Société de Symphonie. Soirée tabagie. Champ de foire. Répétition-Concert ses, pierrots et pierrettes, ont tourbillonné, pi rouetté jusqu'au matin. Terpsichore, la déesse folâtre,évidemment et mêlée incognito la foule de ses fidèles, a dû se dire en regagnant ses pé nates, là-haut, que lorsqu'on se décide s'amu ser chez les Anciens Pompiers on s'amuse ferme et que l'on sait parfaitement rattraper le temps perdu. weecwww- "Ville d'Ypres. (Ancienne Société des Chœurs). Voici le programme du Grand Concert de Symphonie qui sera exécuté Jeudi prochain, 27 Février 1896, 8 1/2 heures du soir, au local du Café de la Bourserue Carton, sous la direc tion de M. Jules Goetinck, et avec le concours de M11® Levering, cantatrice. 1. Ouverture en mi bémol (orchestre). Singelée. 2. Récit et Arioso de Quentin Dur- ward chanté par MUe Levering. Gevaert. o (a. Introduction du quatuor n° 4. Beethoven. b. Andante du quatuor, Tchaïkowsky. exécuté par MM A. et E. Gaimant, A. Ligy et Ad. Weckesser. 4. Deux danses hongroises (orchestre). Bramhs. sjme Partie. 1. Grande fantaisie sur Le Voyage en Chine (orchestre). Bazin. 2. Air de La Reine de Saba chanté par Mlle Levering. Gounod. -> a. Andante du quatuor n° 3, Mendelssohn. b. Final id.id. exécuté par MM. A. et E. Gaimant, A. Ligy et Ad. Weckesser. 4. Twee lenteliederen chantés par M11® Levering. Fr. Vanderstucken. 5. Marche Turque (orchestre). Mozart. Société des Anciens Pompiers de la ville d'Ypres. VENDREDI 28 FÉVRIER 189 6, 8 heures, MOTS IDE tajtç FIN- Nous avons reçu, avec prière d'insertion, la protestation suivante ASSOCIATION O^ende, le 22 Février 1896. Libérale Constitutionnelle d'ostende. Monsieur, La Députation permanente du Conseil provin cial de la F'iandre occidentale vient d'annuler les élections d'Ostende et cependant nous avons triomphé 600 voix de majorité, nous avons eu 200 voix de plus que la majorité absolue Cet audacieux, ce scandaleux coup de parti révolte toute la population, jamais corps électoral n'a pu exprimer sa volonté plus librement, les con sidérants de l'arrêté d'annulation sont grotes ques cette même, députation permanente a validé les élections de Breedene, où les catholi ques ne l'ont emporté qu'à quelques voix, grâce la corruption la plus éhontée, elle a égale ment validé les élections de Dixmude et celles d'YPRES Le ministre, propos des élections d'Ypres et des orgies d'Alost, a déclaré ne pouvoir invali der ces élections, parce que les faits de corrup tion ne pouvaient exercer une influence décisive sur le résultat de l'élection. Nous verrons main tenant s'il osera approuver l'arrêté de notre dé putation annulant notre élection, alors qu'aucun acte de corruption n'a été commis, se basant uniquement sur des prétendus faits de pression administrative, faits n'étant pas de nature pouvoir amener un déplacement de 20 voix. Nous espérons pouvoir compter sur l'appui de toute la presse libérale, il y a lieu de protester avec indignation, il faut que le gouvernement soit mis en demeure de se prononcer son tour. La population libérale d'Ostende, seule ville libérale des Flandres,(l)fait appel au concours de tous les libéraux du pays, elle a toujours arboré le drapeau de la liberté et votre devoir est de lui prêter main forte l'heure où nos adversaires vont tenter un effort suprême pour nous l'arra cher. Agréez, Monsieur, nos salutations les plus dis tinguées. Le Secrétaire, Le Président, Panopticum Geissler. Une des grandes attractions de notre foire sera, sans contredit, le magnifique Panopticum Oeissler. Cette belle loge d'une