Cabaret XVIe siècle. La Presse. GRAND BAL Le Carnaval Anversois, Le Violoucelle trois Claviers. Société des Anciens Pompiers de la ville d'Ypres. JKVlS. DIMANCHE 23 FÉVRIER 1896, iIIII dépendance, ce sont querelles personnelles électorales plutôt que dissentiments politiques qui le font parler et agir. Les démocrates chrétiens ne comptent plus. Pour ce qui est des radicaux, ils n'existent plus. Depuis la première application de la repré sentation proportionnelle, ils ne sont plus nulle part. Partout où les radicaux se sont présentés seuls, en prétendant être aimés pour eux-mê mes, ils sont restés sur le flanc, sans quorum ni mandat. Juste retour des choses d'ici bas ils se flat taient détre tout, et ils ne sont plus rien, plus rien quun appoint électoral qu'ils paraissent disposés porter au parti socialiste. Ils vont disparaître comme parti. Contraste curieux. Cette Proportionnelle qui a si cruellement desservi le parti radical, son fidèle protagoniste, a plutôt servi le parti libé ral. qui s en était longtemps défié et ne lui avait guere fait bon accueil. Les élections commu nales du 17 Novembre ont eie pour le libèra- asme une bonne et fécondé journée. S'il n'a pas obtenu tous les succès qu'il escomptait, il n'en a pas moins prouvé qu'il existe, qu'il n en- tend pas jeter le manche après la cognée, qu'il a toujours foi dans le triomphe final de ses prin cipes. Prématurément inhumé, il est sorti de sa tombe et s'est montré vivant et énergique. 4c Celte renaissance, carcen est une, le libéra lisme en est redevable, au moins partiellement, ses adversaires tant de droite que de gauche. De droite, car laudace de la loi scolaire a se coué les esprits engourdis et rappelé au pays que le libéralisme est en Belgique une nécessite d'ordre intellectuel et moral. De gauche, car les violences du parti socia liste ont rappelé d autre part que ce même libé ralisme est une nécessité d'ordre public. Une manifestation grandiose a eu lieu Diman che soir Malines, pour protester contre l'illé galité commise par la Députation permanente qui refuse de laisser siéger les élus du 24 No vembre, quoique leur élection ait été validée. Des meetings ont été tenus avec grand succès dans deux locaux un ordre du jour a été voté, qui sera envoyé au ministre. L'enquête se poursuivra jusqu'à Jeudi. 11 n'y a plus que des témoins libéraux, qui viennent démolir tout ce que les cléricaux ont prétendu parmi ces témoins, deux agents de police sont venus faire des dépositions écrasantes pour le parti catholique. Tout le monde sait que l'étude du violoncelle est longue et pénible, et que pour arriver jouer convenablement de cet instrument, il laut s'y prendre dès la tendre jeunesse, lorsque les doigts possèdent encore toute leur agilité et lorsque l'esprit n'a pas encore de préoccupations Bérieuses. Les personnes qui, séduites par le charme de cet instrument, veulent tardivement essayer de vaincre les difficultés du doigté, n'y réussissent pas. Les doigts ont perdu leur souplesse, l'esprit (1) Le Cabarel se trouve Bruxelles, Galerie du Com merce, 53. C'est un établissement original par ses ob jets d'art Tableaux, faïences, cuivres, etc. Et le Cabaret attire également le high-liff de la société, et les Dames surtout s'y amusent. Autrefois Cabaret était un lieu où l'on vendait la foiie par bouteilles. Avant qu'il y eut des cafés dans Paris, ia meilleure société se réunissait au Ca- ii. ret Le café a produit une révolution dans les moeurs de Par«s. A^ant qu'il un cm u, les bonoêles gens, les gens le la. bonne compagnie allaient au cabarel. 11 existe encore la table ronde de pierre sur laquelle Molière et La Pontaiue, Racine et Boileau s'accoudaient et trinquaient ensemble. et le temps sont absorbés par les nécessités de l'existence, et les difficultés qui se présentent chaque pas finissent par émousser le courage et la patience les plus robustes. Les violoncellistes professionnels, qui savent mieux que personne combien il est difficile d'ar river posséder ce doigté sûr et impeccable, ap prouveront sans réserve ces réflexions prélimi naires ils ajouteront même que la justesse absolue des sons est la première condition de succès. Or, c'est précisément parce que l'on a pu ap précier ia réalité de cette énorme difficulté du doigté du violoncelle que les recherches et les essais ont été dirigés de ce côté. Après plusieurs années, ils viennent d'être couronnés de succès, car le violoncelle trois claviers supprime toutes les difficultés du doigté et assure une justesse de sons irréprochable. Voici du reste la description sommaire Le violoncelle, sans y rien modifier, repose sur les deux extrémités d'un tréteau, le manche de l'instrument est appuyé d'un côté, le bouton du tire-cordes de l'autre. L'appareil contenant les claviers et leurs mécanismes étant fixé au tré teau par des charnières, vient naturellement se poser l'endroit précis, voulu, sur les cordes du violoncelle et il y est maintenu au moyen d'un crochet. Pour jouer du violoncelle trois claviers, la main gauche de l'exécutant fait les notes sur l'un ou l'autre des claviers, suivant les sons qu'il veut produire, et la main droite qui tient l'ar chet s'en sert de ia manière habituelle. Qu'il nous suffise, pour le moment, de dire que le jeu du violoncelle trois claviers est si parfait que, sans