Chronique locale. 57e ANNÉE. 14 Février 1897 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Au Journal d'Ypres. l\° 15. Dimanche, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, Si. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Pbocrès Pour ie restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRÈS, On traite forfait. Relatant l'incendie qui s'est déclaré la nuit du lr au 2 Février, dans la maison occupée par M. Dekeerle, tapissier, nous avons émis, dans notre numéro du 4, les réflexions suivantes 1° Il faut se rendre deux fois au commissariat de police avant que l'agent de service veuille téléphoaer au guet ou que celui-ci veuille sonner le tocsin. 2° Les agents de police n'ont pas la clef du ma gasin des pompes incendie dans leur bureau. Du temps de l'administration libérale la clef s'y trouvait et il suffisait, pour l'avoir, de casser un petit carreau de vitre. 3° Les anciens officiers des pompiers étaient con stamment porteurs de la clef du magasin. Il parait que maintenant cette clef est trop lourde, attendu que M. le sous-lieutenant Ceriez, quand il s'est pré senté devant la porte du magasin qui s'obstinait ne pas s'ouvrir, a déclaré qu'il en avait la clef mais qu'elle était chez lui. 4° Du temps de l'administration libérale, les bou ches incendie étaient minutieusement entretenues en hiver on y mettait du fumier et du sel Aujourd' hui il n'en est plus de même. 5° Il faut une demi-heure aux pompiers pour S3 rendre sur les lieux d'un sinistre. On dirait vraiment qu'ils ont du plomb quelque part. 6° Etait-ce vraiment la peine de gaspiller des mil liers de francs pour avoir une compagnie de pompiers de 70 hommes environ et un corps de musique com munal de 50 musiciens environ et n'rvoir, en cas d'in cendie, que la présence d'une quinzaine de pompiers et musiciens 7° Les pompiers et la musique communale, forment- ils un seul corps ou deux corps distincts. Il n'est pas nécessaire d'avoir des musiciens pour éteindre les in cendies, n'est-ce pas M. Colaert Qui donc parlait autrefois de Pompiers de parade 8° A quoi servent les nombreux clairons et iam- bours équipés et entretenus grands frais Ils avaient l'occasion belle du se faire entendre, mais ils ont pré féré ne pas interrompre leur sommeil et laisser toute la besogne au guet de la tour. 9° Dans la séance du conseil communal du 23 Jan vier, M. le bourgmestre Surmont, répondant une demande de M. D'Huvettere, a dit en ce qui regarde la question d'éteindre les incendiesil n'existe pas le moindre danger. Ou M. Surmont ne sait pas ce qu'il dit ou il avance des choses inexactes. L'eau manquait totalement. 10° Nous conseillons M. Surmont de ne pas fermer complètement, la nuit, la distribution d'eau. S'il invo que la recherche des pertes d'eau qui se produisent, il devrait procéder par rue, ce serait plus prudent. 11° Les nouvelles pompes incendie, achetées grand frais, ne sont d'aucune utilité quand la pression de l'eau de la ville vient faire défaut. 12" Plus d'administration et moins de politique disaient nos maîtres leur avènement l'hôtel-de-ville. Tout ce qu'ils ont fait jusqu'à présent, c'est du tape-à- l'œil, de l'épate pour les imbéciles, beaucoup de dé corum et peu de sérieux. Dans notre numéro du 7, nous rapportions, comme suit, les échos qui nous étaient parvenus propos de cet incendie M. Baus, commandant des pompiers, furieux de ne pas avoir pu manœuvrer avec sa poignée de pompiers présents l'incendie, aurait menacé de donner sa dé mission du corps. Nous n'ajoutons aucune foi la me nace de M. Baus. Abandonner son aigrette de comman dant et ne plus pouvoir jouer la parade A d'autres n'est-ce pas M. Charles Le guet de la tour de service daus la nuit du 1" au 2ma Février s'est payé le plaisir malin et facile de faire courir les Yprois il a d'abord annoncé l'incendie rue de Thourout, puis rue de Haerne, ensuite rue des Chiens. Décidément les services de la ville sont bien orga nisés Voici la réponse que nous fait le Journal d'Ypres dans son numéro du 10 (1) L'article de notre confrère (le Progrès) demanderait une réponse chacune des dix (pardon, ami, il y en a douze), réflexions que lui suggère cet incendie. Nous répondrons quelques-unes. L'eau de la ville manquait. C'est vrai, et c'est regret- table, nous en convenons. Mais nous attendons, avant de parler, les explications qui ne peuvent manquer d'être fournies officiellement. Il faut se rendre deux fois au commissariat de police avant que l'agent de set vice veuille téléphoner au guet ou que celui-ci veuille sonner le tocsin. Réponse Nous avons appris de bonne source que le malheureux garde Brisard n'est plus en état de faire son service. Il avait été suspendu ou il avait