La loyauté^ cléricale.
Le droit de licence
Électeurs
Électeurs
Électeurs
Fonctionnaires
Électeurs
Électeurs!
Aux petits employés,
facteurs des postes, etc.
La politique l'église.
La liberté cléricale.
Lch aflhmeura du peuple.
Les «'luirliil mis de la réno
vation sociale.
Les accapareurs de toutes
les places.
Et si cette politique ironique euphémisme
pour définir l'art de berner le peuple, de
fausser son instruction, d'entraver son émanci
pation, et d'enrayer tout progrès ne suscite une
révolte dès demain, tôt ou tard, elle provo
quera une réaction formidable et peut-être vio
lente l'excès car lorsque les masses voient
clair brusquement, elles se fâchent et leur
colère est parfois terrible
Ne l'oubliez pas
C'est droite qu'est le dan
ger
Votez avec tous les hommes libres, dignes des
libertés qui leur sont assurées, conscients de
leurs droits et de leurs devoirs, soucieux de la
prospérité et de la paix publiques, POUR
LES LIBÉRAUX, inébranlables dans
la revendication pacifique, mais énergique des
grandes conquêtes de la grande révolution fran
çaise
Liberté, Égalité, Fraternité
L'heure des alléchantes promesses et des sé
duisants programmes a de nouveau sonné.
Et, comme toujours, les cléricaux ne s'en font
pas faute.
Eh bien, il faut que vous soyez édifiés une
bonne fois sur la valeur des engagements pris
par les gens d'église.
Leur politique n'a jamais été autre chose que
l'impudent désaveu des promesses les plus so
lennelles et des plus rassurantes concessions.
Le cléricalisme vit de déloyauté et de forfai
ture.
Peut-on encore ajouter foi la parole des
hommes noirs, après ce qui s'est passé en 1884
A la veille du combat, dont la question de
l'enseignement faisait tous les frais, on put lire
dans \e Journal de Bruxellesl'adresse de ceux
qu'effrayait l'éventualité d'une épouvantable
réaction Jamais il n'a été questiondans les
rangs de la droitede supprimer l'enseignement pu-
blic. Jamais on n'a songé priver de leurs droits
a acquis des fonctionnaires publics. Quand le pays
8 sera gouverné par un ministère catholiqueles in-
b stituteurs seront mieux traités qu'aujourd'hui, s
Nous avons cité textuellement, littéralement.
A peine une année s'était-elle écoulée, que
1047 instituteurs se voyaient mis en disponi
bilité.
Autre exemple.
Nous allons le prendre, ici, Ypres, ville li
bérale naguère, aujourd'hui tombée au pouvoir
des hommes de l'inoubliable nuit du lr Février
1891.
A la veille d'escalader le pouvoir, les candi
dats de l'épiscopat avaient pris l'engagement so
lennel de maintenir le Collège communal, un
des rares établissements laïcs encore survivants
dans nos pauvres Flandres.
Hélas après deux ans, le Collège communal
de notre ville est allé rejoindre, dans la grande
fosse creusée par les ténébrions qui nous gou
vernent, les débris de tant d'écoles sacrifiées
la haine cléricale.
Et maintenant, ÉLECTEURS croyez encore
ce que vous promettront les cléricaux.
Si les candidats libéraux s'élèvent partout
avec tant d'énergie contre le droit de licence,
c'est qu'il n'en est pas qui, dans l'application,
consacre une plus flagrante iniquité.
De toutes les lois cléricales, c'est celle qui ré
clame le plus impérieusement une complète re
vision.
Cette revision, seuls les libéraux vous la don
neront.
Pensez donc on fait payer 150 fr., 100 fr., 80
fr., 60 fr., par an, sans se préoccuper du tout de
l'importance du débit. Ainsi, Ypres, le débi
tant de boissons paie 100 francs, qu'il s'agisse
d'un café qui fait 5,000 francs de bénéfices ou
d'un petit cabaret dont le propriétaire gagne
peine de quoi vivre.
Que l'on vende un tonneau de liqueur ou
qu'on n'en débite qu'un seul petit verre, c'est
toujours 100 francs par an.
Qu'on ait deux cents consommateurs par jour
ou qu'on n'en ait que dix en une semaine, c'est
100 francs par an, pas un centime de moins.
Est-ce de la proportionnalité est-ce là de la
justice? est-ce ainsi qu'il faut comprendre et ap
pliquer l'égalité devant l'impôt?
C'est de Injustice cléricale, c'est l'égalité telle
que la conçoivent les gros bonnets cléricaux.
Eh bien les députés sortants qui demandent
le renouvellement de leurs mandats ont commis
cette injustice, ils approuvent cette inégalité.
Les candidats libéraux veulent mettre fin
cet abus.
Ils sauront le faire cesser.
Qui avez souci de vos intérêts, votez
pour les candidats lil>éi"nix.
