été répandu par milliers d'exemplaires tous les
cures d« l'arrondissement en ont eu un ballot,
qu'ils ont fait distribuer par le sacristain ou le
fossoyeur.
Dans toutes les églises de l'arrondissement les
calomuies, les mensonges de la feuille cléricale
ont été développés et commentés. Vous avez pu
en uger par ce qui s'est passé dans les églises
d'Y près.
On vous dit que nous sommes des ennemis de
la religion et que nous n'allons jamais l'église.
Premier mensonge.
Nous sommes partisans de la tolérance et de la
liberté. Nous sommes pour la liberté de tout le
monde et si les catholiques devaient être persé
cutés nous serions les premiers les défendre.
Nous allons l'église lorsqu'il y a lieu. Mais
qui est cause de ce qu'il y ait tant de gens qui
n'aiment pas d'y aller souvent On nous excom
munie tour de bras, tout propos L'on dit
qu'il estinutile que nous allions encore l'église.
J'ai été excommunié, il y a 25 ans, parce que
je faisais partie de la Société Philharmonique de
Poperinghe deux ans après, nouvelle excom
munication parce que j'étais abonné au journal
libéral le Précurseur six ans plus tard, pour le
motif, que j'envoyais mes enfants aux écoles
communales. (Pires et longs applaudissementsEt
vous tous, qui voterez pour nous, vous serez ex
communiés nouveau. Od l'a dit, Dimanche, au
prône. Nouveaux applaudissements
Je le demande aux cléricaux, ici présents, s'ils
peuvent nous indiquer une église dans tout l'ar
rondissement d'Ypres où les candidats libéraux
pourraient, le Dimanche, entendre la messe,
sans s'exposer être humiliés, outragés. (Applau
dissements.)
A moins que par hasard ce ne soit l'église S'
Pierre. (Rires et applaudissements.)
Ils nous traitent, et moi en particulier, de so
cialistes. Nouveau mensonge. Car la significa
tion qu'ils donnent au mot socialiste, est celui
de voleur, de partageux et d'assassin. Nous en
avons une conception toute autre. Pour la con
quête de la revision et le droit de suffrage, les
progressistes ont fait alliance avec les catholi
ques démocrates et avec les ouvriers socialistes.
Nous avons donné des meetings, comme vous
le savez tous, avec des socialistes et des catholi
ques. J'ai, devant vous,ici Ypres, au milieu de
vos applaudissements, serré la main M. Theo-
door, candidat catholique de Bruxelles, M.
l'avocat Nmauve, anssi un catholique éminent.,
et Edouard Anseele. (Tonnerre applaudissent).
Je suis progressiste -, vous le savez tous. Les
progressistes ont un programme précis que tous
vous connaissez. Nous respectons l'égal les so
cialistes et les démocrates catholiques et nous
continuerons lutter avec eux contre la réaction
et les privilèges pour introduire toutes les ré
formes communes nos trois programmes.
Et pendant que nous luttions pour votre droit
électoral, que faisaient nos députés au parle
ment.
Ils s'opposaient la revision de l'article 47 et
votaient contre le suffrage universel.
Ils vous jugeaient trop mauvais, trop incapa
bles ou trop dangereux pour être électeurs. (Ton
nerre d'applaudissements).
Sont-ce là de3 amis du peuple Ils n'ont pas
eu confiance en vous. Vous n'en aurez pas non
plus en eux maintenant qu'ils viennent vous
demander vos suffrages. (Cris de nonnon ap
plaudissements.)
Et pour les réformes? Les cléricaux dénigrent
notre programme avec une mauvaise foi qui
saute aux yeux de vous tous.
Ils ne disent pas, eux, ce qu'ils feront pour la
loi électorale communale. Ils transpirent néan
moins que leurs préférences sont pour le systè
me prussien qui donne la prépondérance aux
riches.
De la R. P., dont beaucoup sont partisans, ils
ne disent mot par ordre de M. Woeste, le pape
laïc, l'homme le plus réactionnaire, le plus par
tial de l'univers.
Ils disent que je veux encaserner le pays la
prussienne. L'est faux.
Je préconise, au contraire, la nation armée,
combinée au volontariat, afin de rendre le ser
vice égal pour riche et pauvre, léger, peu coû
teux et efficace pour la défense nationale.
