Bibliographie.
INTÉRIEUR.
Le Congrès libéral.
Vote de la représentation
proportionnelle.
La presse muselée.
11 faut croire que notre magistrat s'était
laissé distraire par des préoccupations de
son métier, car, arrivé près du Dernier Pâtard
juge et vélo firent la culbute et roulèrent
dans un fossé d'un mètre de profondeur.
Heureusement que son ami veillait au grain
et grâce celui-ci il pût être retiré de sa
terrible position, il en fût quitte par quelques
contusions et ses effets dans un état qu'on peut
aisément deviner. Son vélo était entièrement
détraqué.
Son compagnon de route se rendit immédiate
ment chez un mécanicien et juge et machine
furent ramenés en ville en attendant leur réta
blissement.
N'est-ce pas le cas de dire qu'il y a un Dieu
pourles juges?
t
Nous lisons dans la Revue de Belgique du 15
Mars 1894
par Ch. Vercàmer, 9* édition. Bruxelles, Office
ae Publicité.
Inspirer aux jeunes générations le respect
d'un passé glorieux entre tous, leur bien ap
prendre tout le prix des bienfaits du présent
par le récit des sombres jours du passé, faire
naitre dans leurs coeurs l'amour de la patrie et
de ses institutions, tel est le but de M. Vercà
mer dans cet ouvrage dont le nombre d'éditions
dit lui seul le mérite et le succès. Ancien fonc
tionnaire supérieur de l'Enseignement public,
l'auteur a dans sa composition l'allure métho
dique particulière aux hommes d'école. Nous
ne le constatons pas pour lui en faire un grief,
bien au contraire. Le public auquel il s'adresse
n'en suivra que mieux ses leçons et n'en profi
tera que davantage. Puisse-t-il parvenir le pé
nétrer de l'ardent patriotisme qui l'anime et
dont chaque page contient la chaleureuse ex
pression A 1 fleure qu'il est, on ne saurait trop
applaudir ceux qui, comme lui, parlent la
i'eunesse le fier langage d'un historien et d'un
tomme de cœur.
-)X(o)X(-
L'espace nous manque pour publier un
compte-rendu des séances du Congrès libéral,
convoqué par la Fédération libérale. Toutefois
nous sommes heureux de reproduire le début
d'un article de la Gazette, commentant ces
séances
L'union n'est plus faire elle est faite,
dit la Gazette. Et grâces en soient rendues,
pour une large part, aux associations de pro
vince qui, par leur attitude la fois si ferme
et si conciliante, ont si puissamment contribué
celte heureuse solution.
Reconnaissons, d'ailleurs, qu'on n'a enten
du, au Congrès libéral, comme il y a quinze
jours, au Congrès progressiste, que des paroles
dapaisement et de concorde, soulignées tou
jours par d'enthousiastes acclamations.
C'est que, de part et d'autre, on en a assez,
on en a par-dessus la tête, de ces éternelles
querelles entre libéraux, dont le plus clair ré
sultat a été de nous faire subir, dix années
durant, la honte d'un gouvernement clérical.
Sur la proposition de M. Meynnc et après
deux vigoureux discours du président de As
sociation libérale de Bruges, le Congrès vote,
la presque unanimité, l amendement suivant:
Les élections pour les Chambres, pour les
Conseils provinciaux et les Conseils commu
naux auront lieu sous le régime de la représen
tation proportionnelle.
L'agriculture
et le gouvernement des curés.
Un de nos abonnés de la campagne nous
adresse, propos de la situation agricole, les
excellentes réflexions que Ion va lire, et qui
sont le fidele écho de ce qui se répété partout
dans notre arrondissement
Depuis dix ans les cléricaux sont au pouvoir
en Belgique et disposent dans les deux Chambres
d'une majorité énorme qu'ont-ils fait pour
l'agriculture
Ils sont arrivés aux affaires en promettant aux
Belges la paix et la prospérité dans tous les
arrondissements agricoles, et Ypres notam
ment, ils avaient promis de rendre l'agricul
ture son ancienne prospérité en établissant des
droits protecteurs.
L'industrie souffre et l'agriculture agonise.
Qu'ont-ils fait pour la relever
Ils ont créé de nouveaux fonctionnaires, nom
mé des agronomes d'Etat, et casé de nombreuses
créatures en quoi et comment tout cela a-t-il
profité au cultivateur
Ils ont frappé le bétail d'un droit d'entrée
ils ont imaginé dans les zones frontières un re
censement permanent des bestiaux, entouré de
formalités gênantes pour le cultivateur mais
en quoi cela a-t-il amélioré la situation du fer
mier
Notre pays consomme plus de bêtes cornes
u'il n'en produit il faut que le fermier achète
u bétail en dehors de la Belgique, et il est la
première victime du droit établi dans son inté
rêt.
On s'est bien gardé de réduire l'impôt foncier
qui pèse nominalement sur le propriétaire, mais
est en réalité payé par le paysan, et l'écrase
pendant les années dures que nous traversons.
On n'a pas même amélioré sérieusement la
voirie. L'Etat entretient peine la grande voi
rie par terre. Il est sans doute absorbé par les
canaux et les chemins de fer. Votre journal s'est
souvent fait l'écho des plaintes que soulève le
détestable entretien des grandes chaussées.
Il n'alloue aux provinces et aux communes
que des subsides insuffisants pour l'établisse
ment de la petite voirie et de la voirie intermé
diaire. Il refuse d'intervenir dans leur entretien.
L'Etat répond imperturbablement qu'il n'a pas
d'argent quand on demande des subsides extra
ordinaires pour ce service.
