Chronique locale, Une RERÉPONSE au Journal d'Ypres. Les élections d'Alost. Veni Creator. Cette derniere phrase fil courir un frisson sur toute l'assemblée. Toutes les mains se levè rent, dans un geste suppliant, vers le ciel ou vers le vélum Que faire, mon Dieu, que faire Qui nous donnera un conseil Qui trouvera une idée? Cl le mot terrible de Mirabeau planait sur toutes ces tôles effarées la banqueroute, la hideuse banqueroute est vos portes, et vous délibérez Alors quelqu'un cria recourons l'em prunt L'emprunt, c'est la ruine, interrompit une voix grave. Mais il faut bien sortir de l'impasse. Comment Il y a un dernier et suprême remède. Lequel Dites le vile I Dites le donc Ne tenez pas ainsi sur le gril des gens si terri blement éprouvés par la dèche -- Nous y avons pensé... Eh bien Nous nous sommes creusés la tête. Nous n avons rien trouvé Les têtes vides, comme la caisse alors Mais le sauveur attendu se produisit soudain. Il cria le mot qui était dans tous les cœurs, mais qui n'osait p is sortir des lèvres Frappez des taxes nouvelles Frapper des taxes nouvelles! Tous nos hono rables dirent non... provisoirement. Mais l'ex emple du clérical conseil provincial du Brabant, qui vient de taxer le mobilier, est là pour lui montrer la voie contribuables, si la caisse est vide, ce n'est quavec ce que contiennent vos poches qu'on peut la remplir préparez-vous donc, pour la nouvelle année, sans doute, obtenir, pour vos élrennes, une nouvelle ag gravation de vos charges. Il ne faut pas laisser vos conseillers dans I embarras. On annonce que le gouvernement a I inten tion de faire procéder aux élections commu nales au mois de Juin prochain. Les bonshommes qui représentent le clergé de l'arrondissement aux Chambres et qui rédi- gent le Journal ont la compréhension très dure. Nous avons dit que la sociologie coustate l'existence de deux lois principales, qui prési dent au développement de la société humaine travers les âges 11 est aussi absurde de le nier que de nier l'existence de la lumière et de la chaleur. Mais ces deux mots de collectivisme et d'indivi dualisme ont la propriété de troubler la pauvre cervelle de la rédaction du Journal au point qu'elle n'y voit que du rouge. L'individualisme érigé en système, c'est-à- diro tout pour soi liberté illimitée pour tous et en tout, mène l'anarchie qui a pour devise ni Dieu ni maître. C'est une dangereuse utopie. Le collectivisme érigé en système, tout pour tous, mènerait de son côté l'abolition de la pro priété privée, au communisme, qui ferait du monde un seulcouvent. C'est une autre uto pie non moins condamnable. Mais est-ce dire que V individualisme, qui a la liberté pour but, doive être proscrit Est-ce dire que le collectivisme, qui a pour but d'assurer les services publics et la plus grande somme de bien-êtro pour tous, doive être proscrit? Et. les deux mots doivent-ils être rayés du dictionnaire Evidemment non l'un et l'autre système se ront appliqués, dans les limites du possible, là où la science, l'expérimentation et la pratique prouveront qu'ils sont utiles, et dans la juste me sure de cette utilité. L'Etat n'exploite-t-il pas déjà les chemins de fer, les canaux, la poste, le télégraphe, le télé phone, etc., etc., la satisfaction générale Eh bien C'est là du collectivisme cependant. Et ce propos, nous poserons une simple ques tion. La ligne du chemin de fer de la Flandre Occidentale est, comme on sait, exploitée par une Compagnie anglaise. Y a-t-il un des 22 ré dacteurs du pieux Journalquelque réactionnai re et préhistorique qu'il puisse être, qui oserait soutenir que la reprise de cette ligne par l'Fltat ne serait pas un immense bienfait pour notre contrée C'est la manière de voir que nous avons expo sée, et nous n'en pouvons rien si elle semble être au-dessus de la compréhension de la nombreuse rédaction du Journalqui n'en dort plus depuis, ce qui semble. Il y a cependant dans le monde savant cléri cal, Louvain et ailleurs, des hommes qui s'oc cupent de ces choses-là; qui pourraient donner tous les renseignements voulus nos législateurs et faire cesser leurs épouvantables terreurs. Le feront-ils? Et nos réputés les écouteront- ils Et serons-nous au moins d'accord, cette fois, sur le prétendu collectivisme guesdesque ou marxiste que l'on s'obstine, contre toute évidence, attribuer au Progrès Voyons, Messieurs, un peu de bonne foi en ceci Cela ne vous engagera en rien pour l'avenir. (1) Elles sont validées, en partie du moins, ces fumeuses, ces scandaleuses élections où toutes les pressions, toutes les