Ils disent que je varie en matière économique.
J'ai toujours été pour le libre échange. Mais
comme secrétaire du Cercle Commercial, lors du
renouvellement des traités de commerce avec la
France et l'Allemagne, j'ai demandé pour les
Erodnits de notre arrondissement, notamment le
oublon, la réciprocité envers la France et en
vers l'Allemagne.
Puisque notre régime de traités de commerce
consacre encore la protection, pourquoi de puis
santes industries, telles que la métallurgie, la
filature et le tissage, doivent elles avoir la part
du lion dans le gâteau protectionniste
Pendant ce temps et dans cette importante
question, que faisaient nos députés Je vous le
demande. Vous le savez peut-être. Quant moi,
je l'ai oublié. (Rires et applaudissements).
En matière d'impôts, les cléricaux disent que
nous voulons tout abolir et laisser le gouverne
ment sans les ressources nécessaires.
Nous voulons introduire un régime plus équi
table et plus économique. Le petit paiera peu,
le riche raison de sa fortune.
Electeurs, vous vous trouvez en présence de
candidats qui ont lutté pour vous faire électeurs,
afin que vous puissiez concourir l'amélioration
de votre sort.
Vous vous trouvez en présence d'autres candi
dats, qui ont tout fait pour vous empêcher de
devenir électeurs, afin de pouvoir conserver pour
eux tous l'es privilèges, toutes les faveurs.
La question se réduit ceci
D'un côté, les ennemis traditionnels du peuple
de l'autre, ses amis les plus éprouvés, les plus
dévoués.
Votre choix est facile. (Longs applaudissem.)
Dans certaines localités campagnardesrépu
tées essentiellement catholiques, les asssistauts
ont engagé nos conférenciers y retourner. Ce
courant s'accentuera, nous persisterons dans nos
efforts, de telle façon que nous avons l'espoir de
balayer un jour la liste catholique! (Y'oix de
suite dès le 14 Octobre
C'est que le paysan, l'ouvrier agricole, qui
sont habitués n'écouter qu'une cloche et
n'entendre qu'un son, comprennent fort bien,
quand on se donne la peine de le leur expliquer,
de quel côté se trouvent les amis de leur affran
chissement et de leur bien-être. Applaudisse
ments
Nous leur avons démontré, l'aide de leçons
puisées dans l'histoire, quo depuis plus d'un
siècle les libéraux luttent sans trêve ni merci
pour émanciper le peuple de la campagne com
me celui de la ville, pour améliorer le sort de
l'ouvrier, pour faire disparaître les privilèges et
les préjugés, tandis que les réactionnaires ne
veulent que le maintien ou le rétablissement des
privilèges,la restriction ou la suppression de nos
libertés. (Applaud.)
C'est grâce aux libéraux que le suffrage uni
versel a été conquis, au moins en principe. Les
catholiques eux ne l'ont admis que contraints et
forcés, et, comme d'habitude, quand ils adoptent
ou font semblant d'adopter una mesure démo
cratique, ils se sont arrangés pour en retirer tous
les avantages, et pour créer une quantité de pri
vilèges. Néanmoins le peuple a aujourd'hui entre
les mains une arme puissante. Ouvriers des vil
les, petits bourgeois, paysans, ouvriers agricoles,
allez-vous retourner cette arme contre ceux qui
vous l'ont mise entre les mains Non, car ce se
rait voter contre vos propres intérêts, ce serait
vouloir le maintien et le rétablissement des an
ciens abus, ce serait donner raison ceux qui ne
vous jugeaient pas dignes d'exercer le droit de
suffrage et qui ne vous ont investi de ce droit
que sous l'empire de l'effervescence populaire
Si les libéraux vous demandent d'envoyer
leurs candidats la Chambre, ce n'est pas com
me leurs adversaires, par simple ambition, c'est
pour y défendre des principes qui vous sont
chers, et qui sont la base de votre prospérité.
L'orateur s'applique défendre brièvement la
justice et l'équité du principe du suffrage uni
versel pur et simple, et de la représentation pro
portionnelle.
