Chronique locale.
\o 7. Dimanche,
56e ANNÉE,
26 Janvier 1896
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
-c.wc.i-
Installation
nouveau Conseil communal
f
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
tires acqcibit eundo.
Nous reproduisons ci-dessous, titre de docu
ment et d'après le Journal d'Ypres, le discpurs
prononcé par M. le Bourgmestre, Baron Sur
mont de Volsberghe, lors de l'installation du
nouveau Conseil communal.
Nous n'ajouterons pas de commentaires.
M. le Bourgmestre promet, entre autres, com
me le fit jadis M. Alph. Vandenpeereboom, de
se montrer impartial l'égard de tous ses admi
nistrés.
Nous verrons si, comme le populaire auteur
des Ypriaua, il saura tenir parole.
Il le pourra, s'il le veut, car il domine son
parti.
En attendant les preuves, acceptons l'augure
de la promesse.
du
Lundi, 5 heures, les quinze conseillers com
munaux déclarés élus grâce la plus hon
teuse partialité de ceux qui avaient statuer sur
le scrutin du 17 Novembre se sont rendus
l'Hôtel de Ville sans tambour ni trompette.
Se rendre l'Hôtel de Ville musique en tête,
eût été le comble de l'impudence pour des geus
qui savent quoi s'en tenir au sujet de la majo
rité obtenue.
Beaucoup de public-clérical.
Les conseillers arrivent un un, et traversent
la foule en mendiant des applaudissements.
Enfin la porte s'ouvre.
A 5 heures et quart, M. Surmont ouvre la
séance et prend la parole en flamand.
(Lire plus haut son discours).
Après cette harangue, M. Surmont de Volsber
ghe prête alors serment, devant Mons Colaert,
fi. de bourgmestre.
Les autres conseillers prêtent serment dev int
M. Surmont.
On passe l'élection du premier échevin.
M. Colaert obtient 14 voix.
M. Struye, 1 voix.
M. Colaert prête serment et prend la prési
dence.
Il s'adresse alors ses collègues et au public,
peu près, dans les termes suivants (en flamand):
Quand je fus élu échevin, je promis d'avoir
les meilleurs rapports avec le peuple je crois
avoir tenu parole.
J'estime que c'est maintenant pour moi un
double devoir de faire la même promesse.
Je désire avoir avec mes concitoyens les rap
ports les plus amicaux.
Pour le reste, je me joins ce que vient de
dire M. Surmont. Vous pouvez toujours comp
ter sur moi.
Lorsque dans le Conseil deux opinions
avaient leurs représentants, j'ai toujours fait
mon possible pour avoir la meilleure entente
avec tous les conseillers.
Maintenant que le Conseil est homogène,
nos rapports seront d'autant plus étroits.
n Je promets donc de travailler de toutes mes
forces au bien être d'Ypres. (Applaudissements).
On passe l'élection du second échevin.
M. Berghman obtient 14 voix.
M. Struye, 1 voix.
M. Berghman élu, prête serment et prend la
parole en flamand.
Je vous Remercie de m'avoir nommé nou
veau échevin. J'ai fait autrefois mon possible,
j'ai été impartial, et maintenant que le conseil
est homogène, les choses iront d'autant mieux.
Je me joins aux paroles de M. Surmont.
s Je travaillerai pour le bien être des ouvriers
et je suis convaincu que dans le Collège régnera
une union encore plus parfaite.
Le reste de la séance se passe en français, au
grand désappointement du public.
M. l'Echevin Colaert donne lecture de la com
position des sections.
Ie section MM. Surmont, Bouquet, Boone,
Vandenboogaerde et Begerem.
2e section MM. Colaert, Vanderghote,Struye,
Fraeys et D'Huvettere.
3e section MM. Berghman, Breyne, Fiers,
Iweins et Decaestecker.
M. le secrétaire dépose le procès-verbal de la
séance du 26 Octobre.
Le compte-rendu de la séance du 9 Novembre
est mis ia disposition du Conseil et des anciens
conseillers une rectification est laite.
LE PROGRÈS
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lç/estant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS,
On traite forfait.
Chers et Estimés Collègues,
Permettez-moi avant de procéder aux formalités offi
cielles de l'installation du Conseil communal, de vous
adresser quelques mots.
