Chronique locale.
-nod-
A l'Association libérale.
A la Concorde.
Concert et Bal.
(>rimé le désir de voir produire une pièce d'après
aquello il était autorisé de traiter avec elle.
Il ne croit pas mie cette formalité fut néces
saire, car comme Bourgmestre il est président
de la Commission et y a voix délibérative. Il a
cependant voulu acquiesser ce désir et a joint
sa lettre une missive de Monsieur le Ministre
de la Justice.
Les Hospices ont ensuite changé d'avis, ont
accepté la transaction et leur délibération est
jointe une lettre de Monsieur Merghelynck ex
pliquant les motifs pour lesquels il n'a pas suivi
ses collègues.
Le Collège et plusieurs Conseillers de la majo
rité insistent vivement pour obtenir l'avis im
médiat le temps presse, la famille continuera
de poursuivre le procès. On fait valoir contre
l'objection de M. Brunfaut sur les modifications
apportées aux dernières volontés exprimées
dans un testament que si la famille avait la pos
session de la fortune de M. Godtschalck, elle se
chargerait elle-même de remplir les volontés du
testateur.
La proposition de remise est rejetée par sept
voix contre cinq, deux membres s'abstiennent
MM. Colaert et lweins.
MM. Colaert, Brunfaut, Gravet, Vermeulen,
Poupart, Van Éeckhout et lweins s'abstiennent.
MM. Berghman, Breyne, Struye, Boone, Be-
gerem, Biebuyck et Surmont votent oui.
Un membre de la minorité du Conseil remar
que qu'il y a sept votes contre sept abstentions.
La séance est levée 7 heures.
Nous apprenons que l'Association libérale de
l'arrondissement, dans son assemblée de Diman
che passé, a décidé, une faible majorité,
d'envoyer des délégués aux deux Congrès de
Bruxelles.
Mais ces délégués, porteurs d'un mandat im
pératif, n'auront d'autre mission que de déclarer
que l'Association Yproise tient son programme,
elle, et que les libéraux du terroir n'ont pas
de désir plus vif que de voir les libéraux des
autres villes s'entendre comme ils se sont, eux,
entendus.
Une autre proposition, de n'envoyer des délé
gués aucun dès deux Congrès, avait réuni un
nombre important de voix.
La majorité a été d'avis qu'il valait mieux,
par forme de courtoisie, répondre la double
invitation, mais en maintenant intacts le pro
gramme et le règlement locaux.
Ajoutons que le compte-rendu de la Réforme
manque d'exactitude. Il n'y a eu d'autre décision
que celle ci-dessus.
j Ptutu»
Enfin, il nous a été donné d'entendre un
concert dénué de la traditionnelle intervention
d'un comique. Caressons l'espoir de voir la très
active commission des fêtes sortir décidément
de l'ornière faubourienne et supprimer, sans
pitié, les insauités soixante-quinze francs le
cachet.
Passe encore pour les fêtes intimes, et là point
n'est besoin de lâcher le terroir qui fourmille
d'éléments de désopilation fort remarquables.
La preuve en est faite.
Donc, c'était huit heures du soir, Dimanche
dernier. Salle, point bondée, devant laquelle
notre potite Symphonie, fort en progrès décidé
ment, sous l'excellente direction de l'excellent
Arthur entame la marche Our Queen.
Cette composition est un petit échantillon de
mascarade anglaise assez piquant, destiné sur
tout, semble-t-il, donner aux auditeurs le be
soin de déplacer les chaises pour assurer le con
fort de l'assiette.
Mais le maestro Gaimant lève sa baguette,
et l'auditoire se recueille sous l'impression du
premier point d'orgue de la fantaisie d'Ed.
Devos sur Faust.
Heureux sommes-nous de pouvoir exprimer
ici l'étonnement que l'on ressent d'entendre
cette phalange restreinte, répétitions rares et
largement échelonnées, aborder et développer,
avec autant de sentiment et de tact musical,
l'interprétation de l'œuvre maîtresse de Gounod.
Remarqué, tout spécialement, la délicatesse
exquise qu'a mise M. Valcke dans l'accompa
gnement fugué du Souviens-toi du passé de
Méphisto, largement rendu par le violoncelle.
Après Faust, l'air de Suzanne de Paladilhe,
que M. Janssens, un teuorino charmant, a com
pris et détaillé adorablement. Doué d'un filet de
voix délicieusement timbrée, musicien né et
aussi habile diseur que chanteur, il nous a litté
ralement ravi, mettant une intention dans cha
que mot, dans chaque note.
Et que c'est bien la voix et la modestie qu'il
faut pour, naïvement et avec cette simplicité
que n'ont pas toujours les grands talents, dire
l'histoire du pauvre amoureux timide
Du même,dans la seconde partie, deux roman
ces de Mendelssohn, langoureuses et sentimen
tales toujours, malgré leur désolante correction
scolastique, avec cette préoccupation des effets
mélodiques et harmoniques simples qui domine
le puissant compositeur dans toute la série de
ses mélodies vocales et instrumentales.
A signaler toutefois M. Janssens une ten
dance au pianisimo continu qui n'est pas sans
lasser un peu, et doit mettre dans l'embarras
plus d'un accompagnateur.
Contraste frappant avec le baryton, M. Bos-
schaert, la voix chaude et vibrante de nature
méridionale comme le physique de l'artiste.