obtenu un congé la veille même de l'incendie. Comment la déci- sionde-M. le Bourgmestre n'a-t-elle pas été exécutée immédiatement, et comment se fait-il que le garde Brisard ait été maintenu en service la nuit de l'incendie T r Une enquête est ouverte, et nous saurons bientôt aussi a 4ui incombe la responsabilité du maintien de ce garde. Le Progrès se trompe quand il prétend que la clef du magasin des pompes n'était pas au bureau de police. Elle y était, mais le malheureux garde ne la trouvait pas, alors qu'elle était en sa possession? De là un re- tard, la clef n'ayant été trouvée qu'après dix minutes de recherches. Les pompiers ne sont arrivés, dit le Progrèsqu'une demi-heure après que l'alarme avait été donnée. Cela n'est pas vrai. Ils sont arrivé? avec les pompes quinze minutes après les premiers coups du tocsin. Us s'y seraient trouvés dix minutes plustôt, s'ils avaient pu avoir immédiatement les clefs. Les bouches incendie étaient minutieusement entre- tenues du temps de l'ancienne administration, dit encore le Progrès en hiver on y mettait du fumier et du sel. Depuis que les bouches ont été placées plus bas, cette précaution n'est plus nécessaire. Elles sont garanties contre la gelée. On a pu les ouvrir sans aucune peine et tout ce que le Progrès dit ce sujet est inexact. 11 n'y avait qu'une quinzaine de pompiers. C'est encore inexact il y en avait trente. Sans doute les autres (I) Nous n'extrayons de cet article que ce qui regarde le Progrès. La Lutte a répondu victorieusement, en ce qui la concerne, dans son dernier numéro. seraient arrivés, si l'incendie n'avait pas été éteint, comme le constate le Progrès lui-même. L'incendie ayant été presqu'aussitôt conjuré, fallait- il encore sonner les clairons ou battre les tambours pour faire arriver les autres pompiers Les nouvelles pompes incendie, achetées grands frais, dit le Progrès, ne sont d'aucune utilité quand la pression de l'eau de la ville vient faire défaut. On a vu, lors de l'incendie de la rue d'Elverdinghe, l'été dernier, quelle immense quantité d'eau les pompes ont fourni, et avec quelle vitesse l'incendie a été éteint. Le Progrès alors s'est tu Dès qu'il y a de l'eau, les pompes marchent admira- blement et donnent un jet autrement puissant que les anciennes pompes détraquées et condamnées. De tout ce que le Progrès constate, il n'y a qu'un fait exact l'eau de la ville manquait. Nous attendons les ex- plications de l'administration communale. Voici maintenant ce que nous répondons 1° Nous ne comprenons pas comment il se fait que le Journal d'Ypres ne détruise pas TOUT ce que nous avons dit, attendu qu'il déclare qu'il n'y a dans tout cela qu'un fait exact l'eau de la ville manquait. Les explications qui ne peuvent manquer, d'après lui, d'être fournies officielle ment, ne pourront démontrer que M. le bourg mestre Surmont n'a pas avancé une inexactitude en déclarant M. D'huvettere, en séance publi que du conseil communal, qu'il n'existait pas le moindre danger en ce qui regarde la question d'éteindre les incendies. 2° Il n'est pas généreux de rendre un malheu reux agent de police responsable de la mauvaise organisation du service d'incendie. Cette respon sabilité incombe au bourgmestre. Celui-ci de vrait être assez chrétien pour ne pas se cacher derrière un subordonné. (1) 3" Ce n'est pas quinze minutes, mais bien nne demi-heure après le premier coup de tocsin que les pompiers sont arrivés sur les lieux du sinis tre. Entre le témoignage de personnes honora bles présentes l'incendie et l'affirmation inté ressée du Journal d'Ypresnous n'hésitons pas un instant. 4° C'est une faute grave d'avoir placé les bou ches incendie plus bas pour ne pas devoir prendre les précautions nécessaires pour les ga rantir contre la gelée. Le fait est que les pom piers ont eu toute la peine du monde ouvrir ces bouches. Nous maintenons ce sujet l'exac titude complète de notre affirmation. 5° Il n'y avait pas trente pompiers présents, comme le dit le Journal d'Ypres, il n'y en avait qu'une quinzaine, bien comptés. Sans doute les autres seraient arrivés, dit notre confrère, si l'in cendie n'avait pas été éteint. Mais comment les au tres savaient-ils que l'incendie n'était pas éteint? Et au cas où l'incendie n'avait pas été éteint, comment les aurait-on prévenu En second lieu, en admettant même, ce qui n'est pus, que trente pompiers aient bien voulu se déranger, faut-il entretenir, grands frais, toute uue compagnie de 70 hommes environ, non compris les nombreux tambours et clairons (I) Ah oui 1 Et l'affaire des chenilles I LE PROGRÈS TIRES ACQC1R1T ECNDO. afc 4:

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Le Progrès (1841-1914) | 1897 | | pagina 1