Chronique locale.
9. Dimanche,
56e ANNÉE.
2 Février 1896
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
-n<>n-
Les révocations cTEnghien.
Conseil communal d'Ypres.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
On traite forfait.
Le Journalrépondant la Lutte au sujet de
l'affaire d'Enghien, laisse entendre que le Progrès
aurait, lui aussi, approuvé la mesure prise par
la nouvelle administration de la dite commune.
Où diable le confrère a-t-il pris cela
Le Progrès n'a, que nous sachons, pas dit un
mot jusqu'ici cet égard. On ne peut s'occuper
de tout ce qui se passe dans Je pays, et puis,
nous avons eu assez de chats fouetter ici, sans
{irendre encore ce surcroît de peine de fustiger
es matous d'ailleurs.
Mais puisque nous y sommes, nous dirons
sans détour que nous n'approuvons d'aucune
manière la résolution de l'édilité enghiennoise,
résolution que nous trouvons au contraire hau
tement blâmable et regrettable.
Lorsque, après l'avènement d'une majorité
cléricale notre Hôtel de Ville, un modeste em
ployé,nommé sous la précédente administration,
a été cassé aux gages, nous a\ons trop vivement
Srotesté centre cette mesure pour que, aujour-
'hui, nous nous laissions surprendre dans cette
flagrante et grossière inconséquence d'approuver
ailleurs ce que nous avons, dans des conditions
moins graves, censuré ici.
Nous ne voulons pas avoir deux poids et deux
mesures l'étiquette ne peut, nos yeux, rien
faire une chose, et ce qui est condamnable
chez des catholiques ne saurait ne pas l'être chez
des libéraux.
Oui, l'acte de la nouvelle édilité d'Enghien
est absurde et odieux.
Que deviendrait le pays si, chaque change
ment de pouvoir, il était permis de destituer
les employés nommés par l'administration pré
cédente par les anciens maîtres
Les fonctionnaires, petits ou grands, ont le
droit d'avoir une opinion et de la servir par
leurs votes.
Sans doute que, quelles que soient leurs con
victions ou leurs croyances, ils doivent leur
loyal concours aux supérieurs dont ils sont les
auxilliaires mais il faut aussi que ces derniers
respectent en eux la liberté de conscience pour
laquelle ils ne relèvent de personne.
Aussi, nous plaisons-nous espérer que ce qui
s'est vu une fois ici ne se reverra plus.
M. le baron Surmont, qui doit connaître
l'Histoire,s'inspirant du mot de Louis XII arrivé
au trône et disant qu'il n'appartenait pas au
Roi de France de venger les injures du Duc
d'Orléans, M. Surmont, disions-nous, a pro
clamé dans son discours d'installation que le
bourgmestre d'Ypres ne devait pas se ressou
venir des griefs du candidat aux élections.
C'est bien dit. Mais encore faut-il que les
actes répondent aux paroles que la promesse
se traduise en fait, et que nul employé, par
la raison qu'il date encore de l'ancien régime
auquel on a pu le soupçonner d'être resté fidè
le, ne paie ce soupçon de sa place ou de sa
fonction jetée eu pâture et récompense quel
que traître ou quelque adorateur du soleil
levant.
La lutte terminée, le premier devoir du vain
queur, et le plus impérieux, est d'être généreux.
Sont indignes du Pouvoir ceux qui ne com
prennent pas cette nécessité
(suite).
On passe au budget de l'école de Mm# J uncker
D'après la loi une institutrice a été augmen
tée de 100 francs, une autre portée au minimum
par une augmentation de 100 fr.
Chez Mad. D'Haezeleire 1 augmentation de
200 francs.
Chez les écoles adoptées de filles 1 institutrice
portée 1400 fr., 2 augmentées de 130 fr.
Ces augmentations sont payées 1° par 300 fr.
charge de la ville, 2° par 700 francs dont la
moitié pour la ville.
Ecole de la Looie
Traitement des instituteurs. Pour fournitu
res classiques 550 francs.
Ecole payante de garçons
Traitements. Fournitures classiques 500 fr.
Ecole gratuite
Traitements. Fournitures classiques 450 fr.
Ecole primaire adoptée
Fournitures 500 fr.
Budget total des écoles 46,850 francs.
Je crois que c'est rendre justice aux institu
teurs privés, que de leur accorder le même trai
tement qu'aux instituteurs officiels et je me ré
jouis de leur avoir vu accorder de forts subsi
des. Quant aux quelques augmentations des in
stituteurs officiels, que les contribuables sachent
que ce n'est pas de notre gré que nous les avons
accordées, leurs traitements étaient déjà suffi
sants, mais la loi nous forçait.
