t\° 88. Jeudi, 5 Novembre 1806 JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. jcç V i s. Le prix du pain. Millions électoraux. Nos gouvernants. 56e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. TIRES ACQUIR1T EDNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES, On traite forfait. Les personnes qui prendront un abonnement au Progrès dater du \T Janvierle recevront gratuitement partir de ce jour. ■Il1111 II III ■III I■11111 IMIlMIjlll BBBaaBBBMBBBBBSBBBBMMHM Ypres, le 4 Novembre 1896. Plusieurs confrères publient les lignes sui vantes A l'entrée de l'hiver, le prix du pain vient de subir une augmentation sensible, mettant les pauvres gens dans une situation pénible, qui sera encore aggravée par l'augmentation fatale du prixdes pommes de terre que les pluies incessantes vont provoquer. On attribue généralement la cause princi pale de l'augmentation des farines la réduc tion de l'importation par suite du mauvais état des récoltes dans divers pays qui nous fournis sent ordinairement de grandes quantités de grains. Il ne faut pas, en effet, croyons-nous, cher cher d'autre cause, si nous nous en rapportons au dernier bulletin du commerce de la Belgique avec les pays étrangers. Ce bulletin nous renseigne qu'en Septembre 1896, on a importé 1,122,420 k. de farines de froment, d epeautre et de méteil tandis qu'on en avait importé 6,619,867 k. en Septembre •1895 et 6,940,868 k. en Septembre 1894. Pendant les neuf premiers mois de cette an née, le mouvement d'importation pour les fari nes de froment, seigle et méteil a été de 12 millions 533,500 k. Il avait été de 59,620,572 k. pendant les neuf premiers mois de 1895. Pendant les neuf premiers mois de 1896, on a importé 339,013,601 k. de froment, épeau- tre et méteil on a importé 978,255,915 k. pendant les neuf premiers mois de 1895. La différence est, comme on voit, très sensi ble, et il n'est pas étonnant qu'elle ait provoqué une augmentation des prix. La cause principale de la hausse du prix des farines doit être attribuée la réduction d'im portation. La réduction d'importation provient, non du mauvais état des récoltes dans divers pays, comme le disent les lignes qui précèdent, mais du droit d'entrée qui a été voté I année dernière par les Chambres cléricales. Il suffit de suivre le mouvement de l'impor tation des farines en Belgique depuis lors. Dans les mois qui ont précédé le vote des droits d'entrée, l'importation a augmenté. On faisait des provisions en prévision des droits. Au contraire, dès que les droits ont été éta blis, l'importation a diminué d'une façon sen sible. Si la diminution d'importation pouvait être attribuée au mauvais état des récoltes dans divers pays, celte diminution n'aurait été con statée que cette année. Or, la diminution d'importation a commencé dès que les droits ont ete en vigueur, preuve que c'est bien aux nouveaux droits que l'on doit la diminution. En ce qui concerne limporlation des grains, il y a une diminution pour les neuf premiers mois de 1896 sur les neuf premiers mois de 1895, maison oublie d'ajouter qu'il y a aug mentation sur 1894. Pour les neuf premiers mois l importation de froment, épeaulre et méteil a été respective ment, en chiffres ronds en 1894, de 888 mil lions de kilos, en 1895, de 978 millions et en 1896 de 939 millions. On voit que, s'il y a diminution sur les neuf premiers mois de l'année dernière, il y a une augmentation importante sur la période cor respondante de 1894. Le mois de Septembre dernier a même été plus fort qu'il n avait jamais été. Il avait donné en chiffres ronds en 1894, 120 millions de ki los en 1895, 83 millions en 1896, 134 mil lions. Tous ces chiffres sont pris dans le dernier ta bleau du mouvement commercial. On ne pourrait donc pas encore dire si 1 im portation des grains sera moins grande cette année que l annee dernière et en tout cas elle sera plus importante que celle de 1894. 