Chronique locale.
90. Dimanche,
II Novembre 1894-
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Réponse un défi.
RÉPONSE.
Les Rois s'en vont
54e ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACyCHKIT EUNDO.
-)r(o)X(-
Les hommes d'ordre.
Lere de Koniiij»-
LA CRISE DYNASTIQUE.
Nous vous avons toujours défendu.
Aujourd'hui vous n'êtes plus défendable.
Pour la dixième fois vous nous avez trahis.
Les catholiques
Votre Père portera devant l'histoire le nom
glorieux de Léopold-le-Sage, parce que la sa
gesse éclate dans tout sou règne.
Mais nous ne serons pas les dupes de vos roya
les couardises.
Depuis vingt ans, vous avez fait la cause ca-
ftholique tout le mal qui était en votre pouvoir.
Vous avez faussé le jeu de nos institutions
Vous avez jeté aux vents le prestige de votre
royal diadème
Attendez
Demain la révolution cassera le sceptre dans
vos mains défaillantes, et personne n'en ramas
sera les morceaux.
A l'exemple de M. Malou,nous en avons assez.
Nous en avons assez de cette partialité révol
tante dont vous avez donné, vingt années durant,
le spectacle la Belgique.
Vous usez et vous abusez de vos prérogatives.
C'est vous, par votre POLITIQUE A DOUBLE
FACE, qui avez énervé l'action catholique et
empêché le redressement de nos griefs.
Mais sachez que, semblables au géant antique,
nous ne nous laisserons pas assassiner sans ébran
ler les colonnes du temple, et sous les décombres
du parti catholique, Vœil attentif de l'histoire dé
couvrira les ruines fumantes de la monarchie.
Cet article, que nous ne pouvons reproduire
entièrement faute de place, fut publié le 81 Oc
tobre 1884, par le Constitutionnel ironie des
mots encore aujourd'hui le journal et le Moni
teur de l'ASSOCIATION CATHOLIQUE DE
HASSELT.
Si nos cléricaux n'ont pas la collection du Con
stitutionnel, nous les renvoyons la Flandre libérait
ou l'Écho du Parlement de la première semaine
de Novembre ou bienaux Annales Parlemen
taires, qu'un homme d'ordre a toujours sa por
tée. Ils pourront compléter nos extraits, par
exemple, pour le passage relatif aux lâchetés du
Roi Léopold II.
Le Journal d'Ypres, dans son numéro du 27
Octobre dernier^ imprime ce qui suit
i°
Extrait du Conservateur de Wavre du Dimanche
26 Octobre 1884
Nous croyions tenir un Roi -, nous nous ber
cions de l'illusion que sous son uniforme que la
poudre n'a jamais bruni battait un caractère. Nous
en avions douté parfois trop souvent même,
mais nous avions repoussé ce soupçon irrévéren
cieux et nous avions préféré croire encore que,
fils d'un Roi énergique et loyal, il avait retenu
quoique chose des enseignements de son auguste
père.
Léopold II n'est plus le Roi des Belges.
11 est le roi de ce parti éhonté qui, impunément
arbitraire et violent lorsqu'il occupe le pou
voir, recourt dans l'opposition aux moyens les
plus indignes pour réagir contre la volonté lé
galement exprimée du pays.
Il est le roi du National et de la Réformela
façon dont Louis XVI, dont il n'a pas les vertus,
lut un instant le Roi de la Révolution naissante.
Emeutiers, révolutionnaires, gens de sac et de
corde, tressez-lui des couronnes et chantez ses
louanges. Nous ne vous le disputerons pas.
Vous lui avez demandé la démission de deux
ministres que depuis quatre mois votre presse
poursuivait de sa haine il vous l'a donnée.
Que vous faut-il encore Parlez donc et vous re
cevez satisfaction. Parlez vous êtes canailles
et il est faible vous êtes menaçants et il est
poltron. Aucun espoir ne vous est interdit.
