Chronique locale. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. La liberté. L'entrée du bétail en Belgique. -non- Encore les travaux. 56e ANNÉE. 17Mai 1896. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. On traite forfait. Ypres, le 16 Mai 1896. M. Paul Hymans, avocat la Cour d'appel de Bruxelles, vient de publier une intéressante, nous pouvons même dire une émouvante bro chure, intitulée la Politique de Frère-Orban. C'est un éloquent hommage rendu au grand homme d'Etat, qui a illustré le libéralisme, ce parti d'ordre et de progrès, auquel le pays doit ses pages les plus glorieuses. Nous extrayons de cette brochure les passa ges suivants, qui en synthétisant l'homme et son idéal montrent d'une façon saisissante le but constant que le libéralisme poursuit sans relâche et sans trêve la liberté humaine. Si l'on embrasse d'un regard l'activité de Frère-Orban dans les affaires politiques inté rieures, dit-il, on reconnaît qu une seule et même idée a plané sur toute sa vie. Elle est au fond de tous ses actes elle se réflèle dans tou tes ses paroles, daus tousses écrits c'est l'amour de la liberté. En terminant ce beau discours qui était son testament parlementaire, ce discours sur la revision, dans lequel i! déclarait vouloir, en quittant son banc au milieu des félicitations de ses amis, s'envelopper comme dans un lin ceul, il disait Je combattrai pour la liberté jusqu'à mon dernier souffle. 11 le ht comme il l'avait dit. C'est la défense des libertés de l'homme 3u'il consacra les forces suprêmes de son corps éfaillant, quand, sur son lit d'agonie, décri vait hâtivement sa dernière brochure politique, d'une main que déjà la mort avait touchée. Cette passion pour la liberté a rempli toute sa carrière. Elle lui donneune rare etadmirable unité. Liberté de conscience dans le domaine moral et dans celui de l'enseignement liberté du travail, liberté du commerce et de I indus trie dans le domaine économique et social, tel fut son programme intellectuel et politique. Il ne négligea rien pour le réaliser il le défendit toute sa vie et il lutta contre tous les assauts, d'où qu'ils vinssent, pour atteindre son plein accomplissement. Au congrès de 1830, J.-B. Nothomb se fai sait acclamer en proclamant que la loi civile et la loi religieuse devaient rester distinctes, que chacune avait son domaine et qu'aucune ne devait dominer lautre. Le cléricalisme, c'est-à-dire le parti du clergé, naquit en 1832, sous l'influence de l'encycliquede GrégoireX VI. 11 ne tarda pas renier toutes les libertés pro clamées par !a Constitution et trahir ainsi l'accord patriotique de 1830. L'aboutissement rêvé de sa politique, c'était la confiscation des droits de l'Etat au profit de l'Eglise Le mouve ment grandit, et, en 1864, le Syllabus confirma les anathèmes prononcés en 1832 contre toutes nos libertés constitutionnelles. C'était la révolte organisée contre la loi et le pouvoir civil, la négation publique et avouée de la souveraineté de l'Etat. Nous défendons, s'écriait Frère, sur un petit coin de terre une cause qui est grande comme le monde. Nous défendons l'indépen dance de la raison humaine et les droits de la conscience contre les entreprises de la théo cratie Cette défense, fait observer le Précurseur ne fut pas inféconde et le pays, le libéralisme, la cause de la liberté en ont recueilli quelques fruits. N'avons-nous pas le droit de constater aujour d'hui, non sans orgueil et bien que le parti ca tholique occupe le pouvoir depuis plus de dix ans, que, dans bien des questions, la réaction cléricale a ete vaincue, que le libéralisme a force le cléricalisme céder et, enfin, que, si les cléricaux ont pu aujourd bui reconquérir la majorité dans les Chambres, cependant, et malgré leur suprématie apparente, les idées cléricales ont reculé Les revendications de l'Eglise, en matière de biens ecclésiastiques, sont condamnées par une jurisprudence constante et définitive. La question des cimetières est close. Elle a été, en desespoir de cause, enterree par l'arche vêque