Association libérale
Chronique locale.
67. Jeudi,
54' ANNÉE.
25 Août 1894.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Assemblée générale
du 19 Août.
Concert
de la Grrrrrande Fanfare.
Théâtre d'Ypres.
Zoetenaye.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Il fait rapport sur la décision prise par le Co
mité, l'unanimité de ses membres, de proposer
l'Assemblée Générale la lutte aux élections
législatives du 14 Octobre. Applaudissements pro
longés).
Il expose les raisons qui ont déterminé le Co
mité prendre cette résolution.
Nous avons, dit-il, conquis le droit de suffrage
pour tous les Belges majeurs de 25 ans nous
avons mis dans la main du peuple belge le bulle
tin de vote, qui doit être le moyen de conquérir
plus de justice, plus de bien être pour nos la
borieuses populations de la campagne et de la
ville.
Nous entrons dans une ère nouvelle les cul
tivateurs, les travailleurs des champs, les arti
sans, les petits bourgeois, les ouvriers de l'usine,
sont devenus citoyens de leur pays.
Us sont appelés porter remède la crise qui
étreint le pays, faire disparaître les inégalités,
les injustices engendrées par un régime de pri
vilèges, par un régime de corruption. Us sont
appelés introduire des réformes justes et pra
tiques.
Nous devons, par la lutte, apprendre, aux con
citoyens que nous avons aflranchis, l'usage qu'ils
doivent faire de l'arme que nous leur avons pro
curée.
Notre devoir est de faire en sorte que cette
rénovation sociale produise dans le plus bref dé
lai, pour tous les Belges, la plus grande somme
possible de bienfaits.
La lutte sera partout rude et grande, mais
que cela ne rebute personne
Si nous jetons un regard en arrière, nous con
statons l'étendue du chemin parcouru.
Quels efforts gigantesques il a fallu pour obte
nir la revision constitutionnelle et la conquête
du droit électoral pour tous nos concitoyens
Cette lutte doit être reprise pour compléter
notre régime électoral et obtenir la représentation
vraie, c'est-à-dire, la représentation proportionnelle.
Nous devons immédiatement entrer en campa
gne pour obtenir cette réforme tant pour la
Chambre que pour la province (cela ne nécessite
Ëas une nouvelle revision constitutionnelle).
ous devons aussi conquérir, sans retard, cette
réforme pour la commune, ainsi que le droit de
vote 21 ans.
La nouvelle loi communale que nos Chambres
auront élaborer doit avoir pour objectif la
consécration de réformes justes, nécessaires. Il
est espérer que ceux que nous avons faits ci
toyens dans leur pays comprendront où sont
leurs intérêts véritables et quelle est la politique
qu'ils doivent soutenir.
Il n'est pas d'exemple au monde qui démon
tre qu'une telle politique, faite de justice et de
générosité, ne soit venue bout de tous les ob
stacles. (Applaudissements)
Yos applaudissements témoignent clairement
que vous partagez la manière de voir de votre
Comité. Néanmoins il convient de voter.
La première question soumise aux votes de
l'Assemblée est celle-ci
Y a-t-il lieu de lutter aux élections législatives
prochaines
L'assemblée émet l'unanimité un vote affir-
matif.
La seconde question (qui avait quelque peu di
visé le Comité) est celle-ci
Y a-t-il lieu de lutter liste contre liste, ou bien
avec une liste partielle pour mettre en pratique,
dès présent, le système de la R. P.
11 nous faut conquérir cette féconde réforme
par le concours des électeurs nouveaux, qui vou
dront nous aider faire disparaître la lutte
quotidienne si âpre et si implacable, cette résis
tance de tous les jours, de tous les instants, basée
sur la richesse, le privilège et le régime majori
taire. (Applaudissements).
L'assemblée décide de lutter avec une liste
complète.
La désignation des candidats est remise une
prochaine séance.
Le concert donné Dimanche dernier, par la
Grrrrrande Fanfare, a attiré, comme toujours,
du reste, une foule de monde.
11 y avait bien 27 personnes, Jean Euss et le
R. P. compris.
Cela ne nous étonne guère depuis que les mu
siciens de la Grrrrrande Fanfare possèdent des
instruments Besson, leur réputation va en gran
dissant et leurs succès s'accentuent de jour en
jour.
