Vertu récompensée. Ordre judiciaire. On procède aux votes, et que fait l'homme d'outre Vlamertinghe Il s'abstient Et pour quel motif? Oyez. Si l'ordre du jour de l'honorable M. de Stuers avait visé l'arrêté royalj'aurais voté a contre cet ordre du jour, pour les motifs que a j'ai exposés mais comme iJ visait plutôt une a délibération du Conseil communal d'Ypres, a contre laquelle j'ai voté, j'ai cru devoir m'ab- a stenir. a (Ann. parlent, p. 76). (1) Escobar eut peut-être trouvé une distinction semblable et se fut, peut-être aussi, hasardé la jeter au milieu d'une discussion un peu em brouillée... Mais la laisser imprimer Jamais de la vie Colaert, lui, n'a pas hésité. Et c'est après revue et correction de l'épreuve, le lendemain ou le surlendemain de la séance, que cette pro digieuse contradiction paraît dans les Annales côté d'une foule d'autres non moins remarqua bles et que nous relèverons au besoin. Et maintenant, n'est-ce pas que le Journal et tous ses compères du même clan ont bonne grâce de rire de ce pauv' M. de Stuers, com me ils s'exclament Mais l'homme risible, ridicule, piteux, n'est- ce visiblement pas ce pauv' M. Colaert lui- même, qui seul a été roulé dans l'occurrence et sans qu'il s'en soit douté, ce qui rend l'aventure plus amusante encore Ah Monsieur de Stuers, si, en faisant votre vaillante interpellation, vous avez, en même temps, voulu jouer un tour votre cher collè gue, vous avez pleinement réussi et même au- delà de votre attente. Mons Colaert, qui n'a pas voulu se rappeler le sage proverbe trop parler nuit et trop gratter cuit, a, de l'aveu de tous, perdu, grâce vos malices, la plus magnifique occasion de se taire que jamais la fortune ait ménagée un discou reur. Allons Pendez-vous naïf Vancompernolle On a trouvé votre maître. Pauv' M. Colaert Pauv' M. Colaert Le Moniteur annonce la nomination de M. G. Leroux comme juge de paix du canton de Ca- prycke. On sait que M. Leroux, l'avocat des causes électorales, a joué un rôle dans les élections d'Octobre 1890 et de Février 1891, comme té moin dans les bureaux et dans la fameuse en quête. Et de sept ou de huit M. Poupart, greflier adjoint la Cour d'appel séant Bruxelles, frère de notre sympathique Conseiller communal, est nommé greffier ad joint la Cour de cassation. Comme nous l'avions annoncé dans notre der nier numéro, nous reproduisons ci-après l'inter pellation faite la Chambre des Représentants en séance du 22 Novembre dernier, par l'hono rable M. de Stuers, relative la suppression de notre Collège communal perpétrée par les hom mes de la nuit du lr Février 1891. (1) A noter que, même en ce cas, M. Colaert pouvait, si même il ne devait, voter contre l'ordre du jour. N'avait- il dit aussi,appelant de l'échevin mal renseigné l'échevin mieux renseigné, que s'il avait pu prévoir que les libé- raux pouvaient comme les catholiques, payer leur en- seignement, il n'aurait peut-être pas voté comme il l'avait fait, et se fut tout au moins abstenu (Ann. p. 68). M. de Stuers. La question de l'enseignement su périeur et moyen intéresse trop vivement le pays pour que je ne me fasse pas l'organe de l'opinion publique en venant demander M. le ministre de l'intérieur et de l'instruction publique des explications sur la suppres sion du collège communal d'Ypres. Ce fut dans la séance du conseil communal du 17 Juin dernier que, pour la première fois, le bourgmes tre, sous prétexte d'économies faire pour résoudre I? question des eaux, proposa la suppression du collège communal, d'écoles gardiennes et de l'école d'adultes. Cette question, introduite d'une façon aussi insi dieuse, provoqua aussitôt une indignation générale La ville d'Ypres, ordinairement si calme, fut vive ment agitée et les séances tumultueuses du conseil communal des lr et 15 Juillet excitèrent au plus haut point l'opinion publique. Un audacieux coup de parti fut porté par une faible majorité, qui n'arriva l'hôtel de ville qu'après avoir fait annuler une élection régulièrement faite. Nul ne pouvait s'attendre ce coup, étant données les déclaratioûs rassurantes faites avant les élections et les dispositions bienveillantes manifestées depuis l'égard du corps enseignant. Voici un extrait d'un discours électoral prononcé en 1884 par M. le baron Surmont de Volsberghe, actuel lement bourgmestre de la ville d'Ypres Il n'est jamais entré dans l'intention d'aucun de nous de priver un grand nombre de nos concitoyens des moyens de donner leurs enfants une instruction et une éducation leur convenance. Nous avons combattu pour l'indépendance du père de famille catholique en cette grave matière. Nous en tendons la respecter chez le père de famille libéral. Y porter atteinte, c'est de l'oppression, et nous ne vou ions pas être oppresseurs. Nous voulons la liberté pour nous celle de nos adversaires doit être également sacrée nos yeux. Et, sur ce terrain, permettez-moi de vous le dire en toute franchise, je résisterai aux désirs excessifs que pourraient exprimer des amis trop ardents. Vous savez comment M. Surmont a résisté ses amis trop ardentsen proposant la suppression du collège communal 1 M. Struye. Vous oubliez de dire combien de familles étaient intéressées au maintien de ce collège il y en avait bien une douzaine M. de Stuers. Je vous renseignerai tantôt. La minorité fit de louables efforts pour maintenir le collège menacé, en proposant de voter des diminutions de dépenses et l'Union des anciens élèves du collège s'engagea même fournir ses frais et