fraudes, toutes le9 cor ruptions, toutes les nullités se sont mêlées, con fondues, amalgamées dans une colossale triche rie sans retenue, sans honte et sans pudeur C'est Mons Colaert qui a été chargé de faire le rapport. Le hasard a parfois de ces ironies. La Commission, dira-t-on, a été unanime dans les conclusions. Soit. La Commission n'a pas connu les faits. Le rapporteur argumente de ce qu'aucune plainte n'a été formulée dans les procès-verbauX des bureaux. Est-ce que, en écrivant cette phrase, la plume n'a pas frémi indignée aux mains de notre dé puté Il n'y pas eu de protestations Mais il y en avait-il dans les procès-verbaux de notre élec tion communale du 18 Octobre 1890 On n'a rien précisé en fait de fraude, a ajouté le rapporteur. Mais quand, dans un long mémoire adressé au ministre, les libéraux d'Ypres ont protesté con tre la sincérité des inoubliables élections du lr Février 1891, et dénoncé une quantité de faits déterminés, précis, de fraude, est-ce qu'on s'est ému en haut lieu de cette plainte et de cette dé nonciation Fin aucune façon. C'est d'ailleurs chose en tendue. Ijes simples allégations des cléricaux suffisent quand il s'agit de duper leurs adver saires. Mais quand il est question de leurs turpitudes réelles, eux, les accusations les plus nettes ne valent rien et demeurent lettre morte On n'est vraiment pas plus malhonnête flenritje, le personnage légendaire que l'on sait, a débuté par une jolie gaffe dans la nou velle carrière que les électeurs du clergé lui ont ouverte. Sentant, en dépit de lui, sa profonde insuffi sance faire quelque figure la Chambre, il s'est ingénié pour amener le S1 Esprit en person ne son aide. Rien que cela Voici donc qu'il a invité tous ses tenants, amis et -connaissances assister une messe qui aurait pour objet de demander la lumière du susdit Es prit sur les travaux parlementaires(Textuel). Etant sur les bancs du collège, il a entendu (lire que lorsque le Christ voulut envoyer ses apôtres pour instruire les nations, il fit descen dre sur eux l'Esprit-Saint, sous la forme de lan gues de feu. Et naïf comme un sot, il s'est imaginé que Dieu allait renouveler le miracle en sa personne, et lui infuser, de la même façon, tout ce qu'il devrait savoir pour faire un député présentable. Aussi l'a-t-on vu constamment, durant la messe en question, regarder en haut pour voir si la flamme divine n'allait pas descendre sur lui. Hélas rien n'est venu, et rien ne pouvait venir. C'est que les lumières célestes ne sont distri buées qu'aux modestes et aux humbles. Que diable voudrait-on que le Saint-Esprit eût de commun avec un type aussi ridiculement prétentieux que uotre nouveau député, qui, issu de la bourgeoisie moyenne, (1) cherche se faire prendre pour un noble de vieille race, et qui, aussi ignorant qu'un ramoneur auvergnat, aspire tous les honneurs et toutes les dignités Allons donc Une langue de bœuf est bien suffisante pour ce Mousieur-là, et le Souverain Dispensateur ne l'a fait que trop comprendre en laissant notre bout d'homme griffonner, la seule lumière des lustres de ses salons, le fameux billet, pendant tant d'autres, dont on rit en ce moment dans la Belgique tout entière. Société des Anciens Pompiers de la ville dïp res. Dimanche, 25 courant, 10 1/2 heures du matin, sortie de la musique. De midi une heure, Concert-promenade au local. 1. Ste Cécile, marche par A. Igodt. 2. Le Nouveau Seigneur du Village, ouverture. Boïeldieu. Il n'y a rien ilans la caisse et nos engage ments actuels ne s'elèvent pas seulement 700,000, mais bien 1.858,000, francs. Nous allons même, situation sans précédents dans la province devoir refuser tout subside nouveau au culte et aux presbytères. Il est temps de s'arrêter. La province ne peut laisser protester sa signature. L'individualisme et le collectivisme. (1) Pas plus lard qu'hier, la tribune française, M. l'abbé Lemire, le Daens du Nord, vient de faire une dé claration bien plus catégorique. Il a dit c Après l'esclavage, le servage après le servage, le salariat après le salariat, a dit M. Goblet et vous l'avez applaudi la participation aux bénéfices. Oui, voilà l'avenir. Et M Théodor, ne vient-il pas d'adhérer au monopole pour l'Etat de la rectification des alcools Qu'en pensent les XXII du Journal (N. de la R.) PROGRAMME (1) On sait que le grand-père était marchand de li queurs rue de Lille, dans la maison aujourd'hui occupée par M Fol-Debreyne. S'il n'y a pas de sot métier, il y a de bien sottes gens. (N. de la R.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1894 | | pagina 2