56e ANNÉE. 19 Avril 1896. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Les Bourgmestres selon M. Schollaert. Ineptie de la Patrie Gemeenteraad van Poperinghe. S0 31. Dimanche, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. TlkES ACyCIRlT ECflDO. On traite forfait. Ypres, le 18 Avril 1896. On sait que M. Schollaert a proclamé diverses reprises au Parlement qu'il choisirait les Bourgmestres dans la majorité des Conseils communaux. Toutefois, lors d'une interpella tion qui lui fut adressée ce sujet, il eut l'oc casion de déclarer qu'il considérait les socialis tes comme indignes de porter l'écharpe. Mais ce n'est pas seulement pour les socialistes qu'il fait exception la règle de conduite qu il avait pro mis de suivre dans plusieurs cas que nous avons signalés au fureta mesure qu'ils se pré sentaient, il a mis des bourgmestres cléricaux la tête de Conseils communaux dont la majo rité est libérale. C'est ainsi qu'il a fait Hobo- ken, où il a désigné comme premier magistrat de la commune un sieur Coen, choisi dans la minorité cléricale. Ce Coen ne mène pas précisément une exis tence tissée d'or et de soie, comme on dit dans les contes de fées. Il a voulu être maïeur, il l'est devenu effectivement, mais il sait quel prix. Depuis qu'il préside aux destinées adminis tratives d Hoboken, cette localité est pour ainsi dire livrée la guerre civile la gendarmerie est renforcée d'une manière permanente par une escouade de pandores venus d'Anvers un jour de manifestation populaire, les gardiens de l'ordre, stylés par M. Coen, ont chargé la foule et distribué profusion les coups de sa bre le sang a coulé, des gens paisibles ont été grièvement blessés, et l'agitation, au lieu de se calmer, s'est au contraire développée. Mais côté de ces événements tragiques, il se passe aussi Hoboken des scènes du plus haut comique, qu on croirait empruntés au ré- fiertoire de Labiche elles ont pour théâtre Hôtel- de-ville, pendant les séances du Conseil communal. Le pauvre Coen, qui parait être décidé ment un grotesque ambitieux dont le spirituel académicien aurait fait une excellente carica ture, le pauvre Coen, entouré d'une mino rité de muets aussi effacés que nuls, est en but te de la part de la majorité aux pires avanies aucun affront ne lui est épargne et les vérités les plus dures lui sont lancées la face sans prestige ni autorité, il est cruellement bafoué par un adversaire impitoyable qui, s'il n'est pas bourgmestre, préside en réalité les séances et fait voter par le Conseil tout cequ'il veut; le public assiste en ricanant ces incidents in croyables, toujours prêt prendre part au bou can, mais tenu en respect par un imposant dé ploiement de baïonnettes. Quant au triste sire qui a sacrifié sa dignité et le repos de sa vie pour satisfaire sa soif des honneurs, il avale la plupart du temps avec impassibilité le fiel dont on l'abreuve quand on le pousse bout, les discussions dégénèrent presque en pugilat.... On comprend que dans de pareilles condi tions l'administration est peu près impossible les affaires communales vont vau-l'eau les habitants sont divisés eu deux camps irrécon ciliables ils ont perdu tout respect pour l'auto rité, et le pouvoir communal est devenu un su jet de risée. Qu'importe?M. Coen est bourgmestre et M. Schollaert a joué un bon tour aux libéraux 1 Alliance Clérico-Socialiste. La victoire si brillante, disons le triomphe des Libéraux de Matines fait perdre la léte aux journaux cléricaux et notamment la Patrie, qui déraisonne au point de craindre son trans fert prochain un hospice d aliénés. La majorité libérale du 17 Novembre s'est fondue, dit la Patrie; il y avait au premier scrutin une majorité de 700 voix et la liste so cialiste a obtenu 400 vqix. .Dimanche dernier, pas de liste socialiste et seulement 225 voix de majorité libérale. Pardon, O Patrie! c'est 350 voix qu'il faut dire Et la conclusion que lire le journal épiscopai de ces chiffres c'est que les libéraux ne doi vent leur victoire qu'aux socialistes. Comprenne qui pourra ce galimatias... Il doit paraître ultra-stunide