Chronique locale.
LA REINE BABETTE.
La station d'Ypres.
Les Infatigables.
Voici quelques-uns des inconvénients qn'en
gendre la péuurie de monnaio divisionnaire dans
ce pays. Les consommateurs dans les cafés doi
vent recevoir la différence d'un billet de 5 fr. en
timbres-poste ou en marques n'ayant cours que
dans l'établissement qui les a émis. Les fabri
ques effectuent la paye des ouvriers en jetons
n'ayant cours que chez certains boutiquiers des
environs. Dans les magasins, l'acheteur connu
qui présente un billet de 5 fr. pour solder un
achat inférieur 4 fr. 95 c., il est répondu que
cet achat lui sera porté en compte, et, s'il est
inconnu, qu'on ne peut lui rendre le reste de son
billet que contre une retenue de change. Une
personne qui avait recevoir dans une des pre
mières banques du pays un petit chèque de 147
fr. 55 c. a été payée de cette façon 145 francs
en billets de banque, 55 centimes en monnaie de
billon et dix timbres poste de 20 centimes.
Mais si nous ne sommes pas trop gênés, ce
n'est pas la faute au gouvernement.
On refuse dans les Caisses de l'État le billon
français. La belle mesure, vraiment, pour reje
ter de la circulation la monnaie de cuivre Cela
n'a d'autre mérite que d'ennuyer le public. Vous
allez la poste avec une pièce de 10 centimes
irançaise pour avoir un timbre, et on ne peut
vous le donner.
Il ne serait pas souhaiter que les Belges,
comme des moutons de Panurge, imitassent
leur gouvernement, qu'ils se missent en tête de
se refuser les uns aux autres la monnaie de cui
vre. Ce serait tomber d'un mal dans un autre,
bien plus grand.
Nous voudrions bien savoir, ce propos, si les
ministres eux-mêmes qui profiteront de la clô
ture de la session législative pour aller faire un
tour en France, ne s'empresseront pas, de re
tour au pays auquel ils doivent la vie, d'écouler
les gros sous qui auront passé la frontière dans
leurs porte-monnaie.
Ce que le gouvernement devrait faire, au
contraire, ce serait d'attirer dans ses caisses ou
dans les caves de la Banque Nationale tout le
billon français, pour être en mesure un jour de
le restituer nos voisins. Pourquoi faut-il que
ce soient les particuliers qui se gênent, et non
pas lui La mission d'un gouvernement n'est
pas de gêner ses administrés, mais de les aider.
En cette circonstance, il ne les aide pas, il les
ennuie tous tant qu'ils sont
Une manifestation libérale a eu lieu, Diman
che, Malines, l'occasion de l'installation de
la Fédération d'arrondissement et de l'inaugu
ration du buste de feu M. Verhaghen, ancien
bourgmestre et président de l'Association libé
rale.
M. Verhaghen fut conseiller communal pen
dant vingt-six ans et occupa les fonctions de
bourgmestre pendant vingt-quatre ans.
FEUILLETON.
Sauvée, mon Dieu
Un imposant cortège, dans lequel figuraient
quarante bannières, a parcouru les principales
rues de la ville. Les groupes libéraux de Wille-
broeck, de Duffel, de Lierre et d'Ostende étaient
représentés par de nombreuses députations.
Au local du Café des Arts, M. Vande Walle a
retracé la carrière politique de M. Verhaghen
puis le buste du défunt magistrat œuvre du
statuaire malinois, M. Joseph Willems a été
découvert, au milieu d'enthousiastes acclama
tions.
Un meeting contradictoire a eu lieu, Mali
nes, sur la question de la représentation propor
tionnelle.
Après un exposé clair et complet, par M. Vic
tor Vandewalle, du système dont il est l'auteur,
M. V. Denyn, avocat, a présenté quelques obser
vations de détail, notamment en ce qui concerne
la répartition des suffrages il estime, au sur-
lus, que de tous les systèmes proposés, celui
e M. Vandewalle est incontestablement le
meilleur.
Une seconde réunion aura lieu prochaine
ment.
En cette saison de voyages, le triste état de
notre gare est un sujet d'actualité et, l'autre
jour, en prenant notre ticket dans les conditions
que l'on sait, nous nous sommes souvenu des
plaintes et des réclamations unanimes provo
quées par cette situation.