longueur de 200 mètres est certes la plus jolie qui voyage en ce moment en Belgique Le musée Geissler peut ri valiser avec celui de Castan qui a eu tant de succès Bruxelles II y en a pour tous les goûts. Les personnages les plus illustres y sont repré sentés les enfants y trouveront également de quoi s'amuser par la variété des groupes ainsi que par les costumes de toute beauté. Nous recommandons spécialement nos lec teurs une visite au Panopticum Geissler et nous leur persuadons qu'ils y passeront une agréable soirée. Voir aux annonces.) Ville de Poperinghe. Société Philharmonique. vendredi as février issq. 1. Allegro militaire avec trompettes et tambours. Evé. 2. Ouverture de Concert. F. Suppé. 3. Duetto concertant pour grande et petite clarinettes. A. André. 4. Fantaisie sur Lakmé de Deslibes, arr. Canivez. 5. Le Sang Viennois, mazurka. Zhierer. 6. Bouquet de Mélodies. Muldermans. 7. Les Pandectes, grande valse de 1. Gung'l, arr. Van Elslande. /re Partie. -'■■■wwjmMiMnii FEUILLETON DU «PROGRÈS». Très curieux, le recueil fait par un journal français dos dernières paroles prononcées au moment de mourir par des poètes célèbres presque tous expriment une résignation tranquille et sereine. Voici les dernières paroles de Victor Hugo. On l'en tendit murmurer C'est ici le combat du jour et de la nuit. Je suis mort ajouta-t-il peu après, en s'adressant ceux qui étaient là. Allons donc, vous êtes très vivant répondirent-ils. Vivant en vous reprit doucement le moribond. Kt comme Paul Meurice s'approchait Cher ami, comme on a de la peine mourir Mais vous ne mourez pas. Si, c'est la mort. Et il ajouta en espagnol Et elle sera la très-bien venu Pour lui, ainsi qu'il l'avait affirmé maintes fois, la mort n'était qu'un chang ment d'existence. Alfred deMu-set souffrit, vers les derniers temps de sa vie, d'insomnies continuelles. Aussi quand il sentit peser sur lui l'accablement final, il s'écria La bonne chose que le calme. On a bien tort de s'effrayer de la mort, qui n'en est que la plus haute expression. Son frère Paul le veillait. Le poète faisait des pro jets il voulait aller au Havre. Puis il parla d'affaires. Eufin il se prit songer toutes les personnes qu'il aimait, comme s'il eût voulu passer une revue de ses affections. Paisiblement, la causerie se prolongeait, lorsque tout coup l'écrivain se dressa sur son séant, les yeux démusérément ouverts et tout le visage expri mant un étrange étonnement. Son frère lui demanda s'il souffrait. Il fit signe que non. Et, remettant la tête sur l'oreiller, il s'écria Dormir 1... Enfin je vais dormir C'était la fin. Cette mort tant souhaitée était venue lui comme une amie, sous les apparences du sommeil. Henry Mùrger vit, lui aussi, sans aucun effroi, de l'arrondissement I (1) On oublie évidemment la ville d'Ypres, demeurée en majorité libérale malgré tout, et qui n'est tombée sous le joug clérical que g âce la corruption d'une part, et aux votes pluraux d'une quantité d'électeurs nomades, étran gers la cité, d'autre part ce ne sont pas les vrais yprois qui, sur quinze candidats, en auraient pris huit d'or gine exotique. El quels types encore dans le tas s'approcher l'heure de la mort. Atteint d'un érysipèle, il avait trouvé un asile la Maison Dubois N'est-ce pas, disait-il un ami, que j'ai déjà mon suaire On chercherait vainement dans les biographies com ment mourut Lamartine et de quels mots le poète des Harmonies salua la mort libératrice. Elle ne le sur prit pas, car il passe de longs mois dans une sorte de torpeur avant de trépasser. Il dut simplement