Le grand air Qui fait trembler là-bas la plaine
et la montagne des maîtres chanteurs de notre
compatriote le baron Lironander, exige, avec
une gamme trè3 vaste, un port de voix assuré,
posant nettement les sons guerriers, ressouve-
nances des légendaires paladins du colosse Char-
lemagne et, dans l'andante mélodieux Oh mon
pays alliant la force la tendresse émue.
M. Bosschaert y a fait preuve d'un talent
d'autant plus apprécié que l'antique duo du
plus antiquo Chalet d'Ad.'Adam, qu'il a
chanté plus tard avec M. JanssenB, en a fait
ressortir l'extrême variété.
Succès bien mérité pour l'excellent archet de
M. Caesteker, le violoncelliste brugeois.
Dans la très travaillée, mais quelque peu sopo
rifique sérénade de Jan Blockx, qui, cette fois,
(l'exception confirme la règle) a fait fi des tradi
tions flamandes et semble avoir voulu bercer
sa belle, il a fait brillamment ressortir sa tech
nique et son mécanisme, ample et large de son,
avec un coup d'archet supérieur dans les stac
cato, très remarqué surtout dans le finale de la
superbe fantaisie de K. Servais.
Nous voici l'héroïne de la soirée, Mm* Soe-
tens-Flament.
D'une stature et d'une majesté wagnériennes,
avec un masque napoléonien, des yeux profonds,
douée d'une voix de contralto la fois puissante
et moëlleuse, d'une étendue extraordinaire et,
chose plus rare, d'une égalité parfaite, la canta
trice s'oublie dans les maîtres qu'elle interprête
et pour lesquels elle professe un culte qui va
jusqu'à l'adoration.
Aussi avec quel sentiment profond, quelle vé
rité dans l'expression, qu'elle préoccupation
constante du rendu et du fini, nous a-t-elle
révélé le Cantabile, tant descriptif et coloré du
Samson et Dalila de S1 Saëns
L'enthousiasme, qu'avait provoqué la pre
mière impression recueillie, a passé au délire
après l'audition de Pensée d'automne cette
perle littéraire et musicale due la collabora
tion et la pénétration intime des génies miè
vres, élégants, tourmentés et langoureusement
troublants d'Armand Silvestre et de Massenet.
Et combien dans ces trois strophes, composées
des mêmes notes, mais interpréter si différem
ment, a-t-on reconnu la vive et grande intelli
gence de l'artiste, murmurant peine le prélude
et la première strophe, pour, dominée par la
tendresse et la passion, déchaîner dans la phrase
finale, entrecoupée par des accords contre
temps, cet hymne colossal la Femme éternel
printemps Femme immortel été.
Puis ce fut Prière de Gounod. Passionnée,
rêveuse, intime, supérieure par l'intensité de
l'émotion, cette mélodie semble le dernier mot
do l'amour terrestre inconsolé.
Et ici, tant est grand son respect pour les tra
ditions et les intentions du maître, c'est par l'at
titude même de l'artiste, incarnée dans sa créa
tion, que le public, délicieusement troublé et
se trouvant encore, après que la voix se fût tue,
sous le charme de la merveilleuse mélodie, a,
écoutant toujours, laissé achever, par le piano
seul, la plainte déchirante qui B'éteint triste
ment, et douloureusement termine cette in
comparable poésie.
Mais après, quelle explosion d'applaudisse
ments dans l'auditoire revenu lui-même
Pour finir, le Bonsoir de Brassinne, un de
ces riens musicaux adaptés une littérature de
billets de caramels, mais dont une nature supé
rieure, et richement douée comme celle de la
grande artiste qu'est Mme Soetens, a fait un bijou
délicatement enchâssé dans l'écrin de son admi
rable et souple organe.
Nous ne terminerons pas sans adresser des re-
mercîments chaleureux Madame De Chièvre,
l'initiative de laquelle nous devons cette ad
mirable soirée, et la collaboration toute gra
cieuse des sympathiques artistes Anversois.
Nous avous la satisfaction de pouvoir annon
cer nos lecteurs que les Musiciens Réunis de
l'Harmonie des Anciens Pompiers organisent un
brillant Concert suivi de Bal grand orchestre.
Ce Concert est fixé au Dimanche de Pâques,
25 Mars pendant le Bal l'orchestre exécutera
les danses les plus nouvelles.
Tous les libéraux se feront un devoir d'assis
ter, avec leur famille, cette fête et voudront
témoigner, par leur présence, la sympathie
qu'ils portent nos dévoués musiciens.
M. Vermeulen demande la remise du vote pour
que le Conseil puisse étudier la question.
Monsieur le Président insiste pour que le Con
seil émette immédiatement un avis favorable.
M. Brunfaut appuie la proposition de M. Ver
meulen et ajoute que quand un conseiller de
mandait une remise on a toujours fait droit sa
demande.
M. Brunfaut reprend la proposition de re
mise.
M. Vermeulen désire connaître la teneur de la
lettre de M. Merghelynck.
M. le Président en donne lecture.
M. Vermeulen croit qu'une question qui a valu
de si longues études au sein de la Commission
des Hospices ne peut être tranchée sur l'heure
par le Conseil.
M. le Président insiste davantage sur le vote
immédiat.
M. le Président met aux voix l'avis favorable.
M. le Président croit que les abstentions n'en
trent pas en ligne de compte.
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