Chronique locale.
i\° 82. Jeudi,
56e ANNÉE.
15 Octobre 1896
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
ASSOCIATION LIBÉRALE D'YPRES
La majorité.
Péréquation cadastrale.
-)~(o)rt-
Un aveu du Moniteur de
l'Hôtel _de Ville.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
vires ac'juihit eundo.
On traits forfait.
Revision des listes électorales
Le bureau de l'Association libérale fait un
pressant appel aux électeurs qui, pendant la
dernière période électorale, ont constaté qu'ils
n'étaient pas inscrits sur la liste électorale ou ne
l'étaient pas avec le nombre de votes auxquels
ils ont droit il les engage faire valoir leurs
droits auprès de leurs administrations commu
nales respectives.
Les électeurs qui recevraient de la part d'une
administration communale la notification de la
radiation de leur nom ou de la diminution de
leurs votes sont priés de vouloir s'adresser avec
les pièces justificatives au bureau de l'Associa
tion libérale, rue du Séminaire, les Dimanche
de 11 1 h., et tous les jours de la semaine de 5
7 h. du soir.
Le dernier délai pour réclamer devant l'auto
rité communale expire le 31 Octobre prochain.
Ypbes, le 14 Octobre 1896.
La rentrée des Chambres ne doit pas avoir
lieu avant cinq ou six semaines, et les journaux
commencent déjà s'occuper de ce qui se pas
sera au nouveau Parlement. C'est ainsi que
l'Etoile vient de publier un article, dans lequel
elle montre combien est précaire la situation
des cléricaux, en dépit de la force apparente
qu'ils possèdent au Palais de la nation. Tout le
morceau est lire
La droite, malgré l'énorme majorité factice
dont elle dispose, s'affaiblit et se désorganise
de jour en jour. M. Woeste le reconnaît, et
pour le reconnaître, il est d'accord, chose mi
raculeuse, avec son vieux rival, M. Beernaert.
Divisée sur toutes les grandes questions politi-
3ues, économiques, sociales et militaires, la
roile n'a d'autre ressource que d'en écarter la
solution par des expédients misérables. Les
seules questions qui ne la divisent pas, ce sont
les petites questions de boutique électorale.
Que l'on fasse le bilan du gouvernement depuis
la revision constitutionnelle, et l'on sera édifié.
Le cabinet est aussi divisé que la majorité
sur laquelle il s'appuie. Ni en matière écono
mique, ni en matière militaire, ni en matière
sociale, il n'a jamais osé prendre une altitude
nette. En matière économique, il ne cesse de
flirter avec le libre échange que pour conter
fleurette la protection. En matière militaire,
il laisse le ministre de la guerre aller au devant
d'un échec dans la question du service person
nel, et il consolide le remplacement en aug
mentant la rémunération des miliciens. En
matière économique, il fait la chauve-souris
entre les partisans de la liberté et les partisans
de la réglementation universelle. Il dit aux
uns <i Je suis libéral Voyez mes ailes man-
chestériennes. Et il dit aux autres Voyez
mes lois ouvrières Je suis interventionniste.
Jamais le double jeu et l'improbité politique
n'ont été poussés plus loin que par ces gcns-là
Leur seul programme pratique, c'est de se
maintenir au pouvoir. Leur seul idéal, c'est de
pouvoir dire Nous continuons vivre.
