1897. Chronique locale. Sos 1-2. Jeudi, 57e année. 7 Janvier 1897. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. La Domination maudite. Notre dette. ■net- paraissant le jeudi et le demanche. tires acqdirit kondo. On traite forfait. A l'occasion du renouvellement de l'année, nous considérons comme un devoir, consacré par l'usage, d'adresser nos chers abonnés et lecteurs nos souhaits de santé, de bonheur et de prospérité croissante. Voilà CINQUANTE SEPT ANS que nous re nouvelons ces vœux sincères la fin de l'année ou l'année naissante, et nous nous le rappelons avec une vive satisfaction en effet, voilà cin quante-sept ans que nous défendons dans Le Progrès les nobles idées de progrès et de liberté qui font l'honneur du parti libéral, chez lequel nous rencontrons le plus bienveillant appui. Aussi longtemps que nos forces nous le per mettront, nous continuerons notre tâche de pro pagande libérale que nous avons remplie sans défaillance, ni faiblesse, convaincu que cet appui ne nous fera pas défaut. Aussi, ne désespérons-nous pas du nouvel avè nement du parti libéral nous avons, au con traire, l'espoir fondé que l'idée libérale, qui est chère nos abonnés et nos lecteurs, triomphe ra dans un avenir plus prochain que ne le croient nos adversaires, si compromettants au point de vue du bonheur de la Belgique. Tel est le souhait le plus ardent que nous for mons et auquel s'associent, certes, tous les vrais libéraux. Ypres, le 6 Janvier 1897. Lorsque, en 1884, les cléricaux conquirent le pouvoir, leur premier mot politique fut une parole d'apaisement national. Tous les broyés, toutes les victimes du gou vernement libéral allaient obtenir une éclatante réparation Mais rien de plus Le ministère catholique n'allait jamais faire de politique sectaire I Les titres seuls des candidats seraient portés en compte Mais quand sur ces entrefaites arrivèrent les défaites libérales successives amenées en ma jeure partie par la corruption cléricale effrénée, les calotins changèrent d'allure et de langage Dès qu'ils aperçurent que leurs positions électorales se raffermissaient, la pression clé ricale ne connut plus de bornes. Les couvents et les églises entrèrent en lice. Des armées de calotins assoiffés de jouissances et de récompenses terrestres, se ruèrent l'as saut du pouvoir. Ce fut un formidable déploie ment de tous les appétits cléricaux inassouvis. Plusieurs ministres pieux, effrayés devant l'œuvre colossale d'encapucinement laquelle on les obligeait de s'atteler, ne voulurent pas se plier aux injonctions intransigeantes de l'épiscopat. Ils furent cassés aux gages et rem placés par des pantins du clergé. La première et la plus urgente besogne pour nos réactionnaires victorieux était de s'empa rer de l'enseignement primaire. Une bonne loi scolaire qui livrait les écoles communales en tièrement au clergé, fut votée dare dare, sans crier gare. Plus tard, en 1894, la même loi scolaire, non suffisamment réactionnaire aux yeux de la calotte, lut révisée et perfection née dans le sens de la cléricalisation idéale. Les cléricaux, en s'emparant de l'instruction primaire, étaient superbement inspirés. Ils sa vaient surabondamment qu'en s'emparant de l'enseignement au premier degré, ils s'empa raient tout bonnement du pays. Le second grand moyen d'encapucinement de la nation, fut trouvé dans la réforme électo rale dont les cléricaux nous dotèrent. Notre système électoral est le mode de suf frage le plus compliqué, le plus slupide et le plus monstrueusement injuste qui soit au mon de. Il a été dicté par la haine profonde qu'in spirent au cléricalisme les éléments libéraux et démocratiques. Le mot d'ordre des cléricaux, en procédant la révision constitutionnelle, était de faire une œuvre électorale violemment rétrogradé. Le but politique visé par nos adversaires était double 1. Tuer le libéralisme 