pendant deux ans Ta part de la ville dans le subside habituel. Rien ne fut capable de toucher ces hommes soi- disant modérés et conciliants aussi, la suppression du collège fut-elle -votée, mais seulement par huit voix contre sept. Une première humiliation était réservée ces admi nistrateurs modèles c'était de voir leurs propositions combattues par un des leurs, par le nouvel échevin de l'instruction publique, M. Colaert, notre honorable collègue En ma qualité d'Yprois, je tiens protester du haut delà tribune nationale contre cette suppression. Bien tôt le corps électoral aura l'occasion d'être lui-même consulté et je suis certain que, lui aussi, se prononcera contre ce coup de parti. Je tiens, de plus, relever ici une inexactitude qui a été hasardée lors des discussions au conseil commu nal. Un honorable membre de cette assemblée a affirmé que le collège était peuplé d'autant d'étrangers que d'Yprois Pour réduire néant cette affirmation, j'ai en main la liste des 45 élèves formant la population de 1 établis sement au mois d'Août dernier. Les élèves nés Ypres ou dont les parents habitent depuis longtemps la ville et y exercent des professions sont au nombre de 35 les jeunes gens de la province au nombre de 10 seule ment. Quand on examine la situation, pour un espace de vingt-trois années, on trouve que les cours du collège ont été fréquentés en moyenne par 68 jeunes gens de la province et 36 étrangers seulement. Afin de permettre mes honorables collègues de mieux comparer la population scolaire, j'ai dressé un tableau des élèves du collège de Nivelles et du collège d'Ypres. Cela fera plaisir au ministre de l'instruction publique. Collège communal de Nivelles. d'Ypres. Année scolaire 18UÎ-1893. Observations. Classes latines. classes profess. Classes latines. Classes profess. Rhétorique Seconde Troisième Quatrième Cinquième Sixième Septième 5 5 4 4 4 6 13 0 4 6 11 15 10 7 0 2 2 5 1 7 5 3 3 0 4 7 0 0 A remarquer qu'à Ypres, Il y a un collège épiscopal Nivelles, il n'y en a pas. A Ypres, l'administration communale est hostile au collège; Nivelles, elle lui est bienveillante. A Ypres, il y a une école moyenne de l'Etat pour garçons fréquentée par 153 elèves; a Nivelles, il n'y en a pas. 41 50 22 23 100 45 A Ypres, parmi les élèves designés commeétrangers, il y en a plusieurs dont les parents sont Yprois ou ha bitent la vlUn dnpiiîH long temps et y exercent des professions Nivelles, U y a plus d'élèves étrangers. Nivelles. Ypres. Elèves nés Elèves nés dans l'arrondissem1 Elèves étiangers a l'arrondiss' 42 24 34 20 11 14 100 45 Quant aux succès des élèves du collège communal supprimé, je veux seulement relever ceux obtenus aux derniers examens d'entrée l'école militaire. Sur 218 concurrents, il y a eu 25 admissions et deux places, la 11® et la 23®, échoient des anciens élèves du collège communal d'Ypres. M. Struye. Vous avez oublié tantôt de dire dans quelles classes on trouve les 45 élèves. M. de Stuers. Nous allons y arriver. M. de Burlet, ministre de l'intérieur et de l'in struction publique. Quel chiffre venez-vous de citer M. de Stuers. C'est la situation vraie il y avait 45 élèves pendant l'année scolaire 1892-1893. (Interruptions). m. le président. N'interrompez pas. Vous pour rez répondre. M. de Stuers. Je cite le chiffre officiel, mon ho norable collègue. M. Struye. Vous citez un chiffre qui comprend les élèves de la 6® et de la 7®. M. de Stuers. Puisque je suis sur ce terrain, je dois exprimer mon étonnement que, dans les statisti ques officielles, les collèges patronnés ne donnent pas le chiffre de leur population ainsi, il m'a été impos sible de constater le montant des subsides et combien il y avait d'élèves au collège patronné de Poperinghe et voici ce que je vois L'administration communale de Poperinghe n'a point fourni les renseignements qui lui ont été récla més. (Années 1888-1889-1890.) Il me semble que les statistiques officielles pour raient être un peu mieux faites. Vous contestez aujourd'hui un chiffre que cependant je tiens de vous-même, monsieur le ministre Ainsi, dans la première professionnelle, il n'y a pas d'élèves Nivelles. M. de Burlet, ministre de l'intérieur et de l'in struction publique. Il y a 115 élèves. M. de Stuers. J'indique le chiffre Je la popula tion scolaire au 31 Décembre 1892 c'est le chiffre officiel fourni par M. le ministre et j'ai eu énormément de peine me le procurer. Vos employés me l'ont refusé pendant deux heures et j'ai dû m'adresser direc tement vous pour l'obtenir. M. de Burlet, ministre de l'intérieur et de l'instruc tion publique. Et vous l'avez obtenu en deux minutes. M. de Stuers. Je le reconnais volontiers, mais enfin il m'a fallu deux heures pour obtenir le chiffre officiel qu'on veut contester aujourd'hui. Il est remarquer, messieurs, qu'à Ypres il y a un collège épiscopal, ceci pour expliquer le peu d'élèves dans les classes latines au collège communal. Je vais continuer mon argumentation. Cependant, le vote du 15 Juillet n'enleva pas encore tout espoir quant au maintien du collège, vu que l'ar ticle 4 de la loi de 1881, auquel personne n'avait d'abord songé, prescrit que les résolutions des con seils communaux portant suppression d'un établisse ment d'instruction moyenne seront soumises l'avis de la députation permanente et l'approbation du Roi. Une pétition couverte de nombreuses signatures fut envoyée au palais de Bruxelles, afin d'appeler l'atten-

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 2