Le gou7ernemeïït clérical vous défend, sous
les peines les plus sévères, de vous jeter dans la
mêlée des partis, mais il permet
AUX CURÉS, que l'Etat paie comme vous,
de faire, dans toutes les paroisses, dans le con
fessionnal, du haut de la chaire de vérité, une
propagande politique effrénée de créer des so
ciétés cléricales et d'user sans cesse de tous les
moyens de pression, de jésuitique persuasion,
pour grossir les rangs des milices cléricales
AUX AUMONIERS, dont Messieurs Co
laert et consorts ne trouvent pas encore l'in
fluence assez grande et les privilèges assez éten
dus d'espionner officiers et soldats et de
fonder, sous le nom de Maison du soldat des
cercles politiques dans les rangs de l'armée
AUX FONCTIONNAIRES, quels qu'ils soient,
aux juges même, de faire de la politique, pour
vu qu'ils consentent écouter aux portes,
jouer le rôle de délateur, se faire les mou
chards de leurs collègues et de leurs amis
Votre dignité vous commande de répudier ces
pratiques déloyales et de voter
POUR LES LIBÉRAUX.
Vous n'oublierez pas, Vous que la loi a pour la
première fois armés du bulletin électoral, que
c'est au PARTI LIBÉRAL que vous devez le
droit de suffrage.
Larevision constitutionnelle et la suppression
du régime censitaire ont été le fruit d'une cam
pagne de dix années, poursuivie par le parti libé
ral au mépris de ses intérêts électoraux actuels,
avec autant de constance que d'abnégation.
Les péripéties de cette lutte et les dissenti
ments qu'elle a provoqués dans le sein même de
notre parti, uni Bur le but atteindre mais divi
sé sur les moyens de l'obtenir, nous ont affaiblis,
divisés, parfois découragés. Nous avons porté la
peine de notre générosité, de nos démocratiques
et progressistes aspirations.
Aujourd'hui le progrès tant rêvé est conquis.
Il n'y a plus en Belgique, côté d'une minorité
de privilégiés, une nation de parias politiques.
Éncore une fois le parti libéral s'est sacrifié,
s'est mis mal, pour vous conquérir vos droits
de citoyen.
Cette œuvre de justice, il l'a accompli en dépit
des efforts et des clameurs de la réaction.
Car le parti clérical a accumulé les obstacles,
les manœuvres et les stratagèmes de tout genre
pour empêcher, retarder, stériliser la revision.
Et c'est contraint et forcé, après de longs mois
de tergiversations et de diversions que, sous la
crainte de l'émeute, il s'est laissé arracher la
législation nouvelle.
Ne l'oubliez pas Que votre premier verdict
ne soit pas le verdict de l'ingratitude
Votez pour ceux qui vous ont fait ce que vous
êtes
Votez pour les libéraux
C'est le parti libéral qui vous a élevés la di
gnité de citoyens c'est lui qui vous a mis en
mains l'arme du vote.
Servez-vous eu pour vous venger des perpé
tuelles humiliations et du déni de justice per
manent dont vous êtes l'objet de la part de nos
maîtres.
Vengez-vous de l'odieux espionnage qui sévit
du haut en bas de l'échelle administrative
Vengez-vous des feuilles de signalement se
crètes, des basses délations, de tout ce régime
inquisitorial organisé par des ministres cafards
Votre liberté, votre dignité, votre indépen
dance de citoyen sont journellement outragées.
Vengez-vous
Et souvenez-vous que le jour même où nos
Chambres cléricales refusaient d'augmenter
de dix pour cent vos traitements dérisoires, elles
votaient un subside de trois cent mille
francs au profit des petits-frères
L'heure de la justice, l'heure des légitimes re
présailles a aussi sonné pour vous
C'était,il y a quelques années. Les catholiques
de Gand, effrayés des progrès des idées socialis
tes parmi la population ouvrière, décidèrent de
fonder leur organisation anti-socialiste.
Une mission fut prêchée dans toutes les églises
de Gand. Dans l'une d'elle, les socialistes furent
attaqués avec violence. Les socialistes s'y rendi
rent et assistèrent au sermon d'un R. P. qui les
traitait de voleurs et d'assassins. Ils prirent la
parole pour se défendre. Aussitôt les bigotes se
sauvèrent et le prédicateur fit de même. Les so
cialistes continuèrent leurs discours jusqu'à l'ar
rivée de la police qui dressa procès-verbal et fit
évacuer l'église.
Les socialistes furent sévèrement condamnés.
Depuis, dans les églises de Gand, on fait moins
de politique. Mais on se rattrape ailleurs,
Ypres notamment.
Ils savent tous ce qu'il en est
LES INSTITUTEURS, qui, s'ils ne se cour
bent pas sous la férule catholique, sont impi
toyablement mis pied. Qu'ils s'en aillent
LES OFFICIERS que l'on déplace et envoie
dans quelque trou de garnison sur de mauvais
renseignements de M. F aumônier.
LES PROFESSEURS DE L'ENSEIGNEMENT
MOYEN dont on supprime les établissements et
les emplois sans autre forme de procès.
LES FONCTIONNAIRES de toutes catégories,
qui sentent partout autour d'eux l'espionnage et
sur leur tête la menace de se voir retirer leur
gagne-pain au moindre mot qui témoigne de
quelqu indépendance de caractère.
Nous croire capables de supprimer cet utile éta-
8 bliss'ment, s'était écrié Mons Colaertla girouette
s de Poperiughe, c'est vraiment absurde, n C'est
par ces mots, encore une fois textuellement re-
roduits, que se terminait le manifeste clérical
u 16 Octobre 1890.
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