Nous nous proposions de rompre une.... plume
sur le même sujet, lorsque nous apprîmes que
nos efforts seraient sans objet, et que la ques
tion pouvait être considérée comme résolue défi
nitivement.
Informations prises, nous sommes en mesure
d'annoncer nos lecteurs que les plans de la sta
tion dC Y près, aménagée et agrandie de manière don
ner satisfaction aux plus exigeants, viennent d'être
approuvés par le Ministre de VAgriculture et des
Travaux publics.
Ces plans sont ceux qui ont été soumis au
Ministre par la Société d'Exploitation, et dont
l'approbation était en suspens depuis 1889.
Nous espérons que le Journal d'Ypresqui n'a
cessé de répandre sur la Société d'Exploitation
des hottées de récriminations acerbes et déloya
les, voudra bien reconnaître enfin que l'heu
reuse solution de cette importante affaire un
peu tardive peut-être, mais conforme néanmoins
aux vœux du public n'est pas due précisé
ment ses procédés de polémique, lesquels ne
semblent pas avoir pesé bien lourd sur les déci
sions du Gouvernement.
Une enquête révélatrice.
Un accident a failli arriver ce matin sur notre
marché. Une vieille femme, qui n'entendait pas
assez vite les jurons d'un charretier, a été ren
versée par le cheval attelé son chariot. On a
vainement cherché la police pour faire dresser
firocès-verbal ce brutal personnage. Mais
'agent le plus proche se trouvait, dit-on, au
café, où deux paysans lui payaient boire. Avis
qui de droit.
La personne qui nous fait part de cet accident
est entièrement la disposition du dit gui de
droit pour donner des explications plus dé
taillées ayant trait cette affaire.
Nous apprenons avec une vive satisfaction
que la première sortie de ce vaillant cercle a été
couronnée de lauriers.
M. François Hoflack a remporté le 4e prix,
Lille, dans le concours des sauts périlleux.
Nos meilleures félicitations ce jeune homme
ainsi qu'à tous les membres de la Société qui
font des progrès rapides.
Le Comité exécutif a confié l'organisation des
concours de Roses et de Rosiers, au Cercle des
rosiéristes d'Anvers.
Le Concours permanent de Rosiers dans les
jardins de l'Exposition Universelle, sera ouvert
de Mai Novembre 1894, le Concours tempo
raire de Roses cueillies, aura lieu, fin Juin, dans
la Salle des fêtes de l'Exposition.
Les amateurs, les rosiéristes et les Sociétés de
rosiéristes de tous les pays sont admis exposer.
Les emplacements seront concédés gratuite
ment aux exposants pour les deux concours.
Pour le concours de Roses cueillies, tout le ma
tériel d'Exposition, caisses, fioles ou mousse,
doit être fourni par les exposants. Pendant la
durée du Concours temporaire, il sera organisé
un Congrès de Rosiéristes, auquel les spécialistes
de tous pays seront conviés.
Pour recevoir le programme des Concours et
du Congrès, pour toutes communications ou de
mandes de renseignements on est prié de s'adres
ser M. J.-B. Lenaerts, Président du Cercle des
rosiéristes d'Anvers, rue des Fortifications, n°
60, Anvers.
Bourse de Bruxelles.
Séquestrée au couvent.
(L'Opinion libérale).
(suite et fis).
Elle fut bieotôl introduite au couveDt des Dames Répa
ratrices par une tourière dont elle avait fait la connais
sance et ces religieuses la recommandèrent M. l'abbé
Schmidt, secrétaire de l'évêché, pour travailler sérieuse
ment sa conversion, afin de mieux assurer le succès de
cette œuvre lente et délicate. M. Schmidt envoya le caté
chumène un de ses amis, curé aux environs de Féné-
trange, qui, son tour, jugea opportun de l'envoyer dans
l'intérieur de la France un digne prêtre, plus même
de lui procurer, avec la grâce d'une conversion parfaite,
un asile sûr contre toutes les recherches, les revendica
tions et les vengeances de la franc-maçonnerie.
A cause du doute jete par ses parents sur son identité,
et en l'absence de tout certificat de baptême, on a cru
devoir lui administrer ce sacrement, sous condition.
