GRAND BAL Chronique locale. Démocrates chrétiens et conservateurs. Champ de foire. Ville d'Ypres. POPEKIHGBE. Fêtes du Carnaval. On croyait que la démocratie chrétienne dans l'arrondissement de Liège avait complètement disparu avec l organe de l'abbe Pollier, le Bien du Peuple. Déjà les anciens cléricaux étaient satisfaits et ils se frottaient les mains en pensant que tout allait bien. Leur joie aura été de courte durée, car [Union démocratique chrétienne s'est recon stituée. Les vieux cléricaux exhalent leurs plaintes dans une lettre que le comité de l'Union catho lique de Liège adresse l'assemblée des délè gues catholiques qui doit se tenir prochaine ment Malines sous la direction des évéques. «Au lendemain de la réunion tenue Liège dans le but de rechercher et d'étudier les mesu res prendre pour ramener et maintenir la concorde entre catholiques dit cette lettre, la veille de la conférence générale de Malines, qui assurera ce sont les termes mêmes de la let tre episcopale I unité de direction et d'action nous voyons avec autant de surprise que de re gret des catholiques, insoucieux des discordes peine éteintes, ressusciter ce dualisme politi que qui fut la cause de nos luttes politiques. Pour les vieux cléricaux, les démocrates chrétiens ne doivent pas avoir d'organisme dis tinct. Ils doivent faire corps dans la même as semblée avec les anciens conservateurs. Mais là, les démocrates chrétiens seraient complètement annihilés,' et c'est sans doute parcequ'ils en sont onvaincus qu'ils reconsti tuent l'Union démocratique chrétienne. L'Union démocratique, continue la lettre, ne revendique pas seulement l'autonomie éco nomique et sociale, qui ne lui a jamais été con testée elle veut lautonomie politique elle entend participer aux luîtes électorales de l'ar rondissement ce qui est son droit mais cette participation, elle entend lexercer comme un organisme distinct de l'Union catholique. L'exécution est commencée dans plusieurs paroisses, les réunions sont tenues où les per sonnalités du parti nouveau n'ont pas man qué d'affirmer le programme intégral et fac tion indépendante. La lettre de l'Union catholique signale la haute assemblée qui va se réunira Malines la situation particulière de l'arrondissement Elle ajoute De la décision qui sera prise, de la direc tion que nous attendons avec confiance, dé pend lavenir du parti catholique Liege. Les faits sont tels, telle la disposition des esprits que la question résoudre nous apparaît com me une question de vie ou de mort. Nous ne pouvions, sans engager notre responsabilité, vous laisser ignorer la conviction que la réfle xion et l'expérience des faits ont gravée dans nos esprits. Cela signifie que l'assemblée qui sera tenue Malines sous la direction de l'épiscopat doit commandera 1 Union démocratique chrétienne de disparaître. Il est probable que les évéques seront avec l'Union catholique contre l'Union démocratique chrétienne. Celle-ci recevra l'ordre de dispa raître. Mais si elle sy soumet, elle aura montré son manque de consistance. Il aura suffii d'un souffle de l'épiscopat pour faire crouler ce châ teau de cartes de la démocratie chrétienne. Nouvelle expérience avec les rayons X. Ije secret des lettres. Des expériences les plus intéressantes ont été faites pour essayer la puissance des rayons X travers les enveloppes de lettres. Nous avons sous les yeux la reproduction d'une photogra phie ainsi obtenue, et il faut bien l'avouer les résultats sont stupéfiants. L'écriture apparaît distincte comme si elle avait été directement photographiée. Seule une croix de saint André légèrement teintée et som bre, atteste la présence de la bande gommée de l'enveloppe dans le cliché original. L'épreuve se montre plus décisive. On remarque le grain du papier, la marque du fabricant. Ajoutons, pour tranquilliser nos lecteurs, que la menace d'un cabinet noir peut effrayer, que tous les pa piers ne se prêtent pas également bien la pho tographie et qu'on peut éviter toute indiscré tion en entourant la lettre d'une mince feuille d'étain comme celles dont on se sert pour enve lopper le chocolat. C'est égal, les rayons X de viennent bigrement indiscrets. -)X(o)X(- La retraite du chef du cabinet. Messire De Burlet n'étant plus en état d'être ministre, on l'a nommé ministre d'Etat. Lumière nouvelle dans le Conseil de la Cou ronne, on le consultera spécialement, paraît-il, dans touteB les questions de haute morale, de puis celles qui ont trait aux costumes légers et peu décents des écuyères,jusqu'à celles qui con cernent les décisions beaucoup plus indécentes de certaines Oéputations permanentes en matière électorale, pour lesquels Collèges la tradition nelle feuille de vigne est, comme chacun sait, devenue un mythe. Au premier moment, on a songé remplacer le Sire de Nivelles soit par notre bourgmestre, ministrable comme on sait, soit par le sénateur Descamps. Mais meilleure réflexion faite, on s'est dit qu'il suffisait de lui donner pour successeur le député