Chronique locale. Un coup d'Etat Tombola. Un grand ministre. Le gouvernement clérical qui est arrivé au pouvoir au cri de A bas les impôts et qui de puis n'a cessé d'en créer, et des plus odieux, en mettant des droits sur la viande, le pain, sur le beurre, sur le café, sur la bière etc, le gouvernement clérical vient d'augmenter de 0 les droits sur les alcools et de faire voter par sa majorité sans discussion sans examen pour VINGT MILLIONS D IMPOTS NOU VEAUX. Cela a été fait en un tour de main, sans même laisser aux libéraux et aux socialistes adver saires du projet le temps de crier Gare. C'est sous le fallacieux prétexte d'apporter des entraves aux ravages de I alcoolisme que ces vingt millions d'impôts ont été réclamés et votés par la droite. Mais comme on le fait remarquer, ce pré texte n'est qu'un leurre puisque le ministère a fait voter il y a quelques mois peine, une loi qui augmente dans de notables proportions la production de l'alcool, ce qui n'est certes pas t'ait pour atténuer le fléau de l'alcoolisme. La vérité cest que le gouvernement a besoin de cet argent pour payer les 7 ou 8 millions de subsides qu'il vient de faire allouer aux écoles libresc'est-à-dire aux petits frères et aux nonnettes par sa scandaleuse loi scolaire. 11 faut aussi 7 ou -#• millions pour acheter les pères de famille par la rémunération des miliciens, il faut des millions, encore des millions pour le Congo et où les prendre sinon dans la poche des contribuables. Ceux-ci auront dire le 5 Juillet s'il leur convient d'être ainsi taillés et rançonnés. En attendant, souvenons-nous tous, que les cléricaux, qui, en 1884 combattaient les impôts de M. Graux, les ont maintenus tous et y ont ajouté des charges nouvelles qui réunies dépas sent aujourd'hui QUARANTE MILLIONS cha que année. Le ministère que nous avons le bonheur de posséder est réellement phénoménal. Sous prétexte de favoriser l'agriculture, il fait une loi sur les distilleries agricoles. Celte loi doit enrichir les cultivateurs. Mais elle doit également ruiner la santé pu blique, en provoquant une production énorme de mauvais alcool. C'est ce que M. Le Jeune démontre péremp toirement au Sénat dans un discours qui lient quatre séances. M. le ministre des finances n'est jamais em barrassé pour donner satisfaction tout le mon de. -- Ah 1 vous craignez pour la santé publique? Attendez I Crac vingt millions d'impôts sur le genièvre. -- Et les distilleries agricoles qui devaient sauver l'agriculture Les voilà sur le flanc avec ces nouveaux impôts I Tout nous portait l'optimisme de telles prévisions; le nombre des leaders ouvriers d'un parti, qui se disait issu exclusivement de la classe des travailleurs ma nuels et destiné défendre ses seuls intérêts, l'empor tait encore de loin sur celui de ses leaders bourgeois. Parmi ces derniers, régnait, malgré des tendances déjà plus exclusives, une allure infiniment moins intransi geante que celle laquelle ils nous ont habitués depuis. Vers cette date, M. Vandervelde traça du collectivisme une image si idyllique qu'elle fit pleurer de tendresse plus d'un futur exproprié ses amis bruxellois répé taient qui voulait l'entendre qu'une révolution men tale devait précéder la révolution matérielle (1); Liège, M. Demblon collaborait un journal libéral dont M. Bury, son compère, avait été l'administrateur dès l'origine dans d'autres villes, Anvers et Na- mur notamment, on fumait ensemble le calumet de paix et on faisait des projets et des vœux communs. De là, les dispositions particulières dans lesquelles se trouvaient la plupart des délégués au congrès de 1894; grande fut leur surprise, lorsqu'ils virent des hommes, dont le passé philosophique et politique était beaucoup plus aventureux que le leur, unir les efforts de leur éloquence et de leur ascendant personnel pour les dé tourner