Chronique locale. S0 21. Dimanche, 57e ANNÉE. 14 Mars 1897. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Le ministère et les impôts. Très-juste. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. On traite forfait. 17 millions par an Les impôts grossissent chaque année en Bel gique dans une proportion qui commence de venir inquiétante. On ne s'en aperçoit pas trop jusqu'à présent, parce que la plupart de ces impôts sont des impôts indirects que l'on paye sans beaucoup y prendre garde, mais qui n'en vident pas moins la bourse des contribuables. On peut dire, ce propos, que M. de Smet de Naeyer, avec toutes ses petites combinaisons financières, est passé maître dans l'art de plu mer la poule disons plutôt l'oie belge sans la faire crier. Le Moniteur publiait sur ce sujet, samedi, un document très-suggestif. C'est le montant des évaluations et des recouvrements des impôts directs et indirects pendant l'année 1896. Les impôts directs contributions foncière et personnelle, patente et redevance sur les mi nes n'ont pas sensiblement augmenté 834,000 fr. seulement de plus en 1896 que l'année précédente une bagatelle 1 Le taux des impôts directs est resté le même depuis plusieurs années. Mais il n'en sera pas toujours ainsi. M. le ministre des finances fait procéder en ce moment de nouvelles évalua tions cadastrales or, tout travail en ce genre est invariablement suivi d'une augmentation d'impôts, C est de tradition. Attendons-nous cette peu agréable surprise pour l'an pro chain. C'est surtout dans le chapitre des impôts in directs que s'est manifesté le génie financier de M. de Smet. Sous prétexte d'alcoolisme, de protection nisme, ou môme de dégrèvements, une foule d'impôts de consommation ont élé augmentés. L'argent n'a jamais afflué avec tant d abondance dans les Caisses de l'Etat. Les impôts indirects et autres produits ont rapporté, l'an dernier, fr. 335 160,000, soit 16 millions et demi de plus qu'ils n'avaient rap porté en 1895 et 21 millions et demi de plus que les évaluations qui avaient élé faites, avant l'exercice, par le gouvernement. 16 17 millions, c'est une jolie augmenta tion en un an Ce chiflre se décompose ainsi Augmentations 8 millions Douanes, Droits d'accises sur Margarine, \ins étrangers, Eaux-de-vie indigènes, Bières, Droits de greffe, d'enregis trement, de succession, etc. Péages des rivières et ca naux. 300,000 francs. 640,000 id. 3 millions et demi 573,000 francs. 1 million. 174,000 francs. Produits des chemin de fer, 6 millions 700,000 Produits des postes et té légraphes, 650,000 francs. Voilà des résultats qui ont dû faire bondir de joie M. le ministre des finances 1 Et M. le ministre des chemins de fer va encore venir la rescousse en augmentant les tarifs des voya geurs. Tout cela fait une augmentation d'impôts die 3 ir. pour l'annee 1896 pour tous les citoyens et citoyennes belges, y compris les enfants la mamelle Qui aurait osé prévoir cela d un parti qui est arrivé au pouvoir en criant A BAS LES IM POTS ET VIVëlNT LES ECONOMIES. -non- L'eau de la ville. Mercredi matin, les ménagères n'ont pas été peu étonnées en constatant que l'eau qui s'é chappait des robinets avait une apparence lai teuse. Beaucoup même ont cru, au premier moment, que notre prévoyante Administration avait, vu le temps de carême, voulu distribuer gratuitement du lait battu aux habitants. La méprise n'a pas été de longue durée on s'est bientôt aperçu que ce n'était qu'une eau telle ment trouble et tellement sale qu'elle n'avait aucun précédent, autrement impropre l'ali mentation que celle dont, parfois, nos maîtres d'aujourd'hui s'étaient plus faire des gorges chaudes quand ils étaient dans l'opposition Est-ce que, par hasard, nos susdits maîtres auraient fait entre eux une lessive de iamille 1 A propos du départ présumé de M. Eeman pour l'Egypte et du projet de son remplacement la Chambre par M. Herman délia Faille, la Justice Socialedans son n" du 7 courant, s'ex prime comme suit