11 en est autrement des farines. L'importation a baissé d une façon continue dès [application des droits elle est de beau coup inférieure non seulement celle de 1 an née dernière, mais celles de toutes les années précédentes. Or, comme le grain pour devenir du pain, doit dabord être de la farine, et que la farine se trouve dans les conditions que nous venons d indiquer, c'est au droit d'entrée qu'il faut at tribuer le renchérissement du pain. On se souvient peut-être des circonstances dans lesquelles le gouvernement catholique, que l Europe ne nous envie pas, a été amene, la fin de la dernière session, faire voter 10 millions pour la voirie vicinale. Les crédits sollicités pour le chemin de fer du Congo étaient compromis beaucoup de droitiers an nonçaient qu'ils ne donneraient plus un sou pour l'aventure congolaise, qu'il y avait, en Belgique, une masse de travaux publics en souffrance et pas d'argent pour les exécuter c'est alors que pour pouvoir prendre aux bons Belges quelques millions pour le Congo, on leur en a pris dix autres pour la voirie vicinale. A la rigueur, ceci peut passer. C'est toujours dix millions qui n'iront pas au Congo. Mais ce qui dépasse toute mesure, c'est la façon dont se lont le paiement et la répartition du subside entre les communes. On ne leur donne pas d'argent. L'Etal achète des pierrailles et les transporte sans frais pour les communes mais l'Etat-Agricullure, repré senté par M. De Bruyn, paie l'Etat-Chemin de fer sous les apparences du père Boom les dits frais de transports valoir sur le crédit de 10 millions. De sorte que l'Etat dépensera bien un million pour acheter des pierres et qu'il s'en paiera lui-même neuf pour les transporter. (Ici, nous nous permettons une parenthèse. Pendant que l'Etat employera ainsi son chemin de fer transporter, avec l'argent des contri buables, des matières pondéreuses, nos pau vres bateliers, que cette concurrence ruine, pourront mourir de faim). Revenons nos moulons. Voilà donc l'Etat payant aux communes de belles pierres de macadam et les transportant pour rien. Or, de ce fait qui parait très simple et très naturel, il résulte au profit des provin ces flamandes catholiques et au détriment des provinces wallonnes anticléricales, une injus tice flagrante. C'est dans les provinces de Liège, de Namur et du Hainaut que se trouvent les carrières de pierre où l'Etat achète ses pierrailles. Pour transporter un wagon de Comblain-au-Pont, par exemple, Waremme, 1 Etat inscrira ficti vement son budget, valoir sur le crédit de dix millions, une somme bien moindre que pour transporter le même wagon Gand ou au fond des Flandres. Si l'Etat donne donc aux communes de la Flandre occidentale le même nombre de wagons de pierre qu'aux communes de la province de Liège, il fait un cadeau beau coup plus beau aux Flamands. Et voilà l'égalité entre les Belges rompue. La Députation permanente de Liège et la Députation du Hainaut ont protesté. Réussi ront-elles Nous en douions. 11 faut récompenser les populations flaman des de leur fidélité la foi catholique. Ce qu'il y a de plus déplaisant dans l'aven ture, c'est que ce sont les premiers, dont les députés, par leur hostilité au Congo, ont arra ché ces 10 millions au gouvernement, qui en profiteront le moins. Voilà comment la vertu n'est pas toujours récompensée. L'Express Un conseil des ministres devait avoir lieu Samedi soir, mais au dernier moment il a été ajourné. Dans cette réunion, nos gouvernants devaient non seulement s'occuper de la ques tion militaire, mais encore de plusieurs autres, qui soulèvent, parait-il, des difficultés. 11 s'agit notamment du projet Nyssens sur la caisse de retraite des travailleurs plusieurs ministres n'approuvent pas certaines de ses dispositions. De là des tiraillements et des dis cussions. Bref, nos gouvernants, sur divers objets, sont loin d'être d'accord, et leur dés- LE PROGRÈS

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