i\° 56. Jeudi,
56e ANNÉE.
16 Juillet 1896.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Au lendemain du scrutin.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
La nouvelle Chambre.
L'injustice
du régime majoritaire.
Contre les collectivistes.
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PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
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On traite forfait.
Ypbes, le 15 Juillet 1896.
Si le dernier scrutin n'a pas été favorable au
parti libéral, si même il a marqué chez lui une
nouvelle diminution de force, au moins a-t-il
affirmé que ce parti n'est pas mort, qu'il existe
toujours en nombre encore respectable, et plus
décidé que jamais ne pas se laisser absorber
par le parti socialiste.
Celui-ci, encore qu'il n'ait point triomphé, est
sorti de la lutte avec un accroissement d'eflectif
emprunté en partie au parti libéral même....
Mais cela ne veut pas dire que l'avenir est lui.
Il y a le parti catholique qui lui dispute énergi-
quement la prédominance et semble réunir le
pins de chances.
Entre les deux, il ne reste aux vieux libéraux
qu'à garder une attitude fermement expectative,
résolus ne se laisser entamer ni par l'un ni par
l'autre.
Après la défaite définitive, l'organisateur de
celle-ci a fait afficher la vitre de son journal
les cléricaux Vemportent le libéralisme est trahi.
Mieux eut valu, s'il avait été de mise, le mot
de François 1er après Pavie.
Le libéralisme a été trahi, oui; mais par qui
Si ce n'est par ceux-là mêmes qui ont crié la
trahison Trahi par ceux, qui ont lâchement
déserté son généreux drapeau bleu, symbole de
tous les vrais progrès, pour suivre honteusement
la loque rouge, emblème de toutes les entrepri
ses, souvent meurtrièrestoujours violentes,
contre la liberté, l'ordre et la propriété.
Que ceux qui se sentent quelque envie d'em
boîter le pas derrière Anseele, y aillent tous, mais
visière levée l'instar du chef même, qui lui,
il faut le dire, est un homme convaincu, ayant
hautement le courage de ses funestes opinions.
Plus le pirti libéral sera débarrassé de ceux
qui, votant avec les socialistes et les soutenant
en secret, n'osent se proclamer socialistes eux-
mêmes, mieux cela vaudra. Les demeurants
n'en seront que plus l'aise pour défendre
leurs principes, certains qu'un jour le pays dés
abusé, las de fallacieuses expérimentations et de
stériles essais,reviendra ces principes qui n'oDt
d'autre objectif que la conciliation des droits et
des intérêts de tous dans la liberté commune.
RÉSULTATS
DES
BALLOTTAGES DU 12 JUILLET
A Bruxelles.
Voici approximativement les chiffres officiels
'du scrutin de ballottage
Radicaux socialistes
Cléricaux
96,164
111,363
A Anvers.
Voici le résultat final
Libéraux, 52,044 Cléricaux, 61,986.
Les cléricaux ont donc près de dix mille voix
de majorité.
Nivelles.
Les quatre cléricaux sont élus environ qua
tre cents voix de majorité.
Voici les résultats complets quatre catholi
ques élus.
Brabant
de Lalieux
Snoy
Stouffs
Allard
de Brouckère
Hambursin
Serwy
Socialistes.
29,496
29,509
29,978
29,467
29,453
28,988
28,921
28,759
I-*IiiIij>pe ville.
Les deux cléricaux sont élus quelques voix
de majorité.
Avant le renouvellement partiel qui vient
davoir lieu, la Chambre comptait 105 cléri
caux, 18 libéraux et 29 socialistes. Le gouver
nement, avait sur l'opposition une majorité de
58 voix.
Les cléricaux ont gagné au premier tour, un
siège Arion Dimanche, ils en ont gagné 3
Nivelles et 2 Philippeville, de sorte qu aujour-
d hui le pays est représenté par 111 cléricaux,
12 libéraux et 29 socialistes. La majorité est de
70 voix.
Voici les noms des douze députés qui sont
seuls défendre notre opinion Warocqué
(Thuin) Mouton et Warnant (fluy) Fléchet,
lieuse, Jeanne, Magnette, (Liège) Lorand
(Virton); Bodard, Gillard, Hambursin(Namur);
Fagnarl (Charleroi).
Les onze derniers sont des progressistes.
Les 77 députés dont le mandat expirait cette
année appartenaient, savoir 66 la droite, 10
la gauche libérale et 1 la gauche socialiste.
Nous avons constaté que les deux scrutins
des 5 et 12 Juillet font entrer la Chambre 72
cléricaux, 4 libéraux et 1 socialiste. Il importe
d'observer que 35 ont été ballottés, c'est-à-dire
qu'ils n'ont réuni au premier tour de scrutin
qu'une minorité de suffrages.
Pour bien faire ressortir l'injustice du régime
majoritaire, sous l'empire duquel s'est fait l'elec-
tion faisons le compte des suffrages respective
ment obtenus par les trois partis. Additionnons
dans ce but les chiffres des voix recueillis au
premier tour de scrutin par les candidats les
plus favorisés de chaque liste. Nous obtenons
Cléricaux495,613 suffrages.
Libéraux201,133
Socialistes216,187
Démocrates chrétiens. 22,085
Il faut observer que les catholiques luttaient
partout. Leurs partisans ont pu se compter
dans 21 arrondissements, tandis que les libé
raux s'abstenaient dans sept circonscriptions où
leurs candidats avaient réuni 78,394 suffrages
en 1894. Les socialistes étaient entrés en lice
dans 15 collèges électoraux, soit 6 de plus
qu'il y a deux ans dans les mêmes provinces.
Les 201,133 suffrages libéraux exprimés le 5
Juillet représentent donc une force électorale
inférieure celle dont dispose réellement notre
parti. Mais, sans même tenir compte de cette
considération, les équations suivantes sont suffi
samment absurdes pour montrer l'iniquité d'un
régime qui prive nos idées de la représentation
laquelle elles ont légitimement droit la
Chambre
495,613 voix cléricales, 72 députés.
201,133 voix libérales, 4 députés.
216,187 voix socialistes, 1 député.
22,058 voix daensisles, 0 député.
M. Waldeck-Rousseau, l'ancien collègue et
ami de Gambelta, n'a pas ménagé les radicaux
et les collectivistes dans un éloquent discours
qu'il vient de prononcer Saint-Mandé.
Le collectivisme, s'est-il écrié, est condam
né par son impuissance rester dans le domai
ne de la métaphysique. 11 ne saurait s'implan
ter dans le pays, car il se heurte violemment,
non seulement aux intérêts, mais encore aux
instincts de la masse.
Comment, se demande-t-il, une telle doc
trine pourrait-elle triompher en France, où la
propriété est morcelée et où il va quatre mil
lions de porteurs de rentes? On ne doit pas
craindre le succès de ce système, qui serait la
servitude et la ruine générale.
Parmi les Jérusalem nouvelles promises par
les bons apôtres du collectivisme figure celle
de l'Etat, seul propriétaire, seul industriel, seul
commerçant, régnant sur un peuple d'ouvriers
d'Etat sur lesquels planerait un autre peuple de
fonctionnaires.
M. Waldeck-Rousseau explique alors l'im-
possibilité du fonclionoement d'une telle socié
té, qui aurait pour principaux facteurs le favo
ritisme et l'arbitraire.
Ce que craint l'orateur, ce n'est pas le triom
phe de ces doctrines, mais les effets du réveil
qui suit le songe, les colères qui succèdent aux
inévitables déceptions.
LE
V1BES ACQUIIIT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00
Idem. Pour le restant du pays7-00