sourire la nièce qui le soigna avec tant de dévouement et qu'il appelait l'àme et l'ange de la maison Les dernières paroles d'Alfred de Vigny ne nous ont pas été rapportées davantage ce fut cependant un grand poète et un fier penseur. Lorsque mourut Paris Henri Heine, le poète le plus original de l'Allemagne, il conserva jusqu'à la dernière minute, malgré les douleurs les plus aiguës, son entière bonne humeur et sa mordante raillerie. A un ami qui lui demandait comment il se trouvait vis-à- vis de Dieu, il répondit Soyez sans inquiétude l'Eternel me pardonnera, car c'est là son métier. Dans son agonie, Heine se tournait et s'étirait avec effort. Sa femme lui ayant demandé ce qu'il avait C'est la pose de la mort lui répondit voix basse le moribond. Un autre poète allemand, Louis Bœrno, dont la tombe se voit au Père-Lachaise, et qui, pas plus que Heine, n'aimait ses compatriotes, eut son lit de mort un mot typique. Le médecin lui demandait quel goût il avait. Mauvais comme les Allemands répliqua le poète. Et se tournant vers la muraille, il rendit l'âme. On sait l'exclamation qae poussa le grand Gœthe au moment suprême Plus de lumière, toujours plus de lumière s'écria-t-il, comme s'il voyait poindre une aurore nouvelle. Schiller, attendant la mort, partagea ce calme. Aux personnes qui l'interrogeaient pour savoir comment il se trouvait Plus tranquille, plus tranquille ré- pondit-il et il rendit aussitôt le dernier soupir. Jean-Paul Richter mourut de même très doucement en murmurant ces mots Je crois rêver. R. Van Loo. A. Pieters. du PROGRAMME Les poètes du siècle de Louis XIV, Racine, Boileau, La Fontaine n'eurent pas une fin moins sereine. On demandait Racine ce qu'il pensait de son état. Il répondit par ce vers de Malherbe Je suis vaincu du temps je cède ses outrages. Au moment d'ex pirer, il disait encore un de ses amis qui entrait chez lui Bonjour et adieu, l'adieu sera très long. Voltaire, une exception parmi les poètes, fut, lui, un moribond récalcitrant. Bien qu'âgé de quatre-vingt- quatre ans, il comptait pousser très activement les travaux du Dictionnaire de l'Académie, dont il venait d'être nommé directeur. Il se fâcha contre la maladie qui l'empêchait de vaquer ses affaires et malmena fort son médecin aussi bien que les ecclésiastiques qui ve naient le sommer do renoncer son incrédulité. Laissez-moi mourir en paix disait-il. Et il mourut dans une agitation extrême. Le poète Scarron prenait au contraire en riant les contrariétés que lui faisait subir la maladie. Au mo ment de mourir, son pauvre corps endolori fut secoué par un violent hoquet Si je reviens de ce hoquet, fit-il gaiement, je ferai une belle satire contre lui. Et il mourut entre les bras de sa jeune femme, Fran çoise a'Aubigtie, qu'il laissait dans la misère, mais qui sut fort habilement s'en tirer puisqu'elle devint mar quise de Maintenon. Les virgiliens savaient affronter la mort avec non moins de courage. André Chénier avait peine trente-deux ans lors qu'il fut conduit l'échafaud. C'était le 25 Juillet 1794 (7 thermidor an II). Il rencontra, dans la charrette où on le fit monter, Roucher, le poète des Mois. Les deux frères en poésie s'embrassèrent et se mirent réciter la première scène dAndromaque. Je n'ai rien fait pour la postérité, lit André son ami. J'emporte ce regret dans la tombe. Pourtant, ajoute-t-il en se frappant le front, j'avais quelque chose là C'était la Muse, comme l'a dit Châteaubriand, qui lui révélait son taient au moment de la mort.

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 2