Les élections d'Ypres. Dédoubler ces cours entraîner it des frais. D'autre part, les inspecteurs exigent aussi bien pour l'Académie que pour l'Ecole industrielle l'exécution stricte des programmes, et il est diffi cile de les contenter tous les deux d'autant plus qu'ils dépendent de deux départements diffé rents. Pour ce qui concerne le Lombard on pourrait s'entendre avec les Hospices. M. Colaert ajoute que l'on ne peut plus tar der. Le budget est approuvé. On passe alors au galop sur les budgets des fabriques d'église de S4 Jacques et S1 Pierre. Approuvés part de petites modifications. On approuve le contrat signé avec le délégué du Phœnix concernant les machines vapeur du château-d'eau. Le conseil d'administration des Hospices a demandé l'autorisation de taire une vente. Accordé. On renouvelle les droits d'abattage maintenus 0,8 cent8 au kilo pour bêtes sur pied, 1 cent* pour le bétail inspecté en dehors d'Ypres. Ici se présente une nouvelle difficulté, ces ser vices dépendant de deux ministères différents. D'après M. Surmont le directeur peut toucher leB droits, puisqu'on peut le considérer comme délégué par le trésorier spécialement pour ce service. Il propose de maintenir les droits par un nou vel engagement de 5 ans. M. Surmont. Une fois engagés, pour 5 ans, il nous est encore toujours loisible de changer endéans les ans. Approuvé. La séance est levée 6 h. 37. Ce soir, lr Février, séance 5 heures. Nous reproduisons ci-dessous, d'après le Compte-rendu analytique, l'interpellation de M Heuse, député de Liège, au sujet de nos élections communales du 17 Novembre 1895, ainsi que les répliques de MM. Colaert et Henrietje M. A. De Fuisseaux. M. le ministre de la jus tice aurait dû intervenir. {Rires et exclamations droite). fN. de la RJ (3) L'homme aux ciseaux. (N. de la R.) M. De Caestecher propose de ne s'engager que pour un an. J'en viens maintenant l'élection d'Ypres. Les libéraux ont réclamé une enquête, l'élection ayant été viciée de diverses manières confection des bulletins décbet de voix ne correspondant pas au chiffre des absents nombre des bulletins ne concor dant pas avec le nombre des électeurs bulletins tâchés et marqués pression sur les vieillards des hospices, etc. La députation permanente a refusé de faire l'enquê te, alléguant que la plupart des faits dénoncés sont controuvés, bien qu'elle constate elle-même qu'il y a eu au moins quatre votes émis, on ne sait par qui Il y a donc eu des abus Ypres, où M. le ministre, prévenu temps par mon interpellation, eût pu ordon ner l'enquête. La députation permanente estime trop minime le nombre des bulletins marqués. Cependant, la pression a été certaine, puisque ces bulletins existent... M. Colaert. Combien M. Heuse. L'enquête l'aurait dit. A Liège, dans des cas semblables, la dépr.tation per manente a procédé des vérifications qui ont même abouti l'annulation d'élections d'amis politiques des députés permanents voilà de la loyauté et de la justi ce Pourquoi n'a-t-on pas agi de la sorte pour les élec tions d'Ypres? Ne me demandez donc pas, monsieur Colaert, ce que je ne sais pas... parce que vos amis et vous n'avez pas voulu que je le sache Vive approba tion gauche et sur les bancs socialistes Je maintiens qu'à Ypres on a fait marquer des bulle tins. Il faut que ce système prenne fin et que les frau deurs voient échouer leurs manœuvres. Voici des décla rations signées par des citoyens n'Ypres qui constatent que notre collègue, M. Iweins d'Eeckhoutte, candidat, aurait usé de pression sur certains électeurs. M. Imeins d?Eeckhoutte. Je demande la parole. M. Heuse. Toutes ces choses-là auraient dû être tirées au clair par une enquête. M. Heuse. Comment, devant de telles affirma tions, a-t-on pu reluser 1 enquête Si l'on me repro chait pareille chose, je serais le premitr reclamer l'enquête. \Très bien gauche.) Les libéraux ont signalé d'autres faits encore, no tamment celui-ci le directeur de l hospice a l'ait pro céder un vote prealabl- par ses pensionnaires, et, trois vieillards ayant volé pour les libéraux, l'un d'eux a été sommé d'écrire sur son bulletin définitif le mot catholiques. La loi pénale est sévère pour de semblables actes, car on avait précisément appréhendé, en faisant la loi, de voir se produire ce genre de pression dans les établisse ments charitables. M. Colaert. Tout cela, ce sont ues potins de cabaret M. Heuse. 