de Malines lui-même, dont le mande ment de 1891 admet la solution libérale de la bénédiction par fosse. La question du mariage civil, du mariage religieux et du divorce est devenue matière controverses doctrinales et philosophiques, mais n'est plus un sujet de débats politiques. On voit par ces quelques exemples que le li béralisme, si vaillamment dirigé par Fière- Orban, n'est pas mort et enterré, comme l'écri vent complaisamment les gazettes orthodoxes. Son œuvre fut si nécessaire et si haute que beaucoup de catholiques n'osentplus avouer pu bliquement leurs préjugés réactionnaires d'au trefois, de peur de crouler sous le ridicule et la réprobation universelle. Et ils savent enfin, conclut M. Paul Hymans, que si les prétentions théocraliques du passé devaient surgir de nou veau, ils retrouveraient, dressé devant eux, se lon le mot de Frère-Orban, le libéralisme debout et armé pour le combattre. Le gouvernement a fait récemment publier le bulletin du commerce spécial de la Belgique avec les pays étrangers pendant les premiers mois des années 1894, 1895 et 1896. Les frontières ont été fermées pendant de longs mois au bétail hollandais. Elles sont rouvertes depuis peu, et cet égard il est intéressant de comparer le chiffre des entrees des trois premiers mois de Tannée dernière avec celui des entrées des trois pre miers mois de cette année. Pendant les trois premiers mois de 1895, on introduisait en Belgique 1,318 bœufs. Pendant la même période de celte année, 6,420. On voit comme la différence est importante. L'alimentation publique doit recourir au bé tail étranger. Non seulement l'alimentation publique est intéressée ce qu'on ne ferme pas les frontières au bétail, mais l'agriculture a aussi subir un grave préjudice de la fermeture. Ce qui le prouve, c'est le nombre de vaches et de génisses introduites dans notre pays pen dant les trois premiers mois de cette année comparé celui des trois premiers mois de Tannéedernière. Pendant les trois premiers mois de 1895, il entrait en Belgique 2,279 vaches pendant les trois premiers mois de cette année 13,305. Pour les génisses, les chiffres sont respective ment pendant cette période en 1895, de 2,917 tètes en 1896, de 19,401 tètes. Les bœufs sont plutôt destinés la boucherie. Les vaches et les génisses, au contraire sont plutôt destinées l'agriculture. Certes, il y a des bouchers qui tuent des va ches, mais il est évident que la boucherie con somme bien moins de vaches que de bœufs. Or, tandis qu'on introduisait en Belgique 6,420 bœufs pendant les trois premiers mois de cette année, on introduisait 13,305 vaches, plus du double, et 19,401 génisses. N'est-ce pas la preuve que si la boucherie demande des bœufs, l'agriculture demande encore plus de vaches Cela prouve que lorsque M. De Bruyn ferme les frontières au bétail étranger, non seulement il fait tort aussi l'agriculture, tout en préten dant que ses mesures prohibitives sont prises en sa faveur. Cela prouve que les cléricaux, en votant des droits sur les bestiaux étrangers, dont M. Du- mont est l'auteur responsable, ont fait tort la fois l'alimentation publique et l'agricul ture, alors qu'ils prétendaient que ces droits étaient établis en faveur des campagnes. La suite de la réfutation par le Journal TYprts de notre article Travaux se fait joliment dési rer l'admirateur du Square de la station, qui dans cent ans sera splendide, serait-il par hasard embarrassé il faudra cependant qu'il explique la conduite insouciante des matadors catholi ques, qui ont l'air de se ficher de tout ce que de mandent les négociants et les industriels dans l'intérêt de la ville. Une requête du Cercle Commercial, deman dant l'achèvement du canal et la construction d'un chemin de fer de Dixmude Ypres, a été adressée aux membres de l'Administration com munale -, peut-on savoir si communication leur l\° 59. Dimanche, LE PROG ES VIRES ACyCIRIT EUNDO. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES, -val-vdcn» r-m

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