Chronique locale. X° 59. Dimanche, 26 Juillet 1896. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Le terrain d'entente. La mobilisation. M M f M M Le Journal d'Ypres et nos griefs. 56e ANNÉE. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. On traite forfait. Ypres, le 25 Juillet 1896. Jamais on n'aura vu d'aussi près combien sont difficiles et précaires, nous ne dirons pas les alliances, mais même les ralliements, au ballottage dans un but, nettement établi, d'hos- lilité envers le gouvernement. Et l'on nous parle d'une alliance de toutes les gauches, y compris la gauche socialiste I Peut-on croire tant de candeur Après une campagne électorale où l'on avait vilipendé les libéraux avec largesse, on les a in vités voter comme un seul homme pour ceux qui la veille les traitaient de Turc More Sous l'empire de sentiments divers, dont les journaux ont été l'expression, beaucoup de li béraux ont satisfait celte invito. D'autres, sollicités plutôt par un inquiet conservatisme, ont volé pour les cléricaux, les ennemis qu'ils avaient combattus depuis toujours. Ce ne sont pas ces éléments qu'il peut être question d'unir dans une concentration vers l'extrême gauche. M. Emile Féron semble être de notre avis. Dans un long article que la Réforme a publié, il préconise la reconstitution de I union libé rale, sans demander qu'on y comprenne le parti socialiste. Sagesse tardive n'en est pas moins sagesse. Si les efforts de M. Férun vont vers une union sincèrement libérale, nous n hésiterons pas y joindre les nôtres. Mais il faut qu'elle soit sin cèrement libérale, et pas autre chose. Il faut que M. Féron et les amis progressistes recherchent, de commun accord avec les libé raux tout court, un terrain d'entente, un pro gramme simplè, net, clair, aussi large que le comportent les circonstances et la générosité du dogme libéral, mais en môme temps, pru dent et sage. Ce terrain, ce programme, une fois trouvés, il faudra qu'on se garde de toutes compromissions, do toutes amourettes avec le parti dont M. Feron lui-même a déploré le bilan Restons libéraux, plus ou moins progressistes selon le sens qu'on attache ce qualificatif, car,pour nous.qui dit libéraux, dit amis du pro grès mais ne soyons que cela. N'allons pas rechercher dans les partis extrêmes, par de fal lacieuses promesses, et au prix de notre digni té, des alliances menteuses, que dénoncent la fois nos amis et les leurs. Restons nous mêmes, et marchons seuls la bataille. La correction de notre attitude commandera la confiance. Ceux qui ont peur reviendront nous, heureux de retrouver leur soutien de jadis, et les autres, 3ui se sont heurtés et meurtris au mur de la ésillusion comme M. Féron reviendront aussi une politique franche et prudente. Et tous ensemble, comme il y a quelques années, nous donnerons l'assaut la forteresse cléricale qui, s'armanl tous les jours davantage, consti tue un régime d'oppression, de fanatisme et de tyrannie. Si les progressistes veulent comprendre cela, nous serons des leurs. M. Léon Chômé vient de publier une élude vigoureuse, colorée et empreinte d'un grand esprit patriotique sur la question militaire. C'est un plaidoyer énergique en faveur du service personnel que l'égoïsme du parti cléri cal refuse maladroitement au pays. Venant parler de la mobilisation, l'auteur, ancien officier distingué, fait cet aveu Arriverons-nous seulement la mobiliser, celte armée en réduction, celte armée micros copique Personne n'oserait l'affirmer, tout le monde doit en douter, étant connues les com plications de la machine mobilisatrice, et I ignorance de ceux qui auront en assurer le fonctionnement. Pourquoi (nen met-on pas le contrôle et l'exécution entre les mains de l'au- tonte militaire? Pourquoi cet abandon aux civils, d une des fonctions les plus graves qui soient remplir au moment de la déclaration de guerre Aussi longtemps qu'on chargera les bourgmestres de faire remettre les ordres de rappel aux intéressés, par des gardes-cham pêtres, des facteurs, etc., que