Chronique locale.
L'élection d'Alost.
Le défi.
92. Dimanche,
54e ANNEE.
18 Novembre 1894.
6 FR Ai\CS PAR A\.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
AVIS I1FOETA1T.
T ie PROCrRÈS serti en
voyé gratuitement j usqu'au
premier «Janvier prochain,
aux: personnes qui s'abonne
ront, ponr une année, dater
<le cette époque.
L'Influence du Sénat
Représentation Proportionnelle
Le cens sénatorial d'une pari el d'autre pari
la création des sénateurs provinciaux ont assuré
au Sénat une représentation plus équitable et
plus digne au parti libéral.
Il faut reconnaître que Al. Beernaert ne s'est
pas trompe mrsqu il a vu dans l'élection deux
degrés le moyen de rehausser le prestige uu
Sénat. Les choix des conseils provinciaux eus
sent pu être meilleurs encore souvent, mais
déjà notre haute assemblée législative aura une
réelle supériorité intellectuelle et morale sur
l'autre Chambre.
Les libéraux, si dignement représentés au
Sénat, doivent s'efforcer de tirer parti de leur
présence dans cette assemblée, dont l'influence
sera considérable.
Nos députés libéraux ont certes emporté dans
I ancienne Chambre un succès en faisant dispa
raître du cabinet M. Beernaert, en décapitant
ainsi la Droite et en affaiblissant son prestige
la veille des élections.
Mais cela leur a fait perdre de vue la repré
sentation proportionnelle. Les libéraux seraient
désormais sans excuse, s'ils ne travaillaient pas
de toutes leurs forces au succès de la représen
tation vraie, dabord pour les élections com
munales, ensuite pour les élections législatives.
II y a là, allions-nous dire, une faute reparer
au plus tôt.
Que nos sénateurs libéraux ne perdent pas
l'occasion de lutter au profit de la vraie reforme
électorale. Le Sénat a toujours été favorable
aux idées réformistes. Profitons de cette cir
constance pour tourner au bénéfice de la pro
portionnalité politique l influence considérable
de notre haute assemblée.
Il appartient aux hommes modérés du Sénat
d'assurer une représentation aux partis inter
médiaires il n'y a rien néfaste comme de
n'accorder la représentation qu'aux partis ex
trêmes et absolus dans leurs revendications. Il
appartient aussi aux esprits naturellement con
servateurs du Sénat de garantir une influence
aux classes aisées et riches, et de ne pas laisser
dominer exclusivement dans des districts im
portants la classe populaire et les convoitises
démagogiques.
Le parti libéral a. de ce côté, une revanche
prendre nos hommes politiques doivent
céder, cet égard, aux voeux du congres libé
ral, aux sentiments de la grande majorité du
larti libéral et aux avis de la presse libérale
iresque entière. L'expérience est laite dail-
eurs, et les élections ont démontré combien
a représentation vraie était nécessaire pour
tirer parti de la force électorale réelle de notre
groupe, dont la puissance a été démontrée
seulement, helas, par le nombre de nos élec
teurs, mais nullement par le nombre de nos
élus.
Que nos sénateurs libéraux rappellent donc
leurs collègues catholiques et indépendants
leurs sympathies pour les idees réformistes, et
que tous ensemble contribuent par leur in
fluence doter notre pays de la justice électo
rale et représentative.
Cela nous permettra bientôt, espérons-le, de
reprendre même la Chambre des représen
tants les positions qui nous reviennent et dy
exercer notre légitimé influence aussi bien
contre les excès de la Droite que contre les pré
tentions exagérées des élus socialistes.
Voici le texte du la proposition Hambursin,
qui a ete repoussôe hier par la Chambre
La droite a eu peur de la lumière.
Le pays jugera.
Comme on l'a très bien fait remarquer la
Chambre, la minorité, qui réclamait l'enquête,
n'avait aucun intérêt particulier dans celte
élection, la lutte ayant elo circonscrite entre
cléricaux.
Un mobile plus élevé a dicté son attitude
elle n'a eu en vue que la moralisation de nos
scrutins.
