AVIS.
13. Dimanche,
56° ANNÉE.
16 Février 1896.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Erreur hier, Vérité aujourd'hui.
Comment nos maîtres traitent
les serviteurs de FElal.
A la Chambre.
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PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
tires acquirit eundo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00
Idem. Pour le restant du pays
tout ce qui concerne Je journal doititre adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
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7-00 «onces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS,
On traite forfait.
A l'occasion du Car-
naval, le PROGrRES ne
paraîtra pas Jeudi prochain.
Ypres, le 15 Février 1896.
Si jamais un parti politique s'est vu dans la
nécessité d'adorer tout ce qu'il avait brûlé
naguère, c'est bien le parti clérical belge.
Reportons-nous quinze ans en arrière On
est au lendemain de la loi scolaire de 1879 le
parti clérical organise un véritable soulève
ment il pousse les bourgmestres s'insurger
contre la loi, et, dans beaucoup de communes,
les prédications incendiaires, les violences du
clergé aidant, on voit des magistrats, oublieux
de leur devoir, se refuser exécuter les volon
tés du pays.
Surviennent des élections communales. Le
cabinet libéral se refuse renouveler le mandat
des bourgmestres récalcitrants. 11 est aussitôt
interpelle, harcele par l'opposition. Celle-ci
soutient que l'élection seule doit servir de guide
au choix du gouvernement. Réélu conseiller,
le bourgmestre qui a refusé d'obéir la loi doit
être renommé chef de la commune, mandataire
du pouvoir central. Et pour mieux étayer sa
thèse, l'opposition propose de faire élire les
échevins par les Conseils communaux, afin de
placer en minorité dans le collège échevinal le
bourgmestre respectueux de la volonté natio
nale.
Revenue au pouvoir, la Droite reprend ce
projet. On a beau lui en démontrer le grand
danger en présence de l'agitation socialiste,
rien n'y fait. Elle ne voit que la revanche de
879, l'élection des échevins par les Conseils
communaux est décrétée.
Aujourd'hui, changement de décor. Ce qui
avait été prévu est arrive. Dans de nombreuses
communes industrielles, les socialistes sont par
venus obtenir la majorité. En vertu de la loi
de 1887, ils s'empressent de composer de leurs
élus les collèges échevinaux mais les bourg
mestres restent la nomination du gouverne
ment. Celui-ci va-t-il appliquer ses théories
d'antan En aucune maniéré. M. Schollaert va
tout simplement chercher les discours de M.
Rolin-Jacquemyns, et il les répète mot pour
mot la Chambre. Il n'y ajoute qu'une chose,
c'est qu'il est d'autant plus nécessaire d'appeler
aux fonctions de bourgmestre un homme réso
lu appliquer les lois du pays, que la composi
tion des collèges echevinaux offre moins de ga
rantie au pouvoir central. Et la Droite dap
plaudir, et M. Woeste de se faire remarquer
par la chaleur de son approbation, lui qui,
quinze ans plus tôt, dénonçait la ligne de con
duite du cabinet libéral comme l'abomination
de la désolation, lui, l'auteur de la loi de 1887.
Non, jamais, dans aucun pays, on n'a vu pa
linodie plus éhontée.
Le gouvernement clérical, qui refuse d'ap
pliquer ses propres ateliers et ses adminis
trations les lois de réglementation, de contrôle
et de surveillance du travail, en aurait cepen
dant bien plus besoin que l'immense majorité
des particuliers qu il veut y soumettre. Il n'est
pas d industriel qui ne se ferait scrupule de
traiter les membres de son personnel avec aussi
peu de ménagements, d égards et de justice
quen témoignent, l'occasion, nos ministres
envers les fonctionnaires placés sous leur dé
pendance.
Si vous voulez vous faire une idée de la façon
dont sont conduits leurs ouvriers et les plus
humbles de leurs serviteurs, jugez-en par les
procédés employés vis-à-vis d'un fonctionnaire
d'un ordre plus elevé, et que raconte l'Union
libéralede Verviers.
