Suppression du Collège communal. Chronique locale. i\° 77. Dimanche, 55e ANNÉE 24 Septembre 1895. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Trahi par les siens, Les prochaines élections. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. A défaut de feuilles belges chantant les méri tes et la gloire de M. Beernaert, dans l'œuvre révisionniste, le Journal de Bruxelles s'est préva lu des articles élogieux, publiés par le Journal des Débats et le Temps. Malheureusement, on a indiqué la source très probable de ces articles, rédigés comme tant d'autres, soit dans les bu reaux ministériels, soit par M. Beernaert lui- même les indiscrétions produites dans l'affaire Mondion permettent et autorisent cette suppo sition, très vraisemblable et très admissible. Mais voici un clérical, et non le premier venu, qui nous donne son avis sincère et vrai, assu- re-t-il, sur l'œuvre ministérielle, au risque d'aggraver deB plaies ouvertes, et de miner des apologies intéressées. C'est M. Woeste lui-même. Il fait paraître dans la Revue Générale une appréciation motivée qui n'est rien moins qu'un biame du travail accompli. Il constate avec amertume que ce travail est loin d'être en concordance avec les visées de M. Beernaert, qui s'est laissé mener par des événe ments qu'il devait prévoir. Ç'a été une décon venue complète pour le grand ministre. M. Woeste, le président de la Fédération clé ricale va plus loin et ajoute M. Beernaert s'est écrié le 26 Juillet 1893 La tactique, d'ailleurs indiquée d'avance, de l'ex trême gauche et habilement suivie par elle, a consisté mener la droite de concession en con cession. Ces paroles accusatrices marquent l'œuvre de la revision d'un trait ineffaçable la droite a été menée par l'extrême gauche bien plus, la tactique était indiquée d'avance Mais si cette critique est vraie, elle retombe de tout son poids, non seulement"'sur M. Beer naert, sur la droite qui a moutonnièrement suivi, mais encore sur M. Woeste lui-même, qui n'a pas eu le courage de s'opposer aux fautes qu'il signale et qu'il blâme aujourd'hui seule ment. En tous cas, l'article hérissé de pointes de la Revue Générale et signé de M. Woeste fait con traste avec les chants entonnés ou reproduits par le Journal de Bruxellesorgane de M. Beer naert. Il prouve que l'union la plus parfaite ne règne pas dans la droite et que des rumeurs y couvent, âpres, tenaces, et guettant satisfaction. Du correspondant bruxellois de la Gazette de Charleroi D'une conversation que M. De Burlet, ministre de l'intérieur, a eue avec un député libéral, il résulterait que les élections provinciales seront prorogées de Mai en Octobre prochain. Elles se feront avec les listes électorales pour la Cham bre, le vote plural devant purement et simple ment leur être appliqué. Il entrerait dans les intentions du gouvernement de ne réaliser la représentation des intérêts qu'au profit des élec tions communales. Les 26 sénateurs élus par les Conseils provin ciaux seraient choisis quelques semâmes après les élections, et la rentrée, en Novembre, la Chambre haute au grand complet pourra immé diatement tenir ses séances et s'occuper de son ordre du jour. Il restera trouver un projet clair, pratique, facile pour les seules élections communales. Qu'on se hâte le découvrir, si l'on veut donner la parole au corps électoral au terme fixé par la prorogation, c'est-à-dire dans treize mois. Le camp que les autorités militaires alleman des se disposent établir Malmédy et qui sera, croit-on, un camp de manœuvres destiné au 8e corps d'armée, ne laisse pas, nous est-il assu ré, que d'ennuyer passablement notre gouverne ment. Le droit de l'Allemagne est incontestable, sans doute, et la Belgique serait d'autant moins fondée le contester, qu'elle en a largement usé pour son propre compte en fortifiant tout ré cemment ses frontières de l'Est. Mais lo gouvernement d'ici appréhende que ce camp de Malmédy ne fournisse la presse fran çaise, dont on connaît les bons sentiments notre égard, une nouvelle occasion de tomber sur la Belgique. De là son ennui, qui témoigne plus de son pa triotisme que de sa clairvoyance. Car personne, chez nous ou ailleurs, ne prend plus au sérieux les attaques de la presse française et ses ridicu les dénonciations. (Gazette). La culture intellectuelle d'im peuple est plus que ja mais, au temps présent, la source essentielle de sa pros périté. Le gouvernement a finalement parlé. Nous reproduisons, titre de document, l'ar rêté royal d'approbation de la décision de nos nouveaux maîtres, décision revue, corrigée et augmentée ainsi qu'on verra. ADMINISTRATION DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET MOYEN. ^Vri-êté approuvant la suppression du Collège communal d'Y près. LÉOPOLD II, Roi des Belges, A tous présents et venir, Salut. Vu la résolution prise par le conseil communal d'Ypres, dans 6a séance du 15 Juillet 1893, réso lution ainsi conçue Considérant en ce qui concerne la nomination d'un professeur de sixième et de septième latines l'école moyenne de l'État, Yprès, qu'aux termes de l'article 11 de la loi du 1er Juin 1850, c'est au gouvernement qu'appartient la nomina tion du personnel des établissements d'enseigne ment moyen de l'État Vu l'avis favorable émis par la députation permanente du conseil provincial de la Flandre occidentale au sujet de la résolution ci-dessus Vu l'avis également favorable de M. le député délégué faisant fonctions de gouverneur de la Flandre occidentale Vu l'article 4 de la loi du 15 Juin 1881, appor tant des modifications la loi du lr Juin 1850, sur l'enseignement moyen, article ainsi conçu Sur la proposition de Notre Ministre de l'inté rieur et de l'instruction publique, Nous avons arrêté et arrêtons Art. 1er. La résolution ci-dessus mentionnée du conseil communal d'Ypres est approuvée sous la réserve que la nomination du professeur de sixième et de septième latines instituer l'école moyenne de l'État de cette ville sera faite par le gouvernement, conformément l'article 11 de la loi du l®r Juin 1850. Art. 2. Notre Ministre de l'intérieur et de l'in struction publique est chargé de l'exécution du présent arrêté. Donné Ostende, le 18 Septembre 1893. LÉOPOLD. Par le Roi Le Ministre de l'Intérieur, et de l'Instruction publique, LE PROGRÈS TIRES ACQDIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 64)0 Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ec concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, £0. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, iue ue l'Enseignement, Bruxelles. Ypbes, le 23 Septembre 1893. ■aSGSC (Paroles prononcées par S. M. Léopold II, lors de l'ouverture de la session législative 1878-1879). Ministère de l'Intérieur et de l'Instruction publique. Le collège communal est supprimé partir du 1* Oc tobre 1893. Les membres du personnel enseignant et Administratif de cet établissement sont mis en disponibilité partir de la même date. Il leur sera payé un traitement d'attente, conformément aux prescriptions de la loi du 31 Mars 1884. La présente délibération sera transmise l'autorité su périeure pour approbation. Il est institué pour les élèves de la première et de la deuxième année d'études de la section supérieure de l'école moyenne des cours de langue latine correspondant aux cours de septième el de sixième de la section des humani tés anciennes des athénées royaux. Il sera pourvu ultérieurement la nomination d'un professeur chargé des dits cours. Art. 4. Les résolutions des conseils communaux portant suppression d'un établissement d'instruction moyenne sont soumises l'avis de la députation permanente et l'appro bation du Roi. J. de Burlet.

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 1