RÉPÉTITION-CONCERT
Théàlre Royal de l'Alcazar.
VILLE DE POPERINGHE.
SOCIÉTÉ PHILHARMONIQUE.
DU 29 DÉCEMBRE 1893.
PROGRAMME
1. La Tuna, défilé espagnol. (Lacôrnc).
2. Mosaïque sur l'opéra Rigoletto Verdi).
3. L'Immensité, grande valse. (L. Gregh).
Trio de Mozart, exécuté par MM.
Somers, Vanvexem et Decorte Ca
mille.
4. Les Mousquetaires au Couvent, fan
taisie. (L. Varney).
5. L'Etoile du Nord, ouverture. (Meyerbeer).
Bruxelles.
Douze scènes nouvelles, dont une folle paro
die.
Ces attractions d'ailleurs ne sont pas les seules
du spectacle de l'Alcazar que viennent corser
encore deux vélocipédistes extraordinaires
Hacker et Lester, les premiers ciclystes du mon
de et une danseuse serpentine d'un genre absolu
ment nouveau M1U Valentine Petit, la créatrice
de la Kalcidoscopic Dance.
Nous attirons l'attention de nos lecteurs sur
un nouvel almanach que vient d'éditer l'admi
nistration du journal le Conseiller
des ménagères Bruxelles,
L'almanach populaire il
lustré clos» ménagères pour
189-i est incontestablement le plus utile des
almanaclis pour les ménagères et les maîtresses
de maison. 11 donne ùne foule de recettes de
cuisine, d'économie domestique, d'hygiène et mé
decine des articles sur le linge, le vêtement,
le cabinet de toilette, la politesse et le savoir-
vivre, le chauffage et l'éclairage, l'ameublement,
la cave, les substances alimentaires, les travaux
de dames, les amusements et jeux de société. 11
comprend 225 pages avec 27 gravures et ne
coûte que 10 centimes c'est vraiment pour rien.
Cet almanach est en vente chez tous les li
braires et au bureau du journal le Conseiller des
ménagères Bruxelles. On le reçoit franco par
poste contre envoi de 15 centimes en timbres
poste.
Il existe une deuxième édition de cet almanach
d'un format plus grand, avec des gravures plus
nombreuses et plus soignées, un nombre plus
considérable de recettes et d'articles. La grande
édition de VA Imanach illustré des ménagères dont le
texte est tout différent de la petite édition est
envoyée franco contre envoi de 5 timbres de 10
centimes.
Lire le supplément la 5m« page.
L'honorable membre confond deux ordres d'idées tout
fait distincts il confond la loi sur l'enseignement
moyen et la loi sur l'enseignement primaire.
S'il y avait, dans la loi sur l'enseignement moyen, une
disposition analogue celle qui se trouve dans la loi sur
l'enseignement primaire, on comprendrait l'observation
qui vient d'être faite, et encore n'en résulterait-il qu'ilne
chose, c'est que le gouvernement pourrait adopter l'éta
blissement dont la commune ne veut pas.
Mais, un autre point de vue, toute analogie doit être
proscrite.
Dans quels cas, s'il vous plaît, en matière d'enseigne
ment primaire, le gouvernement adopte-t-il des écoles
libres catholiques Il en adopte lorsque les pouvoirs
communaux veulent imposer l'ensemble de la popula
tion l'enseignement neutre, qu'il est démontré par les faits
que les écoles libres ont une population considérable et
que. ainsi, l'existence de ces écoles est justifiée par un
chiffre d'adhésions marqué, émanant des pères de famille.
En dehors de ce cas là, il n'y a pas d'adoption par le
gouvernement le gouvernement n'adopte que quand il y
a des écoles libres florissantes il le fait pour rendre
hommage la liberté de conscience. Dans l'affaire d'Ypres,
celle-ci n'était pas en question.
On peut donc s'étonner de voir l'honorable M. Bara
chercher chicane au gouvernement parce qu'il prend, en
matière d'enseignement primaire, des décisions auxquel
les il devrait être le premier rendre hommage. 11 de
vrait, d'ailleurs, établir que, soit dans la ville d'Ypres,
soit dans d'autres communes de la Flandre occidentale, il
y eût des collèges communaux dont le maintien, étant
donnée leur population, était justifié au point de vue du
respect de la liberté de conscience.
Les faits établissent qu'il n'en est rien, et que la popu
lation d'Ypres, pas plus que celle, du reste, de la Flandre
occidentale, ne se souciait du maintien du collège com
munal de cette ville.
Dans ces conditions, le ministre de l'intérieur aurait
commis un véritable abus en imposant plus longtemps
la ville d'Ypres et ses contribuables, contre leur volonté,
un établissement dont lien ne pouvait justifier le main-
lien.
