Chronique locale. N° 80. Jeudi, 56e ANNÉE 8 Octobre 1896 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. ASSOCIATION LIBÉRALE D'YPRES Pas de fusion Détresse. ■n»n- Le Moniteur de l'Hôtel de Ville et ses faux dieux. 0 FRANCS PAU AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acyljirit euwdo. On traite forfait. Revision des listes électorales Le bureau de l'Association libérale fait un Pressant appel aux électeurs qui, pendant la ernière période électorale, ont constaté qu'ils n'étaient pas inscrits sur la liste électorale ou ne l'étaient pas avec le nombre de votes auxquels ils ont droit il les engage faire valoir leurs droits auprès de leurs administrations commu nales respectives. Les électeurs qui recevraient de la part d'une administration communale la notification de la radiation de leur nom ou de la diminution de leurs votes sont priés de vouloir s'adresser avec les pièces justificatives au bureau de l'Associa tion libérale, rue du Séminaire, les Dimanche de 11 1 h., et tous les jours de la semaine de 5 7 h. du soir. Le dernier délai pour réclamer devant l'auto rité communale expire le 31 Octobre prochain. Ypres, le 7 Octobre 1896. Il ne se trouve pas mal de gens qui préconi sent, non pas titre d'expédient passager que peuvent conseiller d'exceptionnelles circon stances, mais comme une ligne de conduite pratiquer sur l'heure et avec persévérance, une concentration clérico-libérale, une fusion des deux anciens partis contre le socialisme. C'est ce que M. Beernaert, un malin, appe lait la conjonction des centres. Eh bien, nous ne cesserons de combattre celte manière de voir. La fusion que l'on rêve coûterait la vie au libéralisme, et l'on ne saurait trop l'en détour ner. Nous n'avons pas besoin, pour combattre les socialistes, de fraterniser avec les cléricaux. Laissons ceux-ci, pour conserver un pouvoir qui leur échappe, faire des avances leurs démocrates-chrétiens, et continuons, contre les uns et les autres, contre les réactionnaires et les révolutionnaires, le combat de la liberté, du droit et du progrès pacifique. Les cléricaux ne montrent aucun empresse ment fonder cette alliance conservatrice vers laquelle on voudrait entraîner le libéra lisme au contraire, tout démontre qu'à leurs yeux le libéralisme est resté l'ennemi. Cette hostilité apparaît non seulement dans les lois brutalement réactionnaires que nous a infligées le parti noir, mais encore dans les actes ministériels et la pratique administrative de tous les jours. Les nominations, dans tous les domaines, sont odieusement partiales, et les libéraux demeurent écartés des fonctions pu bliques comme des pestiférés. Celte haine sectaire vient de se révéler d'é clatante façon propos du monument Frère- Orban. On avait demandé au Gouvernement de placer devant le palais de la Nation la statue du plus illustre de nos hommes dEtat, du plus éloquent de nos parlementaires, du plus éner gique serviteur de la patrie. Et le Gouverne ment a refusé de payer tribut celle gloire nationale. Ah I s'il s'était agi de Malou Mais Frère- Orban, il faut le combattre dans la mort com me on l'a combattu de son vivant 1 Ce trait ne donne-t-il pas l'idée exacte des haines cléricales et des pensées secrètes de ce parti 11 n'est point mauvais qu'elles se fassent jour, pour enlever ceux qui rêveraient d une alliance hybride et contre nature l'espoir de la voir se réaliser. Ce que les cléricaux veulent, c'est absorber le parti libéral, l'annihiler, lui refuser toute part d influence et jusquau droit la vie. Toute l'histoire de ces dernières années le démontre éloquemment. C'est contre le libéra lisme qu'a été faite la revision constitutionnelle; c'est contre lui qu'a été tripatouillée notre loi communale, avec son système de représenta tion proportionnelle uniquement destiné as surer l'omnipotence cléricale dans les Flandres; c'est contre lui que, depuis dix ans, se trament toutes les combinaisons scolaires, administra tives, électorales. Il est le vaincu, qu'on veut achever. Eh bien, il est de la dignité du libéralisme