Supplément au Progrès d'Ypres du 30 Novembre 1893.
La Religion Russe.
IDWMTxTFZ
Bière Champagne
LES MEMENTOS,
E. Lambin-Mathée,
Silence éloquent.
Variétés.
AGENDAS
ET ALMANAGHS
Lincident du fil téléphonique avec embran
chement sur l'oreille d'un mouchard officiel est
habilement passé sous silence dans les jour
naux cléricaux de province.
La Patrie de Bruges dit
Mentionnons pour mémoire que M. Bergé,
Yaecusé de Vautre jour, a occupé la tin de la séan
ce. Il a demandé qu'une loi règle la condition des
employés et fonctionnaires publics du royaume.
L'Impartial
M. Bergé a cru devoir aussi placer son mot
dans la discussion.Il a préconisé la création d'un
tribunal administratif.
Pas un traître mot du fil espion
Comment feront ces gazettes pour annoncer
que M. le ministre des chemins de fer a fait
son rhea culpa, reconnaissant qu'il avait péché,
et promis qui! ne recommencerait plus?
Elles garderont sans doute le même silence
éloquent, ce qui sera simple et commode,
vraiment.
Quelles gens Et quel parti I Ils ignorent
même la honte I
Bourse de Bruxelles.
Marché lourd et affaires fort clair semées. L'exté
rieure débute 61-25 et fléchit ensuito 60 15/16. La
Saragosse est faible 137-25. Le Turc est 22-30, la
Varsovie 523-50 et le Brésil 56 5/8.
Au comptant on note d'assez nombreuses réalisations
toute fois les cours ont présenté de la résistance.
Echanges animés en rentes diverses. Beaucoup de
transactions en valeurs primes spécialement en lots
du Congo 66-50. Les Vicinaux font 116-50.
On demande des Aciéries de Bruges 487, des
Chemins réunis 474-50 et des Wagons-lits 469-50.
Peu d'affaires en banques on offre la Nationale
2872-50. La Réserve fléchit 1500. On cote'Caisse de
Reports 460 et Banque de Bruxelles 663.
Peu de mouvement en chemins de fer, on réalise
Rotterdam 860. Anvers Gand 700. Flandre primitive
377-50.
Les valeurs industrielles sont sans entrain, mais
néanmoins les cours sont fermes Cockerill 1555. An-
gleur 585 Thy le Château 232-50. Vezin-Aulnoye
655.
Les charbonnages ont peu d'inscriptions Gand-
Mambourg380. Ressaies -527-50. La Haye 610. Ouest
de Mons 295.
Deux cours en valeurs du Zinc La Vieille Montagne
et l'Austro en reprise toutes deux 445 et 1150.
Eu valeurs diverses, on demande, Eclairage du
Centre de 301 303 Ordinaires Haut Congo 470.
Wagons-lits 480. Quelques vendeurs en Dniéprovienne
2805.
Les valeurs étrangères ne rencontrent pas de très
bonnes dispositions. Ce marché du reste est très mal
impressionné par la baisse des obligations Espagnoles
Paris et par les événements politiques de ces derniers
temps.
On reste ferme en ce qui concerne le groupe argentin
qui maintient ses côtes précédentes.
Londres est en reprise pour toutes les valeurs des
chemins Américains. On annonce de cette place la
réorganisation de l'Union Pacific par la maison Drexel
Morgan.
Le Central Dominicain arrive 180-50.
Les dividendes Koursk-Charkow 147-50 A. On re
cherche l'actio!) de jouissance Varsovie Vienne 324.
La Société Dniéprovienne du Midi de la Russie pu
blie son rapport qui accuse une bénéfice de R
1,386,143-07. C-
Le Cœur d'Yvette.
Pas une soirée sans les délicieuses valses de
Jules Klein Nuage de Dentelle, Parfum Capiteux,
Vierge de Raphaël, Lèvres de FeuPatte de Velours,
Neige et Volcan, Dernier Sourire, M11* Prin
temps, Pazza d'Amore, Madone de RubensAu
Pays Bleu, Cerises Pompadour France A dorée,
Marche Un Rêve sous Louis XV, Royal-Caprice,
Gavottes.
La gracieuse mazurka Radis Roses les polkas
si brillantes et si originales; Cœur d'Artichaut.