11 y a des témoignages signés... M. Colaert. Par des gens qui ont entendu dire cela l'estaminet M. Heuse. Est-èe mensonger pour cela Deman dez l'enquête avec nous ou réclamez les poursuites judiciaires. M. Begeremministre de la justice. Comment le parquet interviendrait-il s'il n'y a pas eu plainte des intéressés AI. Lorand. Si les faits sont sérieux, j'espère bien que vous poursuivrez comme vous avez poursuivi naguère propos des faits signales ici par M. Anseele. M. le Président. Pas d'interruption, messieurs. M. Heuse. Je continue. Un citoyen a déclaré qu'il devait tenir la main sur la poche pour que l'argent qu'il avait reçu n'en tombe pas. Exclamations et rires droite). Un autre déclare qu'un électeur s'est vanté d'avoir dépensé 20 francs en libations, ajoutant que cet argent provenait des catho liques. M. Woeste. Croyez-vous tout cela Nouveaux rires droite.) M. Lorand. Nous savons depuis longtemps que c'est ainsi qu'on fait les élections en pays flamand ce sont vos procédés ordinaires. M. Liebaert. Cuaque fois qu'il y a eu des pour suites, il y a eu acquittement. M. Anseele. Parce que les deux partis font la même chose! {Ah ah droite.) M. Reynaert. L'aveu est bon enregistrer. M. Heuse. Des ouvriers de la gare d'Ypres ont déclaré que deux de leurs camarades se sont repro ché dans une dispute d'avoir reçu chacun 50 francs des catholiques. Il y a, du reste, bien d'autres faits précis du même genre qui justifiaient pleinement l'enquête, et la dépu tation permanente a été d'autant plus coupable de ne pas l'ordonner que, quelques années auparavant, en J890, elle avait annulé l'élection d'Ypres, favorable aux libéraux cette fois, sous prétexte que les isoloirs avaient été mal installés. Comment cette installation devenait-elle bonne le jour où les cléricaux triom phaient {Rires gauche et sur les bancs socialis tes.) M. Colaert. L'honorable préopinant oppo e l'atti tude de la députation permanente en 1890 celle de la même députation en 1895 mais, en 1890, la dépu tation a ordonné une enquête avec raison, car il ne s'a gissait pas seulement d'une installation défectueuse des isoloirs on se trouvait en présence de tout un système de fraudes organisé par l'ancienne administration l'électeur devait voter bulletin découvert On n'a pas tout dit M. Heuse. En 1890, on avait annoncé gauche toute une série d'interpellations elles sont toutes tombées l'eau, tant la corruption était manifestement organisée par les libéraux et leur chef, le président de l'Association libérale. C'est de l'histoire, cela, et on ne me contredira pas (1) Et aujourd'hui on vient parler de fraudes et de cor ruptions notre charge On incrimine la députation Mais M. Heuse a eu soin de passer sous silence plu sieurs faits allégués par ses amis, parce que, sans doute, ces faits lui ont paru trop ridicules. Il en est ainsi de ce grief que les bulletins ont été envoyés Ypres au président du bureau principal, comme s'il n'en avait pas été ainsi dans tout le pays. Parmi les bulletins blancs, on aurait trouvé un bul letin rose, cela a été constaté après l'éleetion Quel grief n'est-ce pas M. Coremans. Cela arrive partout. M. Colaert. Evidemment Mais, Ypres, ce (I) Peut-en mentir ce point crime nous est reproché Il est vrai que M. Heuse n'a pas insisté sur ce point. On allègue aussi qu'on a trouvé quelque part une