Nul n'est prophète dans son pays. Ille quoque. Théâtre d'Ypres. Conseil communal d'Ypres écoles sans Dieu, sont devenus subitement d'une dévotion outrée, tel point que l'homme le plus sérieux de la ville, M. le Sénateur Struye, en rit de tout cœur. Avant, c'étaient des avancés tous crins ils faisaient une guerre acharnée au clergé qui combat encore tous les jours, d'une façon dé loyale, les écoles officielles aujourd'hui, ils ne se contentent pas de remplir modestement leurs devoirs religieux, ce dont ils sont complètement libres et hors de critique, mais, avec l'intention arrêtée d'être remarqués peine entrés l'église, ils se prosternent genoux sur les dal les et, les bras ouverts, égrènent un chapelet gros grains l'usage de tous les grands pé cheurs. Que doit penser le bon Dieu, qui voit tout et pénètre le fond de toutes les consciences, en pré sence de tant d'astuce et de cette hypocrisie 11 doit être navré en voyant l'homme, créé son image, descendu si bas Ces malheureux, que pensent-ils en agissant ainsi Certainement ils doivent perdre la carte ou se laisser prendre quelque promesse falla cieuse toujours cléricale. De quelle considération peuvent-ils encore jouir N'inspirent-ils pas aussi bien leurs anciens comme leurs nouveaux amis de la méfiance et du dégoût Nous admettons que les ouvriers de la ville, ainsi que ceux qui dépendent des Hospices et du Bureau de Bienfaisance fréquentent le Volhs- huis et retirent leurs enfants des écoles officiel les pour les mettre l'école S' Michel, où l'en seignement est nul; ils y sont forcés; mais nous blâmons ouvertement ceux qui sont indépen dants par leur position, et qui jouent, hélas le bien triste rôle de lâcheur. Que dire de nos administrateurs des Hospices et du Bureau de bienfaisance Non contents d'avoir retiré des écoles officielles les petits orphelins, ils les envoient maintenant la con grégation encore un effet du même sermon La loi scolaire ne défend-elle pas aux mem bres des Hospices et du Bureau de Bienfaisance d'exercer la moindre pression sur les parents secourus Ne pourraient-ils pas nous dire, par quels moyens les cléricaux sont parvenus dépeupler les écoles officielles de tous les enfants dont les parents obtiennent des secours A la suite de quelles promesses ou de quelles menaces une mère de famille, devenue veuve, se voit-elle obligée de retirer ses enfants des écoles communales peine son mari enterré ou pas même Les veuves, ayant encore des enfants aux écoles communales, devraient être soutenues par les libéraux elles sont très rares. Nous aurons bientôt une nouvelle interpella tion imposée l'éloquent démocrate chrétien Vanderghote sur la population scolaire La réponse de notre maïeur est toute prête c'est grâce l'excellente instruction donnée par des instituteurs modèles qu'est due la prospérité de nos écoles, etc., etc. De la tartufferie, en veux-tu, en voilà On vient de nous soumettre les photographies des travaux d'un château d'eau construit par la Société Anonyme des Briqueteries de la Sambre pour les chantiers navals, ateliers et fonderies de Nicolaïf, (Russie) qui ont été faits, d'après les projets de notre compatriote, M. Arthur Ma- gherman, architecte de la dite Société. Les plans soumis par M. Magherman ont été approuvés par une commission spéciale composée exclusi vement d'ingénieurs. Les autres plans, dressés par des hommes qui ont un plus grand nombre d'années de pratique que lui. ont été rejetés. Cela prouve en faveur de ce jeune artiste qui peut se dire enfant de ses œuvres. Aussi lui adressons-nous nos plus chaleureuses félicita tions. Le château a une hauteur de 53 mètres. Sur le fût, une hauteur de 20 mètres est monté un réservoir qui peut contenir 150,000 litres ou 1,500 hectolitres d'eau. Ce fût, fait en belles briques spéciales, a un double emploi il sou tient le réservoir et sert en même temps de che minée pour toutes les machines. Au-dessus du réservoir ce fût continue et atteint encore une élévation de 30 mètres. Le couronnement de la tête est très léger et architectural. C'est une des plus grandes installations qu'on ait faites dans ce genre. Voici quelques chiffres pour donner une idée de ce travail remarquable. Le réservoir avec accessoires pèse 90,000 kgr. L'eau id. 150,000 Le fût en briques spéciales légères id. 431,500 Les fondations pèsent 550,000 En tout 1,221,500 M. Magherman vient de soumettre ses plans pour une installation analogue Bodange (Grand Duché de Luxembourg). Il est regretter que M. Magherman ne soit pas resté Ypres où l'on pourrait utiliser son talent. En lui se personnifie bien le proverbe Nul n'est prophète dans son pays. M. Itoehel'ort socialiste mais non partageur. Lorsque M. Henri Rochefort, en 1889, alla rejoindre en Belgique le général Boulanger, il confia M. Vaughan, homme de lettres, en vertu d'un mandat très précis, la direc tion