Association libérale Chronique locale. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. AVIS IMPORTANT. de la ville d'Ypres et de l'arrondissement. Les explications officielles de Mons Colaert. Un pas de clerc. 104. Jeudi, 28 Décembre 1895 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Le PROGRÈS sera en voyé gratuitement jusqu'au premier Janvier prochain, aux personnes qui s'abonne ront, pour nne année, dater de cette époque. Assemblée générale du Di manche 31 Décembre, 3 heures de relevée, an local du Saumon. Les membres du Comité engagent vivement leurs amis politiques assister nombreux cette réunion. L'Association libérale d'Ypres, suivant en cela l'exemple des autres associations libérales du pays, doit se reconstituer sur une base large et démocratique. 11 faut que toutes les nuances du parti libéral se groupent et s'entendent. Le Progrès fait donc un chaleureux appel tous les libéraux pour la réunion du 31 Décem bre prochain. Un homme qui doit être satisfait l'heure qu'il est, c'est Mons Colaert. Nous avons, selon son désir et notre intention, reproduit son discours dans la discussion au su jet de l'interpellation de Stuers, et, plus et mieux que ça, tous les petits colloques qui ont agrémenté cette discussion comme intermèdes. Eh bien Si notre député, (nous entendons celui des cléricaux), est content, c'est qu'il se réjouit de peu. Ses discours ne sont pas, en effet, pour le re hausser dans l'estime de ses commettants, moins encore dans celle de ses uou-commettanta. A-t-ou jamais entendu plus d'incohérences et de contradictions A-t-on jamais vu un homme se donner plus de peine pour prouver qu'il man que de sincérité, de caractère et de sérieux Ah on a eu beau rire, beau plaisanter op poser la parole simple et modeste de M. de Stuers, la parole plus facile, plus exercée de M. Colaert celle, plus habile et plus brillante en core de M. le ministre de Burlet les esprits sensés, les consciences droites, quelque opi nion qu'ils appartiennent,tiendront pour l'hono rable député d'Ostende, enfant dévoué d'Ypres, contre le député d'Ypres, enfant de Poperinghe. C'est qu'il y a quelque chose de plus beau, de plus noble, de plus élevé que l'éloquen ce, don de la capricieuse nature, savoir la probité dans la vie publique. Qu'importe aux gens honnêtes et réfléchis, ceux qui ne se laissent prendre ni aux grimaces, ni aux feintes, qu'un homme soit rompu l'art de bien dire Ce qu'ils veulent, ce qu'ils préfèrent de loin, c'est la droiture dans les opinions et, sur tout, le courage les maintenir et les défendre. Ainsi donc, c'est dit du haut de la Tribune par lementaire et avéré, Mons Colaert n'a défendu ici, comme conseiller communal, le maintien de notre collège, que parce qu'il avait pris des en gagements électoraux en ce sens, et, aussi, parce qu'il ne savait pas, d'une part, que les dépenses trop fortes en faveur de l'enseignement empê cheraient l'exécution de certains travaux d'uti lité publique, et, d'autre part, que les libéraux étaient même de créer un collège nouveau Sans cette double ignorance, notre homme se serait même, tout comme M. Surmont, fiché de ses promesses d'antan et eut, tout comme le bourgmestre, poussé la suppression de notre vieil établissement d'instruction et du reste. Eh bien Nous le répétons, il faut être d'une étourderie peu commune pour tenir un langage pareil Comment donc A qui fera-t-on jamais ac croire que Mons Colaert ignorait et les dépenses que nécessitait l'entretien du Collège, et l'obli gation où ses amis, arrivant au pouvoir, se trou veraient de faire, comme leurs adversaires s'ils y étaient restés, d'autres dépenses exigées par de multiples travaux de diverse nature Est-ce que, depuis nombre d'années, le Journal (TYprcs l'organe du parti clérical et, plus spécialement, celui de Mons Colaert, ne menait pas la plus vive, la plus opiniâtre des campagnes contre ce qu'il appelait les folies scolaires Est-ce que, pour le Collège spécialement, on ne fesait, tout bout de champ, le relevé de ce qu'il coûtait la caisse communale par tête d'élève N'est-ce pas même M. Colaert personnelle ment, il s'en est vanté la Tribune, qui a com mencé par demander la suppression du Pension nat annexé Et la suppression, plus radicale, de l'établissement même n'a-t-elle pas été, de tous temps, le principal objectif de son parti Et, quant ..aux travaux d'utilité publique, ces travaux qui ontfait, notons-le bien,l'objet de mille promesses électorales, n'a-t-on pas allégué, mille fois aussi, que, pour les réaliser, il faudrait trouver les ressources dans des économies dont la disparition de notre Collège fournirait les pre miers éléments Et Mons Colaert n'a-t-il été spécialement envoyé au Conseil pour contrôler les dépenses afférentes l'enseignement moyen supérieur Et lui, le contrôleur attitré, le polé miste qui a cent fois et plus parlé et écrit sur la question, il aurait été ignorant de tout cela Et c'est dans cette ignorance qu'il aurait promis de respecter le Collège et les écoles en général Il faudrait certes une dose colossale d'imbéci- lité pour le croire un instant... Mais il faut une dose d'audace plus colossale encore pour le dire. Et c'est là ce qu'il y a de particulièrement stupéfiant dans l'attitude de notre étonnant dé puté. Mons Colaert, du sentiment de tous, de ses propres amis comme de ses adversaires, avait, s'il s'était laissé guider par un sens simplement droit, une situation très-facile, très-aisée prendre: il n'avait qu'à se taire. Son silence, tout le monde l'eut compris et approuvé. Que si la démangeaison était telle, le prurit si intense, que Monsieur le député ne fût pas maître de lui et qu'il dût forcément ouvrir le bec, et bien, il y avait encore possibilité pour lui de se tirer peu près correctement d'affaire. M. Colaert n'avait qu'à demander M. de Stuers quel était le sens, la portée de son ordre du jour s'il visait le vote du Conseil ou bien la décision royale Au premier cas, il pouvait parfaitement, pour demeurer conséquent, voter la motion. Au se cond, il pouvait sans se contredire, ne pas la voter. Le ministre avait différé d'opinion ce n'était pas une raison pour lui jeter un blâme la tête, d'autant moins que M. le ministre n'avait, lui, pas blâmé l'écbevin. Mais non Le compatriote et l'émule, si pas le descendant de Vancompernolle, a voulu, avec plus d'irréflexion encore que le corbeau de la fable, faire un beau discours, et, il s'est embour bé et il a pataugé de la plus lamentable façon... Cela est acquis l'histoire, et toutes les protes tations du rateur, de l'orateur, voulons-nous dire, aussi bien que toutes les explications du lunatique XXIe, ne feront qu'accentuer l'inou bliable palinodie dont le pays entier a été le témoin stupéfait. A propos de la fameuse bulle d'Innocent IV, déposée aux archives de la ville, le XXIe gratte- papier du Journal croit spirituel de faire obser ver que ce n'est pas de nos jours que pareil privilège nous serait octroyé. Est-ce que le susdit gratte-papier do trouve rait pas bon de faire connaitre ses lecteurs 53e ANNÉE. LE PROG vires icqcjrit eundo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Kossbl, 44, rue de la Madeleine, et 't; i ae de l'Enseignement, Bruxelles. ■BP—i— On a tort, voyez-vous, de me traiter d'inconséquent. C'est une politique chez moi de dire souvent le contraire de ce que je pense. Jos. Prud'homme. Lettre un ami.

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 1