Chronique locale. 56. Dimanche, 54e ANNÉE. 15 Juillet 1894. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. A nos lecteurs. Conseil communal d'Ypres. Loyauté politique. Démence Flamingante. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Noua prions instamment nos lecteurs de bien vouloir remettre au bureau du Progrèstous les timbres oblitérés et toutes les feuilles et mor ceaux d'étain qu'ils pourraient recueillir. Ces objets sont destinés une œuvre philan thropique. Sont présents MM. Surmont de Volsbergbe, Bourgmestre-Président Oolaert et Berghman, Echevins Brunfaut, Gravet, Poupart, Van Eeckhout, Breyne, Struye, Boone, Begerem, Biebuyck, Conseillers Gorrissen, Secrétaire. Le Conseil admet la convocation d'urgence la présente néance. Pour prévenir des difficultés, le Collège pro pose de supprimer cet article du règlement. Le Conseil adopte le changement proposé par le Collège et maintient l'exception pour le cas de maladie. Le Conseil vote un crédit de 6,000 francs pour la fête communale. de M. Goetinck. On pourrait peut-être revenir ce que, paraît-il, était le premier projet inviter la musique des grenadiers. Le Conseil approuve la location de prés l'étang de Zillebeke. Le lot 17 est réservé parce qu'il y a eu malentendu de la part de l'acheteur qui croyait acheter les lots 17 et 18. La séance est levée 5 h. 45. Le Journal d'Ypres s'empare d'une phrase qui doit s'être glissée dans le Strijdpenning du Toe- komstpour accuser le Vrijzinnige Volksbondle parti libéral et nous de toutes les abominations. Nous disons que la phrase a dû évidemment passer inaperçue la rédaction. Au surplus, le Journal d'Ypres traduit la phrase sa manière, l'interprète et la commente sa façon jésuiti que habituelle. 11 lui donne un sens que son au teur n'a pas pu vouloir lui donner. Le Toekomst a publié, l'occasion du grand malheur qui a frappé la France, un article re marquablement énergique de réprobation et de dégoût pour ce crime déconcertant, abominable. La phrase incriminée compare l'émotion pro duite par l'assassinat du Président de la Répu blique Française avec celle produite par la mort de 250 mineurs par accident. Nous sommes d'avis que la phrase est mal heureuse, que l'on ne doit pas comparer l'assas sinat d'un chef d'Etat un accident quia coûté la vie même un grand nombre de personnes. Le Journal d'Ypres sait bien, d'ailleurs, que le parti libéral veut le bien-être général, la liberté pour tout le monde, le progrès scientifique et pacifique. Il sait bien de quel parti sont venues, lors de la loi scolaire de 1879, les menaces contre la vie de notre Roi bien-aimé. Il sait aussi qui a instigué, approuvé, protégé les régicides Jacques, Clément, Ravaillac, Bal- tbazar Gérard, etc., etc., qui étaient des catho liques, même des religieux. Il est déloyal autant que ridicule de traiter, l'occasion d'un accident de si mince importance, tout uu parti honnête, de chevaliers de la sociale, de barons de la bombe et de rois du poignard. Les paisibles habitants de la ville d'Ypres étaient, se demander, Mercredi dernier, quel événement inattendu venait de s'annoncer. Dès la première heure, en effet, les drapeaux natio naux furent arborés au beffroi et la tour de la cathédrale 7 heures du matin, le carillon semblait annoncer le début d'une journée glo rieuse. Quelques-uns fêtaient, paraît-il, l'anniversaire de la bataille des Eperons d'Or. Certaines maisons,assez clairsemées d'ailleurs, étaient pavoisées comme aux jours de grande cérémonie Le flamingantisme clérical a donc imaginé un nouveau moyen de faire percer la haine qu'il porte envers nos amis les Français je dis nos amiscar malgré tous les efforts de ces quelques mal équilibrés, les excellentes relations que les Yprois ont eues, depuis nombre d'années, avec les Français, n'ont fait que s'accroître jusqu'à présent. La grande majorité des habitants d'Ypres, dont nombre de fervents catholiques, se sont montrés indignés la vue de cette manifestation hostile au peuple français le 11 Juillet est, en effet, l'anniversaire d'un massacre de plusieurs milliers de français parles flamands. Ces cruau tés digues du XIVe siècle ne devraient plus être rappelées, loin d'être glorifiées, en plein XIXe siècle, une époque où toutes les nations civili sées se tendent une main