68. Jeudi, 56e ANNÉE, 27 Aoul 1896 JOURNAL D'YPRES ET DE JARRONDISSEMEiYT. La démocratie chrétienne. Le conflit ministériel Le nouveaujugede Huy nommé par les associations politiques. Chronique judiciaire. Les affaires électorales d'Alost. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. La démocratie chrétienne, cette enfant pro digue née sous les auspices de 1 Encyclique Re- rurn novarumtend grandir, prendre une place de plus en plus grande dans notre pays, y semant, comme son frère, le socialisme rouge, les semences de révolte et de bouleversement sociaux cette situation inspire au Précurseur les lignes suivantes La démocratie chrétienne, écrit ce journal, est visiblement appelée conquérir les campa gnes. et il y aura là une cruelle leçon pour nos catholiques (jut ont entretenu 'ignorance dans les régions rurales, en comptant, sur la religion pour arrêter le socialisme. Les succès significa tifs des démocrates chrétiens d'Anvers dans les centres les plus fanatiques, tels Brecht et San- thoven, prouvent que, dans ces centres arriérés, le pavillon religieux peut faire les pires mar chandises. Le socialiste, considéré comme un athée, élait repoussé ayee horreur dans les campagnes le socialiste, qui se réclame de l'Evangile y est accueilli bras ouverts. Dire que cest la religion qui perdra nos vieux catholiques, cela a l'air d un paradoxe et c'est pourtant labsolue vérité Les doctrines économiques du socialisme ne peuvent être combattues que par une instruction solide. Chez les ignorants, la religion, au lieu d'être une arme de salut, peut être un instrument de perdition. Et la preuve que les masses fanati sées des campagr s sont incapables de raison ner, c'est qu'elles adhèrent au programme so cialiste, qu'elles condamneraient s'il leur était proposé par M. Anseele, lorsqu'il leur est sou mis avec le signe de la croix, par l'abbé Daens et ses lieutenants. La presse orthodoxe ne changera rien celle situation. L'apparition de ce socialisme reli gieux a venge le libéralisme des attaques dont il a été l'objet. Quand le Peuple écrit que le so cialisme est I antithèse du libéralisme, il justi fie nos principes aux yeux des gens d ordre. Les démocrate.', chrétiens, eux, invoquent la religion et l'Eglise, dont ils se disent les plus fidèles serviteurs. Pater est quem nuptiœde- monstraut Seul le parti catholique a réelle ment engendre un parti socialiste en Belgique Ces lignes sont le complément d'une récente conférence où âl. l'abbé CharbonncI établissait l'analogie des doctrines socialistes chrétiennes et des doctrines socialistes rouges La Gazette continue nous tenir au courant des déboires que font éprouver M. Schollaert les dispositions de la nouvelle loi scolaire Elle nous apprend que le ministre de 1 inté rieur et de l'instruction publique vient de ren voyer aux administrations provinciales, les budgets spéciaux de I instruction primaire dres sés |)ar les communes, aves prière de les faire modifier. Il refuse de liquider la part d'interven tion de l'Elal dans les augmentations facultati ves do traitements accordées aux membres du personnel enseignant, en vertu de larliele 15 de la loi du 15 Septembre 1895. L'article 15 de la loi dit L'instituteur a droit une augmentation de 12 fr. î'expiiatio.i de chaque penode de quatre années, jusqu'à concurrence de la som me nécessaire pour majorer de 600 fr. le mini mum légal de traitement attaché la catégorie laquelle appartient l'école où il exerce ses fonctions. La première période prendra cours le 1*r Janvier 1892, etc. Plus loin il est dit que l'Etat supportera les deux tiers ou la moitié de ces augmentations, selon le cas. Fortes de ce texte et des instructions minis térielles, les communes ont dresse leurs budgets scolaires en conséquence, écsl dire en met tant la charge de I Etat une part des augmen tations accordées aux membres du personnel avant 1892 El elles étaieni tellement dans le vrai, les communes, que les Deputalions per manentes ont toutes, mais toutes I approuvé les budgets scolaires ainsi dresses. Seulement, lorsque la carte payer est arri vée au ministère, on a fait la grimace, une horrible grimace Il n'y a, paraît—il, pas d'ar gent au budget pour payer, tant les