11 effleure les différents points du programme
libéral, insistant plus spécialement sur la néces
sité d'une transformation des lois qui régissent
la Bienfaisance publique, sur l'institution d'une
caisse de secours pour les accidents de travail et
d'une caisse de prévoyance en faveur des ou
vriers âgés et infirmes.
A la campagne, dit-il, les points sur lesquels
nous avons le plus insisté, ce sont la re vision
complète de la loi sur la chasse, et la suppres
sion du droit d'accises sur le tabac. C'est le dé
veloppement de ces deux points, touchant aux
intérêts les plus chers des campagnards, qui nous
a valu d'être si religieusement écoutés et si vi
vement approuvés.
L'orateur fait un parallèle entre les deux lis
tes des candidats. Messieurs Leleup, Brunfaut
et Vermeulen, dit-il, sont des hommes qui doi
vent leur prospérité toute une vie de labeur et
d'activité, qui sont continuellement en contact
avec les ouvriers, les campagnards, les commer
çants, qui en connaissent les besoins, les tendan
ces et les aspirations. Quant aux autres candi
dats, n'ayant pas de bien en dire, je n'en dirai
pas de mal je ferai uniquement ressortir de
vant cette assemblée que ces Messieurs se pré
sentent vos suffrages avec les mêmes promes
ses qu'il y a dix ans et que pendant ces dix ans,
aucune de ces promesses n'a été tenue. Ils ont
fait faillite leurs promesses, et ils viennent
vous les offrir de nouveau Les électeurs juge
ront. Applaudissements prolongés).
11 signale notamment les bienfaits que voici
Mesures pour la conservation deB grenouilles;
Réglementation de l'échenillage
Primes pour la destruction des loutres
Règlement concernant la profession des sages-
femmes.
Eh bien électeurs, dit-il, si avec tout cela
vous n'êtes pas contents, c'est que vous êtes bien
difficiles. (Hilarité générale.)
L'orateur explique aux nouveaux électeurs la
manière de voter et leur rappelle encore une fois
que ce sont les cléricaux qui ont tout mis en
œuvre pour faire avorter la révision.
Il est convaincu qu'ils se rendront tous au
scrutin la main dans la main, et qu'ils voteront
comme un seul homme pour les amis du peuple,
pour les candidats libéraux qui tiendront
cœur de travailler pour leur bien-être. (Tonnerre
d'applaudissements
Personne ne se présente.
La séance est levée 9 heures, au milieu du
plus grand enthousiasme.
M. Laheyne. La lutte que nous avons entre
prise après de longues années d'abstention, nous
met en présence d'une situation toute nouvelle.
Depuis plus de dix ans, les libéraux, découra
gés, n'avaient plus osé relever la tête dans l'ar
rondissement d'Ypres. On se disait que le beau
temps des Alphonse Vandenpeereboom et des
Carton était passé pour ne plus revenir. Eh bien
je viens vous affirmer que, grâce nos efforts, le
résultat des prochaines élections dépassera nos
espérances Nos meetinguistes, qui sont allés
répandre et développer le programme libéral
dans les diverses localités de l'arrondissement,
ont été accueillis partout avec la plus grande
sympathie. Hier, par exemple, Proven, Rous-
brugge, Ploegsteert, Messines et "Warnêton, nos
orateurs ont pris la parole devant des salles com
bles et ont été chaleureusement applaudis.
(Applaud.)
M. Vermeulen reprend la parole en flamand et
donne connaissance l'assemblée de quelle ma
nière les cléricaux se vantent d'avoir coopéré au
bien-être et la prospérité des ouvriers des villes
et des campagnes. Il cite le Patriote, journal
confit en dévotion, qui a lait une revue de ce que
le parti des affameurs du peuple a accompli de
puis dix ans.
M. Vermeulen réitère l'appel fait par M. le Pré
sident, et prie ceux qui désirent prendre la pa
role pour contredire les orateurs précédents, de
se présenter la tribune. On les écoutera avec
bienveillance.
M. le Président remercie les électeurs d'être
accourus si nombreux la réunion de l'Associa
tion libérale et engage tout le monde travailler
au succès de la liste libérale pendant les quel
ques jours, qui nous séparent encore du scru
tin, dit-il, il faut que nous travaillions avec
ardeur et j'ai le ferme espoir que nous triomphe
rons le 14 Octobre prochain. (Applaudissements
prolongés.)