de toute allhnce avec les travailleurs manuels organisés ou plutôt, car ce n'était pas ainsi que la question se posait, il nous fallut entendre répéter, avec des vivacités de langage et de geste que notre ré sistance muette ne justifiait qu'à demi, qu'une autre entente s'imposait,celle des libéraux de toutes nuances, fût cette entente exclusive des solidarités nouvelles que nous avions dans le cœur. Je vois encore M. Janson, superbe d'indignation passionnée, darder sur l'assem blée sa prunelle de lion, et, avec un accent inoubliable qui jeta le trouble parmi nous et décida du scrutin, s'écrier que si nous ne votions pas sa motion c'est dire la guerre avec le parti ouvrier il nous laisserait aller la bataille sans prendre rang notre front. Ce sont là des souvenirs d'hier et les événements se sont tellement précipités qu'ils semblent dater d'un quart de siècle. Pourtant, si quelque chose a changé depuis ces deux années, dans les conditions de la lutte ce n'est certes pas dans un sens qui pût justifier la volte-face de quelques-uns dei hommes les plus émi- nents du parti progressiste. Un seul fait, s'il s'agissait de politiciens béjaunes et non de vieux parlementaires, pourrait expliquer leur nouvelle attitude. En Novem bre dernier, le parti progressiste a marché seul la bataille dans deux de nos grandes villes et il a été exclu de la repartition des sièges. Mais ne fallait-il paa s'y attendre Ne devions-nous pas payer le prix amer de nos complaisances passées, la rançon des équi voques que nous avions entretenues avec plus ou moins de complaisance Alliés aux libéraux modérés Bru xelles, aux collectivistes Liège en 1884, ne devions- nous pas créer dans la masse flottante, qui fait les ma jorités, un malaise, qui se traduirait infailliblement par une désertion injuste et sûrement passagère Cette masse flottante, qu'aucun parti ne peut se flatter de s'attacher jamais, alla de "gauche droite, épar pilla ses voix dans des camps opposés, et c'est surtout son appoint partiel, comme au renfort ces vot. s quadruples, que les libéraux modérés durent leur suc cès relatif. Us le durent aussi, pourquoi le contester, leur expérience de nos combats électoraux, qui leur enseigna, Liège, par exemple, que les moyens les plus simplement traditionnels étaient les meilleurs, que les programmes les plus courts étaient les plus accessibles l'intelligence de l'électeur. Et de fait, ils étaient si court vêtus qu'on les vit aller au feu, nus comme de petits saint Jean, dans l'attitude extatique des martyrs qui attendent les palmes célestes. Ce furent d'autres palmes que le corps électoral leur dé cerna elles les surprirent autant que nous-mêmes jamais on ne vit journées des dupes commo celles du 17 et du 24 Novembre 1895. cx3l 20 millions d'impôts nouveaux. Voyez J. Bertrand, Essai sur les salaires, p. 4 et 5, dont les déclarations formelles cet égard furent maintes fois répétées dans le I'elple. -)X(om- L'ire du Journal. Le Journal d'Ypres nous en veut parce que nous avons dit en toute franchise que nous pré férons un négociant ou un cultivateur du terroir un avocat ou un propriétaire pour la défense de nos intérêts nous maintenons notre déclara tion. Les raisons qui sont tout en faveur de cette thèse, que nous avons déjà exposées dans plu sieurs de nos articles, traitant l'achèvement du canal et la construction d'un chemin de fer grande section d'Ypres Dixmude restent tou jours debout elles n'ont pas été réfutées par l'organe de nos députés et de nos sénateurs. Nous continuons de prétendre que ceux qui sont chargés de nos intérêts ne se donnent pas la peine qu'ils devraient se donner, s'ils vou laient réellement voir aboutir les vœux si sou vent exprimés par les négociants et les indus triels de la ville. Tons leurs efforts se bornent renouveler tous les ans, l'occasion du