AVIS.
JOIJRN AL|D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
AVIS IBIPORTANT.
Les droits d'entrée.
La question scolaire.
Des Conseillers dans
l'embarras.
A0 94. Dimanche,
54e ANNÉE.
25 Novembre 1894.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Le PROGrIÎÈS sera eri-
yoyé gratuitement j nsqu'au
premier Jauvier prochain,
aux personnes qui s'abonne
ront, pour une année, dater
de cette époque.
Le Comité de l'Association
libérale engage vivement ses
amis politiques qui recevraient
notification de leur radiation des
listes provisoires, ou notification
de la rédaction du nombre de
leurs votes, transmettre sans
relard la copie de celte notifica
tion au Secrétariat de l'Associa
tion, Café du Saumon,
Un laps de temps très-limité
est accordé aux requérants pour
formuler et déposer leurs re
cours.
Les intéressés sont donc invi
tés ne pas perdre de temps.
Ypres, le 24 Novembre 1894.
Dans sa dernière réunion, d'après les indis
crétions commises, il parait que la droite s'est
occupée du projet des droits (l'entrée.
Ça n'a donc été, comme nous le disions,
du reste, l'epoque qu'une comédie jouée
par la presse cléricale et les candidats bien-
pensants, lorsqu'ils annonçaient au corps élec
toral qu'il ne serait plus question de ces droits-
là après les élections.
D'après les mêmes indiscrets, le gouverne-
meni retirerait le droit sur l'avoine, mais il
maintiendrait le droit sur la margarine.
On sait que le droit proposé était de 25 cen
times sur la margarine étrangère et de 10 cen
times sur la margarine indigène aujourd'hui,
il s'agirait d'un droit de 5 centimes.
On le voit le gouvernement tient frapper
une denrée d'un usage essentiellement popu
laire.
Le gouvernement abandonnerait le droit
d'entrée sur l'avoine.
Ce droit frappait l'agriculture car la pro
duction d avoine indigène est insuffisante et
nous devons recourir l'importation.
iNous ne savons quelle décision interviendra
pour les droits sur la chicoree, sur les farines,
sur le beurre, mais ils ne se justifient pas plus
que les droits sur l'avoine et sur la margarine.
La chicorée remplace le café chez le plus grand
nombre des ouvriers quant au droit sur les
farines, cest frapper directement le pain, c'est-
à-dire, lalimentalion principale des beso
gneux.
Ce n est pas morceler le projet primitif que
le gouvernement doit s'attarder; qu'il le con
damne absolument, et qu'il cherche ailleurs, en
dehors des impôts de consommation, les res
sources qui lui sont nécessaires.
Ce n'est pas au moment où l'on annonce les
reformes les plus démocratiques comme lOlfice
du Travail, qu'il faut voter des droits qui ne
peuvent qu aggraver la crise sociale, qui pèse
ront surtout sur ces mêmes travailleurs que
l'on prétend protéger.
La Patrie trépigne d'impatience des lenteurs
que le gouvernement apporte poser au Parle
ment la solution de la question scolaire.
Elle espère, dit-elle, que celle solution sera
une satisfaction réparatrice aux droits du parti
catholique et une recompense de ses sacrifices.
Voilà dix ans que le gouvernement poursuit
l'œuvre de celle réparation. Les libéraux
savent en quoi elle consiste ils n'ont qu'à
considérer ce qui reste debout de l'enseigne
ment officiel, comparer ses ruines la prospé
rité, I extension, chaque jour plus grande, de
l'enseignement congreganiste.
Partout où le gouvernement a pu atteindre
l'enseignement officiel, il la fait. LEtat, devenu
majorité cléricale, a détruit ses propres ecoles
et celte solution de la question scolaire im
patiemment attendue par la Patrie, n'est que
(achèvement de celte œuvre néfaste en un
mol, il s'agit de séculariser complètement l'en
seignement entre les mains du clergé et de ses
créatures le rêve des cléricaux, cest qu'il n'y
ait plus en Belgique qu un enseignement do
minant et subsidie renseignement confessi
onnel
L'inspection scolaire sera exclusivement ec
clésiastique lévèche aura la haute main sur
les études les livres classiques subiront la
censure orthodoxe il n'y aura, plus, ni pour
les professeurs ni pour les elèves, de liberté de
conscience, de liberté religieuse.
Les libéraux savent tout cela, et nous réédi
tons ici une vieille démonstration, mais qu'il
est opportun de rappeler de temps autre,
surtout au moment où la reforme de l'en
seignement va être portée la Chambre par
nos adversaires.
Les libéraux du pays doivent lutter pour
conserver aux grands centres leur majorité li
bérale, car là où les administrations sont libé
rales, l'enseignement officie! se maintient ils
doivent lutter aussi pour le triomphe de la re
présentation proportionnelle, avec la volonté
de renverser celte majorité qui prépare ce nou
veau coup de parti que la Patrie attend avec
une profonde mais confiante anxiété
Que les cléricaux s'en donnent leur aise,
qu ils abusent du pouvoir il nest pas difficile
de prévoir lheure où ils subiront la peine de
leurs excès, où ils auront souffrir de justes et
légitimes représailles, où leurs écoles et leur
enseignement auront le sort de l'enseignement
officiel, qu'ils ont détruit en haine de la liberté.
Nous avonséléprisd unecommiséralion pro
fonde la lecture du compte-rendu de la séance
de notre conseil provincial du 20 Novembre dr,
non pour le compte-rendu lui-môme, très
exact, mais pour les conseillers indistinctement
qui ont pris part la discussion quelle situa
tion plus navrante que celle de gens dont le
cœur débordé de sentiments généreux pour
l'agriculture, décidés enfin, après dix ans de ré
flexion, faire quelque chose pour elle, et qui
sont obligés de s'avouer leur impuissance en se
montrant l'un l'autre la caisse vide, abso
lument vide
Le moment était pathétique nos honorables
se passaient la caisse de main en main elle fit
le tour de l'assemblée, et revint sa place par
le même chemin, après avoir été fouillée dans
ses plus secrètes profondeurs, auscultée et se
couée sans qu'il en tombât le moindre maravé-
dis.
Néanmoins, une voix s'éleva et les rou
tes demandées par les communes Et les tra
vaux utiles l agriculture Ne lui refusons pas
les subsides nécessaires, que notre premier acte
ne sont pas un acte d'ingratitude son égard.
Cela voulait dire c'est grâce aux électeurs
campagnards que nous siégeons ici s'ils ont
voté pour nous, c'est dans l'espoir que l'on fe
rait pour eux le quart de ce que l'on a fait pour
le culte et les presbytères.
Mais, nouveau, la caisse était sondée, frap
pée du marteau présidentiel, et, comme elle
rendait le même son creux, toutes les tôles re
tombaient découragées.
Mea culpa Alea culpa I C'est notre faute,
notre plus grande faute clamaient les voix dé
solées de nos honorables. Ce pauvre budget
nous l'avons saigné aux quatre veines pour sa
tisfaire des convoitises... Et pourtant, sans le
culte et les presbytères nous ne serions pas non
plus cette place 1
Alors la S-" commission, mécanisme inacces
sible toute émotion humaine, rebelle tout
attendrissement, parla son tour, et sa voix
de crécelle avait des inflexions aiguës aui trans
perçaient la moelle de nos honorables, leur
ôlant jusqu'à la volonté dépenser etelledisait,
la 3* commission, l'impassible Commission
LE PROGRÈS
vires acq0ir1t eokdo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur*rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
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