de Marche, certain M. de Favereau, aussi peu connu que le sous-secrétaire-adj oint- surnuméraire du Grand Turc. De cette façon, on s'apercevra moins du changement. M. De Burlet, en quittant le pouvoir, n'em porte que ses propres regrets mais ces regrets, assure-t-on, pareils ceux de feu Calypso, sont incommensurables. C'est une compensation. Panoptiiuim Greissler. Une de3 grandes attractions de notre foire sera, sans contredit, le magnifique Panopticum Geissler. Cette belle loge d'une longueur de 200 mètres est certes la plus jolie qui voyage en ce moment en Belgique Le musée Geissler peut ri valiser avec celui de Castan qui a eu tant de succès Bruxelles II y en a pour tous les goûts. Les personnages les plus illustres y sont repré sentés les enfants y trouveront également de quoi s'amuser par la variété des groupes ainsi que par les costumes de toute beauté. Nous recommandons spécialement nos lec teurs une visite au Panopticum Geissler et nous leur persuadons qu'ils y passeront une agréable soirée. Voir aux annonces.) A L'OCCASION DE LA KATTEFEEST, SALLE DES ANCIENS POMPIERS, Dimanche 8 Mars 1896, 9 heures du soir, Entrée avec Sortie 50 cent. Les fêtes, données l'occasion du Carnaval, aux membres de la Société Philharmonique, ont eu cette année un vif succès tant cause de l'heureux choix des pièces annoncées dans le programme qu'à cause du talent des artistes qui les ont interprétées. Ces fêtes consistaient en deux représentations dont l'une française était donnée par des artistes Bruxellois et l'autre flamande par la troupe du grand théâtre d'An vers. La principale pièce de la représentation fran çaise était Le Mariage aux Lanternes d'Offenbach. Cette charmante partition a été rendue avec beaucoup de distinction et d'un comique du meilleur aloi. Nous y avons admiré Mella Thery dont déjà nous avons eu l'occasion de faire l'éloge et Melles Wheyler et Claessens que nous entendions pour la première fois. M11® Claessens était charmante dans son rôle de Denise qu'elle a rempli avec beaucoup de grâce et de naturel. MM. Fonteyne et Claessens ont de leur côté fait preuve de talent et un double rappel a prou vé tous ces excellents artistes combien le pu blic avait goûté la manière dont ils avaient in terprêté l'œuvre d'Offenbach. Nous devons une mention M. Collard qui a fait preuve d'un grand talent dans la manière dont il a accompagné les différents morceaux ot M. Sindorff, lauréat du Conservatoire de S1 Josse, qui a parfaitement et d'une voix très- agréable, chanté l'Air des Noces de Jeannette. Quelques-uns de nos musiciens se sont fait en tendre pendant la soirée. M. Vandevoorde, dans un morceau pour bugle, a montré de très-heu reuses dispositions comme instrumentiste. Il a un fort joli son et joue avec facilité. Malheu reusement les émotions d'un premier début lui ont enlevé une partie de ses moyens. Un duo pour hautbois et flûte, exécuté par MM. Schmidt Julien et Oreel Arthur a été fort goûté et très-applaudi. M. Schmidt est en grand progrès et M. Oreel, quoique fort jeune encore, est un de nos meilleurs exécutants. La soirée flamande présentait pour les mem bres de la société un attrait tout particulier. C'était la première fois que la troupe du théâtre flamand d'Anvers, remplaçant celle de Gand empêchée, donnait une représentation la Phil harmonie. Disons tout d'abord que cette représentation a été splendide et qu'Anvers n'a rien envier Gand quant au talent de ses artistes dramati ques. Les pensionnaires de M. Van Doeselaere et de M. Gevaert sont dignes des deux grandes cités flamandes. Les artistes Anversois avaient choisi comme drame De Kleine Lordtraduit de l'anglais, de Frances Hodgson Burnett. Le choix était on ne peut plus heureux et les aventures du Kleine Lord ont fait passer le public par les émotions les plus douces et les plus poignantes. Mais aussi où trouverait-on encore, pour rem- Slir le rôle du Kleine Lordune artiste comme [me Bertryn. Rien ne lui manquait, ni la gentil lesse, ni l'esprit, ni l'espièglerie et il n'est pas étonnant qu'un charmant lutin comme elle, ait pu humaniser le comte Dorincourt dont l'abord était si difficile C'était M. Vankeerqui remplissait le rôle du comte et nous avons admiré la manière savante dont il a composé son personnage. Inabordable dans le principe nous le voyons céder peu peu sous le charme des calineries du Kleine Lord EUE DU SÉMINAIRE. M«iie Wheyler, lr prix du conservatoire de Gaud, possède une voix très-belle et très-éten due. Elle vocalise la perfection et sa diction surtout est tout-à-fait remarquable. Aussi un brillant avenir musical s'ouvre devant elle et nous ne doutons pas qu'elle devienne une de nos bonnes cantatrices. \J Enfant du chemin de ferune bouffonnerie très-désopilante et Le Farfadet d'Adam ont reçu un accueil tout aussi enthousiaste et la soirée du 16 Février comptera parmi les plus agréables et les plus belles qui aient été données la Phil harmonie.

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 2