53. Dimanche,
56e ANNÉE.
26 Avril 1896
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
L'alliance Bruxelles.
Travaux.
Nominations scandaleuses
6 FRANCS PAR Al\.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
On traite forfait.
Ypres, le 25 Avril 1896.
C'est donc chose faite. Progressistes ou radi
caux et socialistes se sont donc alliés. mieux
3ue ça, fusionnés,confondus, amalgames en vue
es prochaines élections législatives. Ce n'est
pas un traité, quoi qu'on en prétende, mais
une absorption du parti radical dans l'autre,
la pleine et entière réalisation de la prédiction
de M. Anseele. Soit Et si cela me plaît d'être
battue disait crânement la femme de Sgana-
relle. En effet, tous les goûts sont dans la nature
et pourquoi empêcher un homme de se pendre
ou un parti de se suicider si cela lui convient?
En attendant, reproduisons un article de la
Gazettebien en position de connaître le corps
électoral de la capitale et des environs, d'autant
plus qu'elle y est aidée par celui qui certes
connaît le mieux le dit corps.
L'article est intitulé la Belle Alliance
Tout en contestant nos chiffres, dit la Gazette
qu'il déclare de pure fantaisie, M. Feron veut
bien reconnaître que l'alliance radico-socialiste
doit fatalement aboutir une défaite.
Qu'il manque l'alliance 49,000 voix ou
qu'il lui eu manque 10,000, déclare-t-il dans
la Réformece sera tout un les cléricaux seront
élus.
Les cléricaux seront élus Cet aveu nous est
d'autant plus précieux qu'il vient confirmer de
point en point ce que nous n'avons cessé de re
présenter nous mêmes aux progressistes, dès le
premier jour de leurs négociations avec le parti
ouvrier.
Que de fois ne les avons-nous prévenus que
cette alliance, dans laquelle ils voyaient le salut,
les perdrait sans profit pour eux-mêmes et pour
leur cause que leur union avec le parti ouvrier
rejetterait fatalement du côté des cléricaux toute
la masse flottante alarmée plus que de rai
son des progrès du socialisme
Les cléricaux seront élus C'est donc pour ar
river ce beau résultat que les radicaux ont
brisé l'union libérale, si péniblement rétablie en
1894 c'est pour être battus qu'ils ont subi tant
d'humiliations, avalé tant de mépris
M. Feron, c'est une justice lui rendre, rêvait
une autre alliance, celle de tous les anti-cléri
caux, libéraux, radicaux et socialistes unis con
tre l'ennemi commun et, si cette alliance était
impossible, elle avait du moins le mérite d'offrir
des chances sérieuses de victoire.
Mais l'alliance deux, radicaux et socialistes,
l'alliance pour être battus..! valait pas la peine
de s'aplatir pour si peu.
Depuis, un autre journal libéral, la Gazette
de Charleroiannonçant la môme alliance,
conclut les cléricaux peuvent dormir sur les
deux oreilles. C'est aussi notre avis, dit la Chro
nique qui reproduit cette appréciation.
Nous ajouterions bien c'est également le
nôtre.... mais on sait que, pour certains et
provisoirement, notre avis ne compte plus.
Les vieux libéraux sont tous morts, enterrés,
tombés en poussière, évaporés, volatilisés,
évanouis, anéantis il nen reste plus qu'un
mauvais souvenir et encore
Il n'y a plus que des progressos-socios, des
purs, qui auront vite raison de larmée cléri
cale. N est-ce pas un de leurs chefs, le plus let
tre, oracle et valicinateur a ses moments de
loisir, qui a dit que ce serait l'affaire d'un tour
de main
Dommage pourtant que, juste cette heure,
la défaite d Ath soit venue, comme un sombre
pronostic, jeter son ombre decevante sur la vic
toire de iVialines, celle-ci, il faut bien iavouer
au risque de faire plaisir au Journal, pour
belle qu elle soit, ne compensant tout de même
pas suffisamment celle-là.
Faites le tour de la ville et vous verrez tra
vailler partout nous disons tant mieux.
Avec l'argent provenant de la vente du Palais
de Justice et celui que l'administration a em
prunté aux Hospices, il y a de quoi donner pen
dant longtemps du travail nos ouvriers.
N ous tenons cependant faire observer ,qu 'a vaut
de construire du nouveau, il est toujours bon et
même préférable d'entretenir et de restaurer ce
qui existe.
L'est ainsi que les trottoirs de la rue de la
Station sont dans un état déplorable la moin
dre petite pluie les convertit en flaques d'eau,
dans lesquelles doivent se réjouir les voisins et
les voyageurs venant de la station il en est de
même de la Grand'Place, très-mai éclairée et où
les casse-cou ne se comptent plus, tellement ils
sont nombreux.
