Nécrologie.
Théâtre d'Ypres.
Conseil communal dYpres
Ce sont encore ces hommes qui, la veille
d'une élection, promettent et trompent tout le
monde; les mêmes, qui, dans l'opposition, ont
fait une guerre acharnée tout ce que faisait
l'ancienne administration, qui allaient tout amé
liorer et qui mettent nos finances dans le pétrin.
Ils imputent l'ancienne administration l'em
ploi de la pierre blanche molle de France, alors
qu'ils savent pertinemment, quo c'est la Com
mission des monuments qui impose les maté
riaux pour les restaurations faut-il être do
mauvaise foi
Puis avancer que les libéraux n'ont pas res
tauré les Halles, c'est un comble le marché
couvert, contre lequel les cléricaux ont ameuté
tous les maraîchers, n'est-il pas là pour attester
le contraire la salle Pauwels et la salle de ma
riage, qui font l'admiration de tous les artistes
et connaisseurs, ne sont-elles pas là pour donner
le démenti le plus formel a leurs allégations
mensongères.
N'insistons pas sur les travaux d'hygiène exé
cutés par l 'administration précédente, car ils
sont nombreux; jamais l'administration actuelle
n'en exécutera la dixième partie du temps des
libéraux tout était arrangé avec ordre et discer
nement, tandis que maintenant on ne rencontre
que du gâchis et du gaspillage.
Du temps des libéraux la ville florissait l'en
seignement était respecté, les sociétés étaient
pleine de vie tous les embellissements et les
améliorations dans tous les services étaient cou
verts par les ressources ordinaires maintenant
que font-ils supprimer le Collège et son pen
sionnat augmenter le minerval des écoles
payantes diviser la ville en deux camps
exclure les libéraux de toutes les administrations
et donner les places devenues vacantes aux
étrangers. Oui, Journal d'Ypresvous pouvez par
ler de faux dieux voyez autour de vous et vous
ne verrez que des tartufes.
Et ces vaniteux qui, depuis six ans qu'ils sont
l'Hôtel de Ville, n ont absolument rien obtenu
pour la ville, dont l'influence se réduit zéro,
voudraient avilir la mémoire du plus grand ci
toyen, que la ville d'Ypres ait eu; n'est-ce pas
renversant
Ils sont bons voter de3 millions pour les au
tres villes et vider votre caisse vous vous en
apercevrez bientôt.
A Malines, leurs amis ont laissé un déficit de
150,000 francs si vous ne voulez pas qu'il en
soit ainsi Ypres, Yprois, entendez-vous en vue
de balayer cette engeance étrangère, venue pour
le malheur de notre ville.
Lundi soir, est subitement décédé, en sa mai
son de campagne, Monsieur Jules Iweins-du
Chastel, Président de notre Tribunal civil.
Encore quo l'honorable défunt fût atteint
d'une maladie de cœur arrivée déjà un degré
très-avancé, rien ne faisait présager une fin aussi
soudaine.
Entré tout jeune dans la magistrature, il était
la veille d'atteindre l'éméritat.
Aprè3 avoir débuté comme Substitut au Par
quet d'Ypres, il passa en la même qualité au
Parquet de Bruxelles. Plus tard, il nous revint
comme Procureur du Roi, et, finalement, devint
Président du Tribunal en remplacement de M.
Bar tel.
Il futdurant de longues années, membre et
puis Président de notre Commission administra
tive des Hospices civils.
Il fut aussi membre et Président de la Com
mission de l'Académie.
C'était un prodigieux et infatigable travail
leur.
Bien qu'appartenant l'opinion libérale, M.
Ivveins ne s'est jamais occupé de politique mili
tante, laissant en cela un excellent exemple
son successeur quel qu'il soit et tous les magis
trats en général.
Il était Officier de l'Ordre de Léopold et dé
coré do la Croix civique de lre classe.
Il appartenait par ses père et mère aux deux
familles les plus anciennes et les plus considéra
bles de la ville.
Les funérailles auront lieu Vendredi.
