ASSOCIATION UBÉRALE D'YPRES Sanglante ironie. Statistique électorale. X° 75. Dimanche, 56e ANNÉE. 20 Septembre 1896 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires âcqolrit eunpo. Revision des listes électorales Le bureau de l'Association libérale lait un pressant appel aux électeurs qui, pendant la dernière période électorale, ont constaté qu'ils n'étaient pas inscrits sur la liste électorale ou ne l'étaient pas avec le nombre de votes auxquels ils ont droit il les engage faire valoir leurs droits auprès de leurs administrations commu nales respectives. Les électeurs qui recevraient de la part d'une administration communale la notification de la radiation de leur nom ou de la diminution de leurs votes sont priés de vouloir s'adresser avec les pièces justificatives au bureau de l'Associa tion libérale, rue du Séminaire, les Dimanche de 11 1 h., et tous les jours de la semaine de 5 7 h. du soir. Le dernier délai pour réclamer devant l'auto rité communale expire le 31 Octobre prochain. Ypbes, le 19 Septembre 1896. L'administration provinciale. Le mois prochain, aura lieu la session ordi naire des Conseils provinciaux. Session ordinaire qui aura lieu extraordinai- rement au mois d'Octobre, car la date ordinaire de la réunion est le premier mardi de Juillet. Depuis quelques années, l'administration provinciale est cahotée par des lois diverses. Il y a deux ans, la session ordinaire avait lieu en Novembre. L'année dernière, elle a été tenue sa date, en Juillet. Cette année-ci, c'est en Octobre. Deux élections se sont faites d'ailleurs avec un régime provisoire. En 1894., on a trouvé qu'on n'aurait pas le temps de faire une loi électorale pour la dé signation des membres de ces assemblées, et l'on a appliqué la loi électorale sénatoriale, mais en spécifiant qu'elle n'était que provisoire, qu'elle serait modifiée dans les deux ans. Cette année, lorsqu'on approcha de la date du renouvellement partiel, on reconnut qu'il serait encore trop lard pour faire une loi, et l'on prorogea la loi provisoire, avec l'engage ment formel que pour le prochain renouvelle ment on en ferait une qui serait définitive. Comme on a des difficultés donner ces conseils provinciaux le régime qui leur con vient Ce sont des difficultés pour rire. On craignait de faire une loi plus réactionnaire encore que celle qui existe, parce que les élections législa tives étaient proches et que le pays aurait eu ainsi un grief de plus contre le gouvernement et le parti clérical. Mais maintenant qu'il est débarrassé de ce danger, la plus grande partie de (opposition sortant dans deux ans, il faut craindre un nou veau coup de parti de la part du gouverne ment. En attendant, les conseillers provinciaux, malgré le caractère provisoire de la loi qui les a élus, administrent comme s'ils avaient été nommés par une loi définitive. ■ui.aceeficeemlaa.. Les cléricaux se donnent journellement dans leurs journaux et leurs conservations comme les seuls, les vrais, les purs amis des ouvriers. A les entendre, le Ministère du Travail, qu'ils ont créé grands Irais, allait régénérer la classe ouvrière, rendre tous les travailleurs heureux et contents, procurer des pensions aux malades, aux impotents et aux vieillards I Or, le rôle du dit Ministère du Travail s'est borne jusqu ici faire... je vous le donne de viner... des statistiques morales sur les rapports entre patrons et ouvriers Par une sanglante ironie, pendant que nos maltresse moquent aussi impudemment du prolétariat et refusent énergiquement de faire droit la plus légitime revendication des clas ses laborieuses i assurance obligatoire en cas de chômage, de maladie et de vieillesse, le nombre des ouvriers sans travail est énorme et augmente sans cesse. A Anvers, par suite du manque de travail aux docks, il y a plus de 18,000, nous disons dix-huit mille, malheureux sans occupation. Dans le Borinage, plus de 2000 houilleurs sont sur le pavé par suite de la fermeture ré cente de deux charbonnages. Le Journal de Charleroiqui signale ces faits y ajouta ces excellentes réflexions que nous faisons nôtres Qu'est-ce que ces illustres calotins qui de vaient relever les petitsont fait l'heure actuelle pour tirer d'embarras ceux qu'ils appellent leurs frères en Jésus-Christ n Ont-ils fait distribuer des secours aux mal heureux n Ont-ils partagé leur pain avec leurs frères en Jésus-Christ Ont-ils posé un acte utile quelconque en fa veur des sans travail Les pauvres ouvriers sont obligés de quitter la Belgique et d'émigrer en Amérique la re cherche du travail qui leur permettra de donner du pain leurs femmes et leurs enfants. Voilà pour le relèvement des petits sous le régime clérical. La politique protectionniste et ses conséquences. La politique protectionniste adoptée par le ministère actuel porte peu peu ses fruits. Tous les arguments des non-intervention nistes se vérifient et leurs prédictions se réali sent une une avec une parfaite, mais désas treuse régularité L'engrenage nous a saisis et, comme lavare Acherôn, il ne lâche point sa proie. Les ruines s'accumulent. D'abord, on a tué le commerce des avoines voici maintenant que l'on signale larrét des transactions dans les farines. Il y a un an peine, le gouvernement, obéis sant certaines influences trop bien connues et sous prétexte de faire cesser les fraudes oc casionnées par la prime d'exportation la fron tière française, frappa la farine d'un droit d'en trée de 2 fr. les 100 kil. L'opposition fut formi dable, violente et acharnée. On objecta an ministre, que si les fraudes signalées étaient réelles, il était facile de les faire cesser en prenant des mesures spéciales contre les farines françaises et qu'il était inutile de frapper les produits de tous les pays indis tinctement. On prêcha dans le désert, car le siège du ministère était fait. On frappa les farines françaises et aussi les américaines. La débâcle arriva et aujourd'hui le commer ce est mort. La Hollande a été mieux inspirée. Il est vrai qu'elle est gouvernée par des hommes de va leur. La même question s'y est posée mais, au lieu de couper la tête au patient sous prétexte de le guérir d'un abcès, elle a tranquillement suivi les conseils des libre-échangistes belges et elle a négocié avec la France. Celle-ci, craignant des représailles, a modifié si complètement son régime que la prime d'ex portation est, en réalité, abolie. Honnêtement, le gouvernement belge de vrait donc abolir le droit d'entrée, mais il ne le fera pas, car les fraudes de la prime d'expor tation ont simplement servi de prétexte pour masquer les tendances générales de sa néfaste politique. Aux termes de l'article 80 du Code électoral nouveau, le gouvernement doit publier le tableau des décisions rendues publiquement par les ad ministrations communales pour les listes électo rales entrées en vigueur le 1er Juin, ainsi que le nombre des décisions réformées par les arrêts des Cours d'appel. Ce document, publié dans le Moniteur du 12 Septembre, occupe 25 pages du journal officiel. Dans tout le royaume, il y a eu 9,414 décisions rendues publiquement par le Collège des bourg mestres et échevins 295 ont été réformées sur réclamations et 2,654 sans qu'il y ait eu, au préalable, réclamation devant les Administra tions communales. Dans la province d'Anvers, on a compté 1,454 décisions et 1,415 décisions réformées dans le Brabant, 2,652 décisions et 469 réformées dans la Flandre Orientale, 959 décisions et 22 réfor mées dans la Flandre Occidentale, 865 décisions et 214 réformées dans le Hainaut, 1,550 déci sions et 169 réformées dans la province de Liège, 576 décisions et 358 réformées dans le Limbourg, 123 décisions et une réformée dans LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour îe^Sà^:.t de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES, On traite forfait. j> Non.

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