M. Bara. Un mot de réponse M. YVoeste.
L'honorable membre aurait pu se dispenser de parler
tout ce qu'il a dit est contraire un texte formel de la
loi. Il vient devant la Chambre essayer de démontrer que
la loi ne doit pas être appliquée parce que l'opinion ca
tholique est contraire cette loi.
M. De Mot. C'est cela
M. Bara. D'abord, l'honorable membre se trompe
sur le rôle des communes dans renseignement moyen. Il
aï*oomiiiiinco no jum icuucb rien en ce qui eon-
cerne l'enseignement moyen C'est là une erreur abso
lue partout où le gouvernement trouve qu'il y a lieu
d'établir un collège, un athénée...
M. Woeste. Un athénée
M. Bara. la commune a le devoir d'intervenir en
fournissant un local et par des subsides, même par des
subsides considérables, et elle ne peut s'y soustraire
c'est une dépense obligatoire. Quand le besoin d'un ensei
gnement moyen public se fait sentir et que l'Etat ne crée
pas d'athénée, on autorise la commune a établir un col
lège l'Etat lui donne des subsides dès lors, elle rem
place l'Etat et on ne peut supprimer l'établissement lors
que l'intérêt public exige son maintien.
Et qui est juge de cela C'est l'autorité supérieure,
c'est le Koi. Et l'article 4 de la loi de 1881, que l'honora
ble membre supprime de la législation, que dit-il
Les résolutions des conseils communaux portant sup
pression d'un établissement d'instruction moyenne sont
soumises l'avis de la députation permanente et l'appro
bation du Roi.
Vous dites que le gouvernement ne peut forcer une
commune conserver une école d'enseignement moyen
dont elle veut se délaire. Mais cela est absolument illégal,
et je m'étonne qu'un homme qui connaît le droit vienne
prolesser de pareilles doctrines dans cette Chambre. Si le
gouvernement a le droit d'approuver, il a aussi celui de
désapprouver les résolutions des conseils communaux sup
primant un collège.
J'ai dit M. le ministre de l'intérieur que jamais occa
sion plus favorable ne s'est présenté pour refuser d'approu
ver la suppression votée un conseil communal composé
de vos amis s'est partagé l'échevin de l'instruction publi
que, le plus même de juger des besoins de l'instruction
Ypres, était d'avis de maintenir l'école, et cependant
vous la supprimez
Ma démonstration est complète et je n'ai pas besoin
d'aller plus loin.
J'ai reproché l'honorable ministre ce qu'il faisait en
matière d'enseignement primaire je lui ai montré que,
quand il s'agit d'une administration libérale, il s'occupe
tort peu de ses délibérations, il passe outre mais quand
il s'agit d'une administration cléricale, il s'empresse d'ap
prouver toutes ses décisions. Que ce soit en matière d'en
seignement primaire, en matière d'euseignement moyen
ou en matière de culte, l'attitude est toujours la même il
importe de démontrer que vous respectez les décisions de
vos amis et non pas celles de vos adversaires.
M. Woeste. Nous appliquons nos principes
M. Bara. Vous vous insurgez contre la loi et c'est là
un bel enseignement que vous donnez Si vous voulez
proposer la suppression de la loi de 1881, présentez un
projet de loi. Vous regrettez qu'on ne l'ait pas supprimée
en 1884 on n'a donc pas encore, selon vous, sacrifié assez
d'écoles (Très bien gauche.)
Un mot maintenant de réponse ce qu'à dit l'honorable
M. Woeste au sujet du clergé.
Il s'étonne de ce que j'invoque les traitements, la situa
tion du clergé.
Certainement, je les invoque je n'ai pas dit que les
traitements du clergé servaient payer les écoles libres
j'ai dit que le clergé avait, dans notre pays, une position
financière extrêmement favorable. (Exclamationsdroite.)
Si nous pouvions avoir dans chaque commune un hom
me payé par le budget de l'Etat, chargé de faire de la
propagande au profil des œuvres libérales, nous trouve
rions aussi de l'argent pour subsidier des écoles. Inscrivez
donc au budget 5 ou 6 millions pour indemniser les agents
du parti libéral qui, dans chaque commune, feront de la
propagande en vue de nous procurer des ressources, et
vous en verrez les résultats
M. Woeste. Les curés 900 francs, les vicaires 600
M. Bara. Oui, et tout le reste le casuel, les taxes,
les caisses diocésaines
M. de Milander. Ces ressources sont généralement
très limitées et ont toutes leur destination. Si on inscrivait
votre budget de propagande les sommes consacrées
l'enseignement par les jésuites, les joséphites, les frères de
la doctrine chrétienne et tant d'autres, vous vous en trou
veriez sans doute encore mieux.