2. Paralyser effroyablement l'essor de la dé mocratie. Les ultramontains ont tellement adultéré, leur profit, le nouveau système électoral, qu'ils ont atteint le premier résultat. Nous devons l'avouer avec un profond sentiment de tristesse Le libéralisme est aujourd hui cantonné dans sesderniersretranchements.il succombe sous les armées fanatisées de paysans et d'ouvriers flamands. Mais il a pour lui l'élite intellectuelle de la nation, élite constituant malheureusement la minorité du corps électoral. Toutefois, le règne de l'ignorance et des pré jugés ne sera pas éternel. Le jour viendra où l'apprentissage politique des nouvelles masses électorales sera un fait accompli. Ce jour, qui est plus proche de nous que les cléricaux ne le supposent, marquera la date de l'écrasement de la maudite domination ultra- monlaine qui a semé tant de ruines sur notre sol, et il sera pour nous, libéraux, le signal de la délivrance politique du pays. Haut les cœurs l Pas de défaillances I Fai sons face bravement la tempête cléricale qui hurle en ce moment lugubrement autour de nous I L'avenir est nous l Au 1er Janvier 1895, notre dette s'élevait a fr. 2,215,376,147,05. Au 1er Janvier 1896, elle s'élevait fr. 2 milliards 246,029,447.05. Augmentation 30,653,300 francs. Ce qui n'empêche pas ce pince-sans-rire de M. De Sraet de Naeyer de faire étalage de pré tendus bonis qu'il aurait réalisés Farceur 1 Le jour, tant appréhendé par les hommes francs, est heureusement passé sans encombre. Les simagrées, le lr jour de l'an, sont de règle et ont une risible attraction auprès de certains personnages qui prennent le malin plaisir de re cevoir ce jour-là, non pour compter leurs fidèles et voir les lâcheurs, mais bien avec l'intention d'humilier les fonctionnaires et autres qui ne sont pas de leur parti et sur lesquels ils exercent certaine iufluence ne forcent-ils pas ces rnal- heureuxàleur adresser des souhaits contrecœur? L'art de cultiver l'hypocrisie est l'état latent auprès de ces excellents cléricaux ils poussent les honnêtes gens devenir mauvais et faux. Quelle moralité i Qu'ils ne s'imaginent cependant pas que tous ceux qui se sont rendus chez le maïeur, les deux tiers contraints, soient des leurs oh ça, non A peine étaient-ils sortis de ce milieu maudit, u ils respiraient pleins poumons, contents 'avoir terminé une sale corvée. Et maintenant, le Journal d'Ypres écrira que la réception a été splendide que toutes les notabi lités s'y sont rendues et que M. Surmont jouit d'une popularité toujours grandissante. Cela, avec le reste Nous connaissons la sin cérité de ce journal. Il est question qu'un grand nombre d'habi tants de la ville, demeurant auprès de nos nom breuses églises, s'adresseront l'administration communale, afin qu'elle défende par un règle ment, pareil celui qui existe Ostende, les sonneries des cloches, par trop matinales. Les orgues ont été défendues parce qu'elles empêchaient les gens de dormir les sonneries des cloches le seront parce qu'elles les éveillent avant l'heure de se lever. Ils demandent l'égalité il ne faut pas deux poids et deux mesures. Nous sommes de leur avis. On parle sérieusement d'employer le rayon X pour découvrir la vérité dans l'affaire de War- nêton. Dans cette petite ville, on se demande s'il y a encore des juges Berlin COMPTE RENDU DE LA 2SOIRÉE THÉÂ TRALE direction H. G-evaert. Une des œuvres des plus prodigieusement complexes et difficultueuses de tous les théâtres de tous les temps a été représentée Mercredi dernier, avec tout le succès dû son mérite. LE PROGRÈS \r- ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, SI. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-t0 Réclames la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrês; Pour testant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS.

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