Chronique locale. M0 8. Dimanche, 54e ANNÉE. 28 Janvier 1894 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. A nos lecteurs. Le Gouvernement et les Brasseurs. La soif de la vengeance. Willems-Fonds. Théâtre d'Ypres. 1° La Diva en tournée, 2° Le Sous-Préfet de Chàleau-Ruzard, Denier des Écoles laïques. 6 FRANCS PAU AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires 4cqd1r1t edndo. Nous prions instamment nos lecteurs de bien vouloir remettre au bureau du Progrèstous les timbres oblitérés et toutes les feuilles et mor ceaux d'étain qu'ils pourraient recueillir. Ces objets sont destinés une œuvre philan thropique. Ypres, le 27 Janvier 1894. Il s'est plaidé cette semaine devant le tribu nal civil de Tournai un procès qui a vivement mis en lumière les avantages et les faveurs dont les industriels et notamment les bras seurs et distillateurs jouissent en Belgique sous le tutelaire gouvernement de M. Beer- naert. Bien qu'il s'agisse d'une question assez apôoiaio, ollo n'ou présente pas llIUillb Uil glillld intérêt pour le public, parce qu'elle revèle des faits qui seraient réputés absolument incroya ble, s'ils n'etaient constatés par des autorités devant lesquelles on doit s'incliner. Une loi mise en vigueur le T Janvier 1886 a établi la perception du droit d'accise sur une base nouvelle, la quantité de farine déclarée, et elle a mis en usage, pour vérifier le rende ment, un instrument appelé densimèlre, dont sont munis les agents contrôleurs. Il est re marquer en passant, que l'impôt au rendement est absolument favorable au fisc, et que chaque fois que l'industrie a été consultée sur son ap plication, elle l'a repoussé cause des incon vénients multiples qu'il présente pour le pro ducteur. On n'a pas lardé en faire l'expérience. De 1886 1889 on constata un nombre effrayant de contraventions, tel point qu'on finit par s'émouvoir, et qu'à force de recherches, on dé couvrit la cause de cette anomalie. Cette cause est d'ailleurs renversante et on ne fut pas peu stupéfait en la constatant le densimètre offi ciel, l'instrument de vérification du gouverne ment était faux et donnait des résultats inex acts 11 était construit de telle sorte que les rendements qu'il indiquait étaient toujours su périeurs ceux existant en réalité. Et il faut noter ici une particularité piquante, qu'on pourrait croire même de pure fantaisie: les échantillons saisis après reconnaissance de la prétendue fraude étaient analysés dans les laboratoires de l'Etat, et jamais l'analyse, instituée comme une garantie de plus en faveur des brasseurs, ne fut en contradiction avec les procès-verbaux des agents des douanes I Cependant on plaida on obtint de faire examiner le fameux instrument par des savants qui furent d'accord pour le condamner, si bien quel Etat se trouva dans lobligation de faire construire un densimètre nouveau, sur des bases réellement scientifiques. Celait recon naître implicitement que toutes les contraven tions relevées au moyen de l'ancien étaient nulles et que, par conséquent, des amendes avaient été indûment perçues. Quelques naïfs, confiants dans les belles pa roles que les ministres profèrent chaque oc casion, lorsqu ils protestent de leur sollicitude sans limite pour l'industrie, demandèrent la restitution des sommes qu'ils avaient été obli ges de payer, par erreur. On leur répondit par des chicanes juridiques comme les bureaucrates retors du département des finances savent en trouver quand il s'agit de defendre les intérêts du fisc et malgré l evidence des faits scanda leux contre lesquels n'existait aucune bonne raison, il fallut un arrêt de la cour de cassa tion pour établir le droit des réclamants contre lobstination de l'Etal. Il est vrai que cela ne leur a pas servi grand'chose, et si, après les choses étonnantes constatées au cours de celte affaire on pouvait s'attendre tout, on n'en a pas moins été démonté en apprenant que le Trésor, se refusant admettre la décision de la cour suprême, conservait sa manière de voir.... et les monacos des contribuables I Celte histoire pourrait se passer de tout commentaire elle est suffisamment édifiante )ar elle-même pour faire naître spontanément es réflexions et susciter an cœur des citoyens lelges des élans d'amour et de reconnaissance envers l'administration dont ils sont tributai res aussi nous n'ajouterons qu'une phrase, qui sera le digne couronnement de cet ar ticle, phrase par laquelle M. Beernaert com mençait le discours qu'il prononça tout récem ment, en installant une commission chargée d'étudier spécialement le régime de la distille rie. La voici dans toute sa simplicité et toute sa grandeur Messieurs, il faut rendre celle justice nos administrations fiscales que, dans l'acquitte ment de leur lâche, elles s'efforcent toujours de concilier linterèl de l induslrie avec celui du Trésor. Eh bien I qu'est-ce que vous en dites -)r(o)r(- Le Père de la Cité vient de nouveau de se dis tinguer par une de ces mesures draconiennes dont seuls sont capables les hommes de la nuit du lr Février 1891. En dépit de toutes les convenances et malgré toutes les promesses faites lors de sa nomination comme Président du Comice agricole, il vient de retirer notre éditeur l'impression des affiches du concours du Mercredi des Cendres. Cette mesure est d'autant plus odieuse que l'éditeur en question est membre du Comice agricole depuis nombre d'années, et qu'il a tou jours exécuté ce travail la satisfaction géné rale. Mais le Père de la Cité devait se venger de notre éditeur parce que la rédaction du Progrès avait dévoilé la manière d'agir de notre Premierau sujet du concours du houblon tenu en Octobre dernier, et que le Maïeur avait, avec l'argent des contribuables, confié les impressions de ce con cours des étrangers. Les Yprois ont de nouveau la preuve qu'ils ne peuvent nullement compter sur la promesse de ces hommes parvenus conquérir l'Hôtel de Ville par la fraude et la corruption les plus éhontées, et il est de notoriété publique qu'ils s'en fichent comme d'une noix vide. Il est plus que probable que le Torchon d?Ypres dira, avec des airs qui lui vont comme un jabot un porc, que notre Premier n'est pour rien dans cette mesure. A d'autres A d'autres C'est M. Paul de Mont qui vient donner une conférence la section Yproise du Willema- Fonds, demain Dimanche, 28 Janvier, 3 heures. La réputation universelle dont jouit M. Paul de Mont tant comme poète que comme orateur, nous dispense de tout commentaire. Tournées Saint-Omer. Comme nous l'avons annoncé dans nos précé dents numéros, c'est demain Dimanche 28 Jan vier, 8 heures précises, en la Salle de Spectacle de notre ville, que la troupe de M. Saint-Omer donnera une seule représentation extraordinaire composée de Comédie nouvelle en 1 acte, de M. Léon Gandillot. Comédie Vaudeville en 3 actes, également de M. Léon Gandillot. Au deuxième acte, MARCHE NOUVELLE chantée par Mm,s Sacareau et J. Charlet. Nous engageons les amateurs se munir temps de leurs cachets, car il y aura foule cette représentation. Le Mardi, 6 Février prochain ainsi que la Mi- Carême, il y aura deux Bals masqués, la Salle de la Société des Anciens Pompiers, café du Saumon, rue du Séminaire. Ces deux bals seront donnés au profit du Denier des Écoles Laïques de cette ville. LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout oc qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: ia ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-2a Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrés Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2/*ue de l'Enseignement, Bruxelles

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