M. Bara. L'honorable M. Woeste parle de la généro
sité des catholiques il prétend que les libéraux n'ont
jamais rien fondé Nous venons de voir encore l'acte géné
reux posé, Ypres, par l'honorable M. de Stuers et ses
amis, et je les félicite d'avoir fondé un établissement appe
lé, je l'espère, prospérer.
Mais votre générosité vous est-elle bien persistante
L'une des principales causes de la loi de 1884, c'est que
les sacrifices que vous vous étiez imposés pour le payement
de vos instituteurs vous paraissaient déjà trop lourds, et,
aussitôt revenus au pouvoir, vous vous êtes empressés de
mettre la charge du trésor l'entretien de toutes vos
écoles catholiques, tel point que, maintenant, la plupart
des écoles religieuses, des écoles du clergé,sont subsidiées
par le gouvernement. Et l'honorable M. Woeste n'est pas
encore satisfait (Rires.) Ce n'est pas assez qu'on subsidie
les écoles adoptées, il veut encore qu'on subsidie les écoles
adoplables
M. de Ourlet, ministre de l'intérieur et de l'instruction
publique. Beaucoup de libéraux sont de cet avis-là.
Les vrais
M. Bara. Il me semble qu'il y a un très grand refroi
dissement dans votre générosité vous êtes au glacial
(Nouveaux rires.)
M. Woeste. Que l'honorable M. Bara me permette
de le lui dire, même quand il y a des subsides la plus grande
partie des dépenses continuent être supportées par les
catholiques.
M. Bara. Qu'est-ce que vous faites de notre argent
alors (Rires.) L'employez-vous soutenir votre presse
(Hilarité.) Si vous recevez des subsides du trésor public
pour vos écoles et que vous maintenez encore votre inter
vention, il y a double emploi, et le gouvernement fait une
chose inutile. J'accueille avec beaucoup de plaisir la décla
ration de l'honorable M. Woeste. Nous pourrons faire, au
prochain budget de l'instruction publique, des propositions
de suppression de dépenses en faveur des écoles adoptées,
attendu que la générosité des catholiques suffit parfaite
ment les entretenir. (Rires et approbations gauche.)
Ce sera un très heureux résultat de l'interpellation d'au
jourd'hui.
Nous ne nous y trompons pas le gouvernement veut
détruire l'instruction publique. Quant la générosité des
catholiques, mourants ou moribonds, car ce sont ceux-là
qui donnent, nous savons ce qui en est par les caisses dio
césaines. Les vivants donnent très peu. J'ai souvent som
mé mes adversaires de publier la liste de leurs générosités
en faveur de l'enseignement libre. Je sais qu'en 1879 on
leur a imposé des contributions forcées, mais elles ont
cessé depuis longtemps. Vous avez repris dans la caisse de
l'Etat le peu que vous aviez donné.
M. Woeste. La main gauche doit ignorer ce que
donne la main droite.
M Bara. Le but de la droite est de supprimer l'ins
truction publique et d'augmenter la puissance des établis
sements du clergé. Nous en avons une nouvelle preuve
dans la suppression du collège communal d'Ypres. (Très
bien gauche.)
La discussion est close.
M. le Président. Voici l'ordre du jour proposé par
M. de Stuers...
A gauche L'appel nominal
M. le Président. Il va y être procédé mais laissez-
moi le temps de lire la proposition de M. de Stuers
La Chambre, regrettant la suppression du Collège
communal d'Ypres, passe l'ordre du jour.
(Signé) Ferdinand de Stuers.
Il est procédé au vote par appel nominal sur cet or
dre du jour
92 membres y prennent part.
63 répondent non.
28 répondent oui.
1 s'abstient.
Eo conséquence, la Chambre n'adopte pas.
M. le président. Le membre qui s'est abstenu est
prié de faire connaître les motifs de son abstention.
M. Colaert. Si l'ordre du jour de l'honorable M. de
Stuers avait visé l'arrêté royal, j'aurais voté contre cet
ordre du jour, pour les motifs que j'ai exposés mais
comme il visait plutôt uue délibération du conseil com
munal d'Ypres, contre laquelle j'ai voté, j'ai cru devoir
m'abstenir.
7 heures du soir.
!rr
Collignon contre Collignon ont complètement
transformé la revue de MM. Malpertuis et Gar
nir. C'est maintenant une autre pièce, une revue
nouvelle des dernières actualités. Il y a notam
ment un trio de gommeux de l'avenir Guy fils,
Gontran fils et Gaston fils, représenté par trois
comédiens en herbe, qu'on rappelle trois fois
chaque soir une très amusante charge de la
galerie Broerman un nouveau divertissement
des caniches blancs évoluant dans une cage
lions, et bien d'autres choses encore qu'il faut
aller voir.