3°
Ceci est extrait d'un journal clérical l'Union
du Centrede Soignies, et rend assez fidèlement
les sentiments des catholiques l'endroit de la
Royauté
Bravo, roi des gueux
Vous êtes habile et vous êtes brave
Désormais, Jean Volders et De Paepe ont un
valet, un esclave celui qui s'appelle le roi des
Belges, mais qui, voir ses actes, ne l'est pas,
puisqu'il n'est plus que le roi des gueux.
Vous êtes brave, Sire
Parce qu'on vous a crié A bas Cobourg
Roi 4e carton, etc., honteusement vous bais
sez pavillon.
Des naïfs croyaient encore que les rois avaient
l'âme haute et que la tourbe immonde n'était
pas ouïe d'eux.
Ils se trompaient au point qu'on se demande
même si vous êtes du sang des chevaliers et si
vous descendez d'une race de gentilshommes,
c'est-à dire si vous possédez encore uu peu dt
vaillance, de fierté et d'honneur.
Parce que votre intime copain Bara a été chas
sé du pouvoir.
Parce que des voleurs et des assassins ont
dépouillé, ont assommé cent mille fidèles qui
venaient vous acclamer
Parce que vous aimez, semble-t-il, la canaille
ignare et féroce des grandes villes
Parce que bourgeois couard comme votre
aïeul, vous avez peur de vos carreaux et peut-
être de votre liste civile
Vous les avez remerciés, lâchés, reniés ces
hommes-là qui étaient vos boucliers contre
l'esprit de rébellion, et qui étaient aussi cou
rageux, aussi aimés que vous êtes pleutre et
que vous voulez devenir impopulaire.
En vérité vous ne faites pas de distinction
entre les Belges
Vous tenez trop aux ennemis de l'Eglise,
aux républicains, aux socialistes, tous vos in-
sulteurs, ceux qui vous chasseront de Bel
gique
Grand bien vous fasse restez dans leurs rangs
Mais sachez bien une chose, Roi des gueux,
serviteur de la voyoucratie, pantin couron
né des loges, le jour où vous recommencerez
une troisième fois, ce sera la toute dernière.
Et cela est signé Un Royaliste
3°
Voici quelques extraits d'un article infâme
qui a paru dans l'Avenir de Charleroi
l'adresse dn Roi Léopold
LE PROGRÈS
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 0-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fri 0-25
Insertions Judiciaires la ligue, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
le parant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossbl, 44, rue de la Madeleine,
et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
(cartel de la manifestation du 15 octobre.)
Dédié certains journaux
d'Ypres qui défient un tantinet la légère.
Humbles remontrances Sa Majesté Léopold II.
Sire,
Nous vous lâchons.
Vous les avez écœurés.
Le caractère dislinctif du vôtreSire, sera l'ingra
titude inspirée par la couardise.
Pendant vingt ansla peur a été le seul mobile de
votre conduite.
Vous avez cessé d'être le Roi des Belges
Le porteur du cartel Leve de Koning.
s-T2^s
Le Progrès ne rougit pas d'écrire que les
s transparents (manifestation cléricale du 15
Octobre) portant les inscriptions leve de
Koning leve ons Ministerie s faisaient triste
d effet au milieu de cette bande, surtout quand
s on se rappelle le temps où les cléricaux osaient
écrire dans leurs journaux, l'occasion de
b la loi scolaire bas le Roi de carton, etc.
b Loua vous défions de 12102® Entrer un seul
b journal catholique qui ait écrit ces odieuses
b paroles, qui ne se sont jamais trouvées que
b dans des bouches libérales ou socialistes. Nous
b vous sommons de relever notre défi, b
Et nous avons été dupes de notre bonne foi. Le
bandeau qui nous aveuglait est arraché et le res
pect, l'affection que nous avons voués au fils de
Léopold 1er, nous nous voyons forcés de les lui retirer
aujourd'hui.
Il est le roi des gredins qui, le 7 Septembre, ont
assommé dans la rue les plus paisibles et les
plus respectacles de ses sujets.