Budget de l'école ménagère de la rue de
Lille, 3,700 fr.
Nous comprenons le regret de M Colaert
il est évident qu'on ne saurait enseigner aux en
fants la cuisine sans catéchisme, et qu'il est in
tolérable qu'on continue leur apprendre la
couture sans Dieu.
Budget de l'école gardienne. Total 3,370 fr.
Ecole gardienne adoptée 5000 fr.
J'ai cru insister néanmoins au Sénat lors de la
discussion du budget de l'agriculture. (Attrape
Journal d'Ypres, voilà M. Surmont qui veut par
ler de l'art musical Ypres propos de
carottes et d'engrais chimiques et autres f)
Nous demanderons l'intervention néanmoins
elle a été accordée pour Wervicq et Courtrai,
mais rejetée pour Ostende.
Ces budgets sont adoptés.
Les classes sont séparées par de simples cloi
sons, de sorte que 1 on entend dans toutes les
classes les cours qui se donnent dans la classe
voisine. Du reste, la proximité de certains en
droits rend ces locaux tout bonnement infects.
Le cours de sculpture ne peut se donner que
le Dimanche ainsi que les classes professionnel
les de l'école industrielle, cause du bruit des
outils.
Pour ma part, je rumine un projet.
LE PROGRÈS
▼1RES ACytJIRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00
Idem. Pour le restant du pays7-00
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et.
INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-2S.
Insertions Judiciaires la ligne, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS,
Séance publique du 35 Janvier 1896.
M. Fraeys demande que la discussion soit re
mise.
M. Struye voudrait la suppression de subsides
pour fournitures aux écoles payantes.
M. Colaert propose de maintenir les chiffres.
M. Fraeys voudrait examiner fond les chif
fres.
M. Surmont. M. Fraeys croit que le subside
de l'Etat doit être majoré. Pour ma p irt, je crois
les chiffres exacts. Je ne m'oppose pas la re
mise.
M. Colaert. Il s'agirait de savoir si l'école
S4 Aloysius ne peut recevoir davantage. Je pense
qu'il faut autant que possible mettre l'enseigne
ment libre au même niveau que celui de l'Etat.
M. Struye désire savoir si le subside do l'Etat
est suffisant.
M. Surmont. Je crois que M. Struye se fait
des illusions. Ce que l'Etat accorde est exact.
M. Colaert regrette qu'il n'existe pas une école
libre de ce genre, et espère que l'on donnera un
fort subside l'institut de la Sainte Famille.
M. Colaertqui a un talent remarquable pour
interprêter la volonté des testataires, assure que
l'on pourrait fort bien employer la somme lé
guée par M. Godtschalck dans le but de créer
une école ménagère Wytschaete, pour en faire
une Ypres.
Ecole de musique. Total 5,600 francs.
M. Iweins. N'y a-t-il pas moyen d'obtenir
un subside de l'Etat.
M. Surmont. L'Etat n'accorde de subsides
qu'aux écoles qui adoptent sou programme Or,
ce programme est formidable et inapplicable
Ypres.
M. Colaert. Le Gouvernement exige l'ad
mission des filles, et cela nous ne voulons pas
(Les filles doivent-elles ignorer la musique, M.
Colaert
M. De Caestecker (je crois). N'y a-t-il pas
moyen de faire payer les enfants de parents
aisés
M. Colaert. L'école de musique est surtout
fréquentée par le peuple, et cette mesure pro
duirait en tout 50 francs.
Ecole industrielle. Total 5,590 fr.
M. Iweins. demande que le collège s'occupe
de chercher un autre local.
M. Colaert. reconnaît que les locaux sont
dégoûtants et regrette que le bourgmestre ait
jamais consenti ce que l'on y installe l'école.
M. Boone propose de faire un accord avec
les Hospices pour établir l'école dans les locaux
du Lombard.
M. Colaert fait remarquer que M. Flamand
est la fois professeur l'Académie et l'école
industrielle et qu'il est utile d'avoir ces locaux
réunis.
M. Surmont. En accordant l'autorisation
d'installer l'école industrielle dans les locaux
actuels j'ai cru que ces locaux étaient meilleurs.
Je crois qu'il y a lieu de changer, mais je crois
aussi que l'on ne peut pas vouloir faire trop
grand. Il faudrait pouvoir laisser les deux éco
les réunies, pour laisser des cours communs.