Ce soir, 7 3/4 heures, la troupe du Théâtre
Minard de Gand, sous la direction de M. P. Ls-
quier, donnera sur notre scène, une brillante re
présentation composée de
La Princesse de Bagdad,
comédie en 3 actes, par A. Dumas, fils
ET
La Joie fait Peur,
comédie en un acte par E. de Girardin.
Pour que nos lecteurs se fassent une idée de
l'excellence de cette troupe, nous ne pouvons
mieux faire que de reproduire en entier le
compte-rendu de 4a Flandre Libéraleau sujet de
ces deux comédies! qui ont été représentées au
Théâtre Minard de Gand
Au Théâtre Minard.
Nous lisons dans VEtoile Belge
Nous avons rendu compte de la distribution
des prix aux lauréats des derniers concours
entre les établissements d'enseignement moyen,
au Palais des Académies. Nous avons omis de
signaler une particularité aussi curieuse qu'in
téressante et instructive, étant donnée la situa
tion faite aux institutions laïques par l'envahis
sement, de plus en plus alarmant, par les insti
tutions religieuses, au détriment de celles-là.
Beaucoup de nos lecteurs n'ignorent pas que
de nombreux collèges créés dans les Flandres
par Marie-Thérèse, seul celui d'Ypres a su résis
ter la rapacité épiscopale, jusqu'au jour où
c'était aux élections communales de 1891
l'administration libérale de cette ville fut ren
versée, la suite des manœuvres les plus hon
teuses qui ont été signalées, depuis, par la presse.
Les vaincus ne perdirent pas courage, et J'on ne
tarda pas de voir s'édifier un collège libre, grâce
aux sacrifices que s'imposèrent un grand nom
bre des anciens élèves du collège supprimé.
Eh bien quatre brillantes distinctions dont
un prix dit unique ont été décernées aux élèves
de cet établissement, le seul qui subsiste de ce
genre dans notre pays.
Les heureux vainqueurs ont été particulière
ment ovationnés eu égard la rareté du fait et
surtout parce qu'on y a vu une victoire vengeant
noblement une odieuse usurpation au profit de
la gent cléricale.
Aussi la ville d'Ypres va être en liesse, pour
fêter dignement le retour de ses enfants, dont
elle a le droit d'être fière.
Espérons que le beau triomphe que nous ve
nons de signaler confirmera la résolution prise
non seulement de maintenir le Collège de
l'Union, mais de lui donner l'extension projetée
par des notabilités pédagogiques.
1. Communications.
2. Dépôt du compte communal pour 1895.
3. Hospices réductions de fermages.
4. Eglise S1 Martin compte 1895.
5. Achat d'instruments de musique.
6. Propriétés communales demande d'achat
de terrain.
7. Propriétés communales échange de terrains
Vlamertinghe rectification du ruisseau
dit Vijverbeek.
8. Détournement du sentier n° 20.
9. Droit d'abattage.
10. Règlement sur la circulation des vélocipèdes.
11. Eaux alimentaires travaux supplémentai
res demande de crédit.
12. Eaux alimentaires raccordement des bas
sins aux tuyaux de refoulement deman
de de crédit.
VILLE DE GAND.
CONVERSION ET SOUSCRIPTION
La Banque de Courtrai Yprcs informe
les porteurs d'obligations &aiid 1868,
1880 et 1883 qu'elle se charge de la
Conversion des dits titres.
On peut souscrire aussi dès maintenant
aux titres du nouvel emprunt.
Un grand nombre d'obligations des an
ciens emprunts, sorties aux tirages avec
prime, n'ont pas encore été présentées au
remboursement. La Banque se met la
disposition du public pour vérifier gratui
tement les tirages.
Nou3 présentons tous ses proches nos plus
sincères compliments de condoléance.
Alex. Dumas Sis, qui met sa gloire traduire des
paradoxes moraux en péripéties dramatiques, entre
prend dans la Princesse de Bagdad, de nous intéresser
une femme qui forte de la conscience de son hon
nêteté prend les apparences de la courtisane, et
s'apprête aller au-delà des apparences, pour punir
son mari d'oser douter de sa vertu sans tache.