Jamais,sous aucune administration, nos rues et
nos places n'ont été plus mal entretenues.
Nos monuments menacent ruine et nos boule
vards, si beaux et si attrayants au printemps,
sont désertés cause des chemins devenus de
véritables bourbiers.
Tout notre bel argent s'en va dans le château
d'eau qui nous coûtera les yeux de la tête, sans
changer en rien la qualité de l'eau de Dicke-
buscfi tout ce que ce travail, plein de mystères
et d'imprévus, va apporter aux contribuables
yprois qui seront invités son installation
coups de grosse caisse, c'est la perspective de
recevoir l'année prochaine leurs billets de con
tributions notablement augmentés.
Nous ne parlerons pas pour le moment de
l'agrandissement du tir la cible, le travail
n'étant pas suffisamment dessiné pour pouvoir le
juger ou nous a affirmé qu'un homme capable,
attaché au génie militaire, est chargé du plan et
de l'exécution.
Du square n'en parlons plus tout connaisseur
de jardins et de plantations s'en moque il n'y
a ni perspective ni encadrement c'est de l'ho
chepot.
Ou parle de deux maisons de santé et d'une
école de réforme mais de fabriques point ce
sera pour les prochaines élections communales.
Des gens,se disant bien informés, affirment que
le canal sera achevé, et que nos députés et nos
sénateurs ferout une démarche en haut-lieu en
faveur d'un chemin de fer grande section entre
Ypres et Dixmude, voie demandée par les négo
ciants et les personnes qui s'intéressent la
prospérité de la ville.
Notre députation, qui a tout fait pour les cul
tivateurs dans la question du tabac, pourrait agir
de même dans l'intérêt des négociants Yprois;
ceux-ci devant leur paraître aussii ntéressants,
que les premiers, nous semble-t-il.
Le moment est favorable le gouvernement
demandera de nombreux millions pour Heyst,
Ostendé, Bruges, Gand, Anvers, Bruxelles, etc.,
etc. Pourquoi nos députés et nos sénateurs, étant
de la majorité, ne pourraient-ils pas obtenir les
crédits nécessaires pour les travaux d'utilité
publique réclamés par les arrondissements d'Y
pres, de Furnes et de Dixmude
Tout dépendra d'eux s'ils n'obtiennent rien,
c'est, ou bien, qu'ils n'auront rien demandé,
étant hostiles tout ce qu'exigent le commerce
et l'industrie de la ville d'Ypres ou bien qu'ils
sont sans la moindre influence, le ministère étant
sûr de leur servilité en toute hypothèse.
Ce n'est pas seulement parmi les libéraux,
cette fois, que les dernières nominations judi
ciaires provoquent un indicible émoi, les cléri
caux eux-mêmes commencent prolester
contre le régime de favoritisme que notre
gouvernement a mis en vigueur.
Il y a quelques semaines peine, nous ap
prend la Flandre libérale, c'était M. Morel de
Westgaver, neveu du ministre des finances M.
de Smet-de Naeyer, qui était nommé juge près
le tribunal de 1re instance de Furnes. il venait
de sortir du bureau des consultations gratuites
et on ne lui connaît d'autre titre de capacité
que celui dètre bien en cour et de fréquenter
assidûment le Club.
Aujourd hui cest le fils du sénateur baron de
Crombrugghe qui vient d'être nommé aux
fonctions de juge au même tribunal de Furnes I
Il se trouve en tout point, dans le cas de M.
Morel de Westgaver. Il n'a pas même pratiqué
un tant soit peu la vie du palais A peine vient-
il de terminer son stage. Ces Messieurs n'ont
peut-être pas lu vingt jugements, au cours de
leur existence, et ils sont appelés en rédiger 1
Il parait que les autres magistrats du tribunal
de Furnes ne reviennent pas de leur stupéfac
tion et ne cachent pas leurs inquiétudes.
Toutes les places vont actuellement aux gens
qui jouissent d'une solide protection.
Nos ministres ne peuvent pas même invoquer
l'excuse de vouloir conférer les emplois public
des personnes méritantes et dépourvues de
fortune C'est l'incapacité dorée et titrée qui
triomphe. De même que nos maîtres veulent
créer une armée de domestiques, ils rêvent de
constituer une magistrature noblesse. Il nous
revient que, même parmi les cléricaux, des
hommes de valeur sont sacrifies parce qu'ils ne
sont pas suffisamment épaulés. Aussi le plus vif
mécontentement règne-t-il chez eux.
Nous pataugeons en plein scandale.
LE PROGR
VIRES iOtJCIRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 0-00
jdem. Pour le restant du pays7-00
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25.
Insertions Judiciaires la ligne, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
le Testant de la Belgique et de l'Eirauger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS,