A LA CHAMBRE.
Chronique locale.
N° 95. Dimanche,
55e ANNÉE
26 Novembre 1895
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
AVIS IMPORTANT.
A la Chambre.
C'est une canaillerie
Ste Cécile.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUIRIT EDftDO
Le PROGRÈS sera en
voyé gratuitement jusqu'au
premier Janvier prochain,
aux personnes qui s'abonne
ront, pour une année, dater
de cette époque.
La suppression de notre vieux Collège
communal, votée par une petite majorité
de hasard, a donc eu son épilogue la
Chambre des Représentants.
Et tout d'abord, nos vifs remercîments
Monsieur F. de Stuers, le sympathique
député d'Ostende, pour sa courageuse et
énergique interpellationi
Il a eu bien raison de le proclamer
haut et ferme le véritable yprois est lui
né au terroir attaché sa ville natale
dix fois, cent fois plus yprois que Sur
mont qui est toujours de Gand que
Colaert qui est toujours, et plus que
jamais, de Foperinghe.
Et quand son interpellation, qui a dé
noncé au pays entier les procédés puni
ques de nos maîtres, n'aurait eu d'autre
résultat que de faire connaître le dit Co
laert sous ses diverses faces, ce serait en
core un succès des plus satisfaisants.
Beaucoup avaient la conviction que
l'échevin-député n'est qu'un faux-bon
homme, un comédien soufflant volonté
le chaud ou le froid et, parfois, les deux
ensemble. Mais quelques naïfs doutaient
encore de sa profonde duplicité et le te
naient, par moments, pour un honnête et
sincère politicien.
A l'heure qu'il est, tous les voiles sont
tombés et il ne peut plus y avoir qu'une
opinion son égard. De tous les jésuites,
Colaert est le plus accompli, et c'est lui-
même qui a fourni l'irrécusable preuve de
cette singularité de conformation dont
Janus, rappelé par M. Bara. a fourni le
premier type.
(1) Noua reproduirons son discours.
Mons Colaert, qui a plaidé et voté
ici le maintien du Collège, a, la Cham
bre, approuvé la décision qui l'a suppri
mé Ses amis du Conseil ont bien fait,
la Députation a eu raison de se joindre
eux, et le Ministre n'a pu faire autrement
que de sanctionner leur nvis.
Ministre lui-même, il eut absolument
fait comme De Burlct.
Et pourquoi
Ah C'est qu'il ne savait pas, le bon
apôtre, au moment où il s'est engagé
maintenir le Collège sacrifié, ni au mo
ment où il l'a défendu contre l'attentat
de ses amis, que ce Collège coûtait tant
d'argent la ville que eelle-ci aurait
besoin un jour de faire des économies pour
parer des travaux d'hygiène ni, sur
tout, que les libéraux avaient assez d'ar
gent pour édifier un Collège nouveau
Ainsi, tout se réduit une question
d'argent pour ce personnage politique
Ah S'il avait su que ses adversaires
étaient, ou assez riches, ou assez généreux,
pour faire le sacrifice qui l'a stupéfié, il
se fut bien gardé de combattre le projet de
ses amis loin de là il le leur eut plutôt
suggéré Mais qui pouvait, oui, se
douter de cela Qui, en effet, a encore
de l'argent aujourd'hui, part certain
imbécile de ses amis, devenu opulent sans
se donner d'autre peine que celle de
naître, comme dirait Figaro, et qui, ses
dépenses de vanité ou d'ambition faites,
a encore assez d'écus dans le gousset pour
acheter, ici et là, un peu partout, des
convictions dans la gêne et des consciences
dans le pétrin
Triste, trois fois triste cette palinodie
d'un homme qui donne ainsi, en pleine
Chambre et du haut de la Tribune natio
nale, le déplorable spectacle du plus in
consistant des caractères et du manque le
plus absolu de loyauté politique
Ah Monsieur le député Vos amis,
dont vous vous êtes si amèrement plaint,
vous avaient bien jugé Et vous avez beau
faire patte de velours ou vous démener
beau vous expliquer et vous excuser vous
tourner et vous retourner il faut en
prendre votre parti vous n'êtes et ne
serez jamais, aux yeux de tous, qu'un
ambitieux comédien, pour répéter le mot
si juste de M. Lemonnier (I)
On lit dans Y Indépendance
Le débat soulevé par l'interpellation de M.
de Stuers sur la suppression du collège com
munal d'Ypres a pris toute la séance.
L'espace nous manque pour en signaler ici
les principaux épisodes, mais le compte-rendu
détaillé que nous en donnons plus loin édiffera
nos lecteurs sur l'astuce avec laquelle la droite
dissimule sa résolution de sacrifier l'enseigne
ment public pour seconder l'infiltration crois
sante de l'enseignement congréganisle-épis-
copal.
Les honneurs de la séance ont été pour M.
Colaert qui, ayant voté contre la suppression
comme conseiller communal d Ypres, s'en est
excusé comme membre de la droite parlemen
taire. Jamais aussi piteuse palinodie ne se con
fessa aussi piteusement. La droite elle-même
en avait le coeur tourné.
M. de Stuers avait formulé un ordre du jour
regrettant la suppression.
Sa motion a été rejetée par 63 voix contre
28 et une abstention, celle de M. Colaert qui
du moins n'a pas osé aller jusqu'au bout de son
revirement.
C'est notre seule réponse l'article du Torchon
d'Ypres du 22 Novembre dernier.
n...n..aaopao8—
Dimanche dernier la Société des Anciens
Pompiers a donné, en son local, l'occasion de
la St# Cécile, une matinée musicale. L'entrée
était libre. Pendant tout le temps qu'a duré le
concert, la grande salle des fêtes est restée
archi-comble. Nons y avons remarqué quelques
cléricaux qui manifestaient hautement leur ad
miration pour notre belle Harmonie dirigée avec
tant de talent par M. Deliège. Ces adversaires
politiques doivent s'être fait d'amères réflexions
sur les attaques incessantes lancées nos Anciens
Pompiers et leurs chefs, par un chiffon sans
honte ni pudeur, par 20 écrivassiers sans foi ni
loi. Ils ont pu voir, ces cléricaux, que M. De-
liège est lui-même directeur et professeur de sa mu-
(1) M. le Ministre a traité nos anciens profes
seurs de poltrons. Le plus poltron est incontesta
blement M. Colaert, chez qui le député a voulu
faire absoudre le conseiller-échevin.
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Ypres, le 25 Novembre 1893.
La séance du 23.