11 est vrai qu'il nous présente Lionette comme une
névrosée, bâtarde d'un roi et d'une aventurière, légi
timée par un rastaquouère, élevée dans un milieu
malsain, et n'ayant entendu la voix de la raison et de
la sagesse qu'aux rares instants où son père parvenait
se soustraire aux ydux de tous pour l'embrasser sans
compromettre le prestige de la majesté souveraine.
Mme Wilson anime" cette création capricieuse d'un
dramaturge épris de l'étrange, elle imprime Lionetle,
une intensité de vie, une émotionnante impressionna-
bilité, une délicatesse de sentiments unie une sensi
bilité excessive, une insouciance des petits côtés de la
vie, un dédain altier du convenu, une aspiration fébrile
vers le bien et le vrai, qui captivent la sympathie du
spectateur, l'illusionnent, le font palpiter et souffrir
avec Lionetlesans lui laisser soupçonner tout ce que
le personnage a de factice et d'invraisemblable. Il est,
notre sens, bien peu de rôles qui offrent i l'éminente
artiste un thème plus propice l'expansion de ses
admirables qualités, une occasion plus favorable de
faire alterner les ée'ats superbes di la colère, avec la
séduction enchanteresse d'un captivant et gracieux
sourire.
Son retour parmi nous a été salué comme il méritait
de l'être, par le public d'éiite qui se pressait hier au
Minard Acclamations, rappels et fleurs, rien n'a
manqué pour faire fête la noble artiste.
Jeune et beau cavalier, M. Bresson Le Comte de Hun
a recueilli des applaudissements côté de Mme Wil
son il a donc fait un début plein de promesses.
M. Esquier Nourvedy est toujours l'artiste conscien
cieux que nous avons acclamé tant de fois. Incarnant
son personnage avec autant de précision que d'au
torité, le caractérisant dans ses grandes lignes avec
autant de puissance que d'exactitude d'observation dans
les moindres détails. Ne sacrifiant jamais la vérité
l'effet. Mettant toute chose son plan, joignant l'ex
pression de la physionomie, de l'attitude et du geste
au mérite d'une diction toujours nette, nuancée, sobre
et naturelle, frappant fort quand la situation l'exige,
mais frappaut toujours juste.
Convenablement secondés et la soirée d'hier nous
a montré qu'ils le seront M. Esquier et Mme Wilson
nous donneront une interprétation excellente des pièces
sérieuses portées an répertoire.
M. O'Kermans, Godler de la Princesse et Noël dans
la Joie fait peura montré de l'acquit, de la rondeur
et une bonhomie narquoise, non dépourvue de finesse.
Nous ne pourrons juger complètement cet artiste que
lorsqu'il se produira dans des rôles plus importants et
y\ns en dehorsil en est de même de MM. Caylet,
Richardet Dunoyer, le Commissairequi, tous deux,
nous ont produit une excellente impression.
Visiblement troublé par une insurmontable émotion
dans la Joie fait peur, M. De Gislain a fait preuve
dans la Princesse d'une vive intelligence scénique, ainsi
que d'une spirituelle vivacité jointes une distinction
de bon aloi. La Joie fait peur qui servait de lever de
rideau a été jouée d'une manière satisfaisante, mais
sans donner, croyons-nous, l'entière mesure du talent
de ses interprètes qui, tous et toutes, semblaient para
lysés par le trac ils ont cependant produit c.ne bonne
impression et l'on peut, sans s'aventurer outre mesure,
promettre de francs succès la plupart d'entre eux.
Donc en résumé victoire sur toute la ligne, et bril
lante inauguration des soirées que la compagnie dra
matique française vient nous donner au Minard.
"miotcioptmol
Séance publique du Samedi 10 Octobre 1896
5 h. du soir.
0 e d e e du joue:
SA IVS KUABS.