité au fermier sortant pour la
plus-value qu'il a donnée la ferme.
Certes, nous n'avons pas d'illusions. Pour con
quérir ces réformes et toutes les autres de notre
programme, il faudra combattre avec ardeur,
avec acharnement, les vieux préjugés et surtout
les vieux privilèges avec l'aide de l'opinion
publique éclairée, nous vaincrons tous les ob
stacles. Mais il faut que l'opinion publique se
manifeste et que, le jour de l'élection venu, elle
sache reconnaître et faire triompher le parti qui
a travaillé pour la masse et qui après avoir
triomphé sur un point, attaquera sur un autre
la réaction et l'injustice. 8i, comme nous le
croyons, les divers articles de notre programme
que nous avons précédemment énumérés répon
dent des nécessités bien établies, il faut que
ceux qui bénéficieront de ces réformes nous ai
dent dans notre tâche. Il faut que le3 cultiva
teurs, que les ouvriers, que tous ceux qui jus
qu'ici n'ont été Belges que pour supporter des
charges et qui nous voulons faire accorder
tous leurs droits, il faut que ceux-là soient avec
nous. Et ils seront avec nous s'ils se donnent la
peine d'étudier les réformes que nous préconi
sons. Il faut en outre qu'ils se liguent, qu'ils
forment de puissantes Associations dont tous les
membres, le moment venu, agiront avec unité.
11 faut qu'ils marchent au combat en rangs ser
rés, guidés par une volonté unanime et raison-
née. Si non, au dernier moment, gare les défec
tions et les faiblesses
Nous avons cité le cas de ce malheureux insti
tuteur communal de Sorée, qui depuis 20 mois,
n'a pas reçu un centime de son traitement et qui
meurt littéralement de faim, sans que le gouver
nement s'en occupe efficacement. Cela fait juger
du régime actuel.
Du côté clérical, on croit trouver une excuse
suffisante de l'abominable incurie du gouverne
ment, en nous disant que l'administration de
Sorée est libérale.
Qu'importe Est-ce que cette circonstance ré
duit la responsabilité du gouvernement clérical
N'est-ce pas lui qui a érigé en règle quasi gé
nérale la persécution ou la mise la portion
congrue des instituteurs, en diminuant considé-
.rablement les subsides scolaires aux communes
Naturellement ce sont les instituteurs qui ont été
les premières victimes du système.
D'ailleurs, M. Landenne de Sorée n'est pas
seul pousser des cris de détresse.
Le Journal de, Bruxelles, qui doit avoir pris des
renseignements bonne source, reconnaît qu'un
certain nombre de plaintes de Vespèce, émanant d'insti
tuteurs, étaient parvenues au département de l'instruc
tion publique.
Des instituteurs, des fonctionnaires publics,
des pères de famille, probablement, ont été obli
gés de faire connaître au gouvernement qu'ils ne
sont plus payés, qu'ils meurent de faim. N'est-
ce pas un scandale
Le Journal de Bruxelles ajoute, il est vrai, que
par circulaire du mois de Juillet dernier, il a été
prescrit aux gouverneurs, conformément une
instruction antérieure, de considérer ces plaintes
comme affaires urgentes, et d'instruire immédia
tement les plaintes du genre de celle qui nous
occupe.
Le moindre argent ferait bien mieux l'affaire
des misérables réduits mendier le paiement de
leur traitement.
Oh oui, la belle âme de nos doux ministres
s'était déjà manifestée antérieurement par l'en
voi d'une magnifique circulaire toute pleine
d'onction et de charité pour les victimes de la loi
de 1884. Mais cette circulaire c'était une frime
pour la galerie elle reste inexécutée ou ineffica
ce la plupart du temps, puisque l'organe du
gouvernement doit lui-même convenir aujour
d'hui qu'il existe un certain nombre de plaintes
(combien de l'espèce de l'instituteur affamé de
Sorée.
Tout cela donne penser que l'instituteur of
ficiel de Ciergnon, mort littéralement de faim,
sous le règne et de l'aveu de M. le ministre
LE PROGRÈS
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2-43 3-43 6-25 8-38 9-41.
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domines, 5-13 7-44 8-00 -9-41 9-46 10-59
2-29 2-35 5-03 7-35 8-40.
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6-23.
Langemarck-Ostende, 6-56— 9-45 11-57 3-39
6-03.
Courtrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03
-7-35.
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Oourtrai-Gand, 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03—
7-35.
De Poperinghe vers Hazebrouck, 7-13 10-0912-08
4-01 6-41,
Horaire des Trains partir du T Juillet 1893.
TRAM.
4-40 7-22 9-46 1-00 3-40 6-30.
10-36 (le Samedi seulement).
4-45— 7-26 9-50 1-05 3-45 6-22.
yprès, le 13 Septembre 1893.
DU PARTI LIBÉRAL.
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