Ces messieurs réussiront-ils pendant long
temps eneore, entretenir l'équivoque grâce
laquelle ils conservent leurs portefeuilles
Nous n'en savons rien mais leur con
fiance ne doit plus être entière, car, au point
où en sont les choses, il suffirait d'un mince
petit incident pour désagréger ou pour renver
ser le cabinet. Ce n'est pas offenser personnel
lement ces messieurs que de ne pas les prendre
pour des hommes capables dexercer sur la
droite une autorité pareille celle des de
Theux, des Descamps, des Malou, des Jacobs
ou des Beernaert. M. De Smet est, certes, un
homme intelligent, mais il est peu préparé au
rôle qu'il joue, et il abuse un peu du droit de
se contredire. Si M. De Smet est par trop ver
satile et par trop inconsistant, M. Vandenpee-
reboom, qui a de réelles qualités d'administra
teur, est par trop entêté et par trop sectaire,
M. Brassine est un soldat sympathique que ses
collègues ne sont pas encore parvenus rendre
tout fait impopulaire dans l'armée. Quant
aux autres, il serait difficile d'en dire du bien,
et même, tant ils sont médiocres, d'en dire du
mal. S'ils demeurent au banc des ministres,
c'est parce que M. Beernaert et M. Woeste,
pour des raisons différentes, sont actuellement
impossibles. Nos maîtres ne sont que des
intermédiaires sans importance,
Des huit ministres, il en est deux qui,
l'heure actuelle, sont quelque peu ébranlés ce
sont M. De Smet et le général Brassine. Le mi
nistre de la guerre sera probablement débar
qué l'occasion du service personnel. Quant
M. De Smet, il a contre lui la jeune démo
cratie chrétienne qui lui en veut démocrati
quement, mais peu chrétiennement, et qui a,
parait-il, juré de le renverser. De plus, M. De
Smet est devenu la bête noire de certains droi
tiers dont il a, malgré ses bonnes intentions,
contrarié les intérêts électoraux. Le résultat de
l'élection de Tournai a ravivé les ressentiments
auxquels il était en butte. Certains journaux
cléricaux ne se gênent point pour faire remon
ter M. De Smet la responsabilité de la dé
faite. Pour peu que leur mauvaise humeur per
siste, le chef du cabinet pourrait bien en
éprouver les effets. On demande un bouc émis
saire, afin de le charger des péchés d'Israël.
Dans ces conditions, la situation du cabinet
n'est pas plus brillante que celle de la droite, et
tout fait prévoir que M. De Smet se trouvera
aux prises avec d'assez grosses difficultés.
La nouvelle péréquation cadastrale sera com
mencée dans quelques jours.
Déjà les fonctionnaires du cadastre s'occu
pent recueillir les données nécessaires la
détermination des types d'évaluations.
Il nous pose une question qui, dans
gination féconde, doit nous embarr
Le travail de révision durera au moins deux
ans. La péréquation cadastrale de 862 a ab
sorbé cinq années.
Les résultats des nouvelles expertises sont
destinés avoir une influence considérable sur
les finances de l'Etat et le fonctionnement de
nos principaux impôts. C'est le cadastre, en ef
fet, qui sert de base la perception de l'impôt
foncier, l'établissement des taxes provinciales
et communales sur le revenu immobilier, la
fixation des droits de succession en ligne di
recte.
11 importe, ces divers points de vue, que
les contribuables surveillent de très-près les
évaluations qu'opéreront les agents du fisc.
Le Journal d'Ypres convient qu'il a commis
une balourdise en traitant M. Alphonse Vanden-
peereboom de faux Dieu c'est raido pour l'or
gane du savoir vivre cet aveu de sa part a du
mérite, n'insistons pas.
son ima-
embarrasser la
voici
u Oui ou non, M. Alphonse Vandenpeereboom
était-il la cheville ouvrière, l'âme de l'admi-
nistration communale, soit comme échevin,
soit comme bourgmestre, quand ont été enta-
més les travaux de restauration des Halles et
do l'église S1 Martin.
Nous n'hésitons pas un instant pour dire oui,
et puis
Nous demandons au Journal d'Ypres quelle
conclusion il veut tirer de là.
Voyons, n'est-ce pas sous l'administration ac
tuelle, dont Surmont est la cheville ouvrière,
même l'âme éclairée par les connaissances de
notre échevin des travaux publics, que le palais
de justice est restauré
Est-ce lui qui ordonne le maintien d'un bâti
ment qu'on aurait dû reconstruire de fond en
comble Est-ce sa faute, si l'architecte tient
conserver une poutre vermoulue et brisée au
milieu Est-il responsable de l'atteinte scanda
leuse portée au stylo primitif, par la création do
deux lucarnes, qui auraient pu figurer très bien
Bur un magasin de fourrages Evidemment non.
Il a fait déguerpir les magistrats de l'ancien
alais de justice, avec l'espoir d'en obtenir un,
digne de la ville d'Ypres il n'a pas réussi, doit-
il en être rendu responsable D'après nous,
non mais d'après le dire de ses propres amis,
il serait cause de ce qui arrive.
Ils prétendent que si le Père de la Cité avait
un caractère moins hautain et entier avec ses
amis politiques de Bruges, ceux-ci eussent été
lus larges et plus accommodants. Ils auraient
oté la ville d'un palais do justice convenable.
Tout cela est très possible, mais encore une
fois,pour revenir la question du Journal d'Ypres,
l
L
OG
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00
Idem. Pour le restant du pays7-00
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25.
Insertions Judiciaires la ligne, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
^testant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES,
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