Voici la première fois, depuis de longues années,
qu'une assemblée, dont tous les membres appartiennent
notre opinion, siège l'hôtel de ville. Il y a quatre ans
le corps électoral avait élu une majorité catholique, celte
fois, il n'a plus voulu de mélange. Le conseil est homogè
ne. Applaudissements
En mon nom et au nom des membres de la majorité
de hier je lélicite les élus d'aujourd'hui, et leur souhaite
la bienvenue.
Bienvenue surtout aux représentants de la classe ou
vrière, désignés par les ouvriers au corps électoral et en
voyés triomphants dans cette enceinte. (Applaudisse
ments)
Mes chers Collègues, notre mission est grande et
belle. Candidats, nous représentions plutôt les vues et les
opinions d'un parti politique, qui nous avait désignés.
Elus, sans abandonner ou renier nos principes,
nous sommes devenus les représentants de la ville entière,
les représentants de tous nos concitoyens sans exception.
L'homme politique disparaît dans cette assemblée. Dès
que nous avons prêté le serment exigé par la loi, nous
sommes constitués les administrateurs de la cité, les dé
fenseurs de ses droits, les protecteurs de ses intérêts mo
raux et matériels et les intérêts moraux ne sont pas les
moins importants. Tout est confié notre garde, tout ré
clame les sacrifices de notre dévouement, les efforts de
notre intelligence, l'amour de notre cœur. Depuis les cho
ses les plus essentielles, comme l'instruction publique ou
les établissements charitables, jusqu'aux détails les plus
infimes de l'hygiène ou de la voirie, tout doit faire 1 objet
de nos constantes préoccupations.
Tous les citoyens sont égaux devant l'administration.
L'autorité doit faire régner la paix entre eux, et pratiquer
leur égard tous, les règles de la justice.
Telle est, tracée en quelques mots, la grandeur et la
beauté de notre mission.
Mais, ne nous faisons pas illusion cet égard, cette
mission n'est pas exempte de difficultés. La tâche sera
rude parfois. Notre ville ne possède pas d'établissements
industriels nombreux ou importants son commerce n'est
guère développé. Sa population augmente peine et par
suite de la richesse extraordinaire de nos établissements
hospitaliers, les nouveaux venus sont le plus souvent des
indigents, qu'attirent les ressources de la bienfaisance
publique ou que nous envoient les communes moins ri
ches.
Le travail n'est pas toujours abondant et nos ouvriers
sont obligés souvent de chercher l'étranger les moyens
d'élever leurs enfants et d'entretenir leur famille.
La misère, con équence inévitable de cette situation,
est difficile secourir ou combattre d'une manière effi
cace Il y a beauconp faire sous ce rapport, inutile de se
le cacher.
Ce problème grave et terrible doit être regardé eu
face, avec courage les moyens de le résoudre examinés
et posés avec maturité et prudence, appliqués ensuite,
d'une main ferme et sans hésitation.
C'est en fournissant du travail surtout, plutôt qu'en
accordant des secours, même abondants, qu'il faut cher
cher apporter une amélioration au sort des classes né
cessiteuses. Peut-être, a-t-on, en général, trop négligé
ce moyen jusqu'ici. Nous avons été assez heureux dç faire
décider l'érection de deux établissements importants sur
le territoire d'Ypres. C'est pendant quelque temps du tra
vail pour un grand nombre de nos concitoyens et plus tard
du débit pour les boutiquiers et les artisans. (Applaudis
sements.)
En celte matière surtout, il y a lieu de songer au
Proverbe, aide-toi, le Ciel t'aidera. La parole divine
qui promet la paix aux hommes de bonne volonté, nous
garantit aussi la bénédiction de Dieu, sans laquelle aucu
ne œuvre humaine ne peut prospérer. (Applaudissements.)
La situation commerciale et industrielle de notre ville
rend également difficile l'augmenlation de nos ressources
financières. Impossible de demander de nouveaux im
pôts un accroissement de revenus. Le budget de la ville
exige de la prudence et si la situation financière présente
depuis quatre ans des résultats, chaque année meilleurs,
il n'est pas permis d'en abuser, maintenant surtout que
certaines lois récentes exigent des frais plus considérables.
Cependant que d'améliorations encore réaliser dans
les quartiers surtout babités par la classe ouvrière.
Ne nous laissons pas effrayer par la vue de l'avenir.
Toujours de l'avant, n'ayant devant les yeux que le bien
faire, la pros, érité de notre chère ville, le bonheur des
Yprois. Toujours de l'avant avec notre concours tous et
la bénédiction divine. (Applaudissements.)