sais je? de faire annoncer par affiches et cris publics la réunion des reservisi.es, de les faire conduire par un agent de la commune au point de concentra- lion du canton de dresser la liste des chevaux et des voilures de réquisition, etc., etc. aussi longtemps que celte mission urgente et sérieu se, qui demande de l'exacUlude, de la célérité et de l'ordre ne sera pas accomplie par des offi ciers, nous n'aurons aucune garantie de bonne mobilisation. Or, les guerres débutant comme des coups de foudre, je veux dire que l'entrée en cam pagne suivant la rupture des traites aussi rapi dement que le coup de tonnerre succède leclair, nos provinces seront occupées avant que les hommes aient eu le temps de rejoin dre les dépôts. El M. Chômé ajoute En France et en Allemagne, les escadrons et les batteries cheval sont organisés, dans les zones frontières, de manière pouvoir en trer en campagne le jour même de la déclara tion de guerre. Les grands camps retranches de Lille et de Maubeugo sont offensifs ce ne sont pas des barrières pour interdire l'accès en France, mais de vastes agglomérations de trou pes, constamment prêtes faire irruption chez nous. Notre mobilisation serait loin d'être termi née, que déjà les Français ou les Allemands oc cuperaient la capitale. Ils s'empareraient, pres que sans coup férir, de la Banque nationale et du Gouvernement. Privés de la Banque, privés de notre fortune, de cet argent qui est le nerf de la guerre, que pourrions-nous désormais Voilà dans quelle misérable situation nous sombrerions honteusement si la guerre écla tait, de par l'impéritie, l'aveuglement, l'indiffé rence et l'égoïsme de nos gouvernants. On voit qu'une réorganisation de l'armée est nécessaire non seulement pour y introduire le service personnel, mais pour parer aux dan gers qui peuvent fondre sur nous dans l'hypo thèse d'un conflit international. Et cette réor ganisation doit s'occuper avant tout de la mobilisation il y a quelques jours, M. le gé néral Brassine invitait M. Schollaert ordon ner aux communes frontières l'achat d'un dra peau national que l'on fixerait au sommet de la maison communale pour appeler diverses clas ses sous les armes. Un drapeau, soit, mais on avouera que la mesure est insuffisante elle apparaît môme ironique. Un drapeau ne suffit pas, c'est une organisation nouvelle qui s'impose, permettant la Belgique de mobiliser son armée et de gar der la frontière. -)r(o)rc- Le Journal d? Ypres demandait, il y a quelques jours, ce qu'était Le Progrès Il paraît que notre réponse n'a pas eu l'heur de plaire au Journal des cafards, (c'est vraiment dommage), et il nous traite d'insolent doublé de mal appris et ce qui est plus grave encore (pen sez un peu) d'être l'organe des Anciens Pom piers. Quoiqu'il en soit nous préférons être le Jour nal des Anciens Pompiers que le Journal des Pe tits Frères Donc, une fois pour toutes, Journal des cafards tenez vos leçons pour vous, car, sous ce rapport, vous avez encore beaucoup apprendre et peu oublier Et pour que le public puisse juger de votre effronterie nous ne citerons qu'un exemple Avez-vous oublié O sainte feuille qu'un ma gistrat de vos amis, vous a gratifié, eu pleine séance du Tribunal, du titre de Journal des Trot toirs Et maintenant, Journal des Trottoirsallez dire votre rédacteur des grands jours, qu'à l'avenir il soit plus malin et qu'il ne parle plus de corde Le Journal d1 Ypres daigne s'occuper de nos griefs, on voit que les vacances parlementaires ont du bon. Il parle d'abord de l'achèvement LE OGRES VIKES ACgniRlT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du paysT- toul ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. 00 j INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. .es rpï;onces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS, Journal mon bon s'il est un organe qui méri te un brevet pour son insolence et sa grossièreté, c'est bien vous Moniteur de l'Hôtel de Ville Et nunc erudimini

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 1