JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. En pays conquis. M0 24. Jeudi, 57e ANNÉE. 25 Mais 1807. 0 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. On traita forfait. Ypres, le 24 Mars 1897. Il y a une chose laquelle, force d'habitu de, on ne songe presque plus, c'est la révol tante partialité du Gouvernement, qui bannit systématiquement de tous les emplois ceux qu'il regarde comme les adversaires de sa poli tique ou simplement comme des indifférents. Aux seuls cléricaux sont dévolus tous les avantages dont le pouvoir dispose. Pour eux toutes les places, pour eux tous les emplois nouveaux qu'avec une prodigalité sans mesure on a créés dans tous les domaines de l'administration, eux toutes les avenues du pouvoir, toutes les plates-bandes du fonction narisme tous les degrés. Nous vivons véritablement en pays conquis. Les libéraux sont traités par des ministres bel ges comme jamais les Belges d'avant 1830 ne l'avaient été par les ministres Hollandais. Les vaincus sont la proie des vainqueurs ils sont soumis tous les services et toutes les charges, sans pouvoir attendre de la part du gouvernement un acte de justice. Quand ils se réclament de leurs titres, de leur âge, de leur experience, pour demander au gouvernement d'employer leurs services, ils sont exclus comme des incapables et des indignes. Et voilà treize ans que cela dure La magis trature, l'enseignement, ladministration, sont devenus le patrimoine d'une caste. FEUILLETON DU PROGRES 6°) Le Sas (Slijkens) et le quartier Vuurtorre nouveau' phare ou en traduction littérale tour de feu, sont des anciennes dépendances de Bree- dene (en patois) Breetinge. L'étymologie fait dé river ce mot de Bree (en allemand breit qui signi fie, ample, large et dene variante de dun qui vient du celtique et qui veut dire, collinedune. Ce quar tier est particulièrement favorisé par le portles nouvelles installations maritimesson commercele voisinage du bois, sans oublier une magnifique voie cyclable qu'on a macadamisée et qui longe le canal vers Bruges. Nous sommes heureux de pouvoir faire connaître les installations grandioses du port d'Ostendo qui émerveilleront davantage les milliers de visiteurs qu'elles feront accourir. Les perfectionnements continus apportés aux installations le long des interminables quais et bassins, toutes ces transformations heureuses tout en y joignant les embellissements successifs auront pour but de montrer aux étrangers non seulement ce que peut Ostende qui fait valoir ses ressources industrielles afin de favoriser et d'é tendre ses relations commercialesmais comment elle peut les recevoir pendant tout un été avec le Bympathique accueil que comporte l'antique renom d'hospitalité. Les libéraux qui avaient trente ans l avè- nement des cléricaux en ont maintenant qua rante-trois et n'ont plus l'espoir d'arriver jamais quelque chose. Ceux qui aspiraient entrer dans la judica- lure, dans le notariat, dans le haut enseigne ment, et qui s'y étaient préparés sans autre perspective, voient leur carrière brisée sans retour. Celte situation, en se prolongeant, crée un étal véritablement révolutionnaire, il est con traire notre pacte d'union nationale d exercer un pareil système de persécution contre ceux qui ne partagent pas les convictions de nos maîtres. La possession du Gouvernement ne devrait pas aboutir la confiscation, au profit d'un parti, de tous les emplois, de tous les avanta ges, de tous les honneurs. On nous parle quelquefois de l amour de la patrie, et quand la patrie leur procure hon neurs et profits, les cléricaux Liai bruyamment étalage de patriotisme. Mais ceux pour qui la patrie n'est plus qu'une marâtre, ceux qui elle impose des charges sans compensations et des devoirs sans espé rances, comment veut-on qu'ils ne se plaignent pas, qu'ils ne se laissent pas envahir par les idees de cosmopolitisme et des sentiments de désaffection Bannis de la vie nationale, comment veut-on De ce côté se porte tout un mouvement et ce territoire recevra une de ces puissantes impul sions, qui font surgir de grandes agglomérations. Aussi les terrains entre le port et le Nouveau phare près du fort Napoléon se vendent rapidement, malgré ia grande distance qui sépare ce point de la ville, de belies constructions s'élèvent partout, ce qui permet d'espérer que le mouvement sera progressif. Un immense hôtel, sera construit l'an prochain près du Phareet il est sérieusement question