Peau de Satin, Coup de Canif,font toujours les
délices des bals de Paris. Citons aussi Fraises au
Champagnearrangée pour Violon et Piano.
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Le Cœur d'Yvette, la nouvelle et ravissante valse
de Jules Klein, est, décidément, le grand succès
du jour. De même que Fraises au Champagne et
Les Framboises, aussi jolies comme valses chan
tées que pour piano. Le Cœur d'Yvette fait fureur
pour piano seulpour chant en Edition simpli
fiée 4 mains arrangée pour Violon et piano
ou pour Flûte et piano.
Jusqu'en 953, les Russes furent païens, dévots surtout
au dieu de la Guerre et au dieu du Mal, de même que les
Francs, nos ancêtres. Olga, femme du grand duc Igor, se
fit baptiser, éleva ses enfants dans la religion chrétienne,
et commença ainsi l'œuvre que devait achever son petit-
fils Vladimir.
Mais Olga, pressée d'abjurer la religion de ses pères,
était allée au plus près, Constantinople, et depuis cent
ans le patriarche de cette ville avait secoué le joug du
Pape, se déclarant indépendant. Ce furent des prêtres
grecs qui, au retour, accompagnèrent la grande-dnchesse
et baptisèrent en masse, dans les eaux du Dniéper, les
habitants de Kieuw, alors capitale de la Russie.
L'Eglise grecque avait fait schisme sous un prétexte
qui, distance, semble bien byzantin. Une polémique
avait surgi entre théologiens sur.la. grave question que
voici Le Saint-Esprit procède-t-il du Père et du Fils, ou
du Père seulement Rome tenait pour la première for
mule, Constantinople pour la seconde. Personne ne vou
lant céder, chacun tira de son côté.
Depuis lors le temps a marché la religion catholique
a modifié les cérémonies extérieures du culte au gré du
jour la religion grecque a»conservé immuablement les
siennes mais, part l'autorité du Pape, le dogme est
resté peu près le même dans les deux religions.
Pendant plus de six cents ans, les Russes dépendirent,
au point de vue religieux, des patriarches de Constantino
ple qui, seuls, avaient pouvoir de consacrer et d'installer
les Métropolites de Kiew et de Moscou. Au seizième siècle,
le grand-duc Féodor coupa ce lien et s'attribua la préro
gative de nommer le chef de la religion nationale, qui dès
lors prit le nom de patriarche.
Le dernier de ces papes au petit pied mourut alors que
Pierre le Grand était en pleine fièvre de ces réformes, d'où
est sortie la Russie actuelle. Les évêques allèrent trouver
le Czar pour lui demander un nouveau chef. Pierre les
écouta, puis leur montra sa canne en disant Voilà
votre patriarche
C'était encore un peu plus roide que le légendaire
l'Etat, c'est moi de Louis XIV, mais l'ancien charpen
tier de Saardam n'était guère patient. Les remontrances
furent courtes, et les évêques se déclarèrent satisfaits
quand le Czar confia la direction des affaires ecclésiasti
ques un Saint-Synode, ne réservant au pouvoir civil
qu'un droit de surveillance et d'exécution, qu'exerce au
nom de l'Empereur, un général en activité de service.
Depuis lors, le clergé russe est divisé en deux classes
très distinctes les moines qui ne peuvent se marier font
maigre toute l'année et doivent mener dans les couvents
une existence austère les popes ou prêtres de paroisses,
qui ne peuvent exercer leurs fonctions avant d'être mariés,
vivent comme les autres paysans. Les évêques et les mem
bres du Synode ne peuvent être pris que parmi les moi
nes.
Les popes ne sont pas payés par le gouvernement ils
vivent exclusivement du revenu de leur paroisse laquelle
sont toujours attachés une maison, un coin de terre la
bourable, et le droit de se chauffer aux dépens de la forêt
voisine.
Ils doivent labourer eux-mêmes leurs terres, ils s'ha
billent alors comme des paysans le pantalon rentré dans
les bottes et la chemise flottanTe au-dessus du pantalon.
Ils rassemblent en une longue tresse leurs cheveux, qu'ha
bituellement ils portent tombant sur les épaules et soi
gneusement séparés par une raie au milieu de la tête.