fraternelle, au lende main d'un événement douloureux pour la France et déploré par la Belgique entière et au mo ment même où la société paisible devrait, chez nous comme chez nos voisins, marcher unie pour flétrir la catégorie de gens qui trouvent dans le meurtre le moyen de propager leurs idées. Jeu'ai nullement l'intention de faire un rap prochement entre le massacre des Français en 1302 et les exploits des Henry et des Caserio, mais je n'admets ni la guerre ni l'anarchie. Or, fêter une bataille, c'est provoquer les vaincus Voilà pourquoi nous devons protester contre les agissements des flamingants catholiques qui ont cru devoir glorifier la journée du 11 Juillet. Que certains exaltés de la rue de Menin se rendent coupables de pareilles gamineries, passe encore, mais nous avons remarqué le drapeau la façade de personnes qui paraissent sérieuses et qui, en agissant de la sorte, n'ont pu être guidées que par un chauvinisme outré. Heureusement, ces derniers étaient en petit nombre, ce qui prouve bien que les Yprois ne veulent pas rompre les liens de fraternité qui les unissent aux voisins du Sud depuis tant d'an nées. Mais nous voulons insister principalement sur l'acte inouï commis par l'autorité communale en revêtissant d'un cachet officiel cette manifes tation anti- française. Et de quel droit Monsieur Surmont s'est-il permis, ce jour-là, de faire ar borer le drapeau de l'Hôtel de Ville ou d'ordon ner de sonner du carillon C'est un défi lancé notre population C'est un acte inqualifiable, hautement blâmé par les neuf dixièmes de nos concitoyens. Comment juger la conduite de ces ultramontains qui ne se contentent pas d'usur per le pouvoir, mais qui en abusent pour nous faire passer pour des ennemis de la France Mais nous saurons nous venger une date viendra, et elle est proche, où nous nous débar rasserons de ces maîtres compromettants. Nous les flétrirons dans une bataille honnête (espé rons-le) et, cette fois, coups de bulletins de vote. Cette date nous sera jamais mémorable nous la fêterons avec enthousiasme, et, plus heureux que les flamingants cléricaux, le jour de l'anniversaire de notre victoire, nous verrons flotter les drapeaux bleus, cent fois plus nom breux que ceux qui rappelaient Mercredi der nier le carnage des Eperons d'Or. Z. LE PROGRÈS VIRES ACQUIR1T ECNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-2o Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, ef 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Séance publique du 7 Juillet 1894, 5 heures du soir. M. le Président dépose le procès-verbal de la séance du 30 Juin. M. le Président fait part au Conseil de la né cessité de restaurer un panneau des peintures murales de la Salle Echevinale. Le platrage du mur n'était pas assez sec quand on a commencé la décoration et c'est pour ce motif que la cou leur n'a pu bien prendre et qu'elle s'écaille ac tuellement. La restauration devrait coûter 3,400 francs. Le prix fait par M. Vinck n'atteint plus les exigences primitives. M. Struye. Le mur est-il humide M. le Président. C'est un mur intérieur, il est donc sec. M. Struye. On voit parfois que, même sur des murs intérieurs, la couleur ne tient pas. M. le Président. Le mur est sec, mais le pla trage ne l'était pas quand on y a appliqué la couleur. Modification du règlement organique des Ecoles primaires. M. Colaert. Depuis que le minerval scolaire a été augmenté et porté 5 francs, des parents refuseraient de payer les mois de vacances, se basant Bur le règlement qui dit que les mois de vacances d'été ne se payent pas. Cette exception n'a jamais été faite et jadis toute l'année se payait. M. Brunfaut veut savoir, avant de voter, s'il est bien établi que les mois de vacances se payaient. M. le Président et M. Colaert l'assurent et in voquent le témoignage de M. le Secrétaire l'appui de leur assertion. Fête communale. M. Brunfaut croit qu'un concert par la musi que des grenadiers ferait plus plaisir que le con cert que M. le Président a annoncé la dernière séance et qui, paraît-il, doit être donné par la symphonie de Blankenberghe, sous la direction M. le Président. Il est impossible de revenir, la décision est prise et l'engagement est fait.

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Le Progrès (1841-1914) | 1894 | | pagina 1