Chronique locale.
ASSOCIATION LIBÉRALE D'YPRES
77. Dimanche,
56e ANNÉE.
27 Septembre 1896
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Le kiosque récalcitrant.
Le Lieutenant-Général
TERSSEN.
Une Expérience scolaire.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
On traite forfait.
Revision des listes électorales
Le bureau de l'Association libérale fait un
Sressant appel aux électeurs qui, pendant la
ernière période électorale, ont constaté qu'ils
n'étaient pas inscrits sur la liste électorale ou ne
l'étaient pas avec le nombre de votes auxquels
ils ont droit il les engage faire valoir leurs
droits auprès de leurs administrations commu
nales respectives.
Les électeurs qui recevraient de la part d'une
administration communale la notification de la
radiation de leur nom ou de la diminution de
leurs votes sont priés de vouloir s'adresser avec
les pièces justificatives au bureau de l'Associa
tion libérale, rue du Séminaire, les Dimanche
de 11 1 h., et tous les jours de la semaine de 5
7 h. du soir.
Le dernier délai pour réclamer devant l'auto
rité communale expire le 31 Octobre prochain.
Il parait que le kiosque de la Grand'Place se
refuse déguerpir, malgré toutes les objurga
tions de M. Iweins il veut absolument entendre
une fois de plus la suave musique des Grrrrrandes
Fanfares voilà déjà des semaines qu'il en est
privé, le pauvre pendant tout ce temps, pas
une note discordante ne s'est fait entendre et le
malheureux kiosque, dans l'angoisse de l'atten
te, périt d'une maladie de langueur il se con
somme, il se pourrit.
Vendredi matin, le vent l'a démoli quelque
peu et a fini par lui ruiner la santé.
De méchantes langues prétendent que cela en
tre dans les vues du Collège. Il y aurait des en
gagements électoraux satisfaire encore la
construction d'un nouveau kiosque, en lieu et
place de l'ancien, qu'on laisse pourrir, donnerait
de l'ouvrage, cet hiver, des âmes bien pensan
tes de la menuiserie.
Nous lisons dans un des derniers numéros de
la Revue de l'Armée Belgeun article consacré
la mémoire de notre concitoyen, le Lieutenant-
Général Terssen.
Né Ypres le 15 Janvier 1814, le Général
Terssen avait fait ses études au Collège commu
nal, aujourd'hui supprimé. Par son talent et ses
brillantes qualités militaires, il était parvenu
au grade le plus élevé dans l'armée et ses servi
ces signalés lui avaient valu de nombreuses ré
compenses honorifiques. Ecrivain de talent
aussi bien que militaire distingué, il avait vu
disparaître regret, l'établissement où il avait
Ïiuisé son instruction et était le doyen d'âge de
'Union des anciens élèves du Collège et de
l'Ecole Moyenne. Aussi, nous nous faisons un
devoir de reproduire l'article de la Revue de
VArmée Belge qui retrace son honorable et la
borieuse carrière
Le 9 Avril dernier s'est éteint dans sa retraite
de la rue Montoyer, Bruxelles, le lieutenant-
général Terssen, grand officier de l'Ordre de
Léopold, ancien Président de la commission per
manente des canons rayés.
Le lieutenant-général Terssen était un des
officiers les plus distingués de l'artillerie. Eru-
dit, d'une haute intelligence et d'un jugement
droit, il avait occupé pendant toute sa carrière
des positions marquantes.
C'est au général Terssen que l'artillerie belge
doit l'adoption, en 1853, d'un affût de campagne
dont la supériorité s'est manifestée d'une façon
éclatante lorsque les premiers canons rayés sont
venus d'Allemagne. Il a contribué répandre
sur notre artillerie un lustre considérable.
Eu 1866, Terssen, alors directeur de la ma
nufacture d'armes, préside la transformation
de l'armement de l'infanterie et c'est en cette
occasion qu'il créa la carabine qui porte son nom
et qui fut adoptée pour le régiment des carabi
niers et le régiment du génie. En 1871, le géné
ral Terssen fut chargé d'organiser l'école de tir
de l'artillerie il fut le premier qui introduisit
le calcul des probabilités, dans nos méthodes de
tir, donnant ainsi l'enseignement du tir une
base essentiellement scientifique.
Le général Terssen tut, en 1877, nommé pré
sident de la commission permanente des canons
rayés, position qu'il occupa avec éclat jusqu'en
1893.