Il n'a rien fait non pins en matière de crédit
agricole où tout est créer. Sans doute la solu
tion du problème est peu aisée, raison des
mœurs la campagne la réalisation du gage,
c'est-à-dire du mobilier agricole, par le prêteur,
est trop difficile, et ne s'opère le plus souvent
que dans des conditions déplorables.
Néanmoins l'argent est abondant. Son place
ment est loin d'être commode, et il est en outre
peu rémunérateur les grandes banques qui
offrent une sécurité complète ne donnent que 2
2 1/2 °/0 leurs déposants.
Le gouvernement n'a fait qu'une loi ridicule
sur les prêts agricoles, qui n'a peut-être jamais
été appliquée dau§ l'arrondissement d'Ypres.
Et la plupart des paysans qui peinent et arro
sent le sol de leurs sueurs, manquent de ressour
ces et de crédit, ou sont la proie de quelques
usuriers de village plus rapaces, quoique moins
connus, que ceux des villes.
Le suffrage universel est venu et le clergé
s'est souvenu du paysan pour accaparer ses vo
tes en le trompant une fois de plus.
Les cléricaux, sous les auspices du gouverne
ment, ont voulu créer des syndicats agricoles.
Les prêtres les ont bénis comptant bien les ex
ploiter ensuite. On a organisé des réunions aux
portes d'Ypres même. Les vicaires et les curés
ont embrigadé les paysans et béni leurs assem
blées. De jeunes Eliacins improvisés agricul
teurs en paroles et en chambre, et peine capa
bles de discerner un bœuf d'une génisse ont
longuement, et parfois d'une façon ennuyeuse,
disserté sur les avantages de l'association et des
syndicats.
On a créé un état-major, nommé des prési
dents, secrétaires, commissaires, trésoriers, sous
les auspices des syndicats et la direction de M.
le curé, aumônier du syndicat. On a cru le tour
joué, et les journaux cléricaux ont solennelle
ment entonné les louanges de ces syndicats, pa
tronnés par le clergé. Mais quoi tout cela
a-t-ih abouti Quels services réels, sérieux et
pratiques les syndicats politico-agricoles ont-
ils rendu aux paysans de l'arrondissement
d'Ypres leurrés une fois de plus par les cléri
caux
On leur avait promis la protection agricole,
et on s'est incline devant le vete de la maison
d'Anvers. On leur avait promis la prospérité, et
la plupart gémissent dans la gêne. Le blé est
vil prix, le lin est peu demandé, les colzas sont
dépréciés, la culture de la betterave elle-même
semble compromise par notre législation sur les
sucreries et les distilleries.
Je ne rencontre que des campagnards qui
souffrent et se plaignent sans trouver de remède
leur situation difficile, pendant que le primat
de Belgique et ses évêques vont présenter leurs
hommages l'ex-ministre Beernaert, dont l'in
action a été si funeste aux campagnes.
Et maintenant, que des élections sont proches,
on va recommencer jouer du grand air de la
protection, sans s'apercevoir qu'en voulant lui
donner une teinte de démocratie, on commet la
plus monstrueuse hérésie économique qui soit
au monde.
Il a été question, Paris, d'interdire le récit
des crimes anarchistes et le compte-rendu des
procès des lanceurs de bombes. Il paraît que ce
n'est pas assez. Pour certaines gens, les journaux
sont décidément les galeux de qui viennent tous
les maux. Un médecin qui paraît en vouloir ter
riblement la presse, le docteur Paul Aubry,
demande carrément la suppression des faits-
divers et des feuilletons. Bien que cela. Il ne doute
de rien, ce docteur
Ce sont les feuilletons et les faits-divers qui
font naître des générations de criminels, n en
doutez point. Donc, il faut les supprimer et les
remplacer par d'idylliques histoires, des disser
tations sur les diverses vertus et de touchants
traits de bonté.
Le journal idéal, pour le Dr Aubry, serait
évidemment celui qui ne contiendrait que des
informations dans le genre de celle-ci
Signalons nos lecteurs un trait méritoire.
Le sieur X... passait hier soir près du Pont-
Royal, quand il entendit des miaulements déses
pérés. Il se hâta de descendre sur la berge et il
aperçut un petit chat qui se noyait. Detacher
une barque, courir au secours du pauvre animal,
fut pour le sieur X... l'affaire d'un instant. Il
fut assez heureux pour recueillir la malheu
reuse bête. Il la déposa toute frissonnante sur le
quai, et, tandis qu'elle se secouait, ce citoyen
modeste se déroba la reconnaissance de la mère
chatte qui, de la rive avait suivi avec une anxiété
que l'on devine ce hardi sauvetage.
u Ce matin, vers onze heures, l'aveugle qui se
tient ordinairement devant le bureau d'omnibus
de la place Clichy, reçut d'un passant, qui avait
cru lui donner un sou, une pièce d'un franc. En
tâtant la pièce, l'aveugle fut pris de scrupule, et
avertit le donateur de son erreur. Gardez-la,
mon ami, répondit celui-ci, en récompense de
votre délicatesse.
Nous commencerons demain la publication
d'un grand roman inédit qui ne peut manquer
d'obtenir un vif succès auprès de nos lecteurs
La Jeunesse de Berquin. Ce roman, spécialement
écrit pour notre journal par un des maîtres de
la littérature, abonde en traits édifiants qui ar
racheront des larmes d'émotion...
Mais le docteur Aubry, après avoir exprimé le
souhait que le public ne soit plus mis au courant
des méchantes actions, se demande encore si cette
précaution suffirait. Il restera, dit-il, les con
versations Ah oui, au fait, on n'y avait pas
songé. 11 avoue toutefois qu'il lui paraît diffici-
L'Histoire du peuple Belge et de ses institutions,