convocation en blanc Peur-être un bulletin a-t-il ad héré le convocation. Une autre n'aurait pas été timbrée que prouvent ces faits? Au dépouillement, le témoin libéral eût protesté. (2) Il y a eu un déchet de 2 p. c. de bulletins blancs ou nuls et M. Heuse en infère qu'on se trouve en présence de tout un système de fraudes qu'il impute gratuitement nos amis Or, pas un témoin ne déclare qu'il y ait eu corruption on rapporte simplement des potins de cabaret Du reste, s'il y a eu des bulletins frauduleux, qui nous dit qu'ils n'émanent pas de nos adversaires. M. Coremans. (3) Cela est élémentaire. [Exclama tions gauche. Tous les faits frauduleux commis par les vieux libéraux étaient attribués aux catholiques. M. Demblon. Que nous importent les vieux libéraux M. Coremans. - Mais vous en êtes Vous de venez tous les jours plus doctrinaire Votre évolu tion est évidente {Rires droite). M. Demblon. Ne parlez donc plus des doctri naires ils sont morts M. Colaert. Les vieillards des hospices auraient été guidés dit encore M. Heuse. Aurait-t-il exigé que le directeur les accompagnât lui-même, alors qu'ils appartenaient des bureaux de vote différents M. Iweins vous dira tantôt ce qui s'est réellement passé ce propos. M. Heuse a cité une quinzaine de témoins; mais ces témoins ne font pas de témoi gnages directs. Comme on dit en flamand t Zij hebben gezien en niet gezien Niemand heeft iemand gezien die iets gezien heeft {Nouveaux rires.) Aucun d'eux n'a vu un catholique essayer de cor rompre n'importe qui. Mais les amis de M. Heuse ont vu un citoyen sortant de chez le curé de Saint-Pierre les poches pleines d'argent, si pleines qu'il avait tenir les mains sur les poches {Hilarité.) Et la députation permanente aurait dû s'arrêter de pareils racon tars On nous signale des faits dont la députation per manente n'a pas eu connaissance comment eût-elle statué sur ceux-ci Rien de ce que M. Heuse a dit ne reste debout si on l'écoutait, aucune élection ne pourrait être validée Avant les élections, les libéraux et les socialistes avaient, du reste, organisé des cortèges et distri bué de l'argent. (4) M. Vandervelde Il n'y avait pas de socialis tes candidats Ypres. M. Colaert. Libéraux, radicaux et socialistes ne font plus qu'un {Interruptions(5) M. Heuse prétend que nous et nos amis aurions donné manger et boire un millier d'électeurs. Voici ce qui s'est passé. Depuis quelques années, Ypres, les maisons des candidats sont surveillées de part et d'autre, nuit et jour. Les libéraux voulaient payer leurs veilleurs de nuit 3 francs, mais ceux-ci réclamèrent devant le con seil de prud'hommes et obtinrent 6 et 8 francs. (6) Pour veiller de notre côté, nous avons engagé tous nos amis du Volkshuis ils sont tous venus il y en avait bien un millier et nous leur avons donné'la nuit un pain français et un verre de bière. [Ah ah N'est-il pas parfaitement légitime de nourrir ceux qui veillent pour vous En somme, nos adversaires ont fait ce qu'ils nous reprochent d'avoir fait nous-mêmes. Us n'ont rien de sérieux articuler contre nous. En 1890, comme en 1891 et en 1895, des actes frauduleux ont été commis par les libéraux. Du reste, une enquête n'eût point modifié le résultat des élections d'Ypres. {Très bien droite). (7) M. Imeins d)Eechhoutte. L'administration des hospices civils d'Ypres ayant été prise partie, je dois une réponse M. Heuse. Ayant appris que des faits assez graves s'étaient passés l'hospice des vieillards, dit de Nazareth, je (2) Et est-ce que les scrutateurs et les témoins catholi ques avaient protesté lors des élections de 1890? (4) S'il y a eu corruption'des deux côtés, il y avait deux raisons pour une d'annuler les élections. M. Colaert aurait dû comprendre au moins cela. (5) Quand on a commencé par mentir (6)?! (7) C'était bon en 1890.

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 2