en haut lieu d'établir un camp militaire entre le Phare et le Coq-sur-merUn champ de ma nœuvres sera créé sur la plaine, il sera relié la ville par une belle rue tracée en ligne droite, franchissant le pgnt et aboutissant la gare ac tuelle. Quoi qu'on en dise, le nouvel hôpital mili taire sera également construit dans ces parages et il y a là toute l'étoffe d'un beau quartier. Dans la séance de notre Conseil communal du 12 Jan vier, il a été donné lecture d'une pétition signée par un bon nombre d'habitants de Slijkens (côté du Tivoli), réclamant l'annexion de cette section la ville d'Ostende. Voici comment s'exprime le Carillon. D'après les emprises nécessaires pour les installations maritimes, le derrière de toutes ces habitations est englobé dans la ville, tandis que les maisons elles mêmes restent commune de Breedene. La demande est donc absolument logique mais les signataires, eux, semblent en manquer quelque peu. Dans le pro jet primitif, l'annexion de la zone entière était prévue et plusieurs des signataires d'aujourd'hui Ônt protesté tant et si bien qu'il a fallu s'en te nir au projet actuel. Quoiqu'il en soit, la lecture de cette pétition au Conseil Ostendais, a causé qu'ils ne finissent pas par y devenir indiffé rents? Le profit politique de la majorité devrait se bornera faire des lois conformes aux principes qu'elle défend et qu'elle croit justes. Ajouter cette légitime prérogative l'acca parement exclusif de toutes tes fonctions, de tous les emplois, de tous les avantages, c'est aboutira la plus exécrable des tyrannies. Celui dont la Constitution a fait l'arbitre des partis et le souverain modérateur de nos diffé rends politiques devrait s'alarmer de cette situation et faire acte de patriotique énergie pour y porter remède. Il est plus que temps que la Royauté Belge, si elle veut demeurer respectée et populaire, se mette en travers du népotisme ministériel et dicte ses ministres sa volonté dètre juste ei impartiale dans la collation des grades et des emplois. Qu'elle y songe sérieusement Il est bon de ne pas pousser bout tout un parti il est bon de ne pas exaspérer la jeu nesse libérale, et d'empêcher que, par haine des procédés injustes du cléricalisme, elle n'aille grossir les rangs des socialistes révolutionnaires et républicains. Les dissentiments de la droite. il commence se produire, dans la confédé ration catholique, des dissidences encore peu visibles, mais néanmoins très-réelles un vif émoi SlijkensMolendorp et autres Afos- selhoek. Les esprits sont très montés de part et d'autre. Et déjà la semaine dernière, des injures on a passé aux coups. Comme toujours, la poli tique ne pouvait manquer de s'en mêler. Les an nexionnistes seraient, paraît-il des libéraux les défenseurs de l'intégrité du territoire Breedenien seraient cléricaux. Le3 autorités communales prennent parti, et par leurs soins l'avis quo nous publions ci-dessous a été placardé aux quatre coins du village De Gemeenteraad, Geiien de aanvraag onderleekend door eenige ver- dnaalde imvoners van het mijk Sas-Slijkens alhier toegestuurd aan het stadsbesluur van Oostende, en strekkende tôt de inlijving van dit gehuchtbij de voornoemde stad. Besluit krach tdadig verzet aan te teekenen tegen deze oneerlijke handeltvijze en dezelve aan de openbare meening in eene aanstaande meeting kenbaar le maken, ten einde ze door het publiek le doen schandvlekken. De namen der onderleekenaars van dit schandelijk smeekschri/t zullen in dezelve zitting af- gelezen ivorden. Gedaan in openbare vergadering ten gemeentehuize te Breedene dorpden 50u December 1896. La réunion a eu lieu Dimanche après-midi, l'école communale de garçons du Sas. En prévi sion de troubles probables, l'autorité avait cru devoir prendre des mesures rigoureuses si la garde-civique n'a pas été mobilisée, on a fait appel la gendarmerie. Sa présence a heureuse ment suffi pour calmer les esprits. Mais si l'on n'a pas joué des poings, on s'est rattrapé dans les discours. Les épithètes qu'échangent les LE PROGRÈS VIRES AGQCIH1T EU.VD'J. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, Ir. 6-00 Idem. Pour le restant du pays tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 51. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrks; Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES, PAR R. von Bôccard Yprensis.

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Le Progrès (1841-1914) | 1897 | | pagina 1