La candidature de M. délia Faille est un n défi une invention de petits comités peu éclairés qui finiront par provoquer une explo- sioD de mécontentement parfois justifié. Qu'on envoie la Chambre des hommes de a combat, des personnalités de valeur et non des a unités tangibles. Il n'y a que trop de ces uni- a tés-là. Le parti catholique a pour devoir de a relever le parlementarisme en se choisissant a des mandataires hors ligue, quand il le peut, a et Gand il le peut. Sinon la dégringolade a deviendra irrémédiable, a Bien dit, et c'est le devoir de tous les partis de n'envoyer au Parlement que des hommes qui ont au moins certaines connaissances spéciales côté d'un certain talent de parole. Mais qu'on est loin de là Rome brûle, crie-t-on de toutes parts, et dans le camp clérical plus haut que dans tout autre camp. Ah la société est menacée la religion en péril la liberté en danger l'autorité civile compromise les intérêts populaires méconnus et sacrifiés la Justice foulée aux pieds Il s'agit de défendre et de sauver tout cela, et, comme sauveurs, on expédie au Parlement, ou des ignorants, ou d'ineptes gueulards, sans ins truction les uns, sans éducation les autres Amère dérision laTX CONCORDE. L'Enseignement par l'aspect, ce système de vulgarisation si simple, si pratique et si utile, vient d'ajouter une charmante leçon toutes celles qu'il a déjà données dans notre ville. C'était Mercredi soir, la Concorde. Conférencier, causeur, si on le préfère: M. l'avocat Butaye, le dévoué Secrétaire de la Com mission, assisté du toujours obligeant M. V. De Deyne. Dans une suite de projections, dont la plupart des clichés ont été pris par le conférencier lui- même au cours de deux ou trois voyages que, parmi bien d'autres, il a faits dans le Midi, ont apparu, aux yeux attentifs et charmés des nombreux membres accourus la fête, tous les sites remarquables de la côte napolitaine. La célèbre ville des palais, des couvents, des lazzaroni, des pacoisements familiers et perma nents, du macaroni et des.... pediculi, tout d'abord, avec ses monuments splendides, ses larges places publiques, ses étroites rues mouve mentées, ses quais, ses marchés, ses palais, ses hôtels, ses boutiques, sa vie tout au dehors et la physionomie originale de sa population aussi exubérante de paroles et de gestes qu'indolente au travail. Après la ville, les environs l'île d'Ischia, chantée par de Lamartine puis, Rien de plus intéressant que l'asper* de la ruines, édifices publics, forum, ^Aison. LE PROGRÈS TIRES AC'JOMIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 51. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le r<v?tanl de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROORES, Ypees, le 13 Mars 1897. A Rome brûle et quand c'est le moment, fheure de combattre avec l'arme qui reste l'heure de monter au rostre ensanglanté, Et de défendre au moins de la voix et du geste Rome, les dieux, la liberté comme disait le poète des Méditations et des Harmonies Némésis, on envoie au rostre, la Tribune, qui quels personnages Hélas sou vent, trop souvent, des imbéciles et des muets qui ne peuvent représenter autre chose que leur profonde vanité et leur ignorance plus profonde encore si possible Sujet Nap/es, Pompéï, le Vésuve départ du Port de Marseille. la plage sonore où la mer de Sorrente Déroule ses flots bleus aux pieds de l'oranger, comme s'exprime le divin poète, et, au-delà, plus eu détail, les ruines de Pompéï, la non moins célèbre localité, ensevelie, il y a dix- huit siècles, sous les cendres du Vésuve du rant une éruption inattendue et qui dura trois jours exhumée depuis, en grande partie du moins, et où des fouilles, qui continuent tou jours, ont mis nu et révélé nos temps mo dernes tout un état d'antique civilisation pris sur le vif, et mis en conserve comme uruite, de foie gras ou une vulgaire botte d'asped kil.

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Le Progrès (1841-1914) | 1897 | | pagina 1