budget extraordinaire, toujours vierges de subsides pour les travaux de l'arrondissement et la ville d'Ypres, la même ritournelle nous comprenons que pour nos dé putés, obligés de parler d'une question dont ils n'apprécient ni l'utilité, ni l'avenir, cela devient une scie surtout en présence de l'attitude du gouvernement, qui les laisse dire san3 broncher. Cependant nos ministres ne peuvent pas se plaindre de leur servilité ne votent-ils pas tout ce qui leur plaît Des lois réactionnaires, des droits mêmes sur ce qui est utile aux cultivateurs (perches hou blon) des travaux extraordinaires Bruges, Heyst, Ostende, Anvers, Bruxelles, Gand et quinze millions pour le Congo. N'est-ce pas stupéfiant, quand on constate que malgré cette souplesse d'échine,nos célèbres députés et nos vaillants sénateurs n'obtiennent rien pour la ville d'Ypres. Et on devrait, en présence de ce résultat né gatif, louer ceux qui se vantent et qui préten dent avoir rempli leur devoir et dont tous les efforts se réduisent zéro! D'après le Journal d'Ypres, nous devrions re produire leurs discours quoi bon Ce sont toujours les mêmes, avec quelques légères va riantes pourquoi ennuyer nos lecteurs La déclaration du gouvernement n'est-elle pas là Le canal est mis en observation Pour effacer le mauvais effet produit par la réponse du ministre M. Debruyn M. Henritje, qui disait, le canal no s'achèvera pas, le gouver nement, pour donner une certaine satisfaction M. Colaert, a promis de faire étudier sérieuse ment la question ces Messieurs sont aux An ges Journal d'Ypres, sachez que les négociants, les industriels et les cultivateurs se fatiguent de cette balançoire; il leur faut autre chose que des bulles do savon. Nous répétons ce que nous avons dit la fois dernière, que ce serait un bon heur pour la ville d'être représentée par un né gociant ou un cultivateur du terroir, qui con naît ses besoins et qui veut s'en occuper sérieuse ment. Le dissident, homme capable et de beaucoup d'initiative, ne pourrait-il pas donner quelques apaisements là-dessus au corps électoral Cr- Le Petit Belge, dans son numéro du 22 Juin dernier, attribue au gouvernement catholique l'initiative de la création des Ecoles ménagères dans le pays, et il affirme qu'en 1884, il n'en existait pas une seule dans tout le pays, tandis que maintenant il y en a plus de 200, créées et subsidiées par le gouvernement conservateur actuel. Or, l'honneur de l'initiative de la création en notre pays de ces écoles si utiles la classe ou vrière, revient de droit la Dame Directrice de l'école primaire gratuite pour filles en cette ville. En effet, l'école ménagère communale a été organisée en 1881. De toutes parts on vînt la voir et se mettre au courant de son organisa tion. Ici et là, on suivit l'exemple, et bientôt le nombre de ces écoles se multiplia. Le gouverne ment, voyant le succès qu'elles obtinrent et ap- réciant leur grande utilité, les subsidia et prit es mesures pour les organiser dans la plupart des communes du pays. Voilà la vérité. On ne peut pas assez encourager ces écoles. Plus la femme pourra soigner son ménage, moins le mari ira dépenser son salaire au cabaret, et mieux le mari sera nourri, moins il demandera de l'alcool. Ordre de Léopold. Par arrêté royal du 20 Juin 1896, notre conci toyen, M. le chevalier Ferdinand de Stuers, ancien membre de la Chambre des Représen tants, est promu officier dans l'ordre de Léo pold. Nous adressons M. le chevalier Ferdinand de Stuers nos plus sincères félicitations. Voici le résultat du tirage de la Tombola des deux oeuvres d'art sculptées par M. Emile Coffyn qui s'est fait Dimanche dernier, l'Hôtel de Ville. Le n° 1099 gagne un scriban renaissance, en ébène incrusté d'ivoire. Le n° 0,001 un id. en ébène, écaille et cuivre ciselé.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 2