La droite a montré quelle était incapable
dapprécier un tel mobile.
Elle s'est faite la prolectrice de la fraude.
Une fois de plus, elle a prouvé qu'en matière
de moralité politique, elle était absolument
incompétente.
Ils vont bien, MM. les soi-disant défenseurs
de la propriété, de la moralité, de la religion et
de la famille I
Pour la première fois qu'ils ont débattre
une question de moralité avec les socialistes,
ces hommes qo ils dénoncent comme les
êtres les plus pervers, les plus dangereux el les
plus immoraux, ce sont eux qui se font les
défenseurs de l immoralilé politique 1
[Chronique).
M. De Bruyn, ministre de l'agriculture, vient
de publier un rapport triennal sur l'enseigne-
enseigneuient agri-
inent veterinaire et sur
cole.
Ce document nous apprend que toutes les
mesures prises par le département de l'agricul
ture sont admirables et d une efficacité remar
quable.
Le contraire nous aurait surpris.
L'abstention de la Couronne.
Notre sentiment sur labsfenlion de la Cou
ronne est partagé par des cléricaux qui ne sont
point suspects de rnodéranlisme.
Voici ce que nous lisons ce propos dans la
très conservatrice Gazette de Liège
Pour peu que les prétendus conservateurs
demeurent encore aux affaires pendant quel
ques années, une muraille de Chine s'élèvera
entre la Couronne et les représentants du pays.
-CMXI-
LE PROGRÈS
vires acyl'ikit f.cnik)
ABONNEMENT PAB AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. ti-ÛO
Idem. Pour le restant du pays7-00.
«ut ce qui concerne le journal doit être adressé îi l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
Insertions Judiciaires la liune, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrês Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger I'Acence Kossel, 44, rue de la Madeleine.
et "2, rue ae l'Enseignement, Bruxelles.
III I Il III I.II. 11 I Ml III I III
Ypres, le 17 Novembre 1894.
et la
Je propose qu'une commission d'enquête soit
nommée par la Chambre afin de faire la lumière
sur les actes de fraude précisés et également sur
ceux qui ne le sont pas suffisamment.
La commission aura les pouvoirs nécessaires
pour faire comparaître devant elle les personnes
qu'elle jugera utile d'interroger, et elle rendra
compte de son enquête la Chambre.
1 mot.» i n
Une faute a été commise je crains qu'elle
ne soit grave
Il fallait un discours du trône il n'y en a
pas eu.
II fallait un discours, car c'est une règle que
le Souverain ouvre en personne les sessions légis
latives. La royauté constitutionnelle est une
chose si délicate, qu'il importe sa conservation
que son prestige extérieur soit conservé. Un roi
constitutionnel renfermé dans un palais, peu ou
pas mêlé aux événements nationaux, se conce
vrait difficilement, au moins dans la raison po
pulaire.
Mais au moment où les nouvelles Chambres,
issues d'un régime électoral radicalement diffé
rent, d'autres vont s'assembler, il y avait ajou
ter cette raison générale, dix autres raisons
spéciales en faveur d'une séance royale. Le parti
libéral est presque disparu, un nouveau arrive,
et c'est cause de lui que le Souverain fait dé
faut.
Aurait-on eu peur d'une manifestation
Mais si nous en sommes déjà la peur, la peur
d'une éventualité, improbable cette fois, que
sera-ce quand nous serons en face d'un vrai dan
ger
M. Deburlet et ses collègues pourront médi
ter l'article du journal liegeois.
Répondant an défi lancé par le Journal# Y près,
nous avons inséré dans notre avant-dernier nu
méro quelques extraits de journaux cléricaux
qui ont attaqué la Royauté. Parmi ces extraits
il s'en trouve un du Constitutionnelorgane du
Cercle catholique de Hasselt.
L'abbé Keesen, nommé récemment sénateur
par le Conseil provincial du Limbourg, et qu'on
dit avoir des attaches avec le Constitutionnel.
pourrait-il nous dire qui est l'auteur de cet arti
cle infâme et odieux