écoles clé ricales ont tire sur la ficelle. On a donc renvoyé les budgets aux adminis trations provinciales pour les faire modifier. Mais où la situation devient embarrassante, c est que toutes les communes ont reçu avis du subside qui ieur était alloué. Il va donc falloir leur écrire qu'il y a erreur. Comment prendront- elles la chose? Il y a engagement écrit, qu'on ne l'oublie pas, par conséquent, matière procès. Et l'on plaidera, c'est certain. Extrait d'un journal de Huy L'association cléricale de Landen s'est réunie cette semaine l'effet de désigner ses candidats la place de juge au tribunal de Huy Ont été présenté par parité do voix MM. Ja- douii, avocat St-T'rond, et Detilloux, avocat Tirlemont. Leurs titres Propagandistes cléricaux. N'est-il pas profondément regrettable de voir la magistrature ainsi recrutée Jadis, sous les précédents ministères, on s'a dressait pour obtenir dos renseignements sur les candidats au Président de la Cour d'appel et chef du parquet, aux Présidents de tribunaux, Procureurs du roi, etc. Aujourd'hui ce sont les associations politiques qui nomment l Comment le ministre ne voit-il pas le danger qu'il y a dans semblable pratique Il pousse le pays aux abîmes Car si dans ces temps déjà si troublées on enlève an peuple et la bourgeoisie libérale la confiance dans la ma gistrature, sa seule sauvegarde, aujourd'hui que le pouvoir est aux mains de fanatiques aveugles, on le pousse vers les voies révolutionnaires. On s'en apercevra bien un jour. Pourvu qu'il ne soit pas trop tard Vendredi matin, la cour d'appel, présidée par M. le conseiller Roels, s'est occupée des affaires électorales d'Alost. Aucun des prévenus n'était présent et la cour a jugé inutile la lecture du rapport, laquelle aurait pris certainement plu sieurs audiences. Au banc de la défense se trouvaient M** Van- Wambeke, de Béthune, Limpcns, d'Alost, ainsi que Me Ligy, bâtonnier de l'ordre des avocats, Gand, M, Penneman, qui occupait le siège du ministère public, a soutenu la prévention. La loi est parfaitement applicable vu que le carac tère privé des sections où les ripailles ont été te nues, n'a pas été prouvé du tout. L'honorable organe du ministère public détaille ensuite, preuves et dates l'appui, les faits mis charge des prévenus, qu'il divise en trois séries les do nateurs, les organisateurs des réunions et les bu veurs. M® Ligy plaide que la loi, no visant que les ripailles électorales publiques, ne saurait être appliquée en l'espèce. Il proteste contre les ac cusations lancées par un membre de la Chambre contre les catholiques alostois. En ordre subsi diaire, il iuvoque la prescription quant quel ques faits de la prévention. Les autres défen seurs renoncent la parole. La cour, dans un arrêt longuement motivé, dit que la loi rendant applicables aux élections communales les dispositions pénales relatives aux délits électoraux u'a été mise en vigueur que le 28 Septembre 1895 et que par conséquent les faits commis avant cette date no sauraient tom ber sous l'application de la loi. Les faits commis postérieurement la date susdite seront seuls punis. Eu conséquence, la cour modifie le juge ment du tribunal de Termoude et prononce les condamnations suivantes Société Iweinszonen Vlassenbroeck, 26 francs d'amende ou 8 jours de prison et la moitié des frais. Les viugt-six autres prévenus sont ac quittés. Société de Walerralten Joseph Collin, D. Van Ge 'rt, René Eeman, Charles Louis Eemanet Ber nard Goeman, 26 fraucs d'amende ou 8 jours de prison et chacun un vingtième des trais. Ces condamnations sont conditionnelles. Tous les autres prévenus sont acquittés. Société Het Sierreken Van Wespolghera, Guil laume Francq, De Coninck, D. Vanden Bremt, Jacques Vaudenberghe, 26 francs d'amende ou 8. jours de prison et chacun 1/16 des frais. VIRES ACyCIRIT EONDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. !NSËB li'JNS Annonces la li^ue ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. In:-ert ;n i Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour !e i tant de la Bel, ique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS, Ca traite forfait. Ypres, le 26 Août 1896.

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 1