Depuis cette époque, le général vivait dans
une profonde retraite, inconnu des jeunes géné
rations d'artilleurs, entretenant la verdeur de sa
haute intelligence en s'absorbant dans l'étude de
problèmes d'astronomie.
C'est ainsi que, peu de temps avant sa mort,
82 ans, il présentait la société astronomique
de France un travail fort apprécié sur la déter
mination des longitudes des taches solaires. Rap
pelons que l'éminent général fut le fondateur et
le directeur de la revue de technologie militaire
qui parut de 1863 1866 inclus.
n Nous remplissons un devoir en rendant hom
mage au modeste savant, l'officier distingué
qui a disparu sans bruit comme il avait vécu. Il
fut une des gloires de notre artillerio et sa dé
pouille mortelle repose dans le cimetière de
Marie-la-Bruyère, près du Polygone de Bras-
schaet conformément au désir qu'il avait expri
mé, il a été inhumé sans aucune pompe, après
quelques mots d'adieu prononcés, au nom de
1 école de tir, par son commandant actuel, le
colonel de Tilly.
Puisse son ombre tutélaire protéger les tra-
ux de l'artillerie et présider ses progrès.
vaux
Nous extrayons du Petit Bleu l'article suivant
qui est une réponse péremptoire aux accusations
insensées du Journal d'Ypres
Cette grosse question de la Réforme moder
niste de l'enseignement moyen pour laquelle,
en ceB dernières années, tant de lances ont été
rompues, va décidément entrer en Belgique
dans la phase décisive des essais pratiques.
Déjà les multiples observations échangées un
peu partout au sujet du maintien ou de la sup
pression des études humanitaires avaient eu
Sour résultat, en Novembre 1894, la création
'une Ligue pour la réforme de l'enseignement
moyen ayant pour but d'établir l'accord des
études moyennes avec la vie moderne et com
portant comme programme d'application im
médiate a) l'unité complète du collège jus
qu'à la quatrième inclusivement b) l'exclusion
du latin et du grec du programme commun
des classes antérieures la quatrième, au pro
fit de l'enseignement de la langue maternelle
(français ou flamand), d'une seconde langue
moderne obligatoire (français en pays flamand
flamand ou allemand, au choix des parents,
en pays wallon), des sciences naturelles, des
mathématiques et autres études actuellement
néglisées c) la création, avec le concours des
pouvoirs publics des grands centres, de quel
ques collèges modernes où serait appliqué le
programme de la Ligue et qui serviraient
d'exemples pour les améliorations introduire
graduellement dans les établissements de l'ancien
type.
Les statuts de la Ligue avaient été acceptés
par nombre d'adhérents mais jusqu'ici l'essai
pratique restait faire, et le collège-type créer.
Or, ce pas important vient d'être franchi le
collège est tout trouvé celui d'Ypres et
la date de cette expérience définitivement
fixée au 1er Octobre prochain.
On se souvient qu'il y a quatre ans, les clé
ricaux ayant reconquis l'hôtel de ville d'Y
pres, s'étaient empressés de supprimer le col
lège communal et laïque de cette ville, lequel
avait rendu tant de précieux services dans ce
coin de la West-Flandre. Fort heureusement,
i i:u ii
les
lège de
leurs deniers et réussi non seulement le
maintenir, mais en accroître la population et
en augmenter la valeur pédagogique.
Afiu d'en assurer plus complètement la pros
périté matérielle et morale, les libéraux yprois,
s'intéressant l'œuvre, viennent de se constituer
en une société, dont le premier soin a été l'an
nexion au collège d'un pensionnat et la réorga
nisation du programme d'études d'après le plan
adopté par la Ligue pour la réforme de l'en
seignement moyen.
Le pensionnat est conçu d'une façon tout
fait particulière, qui le différencie complètement
des internats habituels et l'apparente par cer
tains côtés aux mess militaires. C'est, en effet, un
véritable mess des professeurs et des élèves
étrangers la ville, coude-à-coude familial
dont on prévoit tous les points de vue les meil
leurs effets.
Quant la réforme de l'enseignement, elle a
été établie d'après les bases suivantes. Le col
lège aura sept classes. Les quatre classes infé
rieures d'où seront exclus les cours de grec et
de latin, comprendront l'étude de la langue ma
ternelle et d'une langue moderne, celle des scien
ces naturelles et des mathématiques, ainsi que
l'enseignement de l'histoire et de la littérature.
Certains détails de méthode sont particulière-
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