M. T..., ancien officier du génie, était depuis
quatorze ans, professeur de mathématiques
1 Ecole normale de Verviers, où il jouissait de
lestime et de la considération générales. Les
vacances allaient finir, lorsque, le 19 Septem
bre dernier, on lui faisait parvenir un ordre
par lequel M. le ministre l invitait donner sa
démission pour le 23 du même mois et faire
valoir ses droits la pension pour raison d âge.
(Notez que la loi ne fait pas une obligation de
pensionnera la limite d âge c'est une simple
faculté laissée au ministre et des précédents
prouvent qu'il n'en use pas toujours).
Déconcerté par cet ordre subit, un moment
où M devait si peu s'y attendre, la veille de
reprendre ses cours, il fit intervenir des in
fluences, plaider sa cause auprès du ministre,
faisant valoir, notamment, les difficultés de
tous genres dans lesquelles précipitait son mo
deste ménage une retraite, dont il n'avait été
averti d aucune façon le bail de la maison non
résilié, les approvisionnements d'hiver déjà
faits, etc., etc. Tout fut en vain. Un appel im
périeux réitéra l'ordre et le ministre fit savoir
ceux qui s'interposèrent qu'il ne changerait
rien sa détermination.
Il fallut s'incliner.
Et, la fin du mois, la mise la retraite était
un fait accompli.
Pour ne pas dépasser cette date, l'arrêté d'ac
ceptation de la démission dut môme être en
voyé l'etranger la signature du Roi, qui
voyageait en ce moment.
Et le détail de la date avait son importance.
L Etat, de cette façon, ne devait pas l appointe-
mentdu mois d'Octobre, et, comme la pension
ne pouvait prendre cours qu'au mois de No
vembre, l'Etat gagnait un mois au détriment
du fonctionnaire.
N'est-ce pas révoltant
On ne renvoie pas un domestique, une ser
vante, sans lui donner au moins ses quinze
jours.
Le gouvernement, lui. n'en donne que dix
des professeurs qu'il pourrait conserver en
fonctions, et, après les avoir ainsi mis la
porte il n'y a pas d autre mot, il leur
coupe les vivres pendant un mois l
Quant s'inquiéter s'ils ont de quoi vivre en
attendant le premier terme d'une pension qui
leur est due, ce n est pas de sa compétence et
il ne s'en inquiète pas.
Voulez-vous plaider On vous traînera jus
qu'en cassation.
N'est-ce pas que
Travailler pour la patrie
Cest le sort le plus beaule plus digne d'envie
Et pourquoi ces procédés inqualifiables,
pourquoi cette hâte inouïe
Il s agissait de faire place un professeur de
l'école cléricale de Maredsous.
Vous comprenez qu'on ne pouvait le faire
attendre I
M. Schollaert l'a dit il n'a rien refuser
aux évêques.
Séance du H Février
On commence par le dépôt d'un projet de loi
tendant créer un conseil de prud'hommes
Namur, projet qui sera développé prochaine
ment.
Et puis noua repassons aux tabacs.
M. De Sadeleer détend longuement son projet
il demande le relèvement des droits d'entrée et
ne consent se rallier au projet du gouverne
ment que si l'on supprime les formalités tracas-
sières relatives la perception de l'impôt.
Discussion confuse, fait remarquer avec raison
M. Eeuse. On discute trois projets la fois. Le
quel va-t-on mettre d'abord aux voix
M. De Smet répond que la discussion porte sur
le second projet du gouvernement, le premier
devant être retiré, si le ministre s'entend avec
M. De Sadeleer.
Mais les deux projets du gouvernement sont
contradictoires, tait remarquer, non sans malice,
M. Beernaert. L'un des deux devra être retiré
sinon, il faudra procéder au vote sur les deux.
Soit, répond MDe Smet, piqué au vif le
gouvernement se réserve d'en retirer un au mo
ment du vote.
J'y compte, riposte MBeernaert sans quoi,
l'application du règlement devient impossible.
MEeuse demande la suppression du droit
d'accise sur le tabac indigène et la réduction des
droits de douane.
M. De Smet. Mon projet lequel abo
lit l'accise.
M. Colcert défend grands cris le projet De
Smet M. Eector Denis discute statistique avec
MM. De Smet, Tack et Liebaert, et des colloques
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