Pour faire toilette, ils passent une large houppelande
en drap noir, recouverte d'une pelisse qui serre la taille
une ceinture de soie noire. L'hiver ils se coiffent d'un
bonnet de fourrure très haut de forme, dont le dessus est
en velours vert. L'été, leur coiffure consiste en un chapeau
larges bords.
Les popes n'épousent jamais que des filles de confrères
leurs lemmes vivent heureuses, car de leur santé dépend
la place du mari. Celui-ci, en effel, s'il devient veuf, ne
peut ni se remarier, ni conserver sa cure. Il est contraint
de se faire moine pour le reste de ses jours.
Les fils se font prêtres, soldats ou médecins. Souvent
ils deviennent des déclassés et c'est parmi eux que jadis le
nihilisme recrutait le plus grand nombre de ses adeptes.
La superstition est presque générale en Russie. Même
de très grandes dames rentrent chez elles pour n'en plus
sortir de la journée si la première personne qu'elles ren
contrent dans la rue est un prêtre.
D'autres croient conjurer le mauvais sort en jetant quel
que objet loin d'elles, quand elles croisent un pope. Par-
lois ayant épuisé toutes leurs munitions, fleurs et épingles,
elles lancent aussi leurs gants dans la rue.
Cela n'empêche pas l'immense majorité des russes de
pratiquer ponctuellement leur religion.
Sous le règne d'Alexandre II, tous, nobles, militaires,
paysans, étaient rigoureusement obligés de se confesser
et de communier une fois par an. Ces règlements draco
niens sont un peu tombés en désuétude, mais leur in
fluence se maintient toujours dans le peuple, naturelle
ment porté au mysticisme.
Il n'y a pas de confessionnaux dans les églises. Le pope
s'assied au pied de l'autel, et le pénitent se lient debout
devant lui, se contentant de répondre par monosyllabes
aux questions, les mêmes pour tous, qui lui sont posées.
Le lendemain, les fidèles communient. Le pope em
porte de chez lui un fort morceau d'un pain de froment,
sans levain, fabriqué spécialement par sa femme. Il le
laisse tremper dans le vin consacré, et avec une cuiller,
jamais changée, jamais essuyée, il en donne un morceau
chaque assistant, même aux plus jeunes enfants.
C'est Pâques que s'accomplit cette cérémonie, au
cours d'une messe qui se célèbre minuit. Le service ter
miné les ménagères apportent devant l'autel, pour que
le prêtre les bénisse, les comestibles qui vont servir au
repas pascal. Le menu en est invariable un cochon de
lait rôti, un jambon, des gâteaux au safran et des œufs
rouges. Le tout arrosé de fortes rasades de bière aigre et
d'eau-de-vie de grains. Pendant quatre jours le festin dure
sans autre relâche que le sommeil.
Pour supporter de pareilles bombances succédant sans
transition au jeun rigoureux que les fervents s'imposent
pendant la semaine sainte, il faut des estomacs russes. Il
y a bien des indigestions formidables, et même quelques
morts par congestion mais la plupart des convives tien
nent bon jusqu'à la fin.
Le Czar et la Czarine sont les premiers respecter ces
vieux usages et donner leurs fidèles l'exemple de la
fidélité au culte traditionnel. A Pâques, le premier venu,
fût-ce un moujik, a le droit de baiser l'Empereur sur la
bouche en lui disant Le Christ est ressuscité Le
Czar répondra Il est véritablement ressuscité et ren
dra l'accolade.
C'est pour lui le moyen le plus sûr de maintenir «on
autorité. Bog i Tzar, Dieu et le Czar ces deux mots
reviennent toujours accolés dans les prières, et ce n'est
qu'en se signant dévotement que le paysan russe les pro
nonce. Pour lui, l'Empereur est l'émanation de la Di
vinité.
LA
pour 1894,
M. MEIER, dentiste de Courtrai, a l'honneur d'infor
mer l'honorable public et sa norabreuseclientèle que son
cabinet dentaire est transféré chez M"* veuveVx.n Kemmel,
Grand'Place, 5, Ypres, où il sera consulter tous les Same
dis, comme d'habitude, de 9 heures du matin, 1 heures
de relevée.