Si cela continue, notre Grand'Place, qui est
cependant une des plus vastes du pays, sera trop
petite pour contenir le monde qui s'empresse
d'aller écouter la musique du Mécène éclairé
qui conduit la victoire les phalanges artisti
queset les phalanges politiques, l'aide
des mêmes moyens, comme chacun sait.
L'Association des artistes du Théâtre Royal
Flamand de Bruxelles, qui obtinrent au mois
d'Avril dernier un si grand succès dans notre
ville, ont reçu l'autorisation du Conseil commu
nal de venir donner une deuxième et dernière
représentation du joyeux vaudeville
Robert et Bertrand-
Représentation qui aura lieu au Théâtre com
munal, le 2 Septembre prochain.
On peut se procurer des cartes chez De Groote,
chef-machiniste du théâtre de la ville.
La représentation commencera huit heures
précises.
L'excursion mensuelle du Cycle-Club Yprois
s'est effectuée Dimaucbe dernier par un temps
splendide. Ce n'est qu'au retour, partir ae
Brielen, que le céleste fontainier, Médard, ou
vrit, leur passage, un petit et inoffensif robi
net. Le départ se fit 7 heures du matin.
Après avoir, Loo, admiré une vieille porte
d'enceinte, un vénérable sapin qui porte encore
le clou auquel Jules César attacha son cheval
pour aller dévorer un beafsteak l'estaminet
d'en face, un hôtel de ville caractéristique, et
enfin une église enrichie de stalles, de vieux
vitraux et de curieuses peintures anciennes
après avoir constaté que l'église de Lampernisse
reste encore debout, malgré l'horrible crevasse
qui depuis des siècles la coupe de haut en bas,
les explorateurs du C. C. Y. s'engagèrent sur la
route de Zoetenaye.
Elle est pavée jusqu'au cabaret de Groene
Linde, extrême limite du territoire de Lamper
nisse. A cause du peu de circulation qui règne
entre ces deux ports de mer, le pavé se trouve
envahi par les herbes et sa couleur se confond
avec celle des prairies avoisinantes. Au delà,
court un chemin de terre sablonneux et rempli
d'ornières où, malgré leur vaillance et leur
dextérité, certains de nos voyageurs furent plus
d'une fois désarçonnés. Ce chemin traverse le
territoire de Zoetenaye dans sa plus grande lar
geur, 1160 mètres (sa plus grande longueur est de
2840 mètres). Il passe par d'immenses prairieB,
parcourues par les bestiaux et les poulains.
Après un demi kilomètre de ce mauvais che
min, nos cyclistes rencontrèrent leur gauche
un petit cabaret enseigné Gemeenle Zoetenaye
estaminet. Us étaient destination, et firent
alors ample moisson de renseignements.
Au lr Janvier 1894, Zoetenaye comptait 25
habitants. Sa superficie est de 204 hectares 78
ares 27 centiares. Il s'y trouve cinq habitations,
savoir deux fermes, l'une occupée par M. Louis
Demolder, bourgmestre, l'autre par M. Henri
Lycke, premier échevin une petite occupation
agricole (sans cheval), celle de M. François
David, second échevin une maison d'ouvrier
occupée par M. Louis Titeca, conseiller commu
nal, secouru par le bureau de bienfaisance
enfin, depuis ces derniers temps, le cabaret ci-
dessus, habité par Engelbert Verhaeghe, un
nouveau venu, mais qui au prochain renouvelle
ment, fera, de droit, son entrée au conseil.
Le Conseil communal se complète par l'ad
jonction de 3 conseillers élus parmi des non-
habitants. Ce sont 1° M. Pierre Lameye, un
vieillard, ancien ouvrier Zoetenaye, ancien
tenancier de la maison Titeca, en ces temps-là
déjà secouru par le bureau de bienfaisance, et
conseiller communal. Il a gardé ces deux der
nières qualités, et habite Eggewaertscapelle
LE PROGRÈS
vires icquirit edndo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
Insertions Judiciaires la ligne, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et 'î.j-uc de l'Enseignement, Bruxelles.
Le Secrétaire donne lecture du procês-verbal
de la précédente séance qui est approuvé.
Le Président résume en flamand le rapport du
Secrétaire.
Le Président fait remarquer que l'on ne peut
faire aucun fond sur les convictions des parti
sans cléricaux de la R. P. Ainsi par exemple
M. le baron Surmont, membre du Comité de
l'Association nationale réformiste, se disant par
tisan convaincu de la R. P., s'est dérobé, la
première occasion, dans un intérêt de parti.