être prévenu, il est impossible de distinguer si l'on joue du violoncelle de la manière classique ou si l'on joue avec l'ap pareil. Tous les soirs, au Cabaret audition de l'invention nouvelle par le professeur Arthur Hannay. A notre point de vue, le seul inconvé nient, c'est qu'on doit avoir la pointe du pied gauche sur une pédale, que l'on doit agiter con tinuellement pour donner au son l'illusion que donne le tremblement du doigté sur les cordes. n 7-"ii g— La presse enrichit les peuples, parce qu'elle les éclairé. Elle les moralise, parce qu'elle fait prévaloir les penchants nobles et élevés de notre nature sur les mauvaises passions qui la dégra dent. Les nations les plus ignorantes ont toujours été les plus malheureuses et les plus dépravées. Certains hommes du peuple reculant devant le prix élevé d'un abonnement, la presse dans ces conditions ne leur est guère accessible in accessible est-elle encore l'artisan des petites villes qui connaît peu ou point le chemin de la bibliothèque de la cité moins encore pour les campagnards qui trouvent peine un journal agricole dans les quelques cafés du bourg. La presse, cependant, est sans conteste d'une grande utilité au peuple, car celui-ci a le droit de savoir comment on Le gouverne et, c'est la presse qu'il appartient de le lui dire. Vu la mo dicité de la somme dont il dispose pour l'achat d'un journal, pour lui, une feuille hebdomadaire suffirait. Elle peut contenir dans ses colonnes le résumé clair et succinct des nouvelles politiques, tant pour l'intérieur que pour l'étranger un aperçu sommaire des travaux législatifs pendant les sessions des chambres, des principes d'hy giène, des procédés de l'industrie, des expé riences agricoles, un peu de morale, et la bio graphie des hommes du jour. 11 faut aussi que la presse se plie et s'entraide pour plaire dans des formes de caprices gais, plaisants, mélancoliques, sérieux. Aujourd'hui, il n'est point d'artisan ou de laboureur qui, avec l'aide de la plus petite épargne, ne puisse avoir son journal, le prix en étant très minime il éprouve le besoin de le lire et de s'associer par cette lecture au mouve ment des affaires de son pays. De cette façon, il améliorera sa condition matérielle, il perfection nera son être moral, il se rendra digne du beau titre de citoyen d'un pays libre. Quant la bourgeoisie, elle a ses grands et petits journaux quotidiens ou hebdomadaires. Les grands journaux expédient les débats parlementaires, la polémique des partis, les nouvelles du jour, les affaires courantes, les arts et les lettres, les théâtres, etc.... Les petits journaux bûtinent, espadonent, étincellent et font la guerre de partisans; ils taquinent, ils percent, ils enfilent avec les poin tes de l'esprit tout ce qui a de l'orgueil, de la célébrité ou du pouvoir. Certains journaux ont ajouté du charme leurs articles par des illustrations, portraits, etcinnovation généralement fort goûtée. Très ap précié aussi, le genre caricatures vrai langa ge des yeux, optique du ridicule. C'est ainsi que la presse, variée, souple, mobile, ingénieuse revêtir toutes les formes et tous les langages tient la société dans un mouvement intéressant de savoir et représente dans son universalité ca pricieuse le progrès le plus rapide de l'érudition, de l'éducation morale du peuple et des autres classes Aussi, la puissance de la presse restera- t-elle toujours merveilleusement debout. A l'occasion du Carnaval, un Bal paré, mas qué et travesti est offert aux membres de la Société le Dimanche 16 Février, 9 heures du soir. 9 heures du soir, PARÉ, MASQUÉ TRAVESTI. Prix d'entrée s Cartes priaes d'avance Cartes prises au guichet ^50 /r". a 18 Février 1896. Nous arrivons pleines voiles dans la saison chère aux joyeux drilles et leurs gaies com mères la jeunesse se trémousse l'âge mûr essaie de retrouver sa vigueur d'antan et la vieil lesse rit dans sa barbe blanche de ces folies dont il ne lui reste, hélas que le souvenir. Changer de milieu l'occasion du carnaval, c'est étudier les mœurs, les usages de ses voisins pour en faire son profit, pour prendre part l'allégresse générale. De plus en plus on tient voir comment s'amusent les autres. On va Binche, Cologne, Nice et Rome, mais ou n'a pas encore pris le chemin de la ville légendaire des extravagances carnavalesques, la bonne vieille cité flamande d'Anvers, qui, en temps ordinaire, respire le calme et la quiétude, baisse pudiquement les yeux, mais qui les jours de Carnaval, abandonne toute la retenue dont elle a tant abusé, pour jeter son bonnet flamand par dessus les moulins des polders Lundi 17 et Mardi 18 grand défilé humouristi- que de groupes masqués pied et cheval, chars, voitures ornées, corps de musique, etc., etc. Aux mêmes dates, quatrième grand concours annuel de vitrines garnies d'enfants costumés, combats de confetti, de serpentins et de fleurs le long du cours carnavalesque. Depuis le Samedi 15 Février au Mardi gras 18 Grands Bals dans les salles réunies du Théâtre des Variétés, de la Scala, de l'Eldorado, du Pa lais Rubens, du Théâtre Thalia et dans toutes les salles où il y a place pour un orchestre ou un orgue. Nous engageons nos lecteurs aller passer ces jours de liesse Anvers, ils n'auront qu'à s'en féliciter - i 4c 4c

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 2