de ne pas se laisser abattre. Avec ceux qui ont juré sa mort il n'est pas d'entente possible. Quoique d'aucuns aient sonné notre glas fu nèbre, nous sommes plus vivants que jamais. Vivons par nous-mêmes, ayons confiance dans notre idéal et foi en notre drapeau, et flattons- nous de l'espoir que c'est sous la banniere libé rale que se fera la concentration conservatrice. N'oublions jamais que si nous sommes le parti de l'ordre, il n'est d'ordre possible que par le progrès et la liberté. Libéraux, restons nous-mêmes Entre l'in ternationale rouge et l'internationale noire, frayons-nous notre voie. Elle nous conduira, plus tôt qu'on ne croit, !a victoire. la Le Gouvernement clérical est, parait-i recherche de nouveaux impôts. Sa politique de gaspillage a mis le trésor dans un triste clat. On reprochait naguère aux libéraux de dé penser 322 millions par an pour le ménage national. Nous voilà arrivés 380 millions, et l'on ne sait plus de quel bois faire flèche pour parer aux dépenses toujours croissantes. Chaque fois que Ion a voté une mesure politique, on a creusé un trou profond dans le budget. Pour couvrir les dépenses de la loi scolaire et défrayer l'adoption, en masse, de toutes les écoles congréganisles, on a établi pour 13 mil lions de droits d'entrée. Quand on a augmenté la rémunération des miliciens, ee qui représente une charge nou velle de 12 millions par an, on a établi pour 20 millions de nouveaux droits sur l'alcool. Qu'on veuille bien remarquer que le Gou vernement demande toujours plus l'impôt que la somme accusée par l'état de ses besoins. Où s'en va le surplus En largesses de toutes sortes, en subsides aux couvents et aux fabri ques d'églises, en gratifications extraordinaires des fonctionnaires bien-pensants, en gaspil lages de toute nature. Voilà douze ans que dure la curée Le Journal d1 Fpres, digérant mal les observa- tions que nous avons faites, concernant le mau vais état de nos monuments, a cru habile de faire une charge fond contre l'ancienne admi nistration et principalement contre celui, que tous les Yprois ont aimé et dont la mémoire sera toujours vénérée, Monsieur Alphonse Vanden- peeroboom. Lui, le bienfaiteur de tant de familles Yproi- ses et de tant d'autres, être appelé par l'organe de nos tartufes de faux dieu, n'est-co pas stu péfiant S'il y a des faux dieux, ce sont ceux-là qui se sont emparés de l'Hôtel do Ville d'une façon scandaleuse, ceux-là qui ont détruit l'enseigne ment moyen, alors qu'ils avaient promis de le maintenir. Les faux dieux sont ces despotes, curés et autres, qui forcent les parents, qui dépendent de l'administration actuelle, de donner leurs enfants un enseignement incomplet et sectaire, propre les crétiniser et les laisser dans l'ignorance. Les faux dieux sont ces habiles administra teurs, qui, avec l'argent laissé dans la caisse communale par les libéraux, exécutent les tra vaux votés par l'ancienne administration et qui ont l'impudence de vouloir faire accroire aux naïfs par le Journal cTFpres, que ce sont eux, qui on ont pris l'initiative. Ce sont ces étrangers arrivés l'Hôtol de Ville par les moyens connus, qui ont eu l'effron terie de donner au nouveau boulevard, dont ils ont compromis l'alignement pour être agréable un couvent, le nom d'un ministre clérical, qui, par dépit d'un échec électoral, a privé sa ville natale de garnison pendant de nombreuses an nées et qui s'est toujours opposé l'achèvement du canal Lys-Yperlée, le fameux Malou. Ce sont ces hommes san3 cœur, qui ont eu la cruauté de mettre les anciens administrateurs des Hospices et du bureau de bienfaisance la porte comme de vulgaires malfaiteurs, dont le désintéressement et le dévouement étaient admi rés, aussi bien par le riche que par le pauvre. O G ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le .restant du pays tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. 7-00 INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès: Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES,

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