La crainte des suites terribles pour elle que pourrait
avoir sa découverte lui fait supporter en patience l'espèce
de réclusion où elle s'est confinée, et qu'elle sanctifie par
la prière et les meilleures pratiques de la piété chrétienne.
Ceci est tout ce que l'intérêt supérieur de la sécurité
nous permet de révéler sur sa vie passée et actuelle; mais
tout ceci est de la plus parfaite authenticité.
Telle est l'histoire fantaisiste, fantastique et mystyque,
où les bons prêtres n'ont rien négligé pour édifier leurs
clients sur l'existence de Satan. Le malheur est qu'un de
nos confrères parisiens a eu la patience d'entreprendre
une enquête difficile, comme l'on pense sur la mys
térieuse héroïne de cet extraordinaire roman. 11 est par
venu montrer comment et combien les pieux exploiteurs
ont travesti la vérité.
La petite Barbe, devenue jeune fille, et désireuse de se
courir ses parents ruinés par de désastreuses spéculations,
s'était fait agréer comme institutrice par une riche famille
américaine propriétaire d'un domaine en Suisse.
Barbe, chétive et maladive, donna bientôt des signes
de troubles cérébraux son regard, étrangement fixe, se
perdait dans le vide elle avait une sorte d'extase hysté
rique. On la fit soigner: puis, un jour, ses maîtres, vou
lant se dégager d'une lourde responsabilité, écrivirent au
père de la pauvre fille, François Bilger, établi alors
Strasbourg. La lettre ne lui parvint-elle pas toujours
est-il qu'on ne reçut point de réponse.
Et le mal augmentait. Barbe racontait qu'elle avait été
changée en nourrice, qu'elle n'était pas la fille de François
Bilger, mais celle d'un prince suisse, et qu'elle se savait
aimée d'un comte, lequel possédait deux manoirs con
struits par les fées l'un Zurich, l'autre Lausanne,
communiquant entre eux par un souterrain
Ayant appris qu'on avait écrit ses parents, elle eut un
violent accès de colère le surlendemain, elle disparut.
Elle avait pris le train et s'était rendue directement
Strasbourg.
Exposition Universelle d'Anvers en 1894.
Les cours des valeurs internationales se sont peu
modifiés pendant cette semaine. Le marché est très
préoccupé de la faiblesse persistante du change et de
la rente italienne et des surprises désagréables sont
craindre de ce côté. Les cours de nos valeurs habi
tuellement traités terme sont stationnaires. La
rente espagnole regagne le cours de 64 pour clôturer
avec bonne tendance 64 3/8. Saragosse 160 faible.
Varsovie 498.50. Rente brésilienne 62 5/8 faible.
Là, elle vit son père, le renia et l'injuria, se déclara
fiancée par les princes du ciel au comte aux deux châteaux
et, cette scène terminée, elle disparut de nouveau. Ceci
se passait en 1879.
On ne sait ce qu'elle devint pendant un mois. Elle a dû
aller dans quelque grande ville voisine, probablement
Metz, dépensant ses économies la recherche de son sei
gneur imaginaire.
11 est probable aussi que dans sa folie elle dut se livrer
quelques gredins qui abusèrent d'elle. En effet, elle re
tourna une seconde fois chez son père elle était alors
plus calme. Elle disait qu'elle avait été épousée par le
comte qui, chaque jour, changeait de corps, tantôt brun,
tantôt blond. Ou comprend ce qui était arrivé cette
malheureuse.
Cependant elle consentit accepter l'hospitalité de ses
parents, tout en leur refusant ce titre et en leur promet
tant sa protection. La fatalité voulut que François Bilger,
aigri par le chagrin, repoussât l'infortunée au lieu de
l'accueillir et lui dit
Va-t'en, tu n'es plus ma fille
Dans sa folie, elle interprêta ces paroles comme la con
firmation de son rêve.
Il est vraisemblable qu'après avoir rencontré la tou
rière compatissante, Barbe entra au couvent des Dames
Réparatrices. Les religieuses, éblouies par les récits de
l'hystérique, firent appeler l'abbé Schmidt, secrétaire de
l'évêché, qui, au lieu de çonfier la pauvre fille aux méde-