même aux lecteurs les plus bornés de la Patrie. Résumons les chiffres, et l'on pourra se con vaincre quels ont été les alliés des socialistes. Voici les voix obtenues par les trois partis Élection du 17 Novembre Libéraux, 0915 voix Cléricaux, 6S56 Socialistes, 350 Élection du 13 Avril Libéraux, 6907 voix Cléricaux, 0018 Socialistes, 000 Ces chiffres sont-ils éloquents Répétons les 17 Novembre Libéraux 0915 Cléricaux 6256 12 Avril 09O7 6618 On le voit les forces libérales sont restées les mêmes la majorité libérale ne s'est pas fon due les libéraux du 17 Novembre sont restés fidèles au drapeau libéral au scrutin du 12 Avril. Et les cléricaux?? D'où vient donc cette majoration de voix cléricales Faut- il le demander? Nullement! Ce sont les cléricaux qui ont captéan prix des plus lourds sacrifiées, les 350 voix socialistes 1 Ces voix n'ont pu aller autre part. Les chiffres des deux scrutins crèvent les yeux. Ainsi, il est donc clair, de toute évidence, qu'à l'élection de Malines du 12 Avril, les Cléricaux ont eu les Socialis tes pour alliés Que la Patrie communique ces chiffres ses lecteurs ils seront suffisamment édifiés... «wagaam» Nous donnons ci-après la suite du compte- rendu de la mémorable séance dn Conseil com munal de Poperinghe du 21 Mars 1896 Suite. LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. ti-UO Ideffi. Pour le restant du pays. 7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces la li^ne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Pnocnts Pour le testant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS, - - IOOCJ Près de 400 voix de plus le 12 1 vril que le 17 Novembre. Vers/ag der zrtting van 21 Maart 1896. M. Verscheure. Wij zullen M. Van Merris na vol- gen in de steden, waar hij zijne inlichtingen genomen heeft. Spreken wij eerst van Veurne. Veurne: 5,600 inwoners. De geneesmiddelen bedragen in Veurne 't aene jaar 300 fr., 't andore 350fr.,ennog nooit hebben zij meer dan tôt 400 fr. beloopen. Daar Poperinghe 11,000 zielen telt, 't is te zeggen bet dubbel van de be- volking van Veurne, zou de som voor de geneesmidde len ook bet dubbel moeten zijn bijgevolg zou men hier mogen, iu plaats van 400 fr., 800 fr. besteden. En hoeveel bedragen de geneesmiddelen in ons Pope ringhe 5000 fr. Dus 4,200 fr. te veel. (M. Van Merris heeft ook gesproken van Veurne en hij zegde dat het te Veurne 800 fr. kostte par 100 fa- milien. Dat is mis. 't Is voor disch en hospicen tezamen dat het 800 fr. kost, waar van de helft voor den disch. Voor aile de familien ondersteund door den disch, kost het 't eene jaar door 't andere maar 350 fr. Hewel in Veurne zijn er 200 familien op den disch, die de ge neesmiddelen gratis hebben. Dat komt dus 175 fr. per 100 familien en geen 800 fr. 't En is niet te verwon- deren, als men opdie manier rekeut, van do som van 5000 fr. te kunnen verrechtveerdigen.) Rousselaere 22,000 inwoners. Te Rousselaere heeft den disch 5 doktoors, die voor jaarwedde en geneesmiddelen elk 500 fr. trekken, dat maakt dus 2500 fr. In 1894 hebben de apothekers ont- vangen voor levering van lijklakens, breukbanden en ontsmettende stoffen 450 fr. Bijgevolg kost het te Rousselaere voor doktoors en apothekers van den disch 3000 fr. De bevolking vau Rousselaere is het dubbel van Poperinghe, dus hier zou het maar mogen de helft kosten of 1500 fr. En hoeveel kost het hier voor doktoors en apothekers 6000 fr. Dus hier 45C0 fr. te veel. Meenen 15,000 inwoners. Twee apothekers leveren aile de geneesmiddelen voor den disch aan den overeengekomen prijs van elk 650 fr. per jaar, dat is dus 1300 fr. Meenen telt 4000 inwoners meer dan Poperinghe het zou dus hier in evenredigheid maar 1000 fr. mogen kosten in plaats van 5000 fr. Dus hier 4000 fr. te veel. Thielt 10,000 inwoners. De disch van Thielt heeft twee doktoors die voor jaarwedde en geneesmiddelen elk 500 fr. per jaar hebben, dat is dus 1000 fr. Poperinghe en Thielt heb ben bijna hetzelfde getal inwoners 't zou bijgevolg hier ook mogen 1000 fr. kosten. En hoeveel betaalt

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 1