administrative et commerciale de Intransigeant, et le soin de surveiller, dans ce journal, ses intérêts particuliers. Rappelons, ce propos, que Rogeard, l'auteur des célèbres propos de Labienus vécut pau vre toute sa vie, et qu'il vient de mourir dans une espèce d'Hospice où l'avaient placé quelques amis, admirateurs de son talent et de son carac tère. Rhéteur très érudit et bel écrivain de la vieil le école, il travaillait pour la gloire de l'art. Son fameux pamphlet est un chel-d'œuvre. M. Rochefort travaille pour l'argent. Nous apprenons que la troupe du Nederlandsch Tooneel de Gand, direction M. Gevaert, donnera Mercredi 30 courant, 7 heures du soir, au théâtre de notre ville, une représentation du Smedersbaas (Maître de torges) pièce dramatique en cinq actes de G. Ohinet. On commencera par O Mijnheer, vaudeville en un acte de J. Alexander. Une soirée d'élite qui aura, sans aucun doute un succès énorme. Avis aux amateurs. Société de Gardes Civiques D'YPRES. Vergracht, Félix, Boedt, Léon, Rabau, Arthur, Decoene, Georges, Ligy, Albert, 15 10 20 25 25 95 25 15 25 15 15 95 10 20 20 25 15 90 20 15 25 20 10 90 10 15 20 15 15 75 1. Propriétés communales procès-verbal de lo cation. 2. Idem procès-verbal de vente d'un terrain. 3. Idem échange de terrain avec M. Valcke. 4. Idem vente d'un terrain le long du ruisseau de Dickebusch. 5. Règlement-tarif des droits d'abattage et d'ex pertise. 6. Droit de pêche au majoorgracht; fin de bail. 7. Hospices civils: vente d'immeubles Zille- beke. 8. Bureau de bienfaisance réduction de fer mage. 9. Fabrique d'église St-Jacques budget pour 1897. 10. Règlement sur le jeu des orgues et sur les bals publics. Bibliothèques publique et populaire de la ville d'Ypres. Liste des ouvrages entrés pendant les mois dOctobre, Novembre et Décembre 1896. (Les ouvrages marqués d'un proviennent d'achats, les autres de dons). Recueil de travaux d'érudition offert Mgr. de Harlez l'occasion de son 25me anniversaire de professorat. Leyde, Brill, 1896 in-8°. Cte Th. de Limburg-Stirum. Coutumes des pays et comté de Flandre Coutumes de la ville de Termonde. Brux., Goemaere, 1896 in-4*. Mémoires couronnés et autres mémoires pu bliés par l'Académie royale des sciences et des beaux-arts de Belgique. Tome L vol. il. Brux., Hayez, 1896 in-8°. Léop. Mees. Geschiedenis der gemeente Hingene. Gent, Vanderpoorten, s. d. in-4°. Picard, etc. Pandectes belges. Tome 55. Brux., Larcier, 1896 in-4°. La valise du conteur. Choix de contes puisés dans les œuvres de Théoph. Nelk et trad. de l'ail, par A. d'Aveline (André Van Hasselt). Alost, De Seyn-Verhougstraete, 1896 in-12°. A.V.L.—Notice biographique do M. P.-J.-G. baron Surmont de Volsberghe, peintre-paysa giste. S. 1. n. d. Broch. in-8°. Mémoires... de la Société des sciences, des arts et de3 lettres du Hainaut. Mons, Dequesne- Masquillier et fils tome 6, 1893 tome 8,1896 2 vol. in-8°. Plettinck Léop. Studiën over het leven en de werken van Karel van Mander, dichter, schilder en kunstgeschiedschrijver, 1548-1606. Gent, 1896 iu-8°. Quaedvlieg Léop. Simon de Toovenaar. Hasselt, St. Quintinus drukkerij, 1894; in-12°. Castelein A. Le socialisme et le droit da propriété. Brux., Goemaere, 1896 in-8°. Après son retour en France, satisfait des services de M. Vaughan, dont l'administration avait été fort prospère, il lui continua sa confiance et le garda com me gérant de la Société en commandite qui exploite ac tuellement encore la feuille antibourgeoise. Aujour d'hui, les deux amis sont brouillés M. Rochefort chicane son mandataire sur sa reddition des comptes M. Vaughan se plaint avec amertume de l'injustice et de l'ingratitude de son mandant. Une sentence arbi trale vient de trancher leur différend elle donne tort, sur tous les points, au célèbre pamphlétaire. Elle fournit en même temps d'intéressants détails sur la gestion du journal socialiste. Il en résulte que, de 1889 1896, c'est-à-dire en sept ans, M. Henri Ro chefort a reçu de M. Vaughan 700,000 fr. d'appointe ments comme rédacteur et 1 million de dividendes com me actionnaire, ce qui représente un total de 1,700,000 fr., soit plus de 242,000 fr. par an. La Lutte contre le capital est, comme on voit, une bonne affaire. Comme M. Vaughan, après sept ans d'heureuse gestion, lui réclamait une juste rémunération de ses services, M. Rochefort se contenta de lui répondre qu'aux termes de la loi le mandat était gratuit Les arbitres n'ont pas admis cette manière de voir ils ont pensé qu'un homme qui gagne 1,700,000 fr. en sept ans, peut rétribuer ceux qu'il emploie. Ce tribunal bourgeois a rappelé au respect des droits au travail ce socialiste intransigeant. Tir aux cartons du Jeudi 24 Décembre 1896. Séance publique du Lundi 28 Décembre 1896. 6 h. du soir. OBDBE DU JOUE: 1 QO

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Le Progrès (1841-1